« Love is giving someone the power to completely destroy you, and hoping that they won't » Ric&Meg ♥︎

On ne peut pas savoir ce que cela fait de se sentir vraiment et réellement rejetée que lorsque l’Alpha de votre meute vient vous trouver. Et quand cette visite n’a rien de conviviale mais à tout de très officiel. La tension était directement montée d’un grand lorsqu’il était venu la voir un soir, après avoir passer un bon moment ave le restant de la meute, dans sa chambre. La louve de Meg avait directement ressenti le poids de ce qui allait être révéler et si elle avait pu émerger de son enveloppe humaine elle l’aurait fait. De part son caractère fort, dominante, la louve avait donc bien du mal à accepter des ordres, elle faisait mine de prendre en compte ce qu’on lui disait mais elle n’en avait que faire. Alors elle prenait tout à la légère, se rebellant avec force lorsque l’humaine n’acceptait pas son envie de mordre, d’attaquer ou de se braquer contre ce qu’on lui demande. Les ordres … Encore les accepte-t-elle plus facilement lorsqu’ils viennent de son Alpha mais lorsqu’ils viennent de cette femelle qui se trouve être son âme sœur … C’était bien autre chose. Une rivalité s’était rapidement installée entre les deux jeunes femmes. La louve de Megara ne supportant pas la louve de cette Alpha, ne supportant pas plus sa voix, son physique, sa manière de parler et celle de se comporter. Rien en elle ne la forçait au respect, elle n’arrivait pas à le gagner auprès de Megara et celle-ci remettait tous ses choix en cause. L’Alpha lui avait déjà dit à plusieurs reprises de se calmer, d’arrêter … En vain. Comment lui obéir alors qu’ils venaient de vivre un semblant d’histoire ? Que celle-ci prenait tout juste forme ? Que le processus d’imprégnation aurait pu fonctionner si jamais son âme sœur ne s’était pas pointée la bouche en cœur. Alors cela devait certainement être une des raisons pour lesquels la louve s’opposait fermement à cette femme, cette femelle Alpha. De plus, Meg aussi avait une aura de dominante, d’Alpha, elle se savait puissante, plus que ce que cette nouvelle arrivante et elle en avait profité. La menaçant un soir où elle avait trop bu, se prenant une énième fois la tête avec elle, mais il semblait que cela était le point de trop.

On Alpha venait simplement la prévenir de ce qui allait se passer. Il ne voulait pas faire d’esclandre ni faire de son départ un bannissement même si c’est ce que la nouvelle Alpha, sa compagne, souhaitait. Bien qu’il ne supportait pas le comportement de Megara envers elle, il se montrait clément. Mais elle devait partir et ça ce n’était plus négociable. Elle devait trouver une solution, vite, rapidement, quelque chose qui lui permettrait de rester au sein d’une meute et ne pas devenir une Solitaire. Tout sauf devenir Solitaire. Cela revenait à se montrer faible, sans protection, de plus sa louve ne pourrait jamais s’adapter à la vie seule. Elle avait bien trop besoin de contacts avec ces semblables, de vivre les moments que seule une meute peut partager. Alors elle s’était mise à chercher, sa louve s’énervant de cette décision, ne pouvant pas comprendre pourquoi une femme moins forte qu’elle pouvait la chasser de sa maison. Mais elle n’avait pus le choix … Et jamais elle ne provoquerait cette femme en duel à mort pour prouver la légitimité de sa place dans la meute, elle qui, malgré son aura, restait à la place d’une dominante. Tuer cette femme revenait à briser l’âme de son Alpha et jamais elle ne pourrait faire ça. Elle n’était pas son cœur, surtout quand il s’agissait de lui, parce que leur début d’histoire lui avait permis de s’attacher encore un peu plus à lui d’une manière différente que de l’amitié.

La blonde avait dû chercher un petit moment avant de trouver une porte de sortie. Elle n’avait pas tout de suite pensé à son frère, son grand frère, un frère qu’elle n’avait pas revu depuis des années mais qui ne la laisserait pas tomber pour autant. Il était parti car il ne trouvait pas son bonheur dans la meute. Il n’y arrivait simplement plus depuis le décès de leurs parents. Une attaque d’extrémistes bien entendu … Un acte cruel mais pas si rare. Les humains avaient bien du mal à accepter les métamorphes dans leur monde. Et ils en payaient le prix fort, les parents de Megara et Dominic n’étaient pas les premiers ni les derniers. Et Dom avait souhaité partir un an après leur décès, manquant cruellement à sa sœur. Il avait intégré une nouvelle meute à la réputation sanglante, dangereuse. Meg en avait des frissons dans le dos à l’idée de penser à eux, bien qu’elle n’avait pas peur pour son frère au vu de son intégration dans cette meute mais plutôt à cause du caractère dangereux de leur Alpha. Ils inspiraient la peur chez tout le monde bien que peu nombreux, peu de personne ne s’opposerait à eux à moins de vouloir une mort sûre et certaine.

« Dom … Oui, c’est moi. Je sais ça fait longtemps … Un an, vraiment ? Ah. J’ai un problème … Non un gros problème. Tu … Non je ne suis pas enceinte Dom ! Tu ne vas pas me croire mais Ryan a trouvé son âme sœur … Non tu ne vas pas lui casser la gueule ! Bref, elle ne m’aime pas et je ne l’aime pas non plus, j’ai un tout petit peu dépassé les bornes et je dois partir de la meute. Oui, tu as bien compris. Tu penses que … Quoi demain ? Mais je ne vais pas me pointer aux aurores demain ! Dom ? Tu m’entends ? Demande à ton Alpha … Dom ?! Non je … »

C’est après cette petite discussion au téléphone avec son frère avec qui elle n’avait plus parler depuis un an qu’elle fit son sac, un énorme sac, des vêtements, quelques objets personnels, pas un seul regard derrière elle pour les autres membres de la meute et rendre cela encore plus difficile mais elle rejoignit la nuit avant de se faire chasser par la harpie.

La route était longue jusqu’à la nouvelle meute de Dominic. Une boule s’était formée dans son ventre, et s’ils ne l’acceptaient pas ? Et s’ils décidaient que, malgré qu’elle soit la petite sœur de Dom, elle ne mérite pas d’avoir leur confiance ? Rare sont les loups virés de leur meute et lorsque ce genre d’évènement se produit, les autres meutes se méfient comme de la peste de ces nouveaux solitaires … Hors Megara ne se comparait pas à une solitaire, elle le sait, sa louve ne supporterait pas de vivre seule. Le soleil pointait son nez à l’horizon lorsqu’elle arriva face à un portail comme sur les indications que son frère lui avait données plus tôt. Elle s’y arrêta, retrouvant avec bonheur son frère présent sur place. Une seule chose freina ses retrouvailles avec son frère, les autres loups présent et, le sentait-elle par son aura de force et de puissance, l’Alpha de cette meute.

S’il était un Alpha-né, il n’avait jamais été avide de pouvoir. Il n’avait jamais été avide de dominer - excepté une fois dans sa vie. Une seule et unique fois. Face à son père. Et à quoi pouvait-on réellement s’attendre, de la part d’un adolescent d’à peine âgé de quinze ans, lorsque son paternel persistait à le traiter comme un punching-ball et comme un souffre -douleur ? Et pourquoi ? Pourquoi, me demanderez-vous. Parce que le Prophète de la meute avait prédit - il y a des années - que Ric’ serait un Alpha plus fort, plus dominant, plus respecté, plus craint. Ric’ n’aurait jamais accordé d’importance à pareilles foutaises, car du haut de ses cinq ans il ne pouvait qu’admirer son père. Boyd n’avait pas toujours été un mauvais père, au contraire. Il avait été rempli d’une fierté sans nom lorsque son fils unique était né. Il avait été un père quasi-exemplaire. Mais la peur de se voir surpasser par sa progéniture avait eu raison de sa colère, de sa haine. Il n’avait vu en Ric’ qu’un rival à abattre. Dès lors, il avait fait preuve d’une cruauté particulièrement sadique envers son fils - creusant ainsi un fossé entre eux, un fossé qui ne se recouvrirait jamais. Des coups. Des insultes. Tout était bon à prendre tant que cela pouvait faire mal, et Boyd voulait faire mal. Boyd voulait soumettre son fils, le soumettre comme il soumettrait n’importe qui - le soumettre avant qu’il ne puisse avoir l’occasion d’être soumis à son propre fils. Il avait voulu le détruire, pour mieux éviter la prophétie. Au lieu de cela, Ric’ se demandait s’il ne l’avait pas provoqué. Car Ric’ n’avait jamais versé de larmes. Ric’ n’avait jamais courbé l’échine. Ric’ n’avait jamais bronché, pas même au summum de la douleur que lui infligeait cet être qui aurait dû l’aimer et être fier de ce qu’il deviendrait. Non, Ric’ avait été plus fort que son père et c’était cela justement qui lui avait valu d’être détesté. A ses quinze ans, la coupe avait été pleine et - animé d’une fureur sans nom - Ric’ avait défié son père, l’Alpha de leur meute, pour un duel tant attendu. Il avait été long. Il avait été sanglant. Mais Ric’ avait surpassé son père et, magnanime qu’il était encore à cette époque, il avait choisi de le laisser vivre. On aurait pu penser que toute la meute aurait fait allégeance à Ric’, l’aurait considéré comme leur nouvel Alpha ou en tout cas digne de l’être. Mais non, il avait été rejeté. Il avait été banni. Loin d’en être déçu, encore moins blessé, il avait fait ses bagages et avait tourné le dos à ses semblables sans un regret. Mieux valait une vie de Solitaire plutôt qu’une vie entouré d’hypocrites. Mais il n’était pas devenu Solitaire, non. Car bon nombre de ses meilleurs amis l’avaient suivi, sans hésitation. Ils avaient choisi leur Alpha, et ils avaient choisi leur propre destin. Ensemble, ils avaient créé la Meute du Phoenix - car en un sens, ils renaissaient tous de leurs cendres après ce tragique évènement.

Depuis, la meute avait grandi. Depuis, la meute s’était installée dans le Montana. Ils avaient élu domicile dans les Montagnes, dans des logements troglodytes qui leur convenaient à la perfection. Ils étaient isolés de tous - des extrémistes comme des curieux et des meutes adverses, tout en bénéficiant des à-côtés. Leur territoire recouvrait une grande partie de la forêt alentour et offrait la possibilité quotidienne pour chacun d’entre eux de laisser leurs loups en liberté. Oui, la Meute de Ric’ s’en était bien sortie et c’était à ce jour sa plus grande fierté. La victoire contre son père était connue du monde entier, et il avait vite compris que cela lui valait le respect de tous. Tous avaient désiré une alliance avec lui - mais tous n’en avaient pas obtenu. Ric’ n’accordait pas sa confiance aussi aisément. Il pouvait être froid, distant, méfiant et nul n’ignorait les rumeurs qui disaient que son loup était létal, féroce et sans pitié. Et surtout toujours très proche d’émerger. Instable. Oui, il était craint pour cette rumeur et il profitait pleinement de cette crainte, il devait le reconnaître. Jusque-là, rien ni personne n’était venu détruire leur quotidien. Et beaucoup d’entre eux le regrettaient bien. Les métamorphes n’aimaient pas la routine, et plus encore ils n’étaient pas fait pour apprécier une vie près d’un fleuve tranquille. Ils étaient sanguins, et en cela ils avaient besoin d’action. L’action ne signifiait pas pour autant qu’ils aient besoin d’être mis en danger - non ! - mais les métamorphes étaient de grands adeptes au contact physique - sur le plan sexuel comme sur le plan conflictuel. Ainsi, il n’était pas rare de les voir se chamailler durement - quelques coups par-ci, quelques griffes par-là - pour mieux apprécier une bonne bière bien fraîche devant un match de football. Et ainsi n’était-il pas étrange pour eux de partager diverses partenaires sexuel(s)/elles.

