Revenir en haut Aller en bas



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Manga Chainsaw Man : où acheter le Tome 17 ...
Voir le deal
19.99 €

Partagez
 

 Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Livia Santini
Team Grenadine
Livia Santini
DATE D'INSCRIPTION : 18/11/2018
MESSAGES : 213

Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ Empty
MessageSujet: Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~   Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ EmptyMer 09 Jan 2019, 11:27

Assise en tailleur sur son lit, Livia fume distraitement une cigarette, regardant la pluie frapper les vitres du petit cottage niché entre les arbres, lui offrant une once de privauté dans l'immense propriété où ils tournent en poissons rouges dans leurs bocaux, en attendant L'Imperatore. L'italienne n'aime pas cette periode. Dès que Janvier sera dans son dos, elle cessera de ruminer. En attendant, chaque fête est un retour douloureux en arrière. Elle ignore pourquoi Francesco a décidé de maintenir le gros de ses troupes sur le sol américain au lieu de respecter la Trève de la Sacra Famiglia, contrairement aux autres années.  Ce qui est sur, c'est que la décision a été majoritairement impopulaire. Malgré près de cinq ans à opérer à Los Angeles, le gros des familles est restés au Pays. Et les occasions pour ces hommes et femmes, pour la plupart amoraux, d'embrasser la Nonna et de manger les pasta par régiments sont rares. Non qu'elle ait quiconque qui l'attendent en Italie. Le Padre s'est assuré de laisser une terre brulée et décimée dans son sillage.

Livia est assez peu concernée. Inspirant une grande bouffée toxique, puis , écrasant le mégot dans un cendrier débordant, elle enfile une paire de hautes bottes en cuir, une veste en jean spécialement coupée qui dissimule parfaitement le holster contenant son Beretta Storm dont la crosse a été moulée à sa main.  Si elle possède plusieurs autres armes de poings, c'est vraiment celle ci sa préférée.  Un sac à main  en bandoulière rejoint sa place habituelle, contenant en plus de ses clefs de voitures, ses cigarettes et son téléphone, une lame papillon en céramique. La jeune femme ne se prépare pourtant à aucun danger. C'est une simple seconde nature. Une évidence. Un instinct tellement ancré qu'elle ne le questionne plus. Livia est armée. En permanence. Les gouttes d'eau glissent le long de sa nuque, profitant de ses cheveux courts. Elle s'ébroue sans y prêter attention, alors que ses talons carrés écrasent les feuilles pourrissantes. Encore une petite heure à tuer avant la réunion hebdomadaire pour faire le point sur les objectifs et les moyens d'y parvenir. Comme dans toutes entreprises. Bien que certains moyens employés soient loin d'être aussi répandues dans les autres boites. D'ailleurs, si elle ne se trompe pas, Diogene avait rendez vous à l'aurore avec un politicien local pour faciliter l'implantation de nouveaux commerces dans une zone protégée du littoral océanique. Histoire de blanchir l'argent en toute tranquillité sous un front honnête. Ou presque.

C'est la vibration de son téléphone dans sa poche arrière qui attire son attention. Un Sms au numéro masqué, sans surprise. Mais bien que ce soit un jetable, les numéros ne sont pas communiqués aux proches.  Business. "Rejoins moi au Venice Fishing Pier. Pronto. FV". Il n'y a pas besoin d'autre signature en ce qui la concerne.  Elle n'alerte aucun autre des capos, mais se dirige vers sa corvette. Le temps ne se prête pas à une  virée en moto. Livia ne perd pas de temps en aternoiement et le moteur puissant avale l'asphalte sous ses roues. Malgré le traffic, il ne lui faudra qu'une petite vingtaine de minutes pour y parvenir.  L'agitation qui règne sur le lieu de rendez vous l'incite à la prudence. Au lieu d'emprunter l'allée la plus évidente, elle gare sa voiture dans une petite ruelle parallèle, loin des sirènes hurlantes et des gars en bleu. Ca pue. Fort.

Elle se faufile sans attirer l'attention, petite jeune femme qui n'attire pas les regards lorsqu'elle ne le désire pas. Livia prend quelques minutes de plus pour éviter les différents barrages, n'hésitant pas à sauter par dessus des grillages fermant des parties privées. Enfin, elle rejoint un petit groupe à l'écart de l'agitation. La haute stature de Francesco est visible de loin. Un phare dans la tempête, ou une lumière de maraudeurs pour noyer les navires innocents. Au choix. A coté de lui, elle reconnait sans mal les épaules voutés de Diogene, les yeux rivés au sol, il a les mains profondément enfoncés dans ses poches. Qu'est ce qu'il a encore fait comme connerie. Son impétuosité l'a mené régulièrement dans des emmerdes diverses. Quand est ce qu'il va apprendre à réfléchir avant d'agir, celui là? Livia n'a aucune estime pour cette grosse brute. Ho, l'homme a ses qualités, mais peu qu'elle lui reconnait. Francesco domine l'espace. A chaque fois, elle est surprise de voir tant de beauté et de charisme chez cet homme qu'elle méprise si profondément. Il attire les regards, il capte les sourires, sans même le connaitre, il y a un désir inconscient de lui plaire. De mériter ses faveurs. Même lorsque son caractère est creusé, il est difficile de résister à cette attraction magnétique.

Elle n'est plus qu'à une centaine de mètre. Il lui serait si facile de sortir son arme. De simplement lui coller une balle en pleine tête. Ou plusieurs. Il n'aurait pas le temps de réagir. Aucun des autres hommes présents non plus. Certes, vu le nombre de flics qui grouillent, elle finirait en taule immédiatement. Quoique, elle n'y pourrirait pas longtemps. Pas sure qu'elle atteigne la garde à vue avant d'être fauchée par les tirs d'un autre Visconti vengeur. Enzo ou Bianca? Livia parierait sur Bianca. Après tout, elle est déjà morte. Elle est morte depuis près de dix huit ans. Non. Ce serait une fin trop douce. Trop clémente pour Il Boia di Milano.  Il doit voir son empire ruiné, sa famille explosée à l'heure de son agonie. Sa main s'éloigne de son holster. S'allume une cigarette et s'immobilise juste devant son Padre.

-Que Casino, Boss. Qu'est ce qui s'est passé? -du menton, elle désigne les fourmis qui courent, qui courent et s'activent. Dans ses prunelles, la haine et la colère ont disparues. Pour laisser place au respect qui lui est du, à une déférence qui  n'a pourtant rien de servile. Si elle n'est pas son égal, la Lame n'est pas non plus son laquait. Elle est curieuse pourtant, de la raison de sa présence. Et du silence coupable de Diogène qui ne lui adresse aucune salutation. Si c'est attendu de la part de Visconti, de la part du Tonneau, elle apprécie moins et lui décoche une œillade glaciale.
Revenir en haut Aller en bas
Francesco Visconti
Team Tequila Sunrise
Francesco Visconti
DATE D'INSCRIPTION : 18/11/2018
MESSAGES : 666

Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ Empty
MessageSujet: Re: Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~   Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ EmptySam 19 Jan 2019, 16:50

Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ Jon_kortajarena_by_marytl_dbm6jrg-pre

" On dit qu'un homme viendra, un jour. Qu'il aura au bout des lèvres les noms de ceux qui peuvent vivre et ceux qui doivent mourir. On dit qu'il ne sera pas équitable, et qu'il emmènera avec lui, ceux que la Faucheuse aura désigné comme siens. On dit qu'à son arrivé, les anges chanteront puis tomberont, et que l'Enfer le suivra de près sans ne jamais pouvoir l'attraper. On dit qu'un jour il viendra, mais il a toujours été là. "

☛ ☛ ☛

Énième folie nocturne du Don Juan invétéré de ces dames.

Acrobaties sensuelles d'étincelles rassasiant les frustrations du lion. L’ineffaçable sauvagerie des grands acteurs musicaux dans la fierté des ombres. La biopsie des ténèbres aux mâchoires de la mort. Le regard prédateur éphémère. Trait de feu plus atroce qu'un poignard enflammé.

La braise devint tendresse, caresse, l'étouffant tout à coup. Les cendres s'accumulèrent dans les poumons alors que le bel italien crut ressentir presque un baiser sucré se déposer avec audace sur l'os de sa mâchoire. Un frisson dévala son échine à une vitesse fulgurante, le corps féminin s'ondula contre son dos et un soupir s'échappa tout près de son oreille, tout contre l'oreiller si près du sien. Beaucoup trop. « Je vais compter jusqu'à trois et tu ne seras plus là, bambina. » chuchota amoureusement le Padre, les yeux clos et les traits du visage terriblement détendus. Boum. Boum. Boum. Il entendit tout à coup le petit cœur tout contre lui, au creux de cette si délicieuse poitrine, s’accélérer à une vitesse folle. Et il n'en fallut pas davantage pour glacer l'atmosphère si brûlant de la pièce. « Uno, due.... » Mais la femme était déjà devenue ombre. Pas une trace laissée derrière elle. Pas un mot. C'était ainsi que fonctionnait l'italien, il n'était pas de ceux qui laissent les jolies damigella derrière eux sans explication. Bien trop gentleman pour cela.... Bien trop "connard" pour cela ? Ha. C'était elles qui partaient, qu'elles le veuillent ou non, sous l'urgence de sa voix rauque, et au moment qu'il souhaitait, lui. L'on ne refusait rien au Padre. L'on craignait et respectait le Padre.