« J’aurais une faveur à te demander, » finit-il par lui lancer. Cela faisait plusieurs minutes que Ric’ avait perçu le comportement inhabituel de son Beta. Dom’ était l’un de ses plus vieux amis, l’un des premiers à avoir rejoint la meute. Organisé, méthodique, maniaque du contrôle, il n’y avait pas grand chose qui parvenait à atteindre son Beta - aussi avait-il été intrigué par ses va-et-viens incessants, ses «je vais presque parler» pour ne rien dire, et sa tête de «j’ai un truc qui me chiffonne». « Sans blague, je n’avais pas deviné, » qu’il ironise, sarcastique. Cependant, il plante son regard dans celui de son ami et attend patiemment la dite-demande. Après tout, avait-il déjà refusé quoique ce soit à ses loups ? Si Dom’ craignait un désaccord ou une désapprobation de la part de son Alpha, ce devait être quelque chose d’assez sérieux, pensa Ric’. « Je t’écoute, » qu’il l’encourage plus calmement. Les autres assistaient silencieusement à leur échange - sans doute avaient-ils déjà une idée de ce que leur Beta souhaitait demander à leur Alpha, mais aucun d’entre eux ne se lanceraient à sa place. « C’est au sujet de ma soeur, Meg’, » qu’il commence alors. Aussitôt, une petite tête blonde au regard pénétrant et légèrement perturbant lui vint en tête. Elle n’avait été qu’une enfant lorsqu’ils avaient dû quitter la meute des années plus tôt. Il ne l’avait jamais revue, et n’avait d’ailleurs jamais réellement repensé à elle jusqu’à aujourd’hui. « Elle vit dans la Meute du Séquoia depuis près d’un an maintenant, et... disons que ça ne se passe pas très bien. Ils vont la bannir, » qu’il finit par avouer dans un souffle. Être banni était inacceptable et insupportable pour un loup, cela forçait la compassion et/ou la honte. « Pour quelle raison ? » qu’il finit par demander après plusieurs secondes de silence, brisé par des «oh mon dieu». Dom’ prit une forte respiration avant de répondre. « L’Alpha de la meute était son compagnon, jusqu’à ce qu’il rencontre son âme-soeur, » et il n’avait pas réellement besoin d’en dire plus pour que tous comprennent la difficulté et la complexité de la situation. Certains d’entre eux dans la meute étaient unis, des êtres s’étant trouvés pour la vie. Quand d’autres n’avaient pas eu cette chance, ou cette malédiction pensait Ric’, le lien qui unissait des âme-sœurs était puissant, inévitable et quelque peu désastreux selon certaines expériences. Penser qu’il existait sur cette Planète un être créé pour vous compléter était illusoire et vain selon l’Alpha. Il ne pensait pas pouvoir mériter de rencontrer la sienne un jour, encore moins capable de la reconnaître de toute façon. Cependant, il n’en comprenait pas moins le problème que devait rencontrer Meg’. « Elle a du mal à l’accepter, » qu’il continua sans vraiment poser la question. « Je ne sais pas si elle a du mal à l’accepter, mais elle ne s’entend pas avec la femme Alpha... vraiment pas. Et Meg’ est connue pour son caractère. Je ne te cache pas qu’elle n’y est pas pour rien dans la situation, mais elle n’a pas tous les torts. C’est ma soeur, » qu’il ajouta simplement, car ce simple fait était suffisant pour que Ric’ l’accepte dans la meute. En tout cas temporairement au moins.

Il avait bien évidemment donné son accord, bien que certains d’entre eux furent absolument contre. Si Meg’ était suffisamment folle pour s’en prendre à une femme Alpha, qui sait ce dont elle était capable ? Mais si Ric’ était féroce et un vrai connard au quotidien, il n’en tournerait pas pour autant le dos à la jeune femme. Ne serait-ce que pour le souvenir de l’enfant qu’elle avait été, et par respect pour son Beta qui avait sacrifié beaucoup de choses pour lui. S’il n’avait pas vraiment réfléchi à l’arrivée de la jeune femme dans la Meute, il ne s’était pas du tout attendu à faire face à Elle. Elle avait le regard vif, le regard de ceux et celles qui observent et analysent tout et tout le monde. Si elle ressentait une peur quelconque à débarquer dans une nouvelle meute, où tous la contemplaient sans gêne, il n’en perçut rien. Elle gardait ses émotions pour elle, et cela l’irrita et le fascina en même temps. Lui-même était plutôt bon au jeu du camouflage. Mais il était moins élégant qu’elle, car il s’approcha d’un pas lent sans la quitter des yeux. Son odeur le frappa en pleine poitrine et il la désira instantanément, sans crier gare. Bordel de merde. Il ne la regardait plus seulement parce qu’elle intégrait SA meute, mais bien parce qu’elle était intrigante - et pour son loup, qui avait envie de se frotter contre elle, et pour lui-même. « Bienvenue dans la meute du Phoenix, » qu’il finit par lui dire, brisant le silence qui s’était installé depuis qu’ils se faisaient face. « Je ne sais pas ce que tu as fait, je ne sais pas combien de temps tu comptes rester parmi nous, » qu’il enchaîne implacable, mais il n’était pas un être doux après tout, « mais tu seras la bienvenue le temps qu’il faudra, » qu’il conclut. Des grimaces et des grognements désapprobateurs s’ensuivent, mais il n’y porte aucune attention. Non, son attention est complètement sur Elle. « Suis-moi, je vais te montrer tes appartements, » qu’il finit par lui dire en lui tournant le dos. Il avait besoin de s’éloigner d’elle, avant de perdre le total contrôle de lui-même.

Son cœur venait-il de rater un battement ? Oui, il venait de le faire. Un peu près au même moment où l’Alpha s’est approché d’elle comme si elle était devenue une bête sauvage à craindre, son regard s’était fait plus dur sur la jeune louve et cette dernière ne put s’empêcher de relever ses yeux emplis de défis vers cet homme dont l’odeur l’entrainait vers des nuits passées au bord d’un lac entourée d’une forêt de pin. Il dégageait quelque chose de plus que ce qu’il ne laissait paraître aux yeux de la meute qui lui faisait face pour le moment. Une sorte de rite pour l’accueillir ? Montrer la force de la meute pour la dissuader de faire une connerie ? Oh, si elle devait en faire une, elle le ferait et ce ne sont pas quelques regards réprobateurs qui allaient l’en empêcher. Mais là, la seule bêtise que voudrait commettre sa louve était de se rapprocher au plus près de cet homme inconnu, de ce loup dégageant cette aura de dominance qui semblait être accepter par l’animal de Megara, traitresse. Depuis quand la blonde allait-elle se laisser aller aux sentiments de sa louve ? Jamais. Après un regard aimant et protecteur posé sur son frère, ses yeux ne purent que détailler la silhouette de l’Alpha. Alaric. Etait-il réellement ce sanguinaire qui entrait en frénésie lors des combats ? Etait-il réellement ce monstre incontrôlable et assoiffé de sang lorsqu’on lui manquait de respect ? Meg avait pourtant eu vent des rumeurs, des bruits qui courent, des exploits également de cet homme. Elle avait parfaitement qu’il représentait tout ce qu’il pouvait y avoir de plus dangereux dans la communauté des métamorphes. Sa love aurait dû ressentir de la nervosité, de la crainte, de la peur de se retrouver ainsi présentée tel un morceau de viande à accepter ou refuser devant le territoire de sa meute. Dom lui avait pourtant assuré qu’elle pouvait y venir un moment. Au moins son problème était réglé pour un moment et elle n’avait pas de crainte à avoir sur l’endroit où elle passerait la prochaine nuit. Au moins se sentait-elle en sécurité malgré les quelques regards haineux posés sur sa silhouette.

La sœur s’approcha du frère, le prenant dans ses bras en se rendant compte du temps qui avait bien pu glisser entre eux et du manque qu’elle ressentait de ne pu percevoir sa présence auprès d’elle. Le lien qui les unissait était pourtant toujours réel et la louve fut réconfortée de retrouver sa famille pour un moment, cela avait un réel effet apaisant après la claque reçue par l’odeur de l’Alpha. Ce n’est qu’une fois les dernières paroles de l’Alpha dite qu’elle reporta se yeux sur lui avec difficulté mai sans rien laisser paraître. Pas question de perdre la face devant tout ce petit monde. « Je te remercie, j’espère ne pas vous amenez trop d’ennuis. » Dit-elle tout de même par politesse, se rendant bien compte qu’accepter une femelle bannie n’était pas vu d’un bon œil. Son frère avait certainement dû avoir de bons arguments auprès de lui pour qu’elle puisse passer un moment ici. « Je ferais en sorte de trouver une autre solution rapidement. Je ne veux pas déranger. » Mais au moins pouvait-elle passer un moment avec son frère, loin de cet homme avec qui elle a commencé à s’imprégner et loin de cette femme qui était son âme sœur. La douleur était vive, dure, tranchante sur son cœur qui était réduit en miette. Mais pourtant elle garda la face durant tout le long de cet accueil. « Bien, je te suis. » Dit-elle docilement, il valait mieux l’être. Sur le passage elle remarquait que son frère ne l’accompagnait pas, restant au poste de garde tandis que les autres retournaient vaquer également à leurs affaires. Elle ne s’en formalisa pas, elle le retrouverait plus tard. Elle suivit donc Alaric pour rejoindre un escalier tailler à même la pierre, montant le long de la roche sur une hauteur impressionnante. Elle remarqua ensuite que les habitations se trouvaient dans la roche ! Dans la falaise ! « Mais vous habitez dans la montagne ?! » S’exclame-t-elle, surprise mais également sous le charme de ce qui se dévoilait doucement devant ses yeux. Un fin sourire éclaira ses lèvres, oui, elle se voyait bien vivre dans une montage un petit moment. N’était-ce pas au plus haut des sommets que l’on trouvait l’inspiration pour ressourcer son âme ? La louve en avait besoin. La douleur était encore forte mais par chance ils n’en avaient été qu’au début de leur lien. S’il avait été plus fort, pour sûr, elle ne serait déjà plus de ce monde. Elle suivit son hôte dans des couloirs taillés avec une grande précision et soin. Elle s’attendait à voir quelque chose de rustique, de vieux, de plus dur mais sa surprise ne fut que plus grand encore lorsqu’elle vit avec quel soucis de la modernité l’endroit avait été décoré, meublé. C’était vraiment magnifique. « Je ne sais pas ce que Dom à bien pu te dire pour m’accepter ici mais merci … » Cet Alpha ne pouvait pas le savoir mais il venait en quelque sorte de lui sauver la vie. Seule, sa louve serait devenue complètement dingue au bout de deux jours à peine et continuer de vivre dans la même meute que son ex et de le voir en continu avec son âme sœur … Tout ça l’aurait rendu encore plus mal. La blonde aurait fini par être l’ombre d’elle même jusqu’à finir complètement folle de jalousie. Alaric finit par l’emmener vers un premier étage où se trouvait toute une série de porte et elle en conclut qu’il s’agissait de chambres vu qu’il finit par s’arrêter devant l’une d’elles et de lui indiquer que c’est ici qu’elle resterait. Elle ouvrit la porte doucement pour se glisser à l’intérieur, parfait, tout était beau, décoré avec goût et parfait. « Je serais très bien ici. Quand est-ce que Dom sera libre ? Je pense que nous avons du temps à rattraper. » Sourit-elle à l’inconnu. Elle tentait vainement d’effacer les attaques de sa louve qui poussait l’humaine à se rendre plus près de cet homme, d’aller sentir son odeur au creux de son cou, de se rapprocher pour l’effleurer, le toucher, voir de quoi il était fait pour l’intriguer de cette manière. Mais Megara n’en fit rien, attendant simplement sa réponse malgré l’air troublé qu’elle devait affiché.

Son odeur le poursuivait, et il était incapable de ne pas y prêter attention. C’était enivrant, électrisant, perturbant et irritant à la fois. Aussi ses muscles étaient-ils tendus, les poings serrés pour ne pas succomber à la tentation que la jeune femme - qui le suivait d’un pas mesuré - semblait mettre à rudes épreuves. Son loup était loin d’être perturbé, lui. Au contraire, il lacérait, il griffait, il mordait, il exprimait clairement son envie et son besoin d’émerger pour aller se frotter contre elle, s’imprégner de son odeur mais également laisser la sienne sur elle. Il semblait totalement sous le charme de la louve dominante. Or, son loup n’était jamais sous le charme de qui que ce soit. « Je te remercie, j’espère ne pas vous amenez trop d’ennuis, » qu’il se rappelle ses paroles un peu plus tôt, en présence des autres. Des autres qu’il avait momentanément oubliés. « Tu es la soeur de Dom’, » qu’il répondit sans se retourner. Et ce simple fait suffisait pour que la meute lui ouvre les bras et lui apporte l’aide - et le refuge - dont elle avait besoin. Puis il ajouta avec un sourire qu’elle ne pourrait pas voir, mais qu’elle percevrait sans doute, « quant aux ennuis que tu pourrais apporter, je te rassure tout de suite. Nous n’attendons que ça, » qu’il laisse planer une routine trop longtemps installée pour ces loups habitués à se dépenser. Les métamorphes étaient des personnes très physiques, tant sur le plan sexuel que sur les confrontations quelconques. Ils ne refusaient jamais un peu d’action - JAMAIS. L’arrivée dans leur meute d’une nouvelle membre - même temporaire - était quelque chose de nouveau, et par conséquent d’alléchant. Il n’avait pas manqué de voir quelques éclairs de désir et de convoitise dans certains regards de ses lieutenants - et il comptait bien les recadrer un peu plus tard. « Je ferais en sorte de trouver une autre solution rapidement. Je ne veux pas déranger. » Cette fois, il se retourna pour lui faire face, et elle fut à deux doigts de le percuter. Bien plus proche qu’il ne l’aurait souhaité pour son propre bien - le sien, ou celui de la jeune femme - il planta son regard dans celui de la jeune louve. « Tu ne te rappelles pas très bien de moi, et tu ne me connais pas vraiment, » qu’il commence lentement, en pensant fortement «pas encore». « Mais sache que si tu dérangeais en quoi que ce soit, tu n’aurais pas mis un seul pied chez moi, » qu’il termine avant de la dévisager dans un silence de plomb. Ce regard, ces lèvres, cette peau, cette odeur, ce corps. MERDE. Il serre les mâchoires et reprends ses esprits avant de prendre possession d’elle, là, à même le sol en pierre, se moquant royalement de ce qu’il était bien ou pas bien de faire. Ric’ n’était pas un homme convenable, encore moins un homme chaleureux. Il ne perdait jamais son temps, et il n’aurait sans nul doute jamais perdu son temps à accueillir une inconnue dans sa meute s’il avait imaginé une seconde qu’elle puisse être une source d’ennuis. A ses yeux, les choses étaient simples : la soeur de Dom’ avait besoin d’un refuge, besoin d’aide. Ils le lui apporteraient. Ce n’était pas tant quelque chose qu’on lui avait apporté, à lui, lorsqu’il avait dû quitter sa meute d’origine, mais plutôt une question de loyauté et de reconnaissance envers ceux et celles qui avaient cru en lui, qui avaient suivi celui qu’ils acceptaient et désiraient comme Alpha. Depuis, il s’était promis de ne jamais les laisser tomber, de ne jamais les abandonner, de ne jamais leur faire défaut. Ric’ n’était pas un grand sentimental et il n’exprimait jamais les mots, seulement les actes. Et ces gens, ici, chez lui, ces gens qui le suivaient et lui obéissaient aveuglément, ces gens étaient sa famille. Bien plus que ceux qui partageaient ou avaient partagé autrefois son sang. Excepté Gillian - aka Gigi, la grand-mère de Ric’. Elle aussi avait suivi son petit-fils, estimant que ses «garçons» avaient besoin d’une femme, d’une mère, pour prendre soin d’eux. Et elle prenait son rôle très à coeur. Sur-protectrice, elle savait faire preuve de sarcasme et de sadisme envers toutes femmes désirant se lier avec l’un de ses garçons - et particulièrement Ric’. « Mais vous habitez dans la montagne ?! » qu’il l’entendit s’exclamer alors qu’ils grimpaient les marches menant jusqu’aux appartements. Son enthousiasme et sa surprise l’auraient fait sourire, s’il avait été quelqu’un de souriant. « En effet, ce sont des appartements troglodytes, conçus il y a des années. La meute qui y a vécu pendant des siècles était depuis longtemps décimée lorsque nous sommes arrivés. Cela nous a paru... » qu’il conclut en s’arrêtant devant l’appartement de la jeune femme. Non loin du sien. « Adapté, » qu’il termine en se tournant vers elle. Elle avait très peu de bagages, réalisait-il, ce qui ne ressemblait en rien aux femmes qu’il avait l’habitude de fréquenter, ou de connaître. Elle ne ressemblait en rien aux femmes qu’il avait l’habitude de mettre dans son lit. Elle était à l’opposé de ce qui l’attirait habituellement chez une femme. Et cela rendait plus perturbant encore son attraction irrésistible. A présent, ils étaient seuls, à proximité d’une chambre, et son sang bouillait face à ce constat. « Je ne sais pas ce que Dom à bien pu te dire pour m’accepter ici mais merci … » Le silence les engloba tous deux de nouveau, uniquement perturbé par leur respiration, tandis qu’ils s’observaient. Il appréciait la force qui émanait d’elle, appréciait le fait qu’elle ne baisse pas le regard face au sien. Appréciait qu’elle ne soit pas intimidée par lui, par son loup connu pour entrée en frénésie à ses heures perdues. « Il a évoqué l’Alpha de ton ancienne meute. Ce qu’il était, ou ce qu’il avait été pour toi. Il a également évoqué... la nouvelle femme Alpha, » qu’il ne cache rien à la jeune femme. Autant qu’elle sache qu’il savait, cela ne servait à rien de mentir, rien de prétendre. « Je ne prétends pas être meilleur que ton ancien Alpha, je n’ai moi-même jamais rencontré mon âme-soeur, » et il ne la rencontrerait sans doute jamais, déséquilibré qu’il était, « mais sache qu’ici personne ne te traitera de la même façon, » qu’il lui assure ou la rassure. Il y veillerait personnellement. Elle finit par ouvrir son appartement, et son odeur envahit encore son espace, le forçant à fermer les yeux un instant - pour s’en imbiber ou pour y résister, il ne saurait le dire. « Je serais très bien ici, » qu’elle finit par briser le silence. « Quand est-ce que Dom sera libre ? Je pense que nous avons du temps à rattraper. » Puis elle tourne son visage de poupée fragile, un masque trompeur il en est certain, et leur proximité fait encore mouche. « Il ne devrait pas tarder à te rejoindre, » qu’il lui dit, se rapprochant encore, envahissant son espace personnel, l’observant comme l’on observe une oeuvre d’art. Il le sent, il le voit, elle est aussi perturbée que lui. Cela l’excite autant que cela l’irrite. « Tu ne devrais pas rester trop près de moi, Megara, » qu’il grogne plus qu’il ne dit, bouleversé par ces diverses émotions qu’il ne connaissait pas, qu’il n’avait jamais connues et qu’il n’avait jamais désiré connaître. C’était déroutant que de se sentir possessif envers cette femme qu’il ne connaissait pas un quart d’heures auparavant. Impossible de comprendre cet instinct de protection qu’il sentait l’envahir. C’était extrêmement fort, extrêmement puissant et extrêmement perturbant.

***

« Il semblerait qu’il ait du mal à accepter son départ, » que Dom’ lui annonce. « Il aimerait s’entretenir avec toi, avec elle, avec nous. Il dit, et je cite, «qu’il a sans doute pris les choses trop à coeur et qu’il ne voulait pas vraiment qu’elle s’en aille, qu’elle soit bannie, » que le frère grogne et grimace de haine envers cet Alpha qui a abandonné non seulement l’une de ses membres, mais également une femme qu’il avait dû aimer un minimum - sa petite soeur. Oui, Alaric comprenait la rage que ressentait Dom’. Plus encore, il la ressentait dans chaque fibre de son corps et ne désirait qu’une chose : mettre en pièce l’Alpha qui réclamait de récupérer la jeune femme. Elle n’était là que depuis une semaine, mais elle s’était si bien adaptée. Certains membres de la meute l’avaient acceptée dès le départ quand d’autres tentaient de s’adapter ou en semblaient incapables. Et le summum du summum était sans nul doute les rixes verbales entre Gigi et Meg’. Il avait craint, il devait le reconnaître, que la jeune femme ne s’offusque trop et souhaite partir au plus vite, ne pouvant supporter son exaspérante grand-mère. Mais au contraire, Meg’ avait su répondre à la perfection à la vieille harpie - qu’il adorait, qu’on ne se méprenne pas, mais qu’il était ravi de la voir se faire rabattre le clapet pour une fois. « Elle ne retournera pas là-bas, » qu’il se contente de dire durement à Dom’, ce à quoi ce dernier acquiesce, non sans un drôle de regard envers son Alpha. « Convoque tout le monde, sauf Meg. Je la verrais seul, après, » qu’il ordonne. Son Beta hésite une seconde avant de quitter son bureau. Il s’agissait de sa petite soeur, aussi était-il sans doute normal que les choses soient aussi... étranges.