L'empire criminel Visconti avait déjà fait son petit bout de chemin sur les terres des immigrés depuis ces cinq dernières années, les affaires ne se concrétisaient nullement sans efforts et Cesco en était particulièrement fier, cependant il était clair que le repos n'était pas de ces plaisirs dont l'italien pouvait le plus s'enivrer. La came, les putains, les jeux, la famille, tout ce qui pouvait largement le satisfaire, , mais jamais un lit douillet pour lui tout seul contre lequel il pouvait se laisser aller au Silence plombant et hypnotisant. Pourtant, ce jour-ci, ces quelques minutes précieuses, il se les accorda égoïstement après le départ de la brunette aux belles courbes. Le Temps lui sembla s'arrêter un long moment. Il se reprit de lui même lorsqu'il entendit depuis le couloir les jappements caractéristiques du petit cabot. Les sourcils froncés, il quitta violemment ses draps, fuyant à grand pas son monde de Silence qui lui donnait un mal de crâne terrible. Francesco n'était pas fait pour le calme. Et même s'il l'appréciait honteusement en de très rares moments, il n'y avait de toute façon aucunement le droit ni le temps. « Dégage, cretino, j'suis pas ton papà. » grogna-t-il contre le chiot de sa voix rauque du matin, tout en le poussant du pied. Quelle ironie. La silhouette robuste du Visconti torse nu vêtu d'un simple jean tout juste enfilé passa le rideau de porte en perles de bois menant aux loges du Casino. Les mots moururent dans les gorges et les regards se tournèrent immédiatement vers le maître des lieux, qui, lui, ne prit pas même la peine de daigner porter ne serait-ce qu'une œillade aux occupants auparavant en grande conversation. « Pas la peine de hurler, ragazzi, on s'entend plus ici... » rit Cesco, face au silence prudent, s'affairant à se servir un bon verre de Campari dans l'optique de s'éveiller drastiquement. Grand lunatique, voilà qu'il avait aisément retrouvé son sourire charmeur et ses paroles rieuses. Mais ni les rires ni les sourires de sa fratrie ne se joignirent aux siens... Étrange. Lorsqu'il releva enfin le menton pour balayer les visages de son regard ébène, la silhouette voûtée de Diogene lui tapa immédiatement à l’œil. Il n'était pas DU TOUT supposé se tenir là, devant lui, en compagnie des deux jumeaux Visconti et d'Enzo, ce pauvre incapable. « Francesco, on a un problème, Diogene a déconné et sa mission ne s'est pas soldée comme elle était supposée le faire, mais il n'y a rien d’irréversible, on peut tout à fait... » commença à s'exprimer Lorenzo, pris par l'urgence, avec tact et mesure, comme il savait si bien le faire. Mais le Padre n'entendait rien des mots de la défense, lui ne voyait que le banc des accusés se préparer à rejoindre les barreaux. « Tiens, Diogene, c'est étrange mais je ne me souviens pas t'avoir invité à venir t’apitoyer sur les épaules de mes frangins dès que tu foires tes missions. Tu m'impressionne. » Cesco sourit, puis but une gorgée de sa liqueur. Il contourna le bar dans une démarche parfaitement calme et maîtrisée et déposa simplement le verre avec délicatesse avant que les gestes ne s'accélèrent inévitablement. Bientôt, le fauteur au regard fuyant se retrouva la tête défigurée dans le vide, et le col entre les poings de son supérieur. « Tu vas chercher tes petits copains et tu vas m'attendre sagement dehors, hum ? J'ai hâte d'entendre ta jolie histoire. » lui souffla le brun, joueur, en haussant les sourcils. « J... Oui, tout de suite, boss. » parvint ce dernier à acquiescer avant de se retrouver à terre, au milieu des bouts de verres.

C'est en compagnie de son incapable du jour que Cesco rejoint la fête au Venice Fishing Pier, parfaitement apprêté et paré à réparer ses conneries aux grosses conséquences potentielles. Pourtant, il n'était nullement question de s'amuser là-bas. La flicaille grouillait de partout, les faisceaux lumineux bleus et rouges aveuglaient chacun de ses pas assurés, et les journalistes s'empressaient, tels des vautours, de capter des réactions en première ligne. L'italien n'eut pas besoin de se faire prier pour qu'on lui libère le passage derrière le ruban jaune. Les choses devaient se jouer avec autant de discrétion que de précision, et qui de mieux pour cela que Santini ? Non pas qu'elle ne pouvait lui être utile autrement, mais aujourd'hui il n'avait pensé qu'à elle pour l'épauler. Il fallait dire aussi qu'elle était aussi efficace qu'agréable à côtoyer. Point de paroles insensées, de gestes inutiles ou de remise en question de ses ordres. S'ils pouvaient tous être comme elle, sa vie de Padre serait tellement plus simple à supporter. La voilà qui pointait le bout de son couteau. Elle n'avait pas mis longtemps. Il n'était pas étonné. Cesco commençait à donner quelques directives déguisées à Diogene quand elle arriva enfin à leur hauteur, forcément perdue dans ce beau bordel. « Oh, quasi nulla, tu demanderas à ton camarade. » lança mielleusement Cesco avant de porter un rapide coup d’œil sombre à sa lieutenante. Il les laissa tous les deux un petit moment alors qu'il alla toucher deux mots aux deux autres hommes de mains qui se devaient de quadriller le terrain. Une fois chose faite, d'un signe de tête, l'italien invita sa compatriote à le suivre dans la foule. Au loin, il remarqua sans mal les jolies courbes de l'inspectrice Clayton avec laquelle il avait l'habitude de "bosser" de temps à autres. Il l'accueillit, grand sourire charmeur aux lèvres et voix enjôleuse à l'appui : « C'est toujours un tel plaisir de revoir votre si charmante silhouette. » Mais, évidemment, après avoir fait un bref topo de la situation, qu'il ne connaissait que trop bien, elle lui lança un regard noir. Les joues rosies parlaient pour elle, cela lui suffisait. « Non seulement vous ne participez aux enquêtes que lorsque cela vous chante, mais en plus maintenant vous avez l'audace d'amener vos invités... » ronchonna cette dernière alors qu'ils marchaient tous les trois en direction d'un autre groupe de gilets bleus attroupés autour du cadavre au costume teinté de sang. « Ma douce Livia n'est pas mon invitée, je ne vous permet pas. Considérez là comme une alliée supplémentaire pour vous épauler, au même titre que moi. » sourit Francesco, couvant de son regard chaud la jolie italienne qui semblait analyser les lieux et la situation avec cette rapidité imposée par ses soins. Mais la seule réaction qu'il parvint à obtenir de sa "fausse" partenaire de flic ne fut qu'un roulement des rétines exaspéré, qui le fit sourire davantage encore si ce n'était possible. Il savait qu'elle pourrait lui être d'une utilité sans équivalence, une fois encore. Il était si simple de la manipuler. Maintenant, elle n'était malheureusement pas la seule à leurrer parmi les poulets. Il avait du travail. Ils avaient du travail.

La réalité, c'est que malgré les apparences, cette infiltration impulsive s'avérait bien plus risquée et dangereuse que Cesco ne le laissait bien paraître. Que la fête commence.
Revenir en haut Aller en bas
Livia Santini
Team Grenadine
Livia Santini
DATE D'INSCRIPTION : 18/11/2018
MESSAGES : 213

Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ Empty
MessageSujet: Re: Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~   Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ EmptyJeu 14 Fév 2019, 03:34

La vérité, c'est qu'elle n'aime pas cela. Elle n'aime pas que Visconti se mèle si étroitement aux affaires des flics. Livia aurait préférée, de loin qu'il s'en tienne aux bonnes vieilles méthodes. Corruption en sous- main et chantage, moyens de pressions divers. Mais il adore ce rush d'adrénaline, ce jeu de manipulation où il lui faut se tenir, sur la lame du rasoir, quinze mouvements en avant. Et la Milanaise doit le reconnaitre, il y excelle. Elle ignore exactement quelles sont les miettes de pains qu'il leur abandonne, quel contrat non écrit a été signé entre lui et les bleus. Un autre détail. Fondamental. Donner voix publiquement à un désacord avec les décisions du Padre est excessivement mauvais pour la santé.

Par intéret personnel? Pour voir la dystanie Visconti étendre sa toile d'araignée et prospérer? Certamente no. Il  a été décidé depuis longtemps qu'elle seule avait le droit de détruire ce colosse aux pieds d'argile. En attendant le bon moment, elle protège au maximum les intérets de la Famille. C'est le visage dénué de toute réprobation qu'elle se porte aux cotés de son Cauchemar personnel. Il n'a pas choisi de l'informer plus précisement dans quel nid de guèpe ils plongeaient la main. Ils fonctionnent régulièrment de cette manière. Cela lui perment d'analyser la situation par elle même et de relever des angles qui ne sont pas forcement les mêmes que les siens.

Bien malgré elle, Livia doit admettre qu'elle adore cette synérgie de pensées et la façon dont leurs raisonnements se completent. L'intelligence de Cesco est aussi brillante que cruelle, se basant aussi bien sur les faits que son intuition et son humeur du moment. Elle est beaucoup plus terre à terre, analytique. Le Tonneau est le direct responsable de ce bordel. Livia abandonne son patron pour s'entretenir directement avec l'incapable. Il a merdé. Serieusement merdé et elle serait étonnée si la sanction n'est pas à la hauteur de son imbécilité. Il deteste l'incompétence. Plus il se justifie, plus elle a envie de le planter. Mais un second cadavre, cela ferait désordre.