« Comment vas-tu ? » qu’il lui demande tandis qu’elle s’installe dans le fauteuil qui lui fait face. « Ou plutôt, comment te sens-tu ? » Intégrer une nouvelle meute pouvait être déroutant et il pouvait être plus difficile qu’il n’y paraissait de s’intégrer. Or, il désirait plus que tout qu’elle s’adapte, qu’elle se sente bien. Car si elle hésitait, ne serait-ce qu’une seconde, elle risquait peut-être de vouloir suivre son ancien Alpha. Et il ne laisserait pas cela arriver. « L’Alpha de ton ancienne meute souhaite venir nous rendre une visite, » qu’il annonce alors.

Elle s’émerveille de ce qui l’entoure, de ce que cet Alpha lui présente comme étant leur demeure depuis que la dernière meute l’ait quitté.  Tout comme sa louve, elle aimerait partir à la rencontre de toutes ces odeurs différentes, de toutes ces nouvelles choses qui rend son comportement comme celui d’une enfant dont le regard brille en découvrant un nouveau parc d’attraction. Mais la réalité la frape au creux de l’estomac : ce n’est que temporaire. Elle n’est pas ici pour toujours et il valait mieux qu’elle ne s’attache pas de trop à tout ce qu’elle allait doucement découvrir ici. Et elle remercie cet Alpha qui la accueillie, alors que d’autres auraient largement refusé cette demande d’une louve au caractère trop fort bannie de sa meute. Et lorsqu’elle comprit qu’il était au courant lui aussi et que Dom lui avait expliquer toute cette histoire, Meg serra les dents aussi fort que possible pour ne pas répliquer à la suite de ce dernier. Elle en avait beaucoup des choses à dire sur cette ignoble personne qu’était désormais son ex, on ne peut comprendre ce qu’elle ressent que lorsque l’on a pu être imprégner. Un processus qui se développe doucement mais qui a été brisé dan son cas, elle l’avait senti avec elle grâce à ce lien, elle avait ressenti le désir qu’il éprouvait envers cette autre louve à l’odeur si intrigante, elle avait tout vécu avec lui et elle se demande bien si un jour elle arriverait à s’en remettre et plaisanter sur le sujet comme elle arrive à plaisanter de tout en utilisant le sarcasme. Elle se laisse guider, rassurée par les paroles de l’Alpha jusqu’à ce qu’elle découvre ses appartements digne d’une princesse, du moins c’est ce qu’elle pensa immédiatement en les découvrant. Mais c’est la présence de ce loup qui la rendait nerveuse, troublée, différente. Alors qu’elle se demande quand son frère serait libre, Alaric s’approchant d’avantage d’elle, son cœur s’emballant de cette proximité, sa louve se sentant parfaitement ravie de la tournure de la situation tandis que la blonde se laissait comme porter par le son de cette voix. Il était proche, trop proche, elle aurait dû tiquer qu’il rentre ainsi dans son espace personnel, sa louve aurait dû s’en sentir irritée au plus haut point mais rien, rien du tout. Elle se contentait de détailler son visage, de ce regard qui en ferait frissonner plus d’un de peur jusqu’au traits marqués de sa mâchoire dont la louve donnerait n’importe quoi pour la mordre. Mais il rompit le charme lorsqu’il lui dit de ne pas rester aussi proche de lui. Pourquoi ? Pourquoi alors qu’il semblait la désirer autant qu’elle le désire ? Soit, elle allait lui obéir. Il ne la voulait pas, elle ne le voulait pas non plus. Elle avait d’autres chats à fouetter.

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Il faut dire que pour quelqu’un qui n’avait pas envie de prendre ses marques dans une nouvelle meute, elle avait fait tout l’inverse. Bien entendu il y avait ceux qui étaient contre sa venue mais personne ne lui fit directement de remarque au bout d’une semaine. Enfin, presque tout le monde. Il faut croire que la vieille harpie de la meute en avait après la blonde depuis le début. Mais elle se lia rapidement d’amitié avec Shaya, une louve aussi douce que bonne cuisinière ! Meg ne s’installait que très rarement à table avec les autres membres de la meute lors des repas, préférant prendre place sur un comptoir de la cuisine pour siroter son café et observer gentiment tout de ce petit monde. Elle avait rapidement adhéré à Caillouville. Il fallait bien trouver un nom à cet endroit et c’est le premier qui lui ait venu en pensant à la roche et le fait de vivre dans une sorte de caverne. Et tel un véritable homme préhistorique, Alaric s’était attelé à mettre d’application ce stratagème de « je t’évite comme je te l’ai bien dit » alors Meg ne s’est absolument pas privée de l’ignorer pleinement. Il ne faut pas se tromper, elle était parfaitement reconnaissante envers l’Alpha de l’avoir acceptée ici mais s’il se mettait en tête de l’ignorer elle allait faire de même. « Tu m’expliques ce que tu as bien pu lui faire ? Il ne passe plus qu’en coup de vent pour prendre à manger ! » S’est exclamée Shaya au bout de la première semaine. Tous les lieutenants semblaient avoir disparu pour une réunion d’urgence, son frère aussi. Les histoires de la meute ne regardant que très peu la louve elle ne s’intéressait pas à ces petits rassemblements. Tant que cela ne la concernait pas. « Rien, c’est ça le pire, rien ! » Qu’elle lui crie en riant, faisant clairement allusion à ce qui aurait très bien pu se passer dans sa chambre le jour où il lui a présenté ses appartements. « Il t’évite parce qu’il sait que tu lui apporteras que des ennuis ! Une fille comme toi ne mérite pas d’intérêts d’un Alpha comme lui ! » Bah tiens, ça lui avait presque manqué de ne pas avoir encore eu sa petite joute verbale matinale avec la grand-mère. « Merde, je pensais que la dose que j’ai mise dans ton verre hier serait capable de te faire clamser ! » Répond aussitôt la blonde avec le sourire qui observait naitre les sourires sur les autres visages autour d’elles. Mais la vieille harpie n’eut pas le temps de répondre, Meg fut convoquée dans le bureau d’Alaric. Qu’avait-elle fait de travers ?

Elle s’installa avec méfiance dans le fauteuil faisant face à l’Alpha. Prenant soin de masqué le trouble qui l’agitait dés qu’elle se retrouvait en sa présence. Chaque jour, chaque heure, chaque minute sa louve avait guetter sa venue lorsqu’elle se dirigeait dans la cuisine avant de se laisser emporter dans la tristesse et la mélancolie de son ancien loup perdu. « Je vais bien. » Qu’elle ment directement sans laisser la trace du moindre doute. Elle était encore dévastée par la perte du début de lien d’imprégnation avec son ancien Alpha. « Je me sens bien. » Qu’elle reprend une nouvelle fois, ne comprenant pas où il voulait en venir. Puis vient la nouvelle, lui déchirant l’âme, le cœur et tout ce qui avait pu se reconstruire sur une courte semaine se retrouva réduit une nouvelle fois en morceaux. « Non. » Dit-elle d’abord, sentant sa poitrine se déchirée et sa louve devenir folle de rage. Elle reprit sa respiration lentement, reprenant ses esprits, devenant rationnelle. « Qu’est-ce qu’il veut ? Qu’est-ce qu’il me veut ? » Qu’elle demande avec froideur, elle crache presque ses mots tant la douleur est vive. « Il n’a plus aucun droit sur moi, je n’ai pas frappé une nouvelle fois sa moitié vu qu’elle se trouve à des kilomètres d’ici ! Je ne veux pas le voir, c’est hors de question. » Qu’elle fini tout de même par s’emporter, sa louve grognant et griffant pour marquer son accord avec l’humaine. Aucune des deux n’avait envie de refaire affaire avec cet homme. Soudain, elle se souvient de cette réunion plus qu’importante qu’avait Dom se matin alors qu’ils devaient passer un moment ensemble et fit rapidement le rapprochement. « C’est de ça dont vous avez parlé toute la matinée, n’est-ce pas ? Je préfère partir de cette meute plutôt que d’affronter encore cet homme. C’est hors de question, il doit disparaître de ma vie. » Si le choix devait s’imposer, elle avait déjà tout décider, elle préférait partir encore pour qu’il n’ait plus aucune prise sur elle plutôt que de rester et de supporter ses paroles.

Il lui avait fallut une force mentale et physique inconcevables pour resté éloigné d’elle. Son loup lui avait mené la vie dure depuis qu’elle était parmi eux. A essayer de prendre le dessus sur son humain, qui persistait à ne pas s’approcher d’elle quand ils désiraient - autant l’un que l’autre - la découvrir et la posséder. Car il n’y avait aucun doute dans l’esprit de l’animal, et encore moins dans celui de l’homme. Ils la désiraient comme jamais ils n’avaient désiré quelqu’un ou quelque chose d’autre. Plusieurs fois, il l’avait aperçue au loin - installée dans un hamac qu’elle avait mis en place quelques jours plus tôt pour profiter du paysage et surtout bénéficier d’une tranquillité et d’une paix dont elle avait besoin, à se quereller avec sa grand-mère dont il avait craint que cette dernière ne la fasse fuir, mais contre toute attente la jeune femme semblait plutôt s’amuser de l’attitude revêche et quelque peu agressive de la vieille dame - ce qui le fascinait. Bon nombre de femmes avant elle avaient tenté de rejoindre la meute, et avaient tenté de faire succomber Ric’, en vain. Bon nombre d’entre elles avaient fui face aux insultes et aux critiques crachés par Gigi - pour le plus grand plaisir et soulagement de cette dernière. Mais Megara ne semblait pas du tout rentrer dans son jeu - ou bien entrait-elle justement trop dans son jeu. Cela dit, Megara ne tentait absolument pas de séduire Ric’. Et cette idée l’irritait plus qu’elle ne le devrait. Oui, le fait que Megara optait pour l’indifférence l’agaçait fortement, pensait-il tandis qu’elle s’installait face à lui. Elle avait l’air si décontractée, quand lui était tendu comme un roc, qu’il lui fut difficile de ne pas la rejoindre sur le champs pour mordre cette lèvre pulpeuse et la soumettre à son bon vouloir. Au lieu de cela, il serra les poings, et les dents. Qu’il lui fut si difficile et douloureux de ne pas la toucher alors qu’elle ne semblait pas en souffrir une seconde de son côté le rendait fou. Il voulait qu’elle le désire. Il voulait qu’elle souffre autant que lui de cette frustration. Il voulait qu’elle réclame son attention - bordel de merde. Qu’elle le supplie de la posséder. Qu’elle le réclame avec force, avec rage, avec passion. Mais non. Elle le regardait, l’air de se demander ce qu’il pouvait bien lui vouloir. Il en grognerait presque, tant la situation lui faisait perdre les pédales. Tant Elle lui faisait perdre les pédales. Pourtant, il ne dit rien. Ils avaient d’autres soucis bien plus importants à gérer. Si tant est qu’ils parviennent à la gérer. Si tant est qu’elle accepte sa proposition. Proposition qui ne manquerait pas de perturber encore plus son équilibre mental. « Je vais bien, » qu’elle lui répond simplement, comme si sa question n’avait pas lieu d’être. Il ne la quitte pas du regard. « Je me sens bien, » qu’elle rectifie légèrement sous son regard insistant. Il ne percevait pas de réel mensonge, bien qu’il sut qu’elle ne dirait pas l’entière vérité. Il n’était rien pour elle, rien d’autre que son Alpha temporaire, et rien d’autre que l’homme qui lui permettait de reprendre son souffle le temps qu’elle estimait nécessaire. Elle ne lui devait donc pas l’entière vérité, et cela l’irrita au plus haut point. Mais encore une fois, il ne dit rien. Il se contente d’être franc, direct et de lui annoncer la demande de son ex-Alpha. De son ex-compagnon. Son loup l’aurait presque fait sursauter tant il remua sous sa peau pour exprimer son mécontentement à l’idée qu’elle ait pu désirer un autre homme. « Non... » que sa réponse le rassure quelque peu. Il détestait la voir si démunie et meurtrie à cet instant, non seulement parce qu’il détestait qu’elle puisse se sentir mal, mais aussi et surtout que cet homme puisse encore avoir cette place particulière dans sa vie. « Qu’est-ce qu’il veut ? » qu’elle demande alors. « Qu’est-ce qu’il me veut ? » qu’elle rectifie alors. « Il semblerait que la... distance lui ai permis de comprendre ses erreurs. Si j’ai bien compris, il souhaiterait que tu reviennes, » qu’il grogne plus qu’il ne dit, tant cette idée lui parait inconcevable. Quoiqu’il arrive, elle n’y retournerait pas, pas même si elle le désirait ardemment. Il ignorait pour quelles raisons il en était aussi foncièrement contre et aussi ébranlé, mais il savait qu’il ne supporterait pas qu’elle choisisse de partir, de retourner là-bas. Avec Lui. « Il n’a plus aucun droit sur moi, je n’ai pas frappé une nouvelle fois sa moitié vu qu’elle se trouve à des kilomètres d’ici ! Je ne veux pas le voir, c’est hors de question. » Et aussitôt, la pression qui comprimait ses entrailles disparait légèrement. Rassuré par le fait qu’elle ne désirait pas plus que lui retourner auprès de ce mâle qui l’avait possédé autrefois. Pour l’abandonner aussi lâchement et honteusement. « C’est de ça dont vous avez parlé toute la matinée, n’est-ce pas ? » qu’elle devine alors, et qu’il apprécie autant qu’il déteste sa perspicacité et son esprit vif. « Je préfère partir de cette meute plutôt que d’affronter encore cet homme. C’est hors de question, il doit disparaître de ma vie. » Oh, il disparaîtrait de sa vie, ça elle pouvait compter dessus.

« Je n’ai nullement l’intention de te laisser repartir avec lui, » qu’il lui dit, le regard planté dans le sien. Qu’elle comprenne bien, qu’elle comprenne à quel point il était sérieux. « Tu le connais mieux que personne ici - peu importe le nombre d’informations que j’ai pu récolter le concernant, tu le connaîtras toujours mieux que moi, » qu’il lui rappelle simplement avant de se lancer plus encore. « Peux-tu me dire que, si je refuse cette rencontre, il repartira comme si de rien n’était ? Peux-tu m’assurer que, si je refuse qu’il entre sur mon territoire, il ne commettra rien d’irréparable contre ma meute ? » Il le savait déjà, mais non, elle ne pourrait pas lui promettre. Il serait furieux. Il se sentirait insulté et éconduit. Et il répliquerait violemment. Ric’ se leva pour faire le tour de son bureau, et la rejoindre. Être aussi proche d’elle était un supplice dont il n’était pas encore habitué, mais il avait besoin qu’elle se sente en sécurité avec lui - avec eux. Qu’elle sache qu’elle ne risquerait rien. Jamais. Qu’elle sache qu’elle ne repartirait pas. Qu’elle pouvait compter sur lui - sur eux - pour la protéger. « Tu ne repartiras pas avec lui. Mais pour cela, nous avons besoin qu’il comprenne, Lui, que ça n’arrivera pas. Jamais, » qu’il plante l’idée dans la tête. « J’ignore jusqu’où votre imprégnation est allée - et je ne veux pas le savoir. Mais si elle était déjà trop avancée, je ne pourrais rien pour t’aider, Meg’. Je ne pourrais pas t’empêcher de partir, comme je ne pourrais pas l’empêcher de t’emmener, » et cette idée lui était tout bonnement insupportable. « La seule chose qui le ferait partir, qui le ferait renoncer, c’est que tu aies trouvé ton âme-soeur, » qu’il enchaîne donc. Il ne fut pas déçu de lire dans son regard cette expression fascinée autant que choquée. On ne plaisantait jamais au sujet des ames-soeurs, pas chez les métamorphes. Les humains percevaient cela comme un concept utopique, une idée illusoire, mais pour les métamorphes les choses étaient bien plus intenses et plus compliquées que cela. Il n’existait qu’une seule et unique âme née pour chacun d’entre eux. Et ce lien était indescriptible. Du moins en avait-il été témoin, mais ne l’avait-il jamais expérimenté lui-même. Encore une fois, il doutait de le comprendre et de connaître ce lien si particulier. Il était bien trop abîmé pour reconnaître la moitié de son âme - et sa moitié à lui était déjà damnée. « Je ne te demande pas de t’imprégner de moi, et je ne te demande pas d’intégrer ma meute pour toujours, » qu’il s’exprime pour la rassurer. « Mais je t’offre la possibilité de te reconstruire, de couper définitivement les liens qui vous unissent, de te libérer de lui. Si tu acceptes, je serais ton âme-soeur à ses yeux et il n’aura pas d’autre choix que de partir pour de bon. » Du moins comptait-il fortement là-dessus. On ne séparait jamais, JAMAIS, les âmes-soeurs.

Sauf que cet Alpha avait rencontré la sienne, mais semblait incapable de laisser partir Megara.

Elle était bien plus qu’énervée à présent, elle l’imaginait encore, lui et son âme sœur en train de batifoler comme des adolescents devant tout le reste de la meute. Elle se souvient des regards haineux de la louve, elle se souvient des paroles rassurantes de l’Alpha pour l’apaiser ou lui ordonner de ne rien faire que de rester à sa place. Elle se souvient d’un regard de trop, d’une parole de trop, et elle se sentit comme incontrôlable tandis que sa louve avait presque faillit prendre l’ascension sur l’humaine. Ses yeux avaient pris la teinte de ceux de la louve, les griffes sont sorties d’un seul coup également, elle s’était retournée vers cette femelle ennemie qui ne dirigeait pas que son âme sœur avait pourtant une relation avant elle, qu’il était presque imprégné d’une autre louve. La rage avait tenu les entrailles de Megara et elle s’était jetée sur cette ennemie perçue par sa louve. Elle l’avait prise par surprise, bien entendu cette conne n’avait même pas eu l’idée qu’un jour Meg soit plus forte qu’elle, qu’elle soit plus dominante qu’elle, qu’elle soit celle qui attaque en premier. Ou bien était-ce ce qu’elle avait souhaitée depuis le début ? Peu importe, Meg était heureuse de lui avoir donné une bonne leçon en la faisait rouler sur le sol, lui assenant des coups de griffe sauvage destiné en premier lieu à la défigurer mais malheureusement ce sont les bras de cette ennemie qui prirent tout. La louve avait ensuite senti des bras se refermer sur elle, la soulevant de terre alors qu’elle grognait, se défendait de toutes ses forces mais peu importait vu que son ancien Beta avait toujours eu plus de force qu’elle. La blonde était hors d’elle, préférant alors se transformer immédiatement pour laisser la louve exprimer sa frustration et la laisser courir dans les bois environnant. Elle était hors d’elle et à présent savoir que ce connard souhaitait la reprendre dans sa meute parce qu’il avait eu cette décision sur un coup de tête et qu’il aurait dû y réfléchir plus longtemps ?! Ce crétin voulait réellement la mort de son âme sœur apparemment. Et Meg se faisait un point d’honneur à les réduire en miette si elle en à l’occasion un jour. Les tuer ne serait qu’un plaisir énorme pour elle, sa louve l’approuvait en silence d’un grognement, la vengeance sonnera un jour et elle compte bien en profiter.

Elle fut rassurée par les paroles de son nouvel Alpha, il ne comptait pas la laisser partir comme il ne comptait pas non plus la laisser aux mains de ce connard sans pareil. Mais elle fronça ensuite les sourcils en se demandant où diable ce loup aussi sexy voulait donc en venir. Oui elle le connaissait parfaitement, sur le bout des doigts même et elle ne serait justement pas partie si elle ne l’avait pas aussi bien connu. Il aurait toujours joué de cette place qu’il garde précieusement, il ne mérite pas cette meute comme il ne méritait pas Megara mais elle ne pu le savoir que très récemment. « Je ne peux rien promettre, parce que je sais très bien que lorsqu’il a une idée en tête il fait tout pour obtenir ce qu’il veut. » Qu’elle peste en se demandant encore où diable cette conversation l’amenait. Puis il y eut des mouvements, Alaric se leva et fit le tour de son bureau pour se mettre face à elle. La louve du respirer très lentement pour ne pas se lever elle aussi et combler le reste de distance qui se trouvait entre eux. Ce fut une prouesse de volonté dont elle fait preuve pour ne pas succomber au désir de sa louve qui continuait de grogner pour se retrouver plus proche de lui. Il lui dit encore ce qu’elle avait déjà compris, il ne la laisserait pas repartir aux mains de cet immonde salopard. Ok, ça c’est bien intégrer et sa louve l’approuve en silence. Mais après il parle de l’imprégnation et la louve se met soudainement à grogner tandis que le regard de Meg s’assombrit pour laisser de nouveau place à cette haine qu’elle éprouve désormais. Jamais elle ne retournerait avec lui, elle en avait bien trop souffert et sa louve aussi. La douleur était encore sensible comme en ce moment et elle donnerait n’importe quoi pour avoir quelque chose dans les mains à réduire en miette pour faire passer ce sentiment. « C’était assez fort pour que je ressente son désir pour elle lorsqu’elle s’est retrouvée nue devant lui. » Elle en frissonne encore de dégoût, ce qu’elle avait ressenti … Elle ne le souhaitait même pas à son pire ennemi. Mais la suite la laissa sans voix. Même si le raisonnement de Ric était bon, même si effectivement il n’y avait que ça pour faire repartir son ancien Alpha pour qu’il la laisse enfin tranquille et arrête de vouloir la ramener dans sa meute.