-Je ne te ferais pas l'insulte de te demander si tu as pris le temps de te débarasser du costume que tu portais et été voir les chimistes pour te débarasser des résidus de poudres?
Le regard qu'il lui lance à cet instant et la furie qu'il contient bien mal attire sur ses lèvres un sourire acide. Il n'a toujpours pas compris que c'est son manque de controle qui va lui couter la vie? Elle décide qu'il en fera bien la découverte par lui même.
-Garce. Je me ferais un plaisir de m'occuper de toi.
-T'es pas mon genre. Des témoins?
-Non! Tu me prends pour qui!

Mais... quelque chose. Quelque chose dans le ton l'alerte. Une manière de renter le cou, ses prunelles qui se plantent derrière son épaule. Son poids qui se transfère d'une épaule à une autre.  Sa réponse trop rapide. Non. Ho non.  Si Livia est officiellement responsable de toute la branche Prostitution, elle est aussi une tueuse. Tout comme chacun des lieutenants de Cesco. Elle ne bouge pas. Ne le menace pas. Elle se contente d'attendre. De se taire. Toute son attitude promet des repercussions sanglantes si il continue à la prendre pour une conne. Il la dépasse d'une tête en hauteur et largeur, pourtant c'est lui qui recule. Il a déjà vu en prime time le resultat de ses jeux  de couteaux.
-Peut êre, okay! J'allais en parler à Enzo quand Francesco est arrivé. Et j'ai pas trouvé le moment.
Elle ne souligne meme pas à quel point sa ligne de défense est pathétique. Les deux points cramoisis sur ses pomettes sont une indication suffisante. Pas plus qu'en ommétant une information pareille, il se rapproche salement de la trahison. Elle le pensait bête mais loyal. Elle le soupçonne bête et acheté par le cartel Gallagher. Les Irlandais voient d'un très mauvais oeil la progression Italienne sur leur frontière. Mais en ce moment Samuel Gallagher parait plus occupé à culbuter sa jeune épousée que de s'occuper de ses territoires. Visconti ne laisse jamais une baise se mettre en travers de ses intérets.
-Le Témoin possible, Dio. Crache. Et tu préfères me le dire maintenant à moi que de continuer à t'enfoncer dans ta connerie.

Il lui file enfin toutes les information nécessaires et Livia fend la foule pour rejoindre Cesco qui vient de requérir sa présence. Une autre femme les rejoint et le regard de la demoiselle reste tout aussi impassible. Pourtant, pourtant, les flammes d'une lueur amusée sont à peine perceptible. La pauvre. Il est clair que son bureau n'a pas du accueillir que des dossiers lors de leurs réunions tardives. Pour avoir vu le charisme et le magnetisme de l'italien opérer même sur les putes les plus endurcies, l'inspectrice n'avait aucune chance de lui resister. Elle aurait tendance à préférer la timidité un peu maladroite de son cadet. Lorenzo a un charme moins flamboyant et elle s'amuse souvent à le faire rougir sous ses piques lourde de sous entendu Elle ne s'approche pas de Cesco. Pas dans ce domaine. Cela brouillerait trop de choses. Et il doit sentir qu'elle ne fait pas partie de celles qui lui tomberaient dans les bras, il n'a jamais essayé de la séduire.

Elle laisse passer la flic devant eux et creuse l'éccart entre eux. Elle arrête Francesco d'une main légère sur son poignet. Si la femme se retourne, le langage corporel de l'italienne est celui d'une femme en pleine de crise de jalousie avec son amant volage. Il la connait trop pour se prendre à un tel subterfuge et ce que transmet ses prunelles n'a rien à voir.

-Ne va pas le tuer tout de suite. Diogène ne t'a pas tout dit. Il a laissé un ou deux potentiels témoins. Quand il est arrivé, il y avait la voiture du machab' mais une autre aussi. Il a noté les plaques par reflexes et croit se souvenir d'avoir croisé un couple qui faisait des photos et quelques films du lever de soleil sur la baie. Selon lui, c'était à peu près aux memes heures. Il est possible que les appareils aient enregistrés des éléments pertubants.

Ou peut être pas. Mais l'Organisation n'en est pas arrivée là ou elle est en laissant ce genre de détails au hasard. Elle est un modelè de calme et d'efficacité. Ses prunelles claires maintiennent celles de Visconti dans les siennes. Ce n'est pas le moment pour que son temperament volatile implose. Livia n'est jamais certaine des reactions de son ainé.

-Est ce que tu veux que je les retrouves ou tu préfères que je reste avec toi pour creuser ce que Miss Clayton sait exactement, et mettre une équip différente sur le problème?

Elle hésite. N'a pas encore assez d'éléments pour étayer une possible trahison de Diogene, et ils n'ont pas l'habitude de se  satisfaire de supposition. Non. Si Francesco ne le tue pas de ses mains avant la fin de la journée, elle creusera cet aspect de la question. Pour le moment, Livia choisit de garder le silence.
Revenir en haut Aller en bas
Francesco Visconti
Team Tequila Sunrise
Francesco Visconti
DATE D'INSCRIPTION : 18/11/2018
MESSAGES : 666

Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ Empty
MessageSujet: Re: Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~   Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ EmptyDim 17 Fév 2019, 17:02

Les sbirri ricains, Cesco les appréciait plus que de raison. Et ça se voyait, ça se sentait : jusque dans ses regards enténébrés ésotériques, dans sa gestuelle provocatrice, sa voix animale, diablement séductrice, pleine de sous entendus, ses sourires mielleux et ravageurs prêts à vous prendre par surprise à tout instant ; un flingue à la tempe, une détonation en attente, et... Où en étions nous, déjà ?

Certains avaient des doutes sur les risques fous qu'il prenait, surtout depuis qu'ils avaient tous rejoint les terres florissantes de l'Amérique. Mais cette bêtise qu'il traduisait en couardise avait don de le mettre hors de lui, ne pouvait-on pas simplement avoir confiance en lui ? Oh, Francesco était, de son côté, pourtant bien loin d'être un grand courageux non plus, mais le fait était étroitement paradoxal. Le danger avait ce goût exquis auquel il ne pouvait résister. Ce parfum savon myrtille digne d'une donzella aux courbes sucrées tentatrices. Il était si faible et si fort à la fois, en compagnie de la folie du Risque, de la rage titanesque que lui procurait la vue du sang dignement coulé pour la prospérité des siens. Il était puissant, il l'était toujours, mais il fallait bien admettre qu'il manquait de beaucoup de contrôle par moment, le jeune Padre au souffle inépuisable. Un don qu'il avait hérité de la Faucheuse. Une maladie qu'il ne cherchait même plus à cacher depuis bien des années, qu'il avait forgé et qu'il hissait fièrement en un bouclier orné de lames meurtrières; le caractère borderline du Padre faisait trembler quiconque s'osait à s'y frotter impunément. Personne n'en ressortait vivant. Ou si peu. Mais par amusement malsain. Jouer avec la nourriture, c'était si mal que ça ?

C'était comme ça. C'était en lui. Il l'avait depuis tout petit. Ce besoin inexplicable de caresser de ses doigts cruellement aguicheurs la velouté de ses proies, jouant lui même au bord du précipice, dansant sensuellement tout bien à l'évidence dans la cour de jeu malsain. Le lion n'était pas plus sûr de s'en sortir que la gazelle. Qu'une question de réflexion évasive, une sorte de jeu d'échec sans règles; où la triche, la bassesse de la trahison et les mauvais coups étaient permis, même conseillés. Francesco était de ces monstres humains sans foi, ni loi, qui se languissaient de la vivacité d'esprit née de cette pulsion naturelle des manipulés : l'instinct de survie. C'était diablement amusant.

Mais sur l'instant, ce jour là, dès lors que son regard tranchant eut le malheur de croiser celui lamentablement fuillard de l'un de ses soldats les moins en vogue du moment, Diogene, évidemment ; il sut que le ton ne serait pas tellement à l'amusement. S'il s'était laissé aller, s'il s'était réellement écouté, comme il ne le faisait que trop souvent dans ces circonstances là, il l'aurait déjà flingué depuis bien longtemps. Et il ne serait jamais arrivé jusque là, aux côtés de Santini, à l'écouter d'une oreille balbutier des conneries comme un pauvre môme prit en flagrant délit. Dans sa tête, il voyait des images de son corps gisant sur le sol brillant et luxueux du Shine Bright Casino. Qu'importait la saleté, le poids de la mort sur ses épaules déjà bien lourdes de crimes, tant que sa pulsion était rassasiée. Mais le Padre garderait ce délicieux plaisir pour plus tard. Il avait le temps, et il savait surtout que ce serait une grossière erreur de sa part de flancher dès maintenant. Il avait besoin de tout ce que pourrait apporter ce stupido, et, plus que tout, il avait besoin de ses meilleurs agents sur le terrain pour régler au plus vite la situation. Il avait besoin de Livia Santini. À ses yeux, elle n'était qu'une machine effroyablement efficace ne lui ayant jamais fait faux bon, toujours opérationnelle et avec un certain don pour gérer les putains. Il ne voyait personne d'autre qu'elle pour l'accompagner pleinement dans cette mission périlleuse. Paolo s'était spontanément proposé à l'annonce de la nouvelle, trouvant absolument inconscient de la part du Padre d'y aller de lui même, mais l'on ne pouvait manifestement s'opposer très longtemps à un Cesco déterminé. Son fidèle Consiglière, était déjà bien occupé à gérer les trafiques de jeux clandestins en son absence, aux sous sols du Casino, et il se démerdait excellemment bien... dans tout ce qu'il entreprenait, d'ailleurs. Ce type était une véritable perle, un pion indispensable du jeu, lequel il aurait beaucoup de mal à se passer. De toute manière, il était hors de question que deux personnes aussi importantes du Cartel se déplacent pour une histoire pareille, aussi primordiale et dangereuse était-elle.

Il était temps de charcuter les douces lèvres roses de l'Inspectrice, d'en apprendre un peu plus sur le pétrin dans lequel ils avaient tous été foutus par la faute du futur corps sans vie prénommé Diogene. Alors il entama sa danse charmeuse à en asphyxier les belles poupées les plus tenaces, typique de l'irrésistible étalon qu'il savait être à la perfection... sans s'imaginer qu'il serait si rapidement stopper dans son élan de chasseur, par l’acolyte au cerveau analytique, Livia. Oh, il devait bien avouer qu'elle l'amusait beaucoup lorsqu'elle agissait ainsi, lorsqu'elle était elle même ? Plus terre à terre que jamais, rien ne semblait l'amuser, rien ne semblait lui passer sous le nez. Ils étaient plutôt bons, tous les deux, lorsque, en toute franchise, ils se laissaient guider par l'intensité dévastatrice de leur partenariat complémentaire. La perspicacité et l'efficacité de l'italienne ne l'étonnaient plus tellement, mais les nouvelles l'agacèrent bien plus. « Ohh, ce n'était pas mon intention, Livia. Pas maintenant. » souffla-t-il de sa voix rauque, la mâchoire tout à coup fermement contractée et le regard sombre dévié vers la silhouette recroquevillée de Diogene, non loin d'eux. Son envie de meurtre s’intensifiait, mais il savait que pour le bien de tous, il lui faudrait se canaliser. « Je savais que je pouvais compter sur toi. Je te laisse le loisir d'éplucher ces suppositions avec le même soin que tu sais porter aux bellezze. » Un sourire charmeur à la Visconti dont il était le précurseur, et le voilà qui reprenait sa marche dans l'optique de rejoindre la belle Inspectrice Clayton. Mais, Livia n'en n'avait visiblement pas terminé avec lui. Toujours à vouloir tout savoir, où se trouvait le mystère dans tout ça ? Elle découvrirait bien tôt ou tard ses plans, c'était ainsi qu'il fonctionnait, et elle n'était pas sans le savoir, alors pourquoi vouloir tout gâcher aussi rapidement. « Surprends-moi. » qu'il répondit simplement, l'accompagnant d'un haussement de sourcils équivoque, avant de l'abandonner pour de bon pour la blondeur californienne de l'américaine.

Il n'y avait besoin de personne lorsque se tenait Il Diavolo en personne, sur son propre territoire jonché de cendres et de corps carbonisés. Et depuis qu'ils étaient là. Depuis ces cinq années loin de la casa, il s'était fait sa petite réputation auprès des enquêteurs de LA. Il les baladait à sa guise, leur faisant croire qu'il les aidait sans ne jamais leur offrir rien de réel et tangible. Le tour n'était que d'illusion. L'illusion du vainqueur. « Votre petite amie n'a pas l'air très commode. » Mais il ne releva rien, se contentant de lui sourire, mystérieux. « Une idée de ce qui a pu se passer, Inspectrice ? » demanda-t-il, le sourire ravageur. « C'est assez flou pour le moment, ça prend une telle ampleur médiatique. On pense à un règlement de compte entre le Sénateur et le corps politique mexicain. L'affaire est très délicate, on n'a pas le droit à l'erreur, le Procureur attend beaucoup de nous. » déclara la jeune demoiselle, très clairement préoccupée par tout l'enjeu de l'affaire. « Si vous pensez réellement que ce n'est que Politique, je vous suis, vous savez que vous pouvez compter sur la popularité de mes Casinos pour vous récupérer des infos croustillantes. Les hommes de pouvoir sont si vénales, je n'aurai pas grand mal à en piéger quelques uns si cela peut vous être utile. » minauda-t-il, cependant très sérieux et calculateur dans sa démarche faussement généreuse. « Je vois où vous voulez en venir, je... En temps normal je n'aurais pas accepter, mais là... Les experts n'ont toujours pas trouvé de traces sur le corps, ce devait être une élimination préméditée. » ... « Et l'arme ? » lança-t-il, tout à coup, le cœur battant légèrement plus vite. « Pas de traces de l'arme du crime non plus... Nous n'avons pas grand chose de tangible, pour le moment... » Une lueur réchauffante traversa les prunelles opaques du Padre alors qu'il réalisait petit à petit que son plan s'assemblait à merveille, qu'il maitrisait au mieux la situation, pour le moment du moins. Ils avaient fait leur boulot. Les preuves matérielles avaient bien été effacées et/ou éparpillées comme il l'avait gentiment ordonné. Et l'arme. L'arme en revanche restait le point culminant à ne pas manquer au risque de faire tout écrouler. Il leur restait du temps pour la retrouver de leur côté, avant que la Crime' ne s'en charge avant eux. Une course contre la montre. « Ne vous en faites pas, Chloe, je vous promets qu'on éclaircira cette affaire ensemble, comme toujours. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter, ce n'est que le commencement, après tout. » la rassura-t-il de son ton protecteur. Il prit ses aises à ses côtés et déposa délicatement, mais paradoxalement assez fermement, sa main sur son épaule pour lui montrer son soutien.

✘ . . ✘ . . ✘

Voilà un bon moment qu'il faussait les pistes et récoltait ses indices. Mais qu'en était-il de Livia ? Avait-elle trouver ceux pouvant tout faire capoter, les putains de témoins qu'avait laissé s'envoler Diogene, et peut-être même avait-elle trouver plus intéressant encore ? La brunette ne cessait jamais de le surprendre. « Tout est sous contrôle, pour le moment. Les sbirri sont totalement perdus, mais ceux que je crains le plus, ce sont les rapaces. » aka les journalistes, et toutes les petites merdes des médias. Francesco n'admettait jamais ses craintes que si la situation était vraiment inquiétante. Elle l'était, sans l'être vraiment.

Et dire qu'il aurait pu profiter de sa matinée tranquille entre les cuisses d'Ivy ou d'une autre si cet imbécile n'avait pas été aussi imbécile... et/ou traitre. Mais il était bien trop crétin pour que Cesco ne se persuade d'une telle aberration. L'ennemi avait-il vraiment choisi le plus cretino des cretino comme taupe ? Vraiment ? Si c'était le cas, c'était désolant.
Revenir en haut Aller en bas
Livia Santini
Team Grenadine
Livia Santini
DATE D'INSCRIPTION : 18/11/2018
MESSAGES : 213

Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ Empty
MessageSujet: Re: Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~   Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ EmptyMar 26 Fév 2019, 10:56

Cet amour du Jeu. Cet amour du Je. Parfois, lorsque Livia oublie la brûlure du passé, elle se retrouve à se laisser entraîner par le tourbillon qui entoure toujours Cesco. Il est diaboliquement manipulateur, à la sincérité dévastatrice. Il est Roi d'une Cour qu'il prend toujours soin d'amuser avec les eternels Panem Et Circenses. Ce soir, au Casino, elle ne doute pas que Diogene ne soit le Circenses. Un avertissement aussi aux autres lieutenants. La médiocrité n'est pas tolérée. Pas dans la nouvelle garde. C'est sans doute l'élément le plus frappant de cette invasion criminelle Italienne. Le Padre a laissé au pays tous les anciens hommes de son Père. Sous prétexte de ne pas affaiblir les affaires de la terre natale, le seul qui a échappé à cette purge muette,  c'est Paolo. la Lame ignore totalement les raisons d'une telle confiance, mais elle est double. Le consiglière est intouchable pour le moment. Visconti s'est entouré de Loups et de Louves dont l'ambition n'a pour seule limite que celle de leur Boss. Leur soif de sang et de pouvoir sont les miroirs de ceux de Francesco Visconti. Ils lui sont tous dévoués, Livia aurait pu en jurer. Moins une. Et encore... à sa manière dévoyée, elle a  à  coeur qu'il atteigne les sommets qu'il désire.

Mais... Mais l'attitude de Diogène, l'attitude de Diogène jette l’opprobre sur chacun de ces lieutenants. Il caste un voile de doute sur la réussite globale de cette voracité américaine. Cela dérange Livia. Le comportement est trop grossier. Trop évident. Il lui manque des éléments. Aussi, à l'écart des oreilles pointues de l'inspectrice, elle tente de temporiser avec Cesco. Le meurtre illumine ses prunelles sombres et elle ne doute pas que la demoiselle en bleu en a des vapeurs. Si elle savait! La colère qui émane de lui est parfaitement contenue et il peut sentir qu'une partie de la tension de sa subordonnée s'envole. -Promet moi de m'attendre, Cesco! Les derniers mots qu'il lui adresse après lui avoir confirmé sa mission lui arrache un sourire, bien malgré elle. Elle a conscience que son besoin de tout contrôler, étrangement, est canalisé par l'effervescence  du Bourreau. Il est aussi lunatique qu'elle est ancrée dans ses positions et humeurs. -Compte sur moi.