Seulement l’âme sœur n’est pas quelque chose à prendre à la légère chez les loups et bien que Meg était prête à ne pas rencontrer le sien en choisissant de s’imprégner avec son ancien Alpha, on ne joue pas avec cela. Mais l’idée d’être liée à cet homme ne la dérangeait pas le moins du monde, pire encore sa louve était carrément partante ! Des émotions contradictoires se menaient bataille dans sa tête. Accepter ? Refuser ? Il lui donnait effectivement un moyen d’échapper à un lien qui la tiraillait vers un autre qui la faisait souffrir. Elle souhaitait de tout cœur le rompre définitivement, se lier à quelqu’un d’autre … Mais qu’en serait-il donc de leurs loups ? « Nos loups ne pourront pas comprendre que ce n’est qu’une supercherie. » Et il était hors de question qu’elle blesse encore plus sa louve. « Ma louve ne sera pas capable de subir encore une rupture. » Qu’elle avoue en baissant les yeux, elle avait beau faire la forte, se montrer digne et relever la tête devant tout le monde mais là, en cet instant, elle se montrait vulnérable. Avec un profond soupir elle releva la tête pour affronter le regard de cet Alpha qui lui proposait de devenir son âme sœur. « Si j’accepte, ma louve comme ton loup voudront se revendiquer, montrer qu’ils s’appartiennent. Nous sommes capables de jouer la comédie, pas eux. » Qu’elle essaye encore de se défendre même si elle sait au fond d’elle que c’est la seule solution pour enfin être tranquille. « Pourquoi tu voudrais jouer à ce jeu là ? Tu risques de t’attirer plus de colère venant de mon ancienne meute qu’autre chose ! Tu risques de provoquer plus de colère venant de mon ancien Alpha, même si on arrive à lui faire croire que nous sommes des âmes sœurs je ne suis pas certaine qu’il finira par renoncer … » Qu’elle réfléchit plus à voix haute qu’autre chose. Elle n’est pas vraiment rassurée à cette idée même si sa louve approuve déjà complètement de le reconnaître comme son compagnon.

Megara toisa silencieusement quelques minutes Alaric, sa louve grognant pour accepter cette offre mais elle n’était pas sûre de l’issue de cette situation. La blonde savait très bien qu’elle ne survivrait pas à une autre rupture et pourtant … Et pourtant c’était bien la seule solution pour être définitivement débarrassée de son ex. « Comment est-ce que tu veux procéder ? » Qu’elle fini par demander après un long silence. « Et tu vas aussi m’expliquer comment tu as réussi à convaincre mon frère que c’était la meilleure des solutions. » Parce que ça, ça ne devait pas être très simple connaissant leurs caractères respectifs.

Il n’était pas le moins du monde surpris que l’Alpha - absolument pas digne d’être Alpha selon lui - vienne frapper à sa porte pour récupérer Megara. Megara n’était pas le genre de femme que l’on laissait partir facilement, âme soeur ou pas âme soeur. Elle était le genre de femme à s’immiscer sous votre peau, et à y rester fermement. Le genre de femme qui pouvait soulever des guerres. Le genre de femme qui rendaient les hommes fous, au point de tout tenter pour elles. Oui, il n’était pas surpris qu’il soit incapable de la laisser lui échapper - et ce même s’il ne pouvait lui offrir ce qu’elle désirait, voire ce qu’elle méritait. Car elle méritait la confiance d’une meute. Elle méritait d’être acceptée dans sa meute. Elle méritait d’être écoutée, entendue et soutenue. Or, il paraissait évident - compte-tenu de la situation - que ce n’était pas une chose envisageable au sein de son ancienne meute. « Je ne peux rien promettre, parce que je sais très bien que lorsqu’il a une idée en tête il fait tout pour obtenir ce qu’il veut. » Tout comme lui, sauf que lui obtenait réellement tout ce qu’il désirait - pensait-il sans rien trahir de ses pensées. Il n’avait pas fallut plus que quelques jours pour qu’ils s’attachent tous à la jeune femme - il le percevait chez ses camarades à travers ce lien si unique qui liait les mêmes membres d’une meute. Cependant, comme tout Alpha digne de ce nom - même s’il n’en était pas digne encore une fois, selon lui - il ne devait pas être pris à la légère. Ric’ le recevrait, sans nul doute, mais Ric’ ne le laisserait jamais - JAMAIS - obtenir ce qu’il désirait. Non seulement car il détestait l’idée qu’elle parte, sans comprendre pourquoi, mais aussi et surtout parce qu’elle ne désirait pas le rejoindre. Son loup en était ravi, et n’hésitait pas à sortir les griffes à l’idée qu’un autre mâle puisse s’approcher d’elle. Il se montrait quelque peu possessif et sur-protecteur la concernant, ce qui ne manquait pas d’intriguer Alaric. Il était de nature possessive et protecteur en règle générale, mais jamais à ce point. « Il y a une première fois à tout, » qu’il brise le silence alors. Il perçut le doute chez la jeune femme, mais également un peu de sérénité qui l’avait quittée quelques minutes plus tôt lorsqu’il avait annoncé la possible venue de son ex-compagnon. Cependant, il lui fallait savoir jusqu’où leur lien avait été pour mieux anticiper le problème qui se présenterait à eux lorsqu’ils se retrouveraient face à face. « C’était assez fort pour que je ressente son désir pour elle lorsqu’elle s’est retrouvée nue devant lui. » Il la contempla longuement avant de se lever et de se rapprocher d’elle. « Je suis désolé que cela t’ai blessé, » mais il n’était pas désolé que grâce à cela, elle soit là devant lui. « Je ne peux pas prétendre comprendre ce que tu ressens, je n’ai jamais promis à aucune femme quelque chose que j’étais incapable de promettre. Et je n’ai jamais pu donner ce qu’une femme peut attendre d’un homme, » il ne lui disait pas cela pour l’effrayer ou l’ennuyer, juste parce que c’était la stricte vérité. Il n’avait jamais pu, ni jamais su, se livrer entièrement et il doutait de ne jamais y parvenir. Il était né Alpha, et il était né solitaire. Cependant, il se sentait suffisamment possessif et protecteur de la jeune femme pour prétendre être son âme soeur. Il observe chaque trait de son visage - de la stupeur à l’incompréhension, du doute au scepticisme. « Nos loups ne pourront pas comprendre que ce n’est qu’une supercherie. » En effet. Leurs loups seraient plus possessifs l’un envers l’autre, et se considéreraient comme être une seule et même personne. Les animaux n’étaient pas aussi compliqués que leurs humains - ils percevaient les choses simplement : quand ils reconnaissaient leurs moitiés - et ils la reconnaissaient souvent dès le premier regard - ils ne désiraient rien d’autre que d’être avec elles, de ne faire qu’un, de mixer leurs odeurs et de ne jamais plus être séparées. Cela s’avérait délicat, si ce n’est pas impossible, lorsque les humains avaient vécu un traumatisme particulièrement puissant, suffisant à bloquer la réalité et empêchant les humains à reconnaître cette moitié tant vitale à chaque métamorphe. Et dire que Ric’ était détraqué émotionnellement parlant était un euphémisme. « Mon loup se montre déjà très protecteur et très... possessif envers toi. Il t’a désiré à l’instant même où tu es arrivée. Tout comme moi, » qu’il finit par lui dire les yeux plantés dans les siens. « Je ne te dis pas ça parce que je pense être ton âme soeur, mais parce que je sais que cela suffit pour convaincre le reste du monde à le penser. Je ne suis pas un homme sympa, Meg, et ma réputation me précède - mais j’aime à penser que je suis un homme de principes et d’honneur. J’ai juré de te protéger le temps que tu serais parmi nous, et j’ai promis à ton frère - mon Beta et mon ami - que rien ne t’arriverait. Je compte bien tenir mes promesses, » qu’il met les cartes sur table, car s’ils allaient jouer la comédie, il leur fallait absolument tout se dire. « Ma louve ne sera pas capable de subir encore une rupture. » Il contractait les mâchoires, car il ne supportait pas l’éclat dans son regard, celui du chagrin encore frais, et de la peur de revivre cela. Il ne supportait pas l’idée d’être à l’origine de ce regard-là. Cependant, comment pouvait-il lui promettre que cela n’arriverait pas ? Il ne lui proposait pas une histoire d’amour, ni de véritablement se lier, encore moins de s’unir pour la vie, mais bien de jouer la comédie. Mais elle avait raison, leurs loups ne comprendraient pas. Il tendit la main, et ses doigts caressèrent la peau satinée de sa joue. « Je ne peux pas te promettre qu’il n’y aura pas de fin, » qu’il dit doucement. « Tu ne me connais pas, et je ne te connais pas. Il ne s’agit pas d’amour ici, » qu’il dit sans vraiment savoir pourquoi cela le faisait tiquer. « Mais d’empêcher un homme d’obtenir satisfaction : à savoir t’avoir à ses côtés malgré le fait qu’il ait trouvé et revendiqué son âme soeur. Oh, je ne compte pas jouer la comédie simplement en paroles, » qu’il ajoute d’un ton plus rauque tant son désir était palpable. « Je compte bien mettre toutes nos chances de notre côté, et te posséder Meg’, » qu’il lui fait savoir, au cas où elle en douterait. Les métamorphes ne faisaient pas de «chichis» concernant les rapports sexuels, étant très ouverts sur le sujet. Cela ne signifiait pas qu’ils couchaient à droite, à gauche, mais quand le désir était là, ainsi que le respect, ils ne reculaient pas - ils en avaient même besoin. Bien évidemment qu’il la posséderait. C’était inévitable même.

« Pourquoi tu voudrais jouer à ce jeu là ? Tu risques de t’attirer plus de colère venant de mon ancienne meute qu’autre chose ! Tu risques de provoquer plus de colère venant de mon ancien Alpha, même si on arrive à lui faire croire que nous sommes des âmes sœurs je ne suis pas certaine qu’il finira par renoncer … » Oh, il renoncera. Ou il mourra. « Sa colère m’importe peu, et surtout ne m’effraie pas. Je ne te cacherai rien, Meg’. J’ai obtenu énormément d’alliances au cours des années - avec d’autres meutes. Et il se trouve que l’une d’entre elles, à qui je dois la vie, a des comptes à régler avec ton ancien Alpha. C’est à leurs côtés que je me trouverais si un règlement de compte devait avoir lieu - et non pas aux côtés de ton ancienne meute. Et je crois qu’en débarquant ici, il espère pouvoir me voir me ranger à ses côtés à travers toi, » il en était même certain. Oh, il était sûr que l’Alpha ne parvenait pas à se détacher de Meg, mais il était également certain qu’il ne rechignait pas devant cette opportunité. « Je te veux à mes côtés, Meg. Là où tu seras en sécurité, » qu’il finit par lui dire, non pas seulement pour la convaincre, mais parce que c’était pleinement vrai. « Comment est-ce que tu veux procéder ? » Un léger sourire se formait sur ses lèvres, ravi de la voir considérer son plan. « Et tu vas aussi m’expliquer comment tu as réussi à convaincre mon frère que c’était la meilleure des solutions. » « Oh, il n’était pas ravi, loin de là. Je crois que ton frère préférerait t’imaginer innocente et pure, attendant sagement ton âme soeur, mais entre choisir de te voir partir avec Lui aux risques de tomber avec Lui, et devenir mon âme soeur temporaire, il n’a pas eu trop de mal à se décider, » qu’il explique légèrement amusé. « Il faut qu’il puisse sentir ton odeur sur moi, et mon odeur sur toi, » qu’il enchaîne quelques secondes après, la regardant intensément. Se relevant lentement, il lui tendit la main, comme pour l’inviter à faire de même. « Il faut que je te revendique, et que tu me revendiques, » qu’il continue la voix toujours plus rauque à mesure qu’il se rapprochait d’elle, sa main descendant sur sa nuque, son cou, si délicat. Il réalisait avec quelle ferveur il avait besoin de la mordre, et encore plus qu’elle le morde en retour. « Es-tu prête, Megara ? Es-tu vraiment prête, parce qu’il n’y aura pas de non-retour après ça. Je serais intense, brutal, hargneux et plus possessif que jamais, mais je serais aussi à tes côtés dans chaque instant, chaque moment difficile à surmonter. Ce n’est pas un cadeau que je te fais, mais je m’en contrefous royalement... dis-moi que tu es prête, et tu seras mienne, » qu’il promet durement mais sûrement. L’idée de la posséder dans son bureau était tentant - il était fin prêt pour elle, à tel point que c’en était douloureux. Mais il ne ferait rien tant qu’elle ne prononcerait pas les mots.