Elle l'abandonne pour un temps, certaine qu'il ne s'ennuiera pas, -S’ennuie' il jamais, dans son menuet maudit avec  les flics. Elle s'éloigne, le temps de disparaître à la vue de toute cette flicaille grouillante. Une cigarette qu'elle s'allume en pianotant sur son telephone, ouvrant une communication sécurisée avec  Estrella. De toute son équipe, avec son partenaire, Leone, c'est sur eux qu'elle se repose le plus. Ils sont doués, muets et savent parfaitement doser quand utiliser la force et la persuasion avec les filles. Ils sont des lames jumelles, délicieusement aiguisées et toutes aussi mortelles.  Ils sont toujours ensemble et si la manière qu'ils ont de n'avoir aucune pudeur en public agace certain, elle s'en fout. Du moment que le boulot est fait, ils peuvent baiser tant qu'ils veulent!
- Stella, Leone. È Livia. Vous prenez une équipe chacun, et vous me démontez le cottage de Diogène au Manoir. La deuxieme équipe, c'est dans son appartement en ville.  Bagnoles compris! Si il a box ou quoique ce soit, je le veux le savoir et je veux que vous me le petiez ouvert. Capire?
- Sarà fatto. Qu'est ce qu'on cherche?
-Tout. Tout ce qui ne devrait pas être là. Tout ce qui vous semble sortir de l'ordinaire. Vous ne laissez aucun des mecs de Diogene vous prendre la tête. Aucune excuse!


Elle raccroche. Sil il y a quelques choses à trouver, elle sait que ces deux là sont suffisamment compétent pour mettre à jour. Elle se demande si elle ne devrait pas aussi déranger Bianca. Peut être lui demander de voir si il n'y a aucun mouvement d'argent ou de commodities chez Diogène qui pourrait étayer ses soupçons grandissants. Pas encore. Selon ce que trouveront ou non Estrella et Leone, elle avisera. Mais dans le domaine du fric, il n'y a pas plus douée que Bianca Visconti pour mettre à jour toutes transactions, aussi dissimulés soit elle. Elle a un vrai don. Sans apprécier la personne derrière la machine à compter, il est certain qu'elles font du bon boulot quand il leur arrive de bosser ensemble.

Il lui arrive , de plus en plus souvent ces derniers temps, de se demander si elle n'est pas en train de se perdre. Si à force de se plonger dans les rouages du Cartel, elle n'en oublie pas les vraies raisons de son ascensions. Si sa persona du Parfait Soldat n'est pas en train de devenir plus qu'un masque. Il lui serait si simple d'abandonner sa croisade et de simplement vivre cette vie là, profiter de sa gosse dans ses rares moments perdus. Est ce qu'en étant à ce point tourné vers une tragédie vieille de plus de quinze ans, pratiquement, elle ne permet pas aux Visconti de lui voler ce qui lui reste d'existence. Ce n'est pas le moment de se perdre en reverie, il lui faut retrouver ces témoins. Si il y en a. Même ca, Diogène n'a pas été capable d'en avoir la certitude. Connard de boulet.


Quelques coups de teléphone plus tard. Vingt minutes d'attente. Elle a enfin une localisation précise du véhicule qui se trouvait sur la marina de Venice ce matin. A priori, il s'agit d'un couple en voyage de noce. La voiture est maintenant garée sur un autre front de mer, a une trentaine de kilomètres de là.  Sans perdre de temps à s'agacer de ce contre temps, l'italienne reprend sa corvette pour se diriger vers le parking de la plage en question. Sur son téléphone, la photo des permis de conduire des deux tourtereaux. Le vent frais qui souffle ce matin s'amuse avec ses méches courtes mais a aussi dissuadé une bonne partie des touristes du bien fondé d'une ballade sur la plage. Le talon de ses bottes s'enfoncent un peu dans le sable humide, sans qu'elle ne manque pour autant de se peter une cheville à chaque pas.  Il faut encore bien quinze minutes à arpenter le front de mer avant d’apercevoir le couple enlacé, s'observant plus amoureusement que le paysage devant eux. Livia ralentit avant d'arriver à leur hauteur. Cela ne lui poserait aucun problème de les abattre froidement. Mais deux nouveaux corps, en plus de celui du politicien, dans la même journée, c'est rajouté de l'huile sur le feu inutilement. Il serait préférable d'agir avec un peu de doigté plutot que de  tout raser. Et leur comportement n'est pas de ceux qui indiquent qu'ils ont vu une scene sanglante se dérouler sous leur yeux.

Elle affiche un grand sourire sur son visage et les salue joyeusement de la main ,ravie de voir que son geste trouve une réponse enthousiaste chez eux.  Puis elle poursuit sa route,sans plus se préoccuper d'eux. Avant de revenir sur ses pas, l'air un peu gênée.
-Je suis vraiment désolée, j'ai oublié mon téléphone portable avant de partir marcher un peu, et j'ai oublié de prévenir mon époux qu'il devait bien prendre les affaires de danse de notre fille. Est ce que je pourrais emprunter l'un des votre?
Dieu benisse cette tendances des américains à toujours vouloir aider dans le maximum de leurs capacités.  Pourtant, les visages se fendent d'une moue désolée avant qu'ils ne lui répondent, chacun finissant les phrases de l'autre avec adoration. Lui donnant leur  envie de leur trancher la gorge juste pour abus de niaiserie.
-Ho nooon, nous sommes confus. Nous sommes en voyage de noce depuis la Floride, et l'on s'est juré de ne penser qu'à nous. Nous n’avons pas pris nos telephones ni rien. On a décidé de se  déconnecter complètement jusqu'à notre retour!
-C'est une idée absolument merveilleuse! -Et surtout, cela lui évite de se demander si ils ont aussi des matériaux compromettant sur ce support. - C'est terriblement romantique. .. -Elle semble réfléchir avant d'avoir une idée sooooooo lumineuse. - Est ce que vous voulez que je prenne quelques photos de vous, pour que vous ayez encore d'avantage de souvenir ensemble?
-Ho, vous prendriez cette peine?
-Bien sur!


Livia prend une dizaine de photos avec des cadrages différents. Mais avant de rendre l'appareil, elle échange discrètement les cartes mémoires du Nikon, récupérant celle qui était dans le corps du numérique. Elle n'a pas un instant de remords face à ces photos qu'elle s'octroie, privant le couple de leurs premiers pas mariés. Il lui est bien plus important de vérifier si ils ont captés des instants qui pourraient se reveler    fructueux pour Cesco.

Il lui faut près d'une heure de plus, vive le traffic, pour rejoindre Cesco, après avoir reçu son sms l'informant de ses propres avancées. Elle manque de lever les yeux au ciel en le lisant.  Les journalistes. Il ne va quand meme pas les provoquer aussi hein?! Ce qui ne serait pas des plus étonnants avec lui. Si ca fait de la lumière, si c'est chaud, si ca brûle, alors c'est fait pour que l'on le titille jusqu'à etre CERTAIN que c'est bien du feu!   La jeune femme l'informe par le meme biais qu'elle arrive en vue du palazzo della notte. Il s'agit d' un de leurs points de chute habituel, un petit établissement discret qui est totalement sous leur contrôle, mais suffisamment proche de Venice pour servir leurs intérêts de la journée.  Elle est un petit peu en avance sans que cela ne lui occasionne la moindre impatience. Elle sort la carte mémoire de son sac, la posant devant elle. Liva se fait servir un café noir, non sans penser qu'elle a été bien magnanime avec ces deux idiots. Il est meme possible qu'ils retrouvent leur carte, une fois qu'ils auront récupérés ce qui les intéresse. A voir .  Difficile de ne pas sourire en le voyant arriver. Il a l'air du chat qui a mangé le canari. Fugitivement, elle se demande si le canari en question n'était pas blond. Avant de repousser cette considération. Si elle se questionne sur toutes les conquêtes du jeune Padre, elle n'a pas finit de s'y perdre!
Revenir en haut Aller en bas
Francesco Visconti
Team Tequila Sunrise
Francesco Visconti
DATE D'INSCRIPTION : 18/11/2018
MESSAGES : 666

Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ Empty
MessageSujet: Re: Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~   Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ EmptyDim 31 Mar 2019, 19:39

Visconti. La folie des Hommes devenus Monstres. Un héritage que l'on ne pouvait qu'apprécier avec fierté lorsque l'on en était digne. C'était dans les veines des anciens duc de Milan. Cette soif inaltérable de pouvoir infini, cette joie malsaine de la Mort inéluctable des ennemis. Vaincre à tout prix pour se hisser à l'intouchable grandeur. Et puis s'insinua à son tour la Haine, la malvenue, la ravageuse vengeresse née des méfaits de la Faucheuse qui vint saccager toute honneur et toute intégrité à la famiglia. Le devoir du successeur fut immense, l'était encore, à la chute de son diabolique père. Francesco devenait l’antihéros de cette histoire sanglante. Le royaume prospérait en ruine malgré les apparences magnifiques qu'il voulait bien montrer au monde, et lui, le meneur, en compagnie des siens, loin des traîtres engrainés par Giacomo, loin de sa belle Italie, il se devait de reconstruire chacune des parcelles de l'Olympe italienne. Pierre après pierre, larme après larme, quoi qu'il lui en coûterait, la flamme du Cartel renaîtrait, il en avait fait la promesse à ses frangins. Il ne laisserait jamais au géniteur ce plaisir dégueulasse de voir chuter ses enfants les uns après les autres. Peu importeraient les obstacles qui tenteraient vainement de lui barrer la route, Cesco était prêt à se battre, jusqu'à la morte s'il fallait vraiment en venir jusque là. Il serait là. Debout, le menton relevé et le sourire aux lèvres, la lame contre le cœur et l'amour pour ses frères et sœurs à l’âme, l'on ne jouait pas avec les quelques pauvres sentiments qui bouillonnaient dans les veines de l'italien sauvage.

Ses pauvres sbires n'avaient par conséquent aucune valeur pour lui. Certains noms en avaient cependant, ne serait-ce qu'un peu : Paolo, Livia e... questo è tutto! Chez les Visconti, la faiblesse du cœur n'était pas permise, pas plus que celle du corps. Ainsi, il était normal que le prix d'une vie, quelconque ou non, n'eut jamais cette étincelle singulière aux yeux onyx du jeune mafieux, cet attrait qui la rendait si précieuse et inestimable pour ces autres cretinos, les faibles, les perdants. Le prix d'une vie humaine pouvait tantôt lui rapporter gros, tantôt le défouler ou l'amuser, tantôt le ruiner, le foutre dans une merda pas possible. C'était toute l'estime qu'il pouvait bien porter à ce simple état de fait. Certaines vies valaient mieux que d'autres, celles des siens, bien évidemment, la sienne, également, le reste des cafards grouillants au sol ensanglanté de ces terres ingrates ne valaient rien. Cela faisait un moment qu'il n'écoutait plus cette bonne conscience lui souffler sa culpabilité diabolisante au creux de l'oreille, il en était devenu sourd cette nuit là, lorsqu'il n'était encore qu'un adolescent voulant rendre fier son effrayant père. Certains osaient encore chuchoter que la psychopathie du Padre -rumeur qui s'avérait ne pas en être une- le perdrait. Mais il s'agissait principalement des mots de ceux qui le craignaient le plus. La vérité, c'était qu'elle le rendait plus fort. Plus fort encore qu'il savait déjà l'être. C'était le plus souvent le cas, du moins quand il savait la maîtriser. Et aujourd'hui, avec les frasques de Diogène, il fallait bien avouer que la maîtrise de ses pulsions n'était pas ce qu'il maîtrisait le mieux, justement. Heureusement, ou avec évidence, sa partenaire particulière était présente pour ne pas qu'il s'éloigne de trop de leurs objectifs. Elle avait ce certain "pouvoir" sur lui, cette confiance étrange qu'il lui vouait pour aucune raison qu'il ne saurait expliquer clairement et cette certitude qu'elle en ferait toujours bon usage... Livia était la partenaire parfaite, il ignorait pourquoi il ne pensait pas plus souvent à elle lorsqu'il était question de cas aussi délicat que celui-ci. Il y repenserait plus sagement à l'avenir. Pour l'heure, il devait brouiller les pistes. Jouer les innocents aux bons sentiments auprès de ses sbirri ricains ne serait qu'un jeu d'enfants pour Cesco, une mise en bouche qui l'amusait bien plus qu'elle n'était censée le faire. Il n'avait pas le temps d'en perdre. Forcément, la délicieuse blonde et ses comparses n'y voyaient que du feu, bien incapables de gérer les médias et l'ampleur de l'affaire en plus du Don Juan gérant de Casinos.

Ryan Star - Brand new day

Le Padre laissa à Livia le loisir de gérer les témoins et tout ce qui s'en rapprochait de près ou de loin, sachant qu'il n'existait pas meilleure lieutenant pour se charger d'aussi délicate affaire. Lui, en compagnie de ses soldats, il s'occupait de récolter d'autres d'infos de son côté et de charmer jusqu'au brouillard sulfureux la naïve inspectrice. Pourtant, impossible de passer à côté de certains détails. Toute cette merda sonnait atrocement faux et il n'aimait pas du tout ça. Contrarier les certitudes du Padre n'était pas une bonne idée. Cette mise en scène. Cette arme manquante. Diogène était un cretino de première, Cesco était toujours le premier à l'affirmer pour le rabaisser devant les autres, mais peut-être savait-il simplement très bien jouer les abrutis finis.... Et s'il était en réalité un cazzo di tr... ?..... no. No di certo. Cesco refusait catégoriquement de penser à cette hypothétique éventualité. Pas pour le moment, il risquerait de s'écarter de son devoir, il risquerait de compromettre leur mission. Rien que d'y penser, il sentait déjà la colère lui monter aux poings et à la mâchoire terriblement contractée. « Tout va bien, Francesco ? » Ce fut la voix doucereuse aux tintements inquiets de l'Inspectrice Clayton qui le rappela à la réalité. Aussitôt, il enchaîna, un sourire ravageur en coin ; « Ah, voyez-vous ça, tesoro, j'étais certain que nous en viendrions rapidement aux prénoms.... peut-être serait-il même temps d'en venir aux tutoiements, Chloe ? » Champion dans l'art de la séduction et dans tout art se mêlant à la manipulation indispensable de ses pairs, pauvres êtres humains fragiles, il savait qu'elle partirait au quart de tour en bafouillant et qu'elle oublierait bien vite ce pourquoi elle s'était vaguement inquiétée pour son bel italien. « Je vous interdis de m'appeler ainsi. Je vais devoir parler au Procureur, je ne sais même pas ce que l'on va pouvoir lui dire, ce n'est vraiment pas amusant... Occupez-vous donc de... » ... « De vous ? Vous semblez en avoir besoin. Très bien, ça va, je me charge de vous dégoter des infos dans mon milieu, promis. » s'amusa-t-il dans un rire railleur avant de la voir déguerpir, les sourcils froncés et le feu aux joues.

La silhouette charismatique du Padre fit volte face et toute trace de jeu de séduction et de nonchalance apparente avait disparu. Son regard inquisiteur balaya la zone un petit moment avant de se fixer mortellement au loin dans les ombres, sur un Diogène en panique, entouré d'autres soldats et de sa puanteur habituelle : la peur. Il se faufila entre les gens à la vitesse d'un félin traquant sa proie et se posta silencieusement droit derrière lui. « Viens par là, amico, on a quelques mots à s'échanger tous les deux, vero ? » Il l'attrapa par la capuche et le tira en arrière dans une ruelle, non loin des voitures de quelques flics. Les lumières rouges et bleues se reflétaient sur le visage ténébreux du Padre. Diogène était devenu aussi pâle que celui qu'il avait tué bêtement. Le Temps sembla s'arrêter un moment pour l'accusé. « Boss, je sais pas ce que t'as dit Livia, mais elle dit d'la merda e.... » Le poing était parti inévitablement se cogner contre la joue déjà bien amochée du lâche. « Je te laisse une dernière chance, Diogène, je suis généreux. » souffla-t-il d'un ton mielleux au creux de l'oreille du jeune homme coincé contre le mur et son propre torse. « Ma se mi menti di nuovo... oh, povera mamma... » Le regard inquiet de Diogène s'affola en même temps que son petit cœur. « Okay! Okay! Pitié, laisse-là en dehors de ça! J'ai planqué le flingue, mais je te promets que je me souviens plus bien où... quelque part dans les buissons, derrières les baraques friquées voisines. »

...

L'arme. Cette putain d'arme. Ils l'avaient récupéré. Mais ce coup d'avance ne signifiait nullement qu'ils avaient remporté la victoire. Cesco fit donc ce qu'il avait "promis" à sa coéquipière ricaine : il alla informer Paolo de l'avancement de la situation et de toutes les infos dont il avait besoin aux Casinos sur les politiciens véreux. Des infos qu'il fausseraient avec délectation et viendrait souffler aux creux des lèvres de l’Inspectrice Clayton qui prendrait malin plaisir à les écrire dans ses rapports et à répéter au procureur. Il demeurait un problème encore bien pesant. Les médias. Un problème qui l'interpella plus qu'il ne le devrait. Et s'il s'y frottait.... un peu ? Juste pour voir. Pour rigoler. Il ne risquait pas grand chose, vero ? Il voyait déjà le visage de Livia se crisper, mais Cesco n'en faisait qu'à sa tête... c'était bien connu.

Signore, il paraîtrait que vous êtes d'une grande aide auprès de la LAPD ! Avez-vous des informations à nous communiquer sur les circonstances de la mort tragique de.... ?
Monsieur, monsieur!!
Comment avance la police ?


Comment résister ?

– Je ne suis pas supposé vous informer de quoi que ce soit, mais je ne suis pas de la police et les américains ont besoin de savoir certaines choses, j'imagine... C'est un règlement de compte purement stratégique et politique d'après ce que l'on sait pour l'instant. Vous n'en saurez pas plus pour le moment, j'en suis navré.

Mais il en avait déjà bien assez dit et voilà que les rapaces batifolaient de droite à gauche pour récolter davantage d'informations auprès des pauvres poulets affolés par tout ce merdier. Étonnement, si l'audace de Visconti agaça fortement les équipes présentes sur les lieux, le Procureur, lui, ne vint pas le gronder plus que cela... peut-être que cela l'arrangeait qu'il ait parlé à sa place, qu'il gagnait du temps... sans savoir, évidemment, qu'il disait des conneries monstres. Après tout, ils étaient tous certains de ce fait pour le moment, il n'allait pas aller contre leur idée. Oui, c'était vicieux, mais c'était aussi et surtout la règle du jeu.