Il n’allait pas la laisser en paix, il allait la traquer comme un chasseur le fait avec sa proie, jusqu’au bout, jusqu’à la fin. Jamais il ne lâcherait prise, jamais il ne la laisserait vivre sa vie, de son côté. Elle le savait possessif, elle le savait prêt à tout.  Presque imprégnée de cet homme elle en connaissait presque tous les secrets et stratégies. Elle connaissait le chef de meute, l’Alpha qui dirige avec une poigne de fer et qui est respecter de tout le monde sans avoir à lever le petit doigt pour que le respect règne en maître. Elle avait su dès l’instant où son regard avec percuter le sien qu’il causerait sa perte ou sa réussite. Dans un élan d’espoir elle avait cru qu’il lui donnerait la lune et les étoiles, l’emmenant dans un monde où l’amour est plus puissant que l’Alpha. Parcourant le ciel sur un nuage elle n’avait pas vu le mal s’approcher à pas feutrer, elle n’avait pas vu les regards innocents, les discussions banales qui devenaient de plus en plus sérieuse. Elle avait commencé à sentir son odeur un peu partout autour d’elle, les vêtements de son loup, son amant, imbibé de cette odeur qu’elle commença alors à haïr. La suite, pas la peine de l’expliquer. Cette louve s’était offerte à l’Alpha en connaissant, à son tour, une de ses faiblesses. Il avait toujours rêvé de l’âme sœur malgré les apparences trompeuses, il avait foncé tête baissée alors que Megara tentait de dormir, qu’elle avait tenté de chasser le désir qu’il avait pour une autre, torturant presque à mort sa louve qui assistait, impuissante, à un spectacle invisible. Les évènements enchainés, Megara aurait pu la tuer tellement son cœur était blessé et meurtri, en guerre contre cette adversaire auprès de qui elle savait ne pas faire le poids.

Encore aujourd’hui son cœur le réclame et la louve pleure de douleur. Elle avait trop souffert, elle se sentait brisée à l’intérieur, sachant pertinemment qu’une nouvelle déception, qu’une nouvelle rupture pourrait la tuer ou pire … La faire sombrer dans la folie, demandant à son Alpha de l’abattre avant qu’elle ne devienne un réel danger pour qui que ce soit qui l’entoure.
Bien que les paroles d’Alaric la réconfortaient dans son choix d’avoir quitté son ancienne meute tant ce dernier semblait déterminer à la protéger de son ex, elle redoutait également cette proposition en quelque sorte indécente. Il s’excuse pour les blessures qu’elle a pu subir alors qu’il se rapproche de trop, il était déjà bien trop proche à son goût et a en croire les désirs de sa louve, jamais on ne pourrait penser qu’elle vient de subir la peine de cœur la plus importante de sa vie. Pourtant, la blonde résiste férocement à cette envie irrésistible de sauter au cou de l’homme en face d’elle. La louve s’accroche au fait que leurs animaux ne pourraient comprendre la supercherie et deviendront partenaire quoi qu’il en soit, elle s’imagine déjà ressentir l’envie de le rejoindre pour le réconforter, l’épauler, le soutenir, quoi qu’il ait besoin que la louve fasse … Mais comme l’ambiance semble propice aux confidences, Alaric se confie. Ravissant la louve, l’humaine se montrant plus méfiante malgré son ventre qui lui prouvait qu’elle ne serait pas contre du bon temps avec cet Alpha. Elle aimait la détermination qu’elle pouvait lire dans ce regard alors qu’elle lui tenait tête, qu’elle maintenait sa position, qu’elle refusait car elle se savait incapable de se relever si la rupture s’annonçait. L’humaine peut le comprendre, pas l’animal et c’était bien le pire.

« Il ne s’agit pas d’amour, non, mais il s’agit ici que ma louve survive à une nouvelle « attaque ». » Qu’elle rétorque même si son regard ne peut se détacher du bleu de Ric, qu’elle s’imagine à se laisser aller dans ses bras. Mais elle se demande pourquoi, pourquoi la protéger autant … Mais en venant ici, ne savait-elle déjà pas qu’elle rejoignait l’une des meutes les plus importantes ? Celle dont parle de nombreuse victoire dans des combats, beaucoup la craigne et on parfaitement raison d’en avoir peur. Mais plus elle l’entend parler et plus elle laisse sa louve parler, cette dernière acceptant sans remords tout ce que cet Alpha pourrait lui imposer à la simple condition qu’il arrête de faire durer le suspense et qu’il la marque. Et elle fini évidemment par céder, baissant les armes au moment où il lu demande d’être à ses côtés, en sécurité. Elle a peur, peur de devenir folle quant à l’issue de ce semblant d’union mais elle sait très bien qu’il s’agit de sa seule solution pour se défaire de son ex. « Dom ? Te laisser me mordre ? Il va tirer une tête de deux mètres de long pendant des semaines. » Qu’elle déclare en tentant un brin d’humour pour se défaire de cette envie irrésistible de s’approcher, encore et encore, de lui. Il s’approchait, amenant sa main à sa hauteur et, les lèvres pincées, se jeta dans la gueule du loup. Sa main se posa dans la sienne, la louve semblait presque fragile face à la dureté de l’Alpha. Elle frissonne alors qu’il fait glisser sa main sur sa peau, pas un instant elle ne le quitta des yeux. « Je vais devenir folle et tu devras probablement me tuer si les choses tournent mal pour moi, mais je suis prête à tout pour lui échapper encore une fois. » Qu’elle affirme en plaçant ses mains sur le torse de l’Alpha, son souffle s’accélérant au fur et à mesure des battements effrénés de son cœur. La louve ne tenait plus, elle le voulait et rien d’autre ne comptait, loin de se douter de la supercherie créer par les humains. « Je suis à toi. » L’observant attentivement, elle offrit la base de son cou à la merci de l’Alpha, fermant les yeux en s’attendant à l’impact de la morsure. Une chose est certaine, il risque fort de devenir complètement fou s’il en vient à voir les dernières marques encore visibles sur le ventre de sa nouvelle conquête. Mais ça, la louve est loin de se l’imaginer.

Ses doits griffant le dos de Ric, elle se laissa aller. De véritables griffes sortant de ses doigts fins, marquant certainement le loup, pour sa plus grande satisfaction. Elle attendit sagement que l’Alpha en finisse de la mordre pour, à son tour, laisser sa louve marquer son territoire. Revendiquer un homme qu’elle fera passer son âme sœur aux yeux de tous et se laisser posséder, rien ne pouvait plus réjouir l’animal qui laissait de plus en plus son côté bestial ressortir. Poussant Alaric pour le faire reculer jusqu’à son bureau, il ne lui fallut pas plus de deux secondes de plus pour lui arracher sa chemise. « J’espère que ce n’était pas ta préférée… » Qu’elle murmure, joueuse, sachant pertinemment qu’elle n’allait pas finir dans un meilleur état que lui quand ils en auront terminés. Elle tenta de le distraire tandis qu’elle collait sa poitrine à la sienne, couvrant ainsi de la meilleure manière les dernières marques de son ex sur son ventre, endroit qu’il affectionnait par dessus tout à mordre.

Avait-il déjà désiré une femme avant elle ? Avait-il déjà désiré une louve avant elle ? Le Diable en personne savait qu’il avait possédé un nombre incalculable de femmes avant Elle. Des métamorphes, comme des humaines. Il n’avait jamais accordé d’importance à aucune d’entre elles - jamais suffisamment pour envisager de s’imprégner, jamais suffisamment pour vouloir plus qu’une nuit sans lendemain. Il ne s’était jamais laissé aller à éprouver quoique ce soit. Il ne s’était jamais posé la question. Mais depuis que Meg’ les avait rejoints, il percevait les changements dans son comportement, les changements dans ses émotions. Elle hantait ses nuits comme ses jours. Elle était ancrée dans sa tête, dans son âme s’il osait dire, et ne semblait pas prête à en sortir. Il se surprenait à espérer qu’elle se sente bien - chez elle. Il se surprenait à exiger qu’elle soit bien traitée, par tout le monde. Qu’elle soit aimée, par tout le monde. Qu’elle soit acceptée. Par tout le monde. Il se surprenait à éprouver une colère noire et une fureur sans limite à l’idée qu’elle puisse quitter la meute - que ce soit pour LE rejoindre, ou pour une quelconque autre raison. Dire qu’il vivait un véritable enfer depuis plusieurs jours était donc un euphémisme. Et dire qu’il était perdu était un euphémisme. Il n’était certainement pas habitué à être tiraillé par ses sentiments, et encore moins à se laisser guider par eux. Mais il en était là, de ses réflexion. Le coeur battant. Le souffle coupé, saccadé. Le sang qui pulsait dans ses veines. Le désir qui le rendait fou. Car c’était bien cela, pure folie. Que pure folie qui l’habitait, que pure folie quand il s’agissait de Megara Rosebury. Et il s’en moquait royalement à cet instant, car à cet instant il n’y avait qu’elle qui comptait. Elle, et le fait qu’elle soit sienne. Sienne. Maintenant. Qu’elle capitule, il en aurait presque exploser de plaisir. Bordel de merde. Qu’elle accepte et qu’elle se résigne à le suivre dans cette démarche le surprenait autant que ça l’excitait. « Je vais devenir folle et tu devras probablement me tuer si les choses tournent mal pour moi, mais je suis prête à tout pour lui échapper encore une fois. » Et il était prêt à tout pour qu’elle lui échappe à jamais. Il lui arracherait la gorge s’il le fallait, pour l’empêcher à jamais de parler et de prononcer son nom. Il lui arracherait les yeux s’il le fallait, pour l’empêcher de la regarder encore une fois. Il lui arracherait les oreilles s’il le fallait, pour l’empêcher d’entendre sa voix encore une fois. Et il le ferait, sans regret, sans hésitation, sans remord. Tel était Alaric Winchester. Impitoyable. Létal. Brutal. Sanguinaire. Mais Loyal.