Après le brouillage des jeux de pistes, places à la reconstitution de tous les éléments présents pour le moment. Cesco contacta Livia afin qu'ils se rejoignent au Palazzo della notte, comme souvent, et ce fut donc muni de son habituel sourire carnassier qu'il franchit les portes du bazar. Les regards se tournèrent automatiquement vers lui sans qu'il n'y porte quelconque intérêt. Lui, restait focalisé sur la silhouette tranquillement installée dans un coin reculé de la pièce, sirotant nonchalamment son café. « Dio Livia, tu as loupé le meilleur, crois moi... » se pavana-t-il, rejoignant l'italienne à sa table d'un pas séducteur qui lui était propre. « Et le moins bon... » s'assombrit-il en repensant un bref instant à Diogène et ce qu'il comptait lui faire endurer bien plus tard, lorsque tout serait réglé. Le sourire revint rapidement prendre contrôle de ses traits charmeurs. « J'ai l'arme. Les témoins ? » Il savait qu'elle ne le décevait jamais. Il pouvait compter sur Livia. C'était évident. Vero ?
Revenir en haut Aller en bas
Livia Santini
Team Grenadine
Livia Santini
DATE D'INSCRIPTION : 18/11/2018
MESSAGES : 213

Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ Empty
MessageSujet: Re: Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~   Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ EmptyLun 08 Avr 2019, 13:56

Quand il s'avance, avec cette démarche du Loup qui a croqué le mouton et enfilé sa peau pour venir batifoler dans le troupeau ignorant, tranchant d'autres gorges trop confiantes au passage, elle ne peut retenir un sourire.  Conquérant et Roi en son Royaume. Ils passent tant de temps ensemble que ses jeux de théâtre sont transparents à son regard céruléen. Cependant, par certains aspects, qu'elle l'accepte volontiers ou non, il a tellement Grandis. Ils ont grandis tous les deux. Dans des vies parallèles, jumelles, liées par le sang et la violence. Parfois, comme ce matin, Livia parvient à faire abstraction de son passé tourmenté pour ne plus voir que l'Homme qui s'avance devant elle.  Et de manière très peu caractéristique pour elle, la mafieuse ne répond immédiatement à ses remarques concernant leurs affaires en cours.

-Je préfère ne pas imaginer  quelles folies tu as encore fait. -Un regard plus aigue qu'elle lui décoche, il parait bien trop content de lui. -Il mio Francesco... rassure moi, tu n'as pas encore parlé à la presse, hein? -C'est l'une de ses impulsions les plus dangereuses et  de celles qu'elle cautionne le moins. Et si elle ne l'avait pas mis en garde lorsqu'elle avait vu les différents vans des stations télés, leur présence n'avait pas échappé pour autant à son attention.  Santa Madre de Dio. Elle espère encore qu'il va la rassurer sur ce point précis.

Loin de l'influence malsaine et perverse de son Père, refusant d'évoquer jusqu'au nom de l'ancien Padre, Francesco a étendu ses propres ailes et si sa cruauté est parfois rivale de celle de son géniteur, il est bien Plus que lui. D'un tueur sans âme, il a coloré le monde de ses propres nuances. Douze ans. Bientot treize que la fluette jeune fille s'est imposée au sein de la Famille Meurtrière, entrelaçant ses pas à ceux de Cesco, sans retour possible. Quelques secondes, son regard perd  l'acier inflexible qui la caractérise si souvent.  Sa paume se pose sur la sienne, à peine avant qu'elle ne la retire. C'est rare, très rare qu'elle le touche. Elle a toujours gardé ses distances  physique avec lui. Surtout avec lui.

-Je suis fière de toi, tu sais. Fière de ce que tu deviens et fière de là où tu nous mènes.  

Elle n'ajoutera pas qu'elle le suivra jusqu'au bout. Jusqu'à la fin. Celle du jeune homme ou la sienne.  Il ne le sait que trop bien. Merde. Qu'est ce qui lui prend. L'envie d'un fix violent pour échapper à cette humeur qui la poisse d'un sentiment qui ressemble un peu trop à de la vulnérabilité, sans qu'elle ne puisse analyser d'où cela provient. La Californie est trop douce!  Elle se sert dans le répertoire des humeurs lunatiques de son compagnon maudit pour changer le sujet, comme si cet  aparté n'avait jamais existé entre eux. Elle se recule sur sa chaise et allume une cigarette, se foutant pleinement des règlementations interdisant de fumer à l'intérieur. L'ensemble du personnel leur appartient!

-Les témoins, en vie, et totalement innocents. Un jeune couple  de Floride en voyage de noce. Si je les avais fait disparaitre, leurs proches auraient été un bruit insupportable. Avec déjà la mort de ce politicien, je ne voyais pas l'intérêt d'attirer plus d'attention sur Venice Beach. -Ce qui ne signifie pas qu'elle est restée bredouille, certainement pas. Livia pousse vers lui la petite carte mémoire qui contient toutes les photos des jeunes gens. -Si il y a une preuve matérielle, elle est ici. Je n'avais pas de quoi la lire sous la main, je ne sais encore si ils avaient enregistrés quelques choses. Si tu le souhaites, je les bute, mais je pense que c'est contre productif. -Un bref haussement d'épaule alors qu'elle parle de mettre fin à deux vies qui n'ont eu que la malchance de se trouver au mauvais endroit, au mauvais moment.

Comme toujours Livia donne son avis, sans craindre ni répercussions ni l'humeur de Cesco. De la franchise toujours. Cependant, si il lui ordonne de les retrouver pour les éliminer, elle suivra son ordre sans un murmure ni une hésitation. Elle obéit, efficacement, brutalement et sans conscience. Plus depuis son premier meurtre. Ou bien le second? La milanaise n'a jamais réussi à déterminer si elle avait poignardé à mort Domenico ou simplement blessé. Ses prunelles à la limpidité trompeuses cherchent celles de Cesco. Il est vraiment temps de lui faire part de ses recherches parallèles . C'est toujours délicat avec lui. Il aime maintenir un contrôle total sur son environnement et le caractère indépendant de son lieutenant est peut être l'un des rares motifs de discorde entre eux. Quand bien même elle serve toujours ses intérêts. Presque timidement, un serveur retire les tasses vides pour rapporter deux autres cafés. Il tient aussi à la vie. Très rapidement, il s'éloigne, de peur d'entendre quelque chose qui ne lui est pas destiné.  Les employés ont beau être royalement payé pour leur silence, la terreur que leur inspire le Don Visconti est tout à fait réelle et justifiée.

-Il y a autre chose. J'ai pris l'initiative de lancer Estrella et Leone dans une petite enquête au sein des propriétés de Diogène. Il y a vraiment des éléments qui me dérangent dans son comportement. Il a toujours été limité dans ses actions, mais là? Il a commis des erreurs qu'un débutant ne se permettrait pas. Les témoins? commencer par refuser de me dire qu'ils existaient? Se débarrasser de l'arme sans la détruire?  Ca pue, Cesco.  Qui était le politicien qu'il a descendu? Juste un responsable du développement ou il avait d'autres liens?

Elle n'était pas forcement au courant de toutes les ramifications du rendez vous primaire de Diogène. Livia passe un temps considérable à gérer les filles ou  leurs Madames et ne s'implique pas dans toutes les branches d'activités de la Famille. Seulement quand les compétences se regroupent ou que le Don fait appel à elle pour une raison spécifique. La vision et la gestion d'ensemble, ce sont les domaines de Franscesco et Paolo.

-Est ce que tu veux régler cette question en vase clos ou tu veux en faire un exemple pour le reste des Lieutenants au casino ou QG plus tard?

Dans tous les cas, elle sera présente.  Jamais elle ne laisse en plan une affaire une fois qu'elle est impliquée. Et il y a une forte antipathie entre le Tonneau et Livia qui est une motivation supplémentaire en ce qui la concerne.  Le bip caractéristique de son téléphone sonne et la jeune femme le déverrouille rapidement. Ses sourcils se froncent avant qu'elle ne le tende à Cesco pour qu'il puisse lire de lui même le contenu - "Aucune trace papier, Livia, on a filé son ordi à Mila pour qu'elle décrypte ses DD. Par contre, plusieurs centaines de milliers de D. en cash, en billets de 100, num de série qui ne se suivent pas, plusieurs caches. Il y a aussi des sommes en Eu. 3 passeports, pas nos fournisseurs, pas ses identités d'emprunts officielles. On creuse encore? " pas besoin de signer, le ton même du message est celui de Stella.  

Ce ne sont pas encore des preuves qui le condamnent définitivement. Pas encore. Pas avant que Diogène ne parle vraiment ou que son Disque dur ne livre l'ensemble de ses secrets. Mais la direction que cela prend écœure Livia. Quitte à trahir Cesco, autant le faire avec doigté et finesse. Cette manière de faire pataugeante est juste pitoyable.  Ses muscles sont raides de tension. Elle n'a aucune idée de la manière dont il va réagir. Il peut se contenir ou décider de lui trancher la gorge sur le champ.

-Quoique tu décides,  je surveille tes arrières. -Et je ne te laissera pas te mettre en danger ou t'exposer pour rien. Précision muette, mais si évidente pour elle.
Revenir en haut Aller en bas
Francesco Visconti
Team Tequila Sunrise
Francesco Visconti
DATE D'INSCRIPTION : 18/11/2018
MESSAGES : 666

Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ Empty
MessageSujet: Re: Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~   Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ EmptyLun 08 Avr 2019, 23:12

L'un de ses téléphone, celui qu'il utilisait uniquement auprès du LAPD vibrait inlassablement depuis que son irrésistible envie de jouer avec le feu avait été assouvie. Un volcan en éruption. Cela l'amusait beaucoup. C'était dangereux. C'était tentant. Mais il avait été gentil. Rien de trop compromettant pour qui que ce soit n'avait été balancé dans les gueules de ces hyènes, après tout. Cesco allait même jusqu'à se dire que ces crétins de flics devraient plutôt se montrer reconnaissants. Franchement, il aurait pu faire pire, mais il n'avait pas voulu non plus en faire de trop et se mettre malencontreusement lui même dans la merda. Il en avait déjà bien assez aux pieds avec Diogène il magnifico. C'était donc paré d'un amusement non dissimulé qu'il retrouva son lieutenant à l'un de leur point de chute. Il valait mieux sa petite joie mesquine que sa colère dévastatrice... et personne le connaissant de nom ou de plus près n'oserait jamais affirmer le contraire, juste pour plaisanter. Ce serait suicidaire.

Les inquiétudes de Livia ne manquèrent pas de l'amuser davantage. Depuis le temps qu'ils bossaient tous les deux ensembles, sa partenaire n'avait plus grand chose à lui cacher, plus même cette envie indécente brillant de plus belle dans ses deux aciers, de pouvoir tout contrôler, et même son supérieur, si seulement elle le pouvait. Sur l'instant, il savait ô combien son comportement pouvait la mettre mal à l'aise. Lorsque tout ne se déroulait pas comme il était prévu, lorsqu'il lui cachait des choses.... Elle n'aimait pas ça. « Mais quelle rabat joie ! Regardez moi ce petit nez tout froncé et cet œil hagard, serait-elle inquiète avec ça ? » Ses deux mains entrelacées, les coudes sur la table, Le Padre s'était approché quelque peu du visage de la jeune femme en face de lui, pour faire mine de l'examiner avec intérêt. Il se moquait très clairement d'elle, mais avec elle, ce n'était jamais de la mesquinerie. C'était plus bon enfant, il aimait simplement jouer avec ses nerfs. Rien de mal avec ça ? Si ? Bah, elle n'avait qu'à plus lui tendre de telles perches. « Allez, je suis prêt à parier que tu es juste jalouse que je me sois plus amusé que toi. Enfin, tu n'as pas mon sens de la mise en scène ! » rajouta-il dans un clin d’œil évocateur. Il ne répondait pas à la question, mais il n'y avait clairement plus de doute. Evidemment qu'il avait cédé à la tentation de titiller les médias. « Tranquillo, mia cara, je mène la danse. » Un peu plus de sérieux dans le ton et l'attitude, il se renfonça plus docilement dans son assise, reprenant ses distances.

Dans l’univers comme dans la vie, rien n’était jamais absolu. Le noir n'était jamais tout noir et le blanc tout blanc. C'était en compagnie de Livia qu'il avait appris à raisonner par nuances. Non seulement elle était son parfait contraire, mais paradoxalement également sa parfaite complémentarité pour faire face à toutes ces épreuves que leur tendaient la vie dans un milieu aussi impitoyable où la loyauté d'un pair, lorsqu'elle était pure et sincère, ne se refusait pas. Quand lui fonçait tête baissée pour maîtriser l’improvisation manipulatrice et dangereuse du moment, elle, préférait de loin calculer ses coups pour viser juste et ne pas faire face à l'imprévu qu'elle redoutait. À deux, rien ni personne ne pouvait se risquer à les arrêter. Lorsque Francesco capta la lueur qui brillait dans l'argent des yeux de sa Lame, il sut que quelque chose n'allait pas. Elle ne se revêtait que très rarement de ce visage là. Ses doutes s'accentuèrent quand il sentit sa peau contre la sienne, quelques secondes, à peine, avant qu'il ne tente lui même, un peu trop tard, de recueillir un peu plus longtemps ce fardeau qu'elle devait avoir sur le cœur pour s'imposer à elle même ce contact dont elle ne lui avait jamais tellement fait l'honneur. Un instant, il la voyait vraiment... Enfin, il le pensait. « Que se passe-t-il ? On devient sentimentale ? » se rassura-t-il en jouant la carte du flirt railleur pour que cette contenance qui lui était sienne ne se laisse pas aller en même temps que la déclaration de la brune. Finalement, les sourcils froncés, il laissa un soupir s'échapper de ses lèvres si joueuses et parfois si viles. Un peu de sincérité n'avait jamais fait de mal à quiconque, et pouvait même parfois s'avérer utile. Alors pourquoi était-ce si compliqué ? « Sans ma fratrie, sans Paolo, sans toi.... Je n'en serais pas là. Je vous dois tout ça. La fierté est commune, Livia, et je sais ton dévouement total. Mais tu sais tout ça, tu sais.... » Il souffla ces derniers mots en perdant son regard d'onyx à travers la fenêtre. Il suffisait d'un regard pour qu'ils se comprennent, de quelques mots, parfois. Il y avait cette évidence qui faisait de son lieutenant bien plus que le pion indispensable de son jeu d'échec, mais une Femme qui savait lire en lui aussi bien que courir à ses côtés à la moindre déclaration de guerre.

Son attention se focalisa sur la valse alléchante que dansait la fumée expulsée par les lèvres pulpeuses de la Rebelle. Un maigre sourire se dessinait sur les lèvres de Cesco alors qu'il l'écoutait lui conter son rapport. Elle faisait du bon travail. Comme d'habitude quoi. Rien d'exceptionnel. C'en était presque agaçant... non pas qu'il voulait se retrouver avec un Diogène version femme sur le dos, mais il fallait bien dire ce qui était : elle ne le décevait jamais. « Bon travail. Fais ce qui te semble juste. » ajouta-t-il en haussant les sourcils. Qu'elle les tuent ou non ne changerait rien, et ne l'intéressait pas plus qu'elle. Elle avait ses preuves, il n'en attendait pas plus. Des morts supplémentaires ? D'accord, mais en quoi cela les avancerait ? Il laissait donc le choix à Livia, peut-être trouverait-elle une utilité à les flinguer, peut-être pas, il s'en moquait pas mal. Il avait ce qu'il voulait. Rien d'autre ne comptait.

Une tasse fumante allait se poser sur la table et Cesco l'intercepta avant même qu'elle ne touche le socle de bois. Son regard capta quelques chronos secondes celui du serveur, qui pris bien vite la poudre d'escampette. D'une lenteur maîtrisée et le regard de nouveau fixé sur la jeune femme, il porta le liquide à ses lèvres. Il l'écoutait. Attentivement. Pas un clignement d’œil. Pas un grognement. Mais il bouillonnait intérieurement. Il avait le diable au cœur. Il l'avait toujours plus ou moins quelque part en lui, qui n'attendait que de petites occasions comme celle-ci pour resurgir et saccager tout sur son passage. « Tu sais, je refuse de l'admettre depuis ce matin, je refuse de voir toutes ces évidences que tu m'avances. Mais c'est toi qui a raison et je pense savoir qui se cache derrière tout ça. Le cadavre, ce politicien mexicain, il avait des parts dans le Cartel Mexicain de Los Zetas. C'était un mécène, mais pas uniquement, il était informateur également. On le traquait il y quelques années avec Paolo. Sa couverture se fêlait de plus en plus et nous pensions pouvoir lui soutirer des informations. Finalement, ça ne s'est pas fait. Livia, si c'est ce que je pense, è un casino. » Paolo cherchait encore de son côté tout ce qu'il pourrait trouver sur les actions du mort dans les trois dernières semaines. Mais il n'avait pas encore de nouvelles. L'agacement commençait à sérieusement se faire ressentir sur le visage du Padre.

À la question de son Lieutenant sur l'avenir du traître, Cesco ne chercha pas à développer davantage, vu son état actuel, il serait prêt à aller l’éviscérer sur le champ. « À ton avis ? » dit-il simplement. Bien entendu qu'il en ferait un exemple. Ce n'était plus qu'une question de trahison, ce crétin prenait en plus son supérieur pour un con, et ça, ça jamais il ne pourrait passer outre et se raviser sur une sanction plus privée. Livia s'intéressa tout à coup à son téléphone, alors il en fit de même, curieux de savoir ce qu'il en était. Elle le lui présenta et il se permit de le récupérer, même de répondre au message très brièvement, sans nécessairement signer - "Continuez, il m'en faut plus, je veux tout savoir, absolument tout ce que vous aurez, jusqu'à son dernier repas de Samedi midi." Plus les informations tombaient, plus ce crétin se plantait. La tension était palpable, Livia le ressentait autant que lui. Il captura de nouveau son regard farouche une seconde, avant de déclarer de but en blanc : « Luís. » Tout semblait se mêler et les mener au Mexique, mais elle, n'était pas forcément au jus. S'ils voulaient en apprendre plus, ce serait auprès de l'ennemi, ressemblant le plus à un allié, celui avec lequel ils étaient en "trêve arrangée" (pour des raisons profitables à chacun des partis). Si quelqu'un pouvait les aider, ce serait Luís. Si quelqu'un pouvait être inculpé, ce pourrait tout autant être Luís. Et oui, une fois encore, le jeu était dangereux... Mais Francesco savait-il seulement jouer sans que ça ne le soit ? Joignant le nom sorti de nulle part à ses gestes, il sortit de sa poche son second téléphone et tapa la première lettre du prénom du mexicain pour l'appeler. « Amico, quel soulagement d'entendre encore le son de ta voix....... je te pensais déjà mort par trépanation et remplacé aussi sec par ton bâtard de fils. » Le ton était donné. Diablement séducteur et provocateur. Cela ne présageait généralement jamais rien de bon, mais pour le coup, dans le cas présent, rien d'alarmant, il n'avait jamais parlé autrement au mexicain. « En effet, je ne suis pas là pour le plaisir de te parler, tu t'en doutes bien. Mon temps est précieux et le tiens est compté, alors parlons affaire, va bene ? J'imagine que tu sais. Tes bambini ont déjà du courir tout te raconter à la première heure. Tu comprends qu'en ce cas j'ai besoin de réponses, que je peux avoir quelques doutes aussi, et que, par conséquent, cela