« Je suis à toi. » Et elle était à lui. Offrant sa gorge comme elle se devait de le faire, il en aurait presque perdu les pédales. Il ignorait comment, et encore moins pourquoi, mais il parvenait à garder le contrôle. Il parvenait à ne pas lui sauter dessus, à ne pas lui arracher ses vêtements, à ne pas la posséder sur le champ comme son instinct et son envie le lui dictaient. Elle méritait bien mieux qu’un assouvissement brutal et rapide. Lentement, plus lentement qu’il ne l’aurait vraiment voulu mais aussi lentement qu’il le devait et le pouvait, il huma son parfum, parcourant de ses lèvres sa peau laiteuse. Son odeur était une drogue, une véritable drogue pour lui et son loup. Il la tenait fermement contre lui, et elle ne pouvait plus douter de son désir à présent, si tant est qu’elle ait pu en douter auparavant. Ses mains parcouraient ses formes pulpeuses qu’il avait rêvé plus d’une fois de parcourir, tandis qu’il se repaissait de la chaleur de sa peau sous ses lèvres. Ce n’est que lorsqu’elle le griffa dans le dos, ses mains n’ayant pas été moins actives que les siennes, qu’il perdit le contrôle et la mordit dans un accès de plaisir incontrôlable. La douleur faisait partie du plaisir, la douleur était ce qui les amenait tous à se perdre. « Et je suis à toi, » qu’il finit par grogner plus que murmurer dans le creux de son oreille tandis que le plaisir la submergeait. Qu’il puisse être à l’origine de ce plaisir, de son plaisir, le satisfaisait plus que tout au monde et il se surprit encore une fois à EXIGER d’être le seul capable de lui offrir ce plaisir-là. Plus jamais aucun homme, ni aucune femme, n’aura l’occasion ni la chance de la toucher. Plus jamais aucun homme, ni aucune femme, n’aura l’occasion ni la chance de la posséder. Il serait le seul. Ses mains pétrissaient plus qu’elles ne caressaient la peau de son dos, de ses cuisses, de ses fesses, et il n’en avait pas assez. Il n’en aurait jamais assez. Quand elle le repoussa aussi sauvagement qu’il la faisait sienne, elle lui arracha sa chemise. « J’espère que ce n’était pas ta préférée, » qu’elle se contente de dire avant de se coller de nouveau à lui. Instinctivement, ses mains prennent possession de ses rondeurs, savourant chaque centimètre de son corps parfait. Pour la soulever avec une facilité déconcertante, se retourner et l’asseoir sur son propre bureau. Aucun mot ne serait jamais suffisant pour exprimer ce qu’il ressentait à cet instant, pas plus qu’elle ne pourrait en prononcer elle-même. Leurs regards suffisaient. Et quand il fut certain qu’elle était consciente de ce qu’ils faisaient, il prit possession de ses lèvres. Férocement. Intensément. Il n’avait jamais embrassé personne ainsi, comme si sa vie en dépendait. Mais ce n’en serait que plus évident aux yeux de tous. Ils étaient ensemble à présent, ils étaient des âme-sœurs et rien ni personne ne pourrait le contredire. Ses gémissements lui firent perdre la tête, et il râla plus encore sous ses lèvres et sous sa langue. Leurs mains caressaient, prenaient possession, arrachaient ce qu’il restait de tissus. Et il les aperçut. Les morsures. Les marques de revendication. Anciennes, mais toujours présentes. Toujours cicatrisantes. Son loup griffait, réclamant sa place légitime, réclamant qu’il la marque, partout. Essoufflés, à moitié nus, il ne parvenait pas à détourner le regard. Elle tentait de se cacher, mais il l’en empêcha. Il grogna. « Je les ferais disparaître, tu le sais n’est-ce pas ? » qu’il lui dit en plaçant sa main sur son ventre. Bientôt, les griffes la marquèrent doucement, mais sûrement. « Jusqu’à te faire oublier même leurs souvenirs, » qu’il promettait. « Il n’y aura que les miennes, » qu’il persiste, son regard dans le sien. « Je serais le seul à te marquer dorénavant, Meg’, » qu’il termine en la mordant de nouveau, là où sa marque de revendication serait vue de tous. Et se déhanchant contre elle furieusement, il lui offrait le premier orgasme qu’ils partageraient ensemble.

Essoufflés, il ne la relâcha pas immédiatement, savourant chaque seconde de ce plaisir qu’il lui avait donné. Lui, et pas l’autre. La rage d’avoir vu ces marques ne l’avait pas quitté, et il comptait bien lui faire oublier jusqu’à son prénom. Il portait encore son jean et, contrairement à elle, n’avait pas atteint cet orgasme tant attendu. Cela viendrait, pensa-t-il. Plus tard. Il ne la posséderait pas ici pour la première fois. Et ils avaient des choses plus importantes malheureusement à gérer. Il attendait. Il ne serait pas déçu, pensa-t-il plus hargneusement que jamais. « Il est temps de dire à cet enfoiré d’aller se faire foutre une bonne fois pour toute, » qu’il finit par dire d’un ton catégorique.

Il ne s'agissait pas seulement que d'une promesse dite oralement, il s'agissait de la réalité pure et simple. Elle s'offrait à lui, le laissant revendiquer une âme qui était déjà si meurtrie par le passé tumultueux d'un amour à sens unique. Mais alors qu'elle se sent nerveuse de se donner de la sorte à un autre Alpha, sa louve, cette traitresse, se sent comme hypnotisée par l'aura dominante du loup d'Alaric. Prise dans un piège comme un papillon se dirigeant vers la lumière, la louve s'attend même à finir par s'en brûler les ailes. Mais elle se résignait complètement à lui appartenir, pour se sauver d'une vie impossible où elle finirait par réellement tuer sa rivale. Elle s'attendait à ce que Ric la revendique de manière forte, voire complètement dingue. Comme le ferait n'importe quel Alpha projetant ce genre d'aura. Mais c'est avec une lenteur que Meg devina difficilement contrôlée qu'il s'avança vers elle. Un million de picotement lui parcouru la peau alors que son souffle se fit ressentir sur la peau de son cou. Enveloppée dans cet écrin de désir presque incontrôlé envers cet homme, sa nature lui murmurait de montrer plus de résistance, qu'elle n'était pas ce genre de fille à se soumettre si simplement. Mais il le fallait, il devait la revendiquer, maintenant, tout de suite, pour que toute cette histoire soit parfaitement crédible. Mais alors qu'il lui murmurait des paroles que sa louve attendait presque désespérément, elle se laissa totalement plongé dans ce désir qu'elle ressentait pour lui et que lui ressentait pour elle. Sa louve en était contente, satisfaite même ! Cette traitresse. Mais pour l'heure, Meg ne s'en formalisa pas. Elle devait porter l'odeur de Ric autant qu'il devait porter la sienne, si elle voulait se faire passer pour sa compagne et âme sœur il le fallait. Elle deviendra plus difficile plus tard.

Vêtements déchirés, conscience devenue silencieuse, c'est une sonnette d'alarme donnée par sa louve qui la mis en état d'alerte. Ses anciennes marques étaient à découvert et cela inquiétait fortement la louve qui craignait d'être rejeté par ce nouveau compagnon. La blonde tenta de les dissimuler, en vain, au regard de Ric. N'osant tout d'abord pas le regarder dans les yeux, ainsi mise à nue devant lui, montrant cette faiblesse amoureuse qu'elle avait eue. Mais alors qu'elle attendait à nouveau une réaction violente digne de la réputation hargneuse et dangereuse de cet Alpha, il n'en fit rien. La louve était très attentive, l'humaine soudainement nerveuse. C'est alors qu'il fit le geste le plus improbable : par dessus ses marques, elle sentit les griffes du métamorphes les recouvrir. Ne pouvant retenir un cri de surprise, son regard s'accrocha au sien avec toute l'intensité de l'envie qu'elle pouvait ressentir pour lui. « Comment en douter alors que tu es déjà en train de le faire ? » Mais pas assez à son goût, elle en voulait plus, toujours bien plus. Mais elle n'eut pour d'autres réponses qu'une nouvelle morsure à la base de son cou, le griffant de plus belle dans le dos, avant de se laisser submerger par le plaisir partagé.

Rendue fébrile par sa respiration saccadée et la proximité du corps de Ric, elle ne pouvait plus détacher ses yeux de celui qui venait de la revendiquer. Il cassa le charme en premier en revenant sur la venue de son ex … Sa louve ne semblait plus autant nerveuse de revoir cet homme, se sentant parfaitement en sécurité avec le loup. « Une seconde, l'homme des cavernes. » Qu'elle l'arrête, promenant ses doigts dans son cou puis ses lèvres. Elle le mordit ensuite, laissant sa marque visible aux yeux de tous pour que la supercherie devienne réelle. « Quel idiot se dirait mon âme sœur sans porter ma marque ? » Qu'elle le défia, observant alors les lambeaux de vêtements trainer sur le sol. « J'ose imaginer que j'ai le temps d'enfiler quelque chose de plus convenable ? Sauf si tu as envie de que je continue de me balader à poil devant tout le monde. » Qu'elle fini par quitter le bureau, sa louve peinant à quitter le dominant pour rejoindre discrètement sa chambre.

Alaric n'avait pas menti, il était bel et bien là, sur le territoire de sa nouvelle meute. Par chance, ce n'est pas au travers du lien qu'ils avaient commencés à construire qu'elle le ressentit mais uniquement parce que son frère était venu la trouver pour la prévenir. Il avait tiqué en voyant la marque de revendication de son Alpha mais n'avait émit aucun commentaire sur le sujet. Il comprenait qu'il ne s'agissait là que d'un subterfuge pour que Nick comprenne qu'elle n'était plus à lui et n'aurait plus jamais aucun pouvoir sur elle. Elle avait opté pour un petit jean moulant et un débardeur laissant parfaitement voir la marque dans son cou. Dom avait d'abord râlé en voyant sa sœur vêtue de la sorte, mais s'avoua vaincu au moment-même où elle sortit de sa chambre pour rejoindre son nouveau compagnon, Dom pestant à sa suite. 

Ainsi mise en évidence, Megara espérait obtenir l'effet voulu sur son nouveau compagnon ainsi que sur son ex compagnon. Elle souhaitait voir des étoiles briller dans les yeux de Ric, et des éclairs de haine dans ceux de Nick. En ce jour, elle appréciait beaucoup Caillouville et en entrant dans la cuisine, elle se sentit finalement toute petite devant les yeux inquisiteurs du restant de la meute. Les ignorant, elle reprit sa place sur le meuble en attendant que Ric face son apparition à son tour. Déjà, les regards mauvais de certaines femelles lui parvenaient, auquel elle répondait par un sourire élégant. Shaya la rejoignit rapidement, lui apportant son soutien silencieux. Elle était prête à affronter Nick et ses sbires, elle ne repartirait jamais là-bas. Alaric entra à son tour, malicieuse, elle le tira vers elle. « J'espère qu'il va bien la voir, t'y est pas allé de main morte, Pierrafeu. Dom a failli faire une crise cardiaque en la voyant. » S'amuse la blonde en jetant un coup d'œil à son frère qui continuait de la regarder d'un œil réprobateur. « Faudrait peut-être se bouger maintenant, Nick n’est pas du genre à aimer attendre, surtout s'il est entouré de tes gentils lieutenants qui doivent l'énerve à mort. » Qu'elle déclare, toujours avec le sourire alors que sa nervosité commençait à pointer son nez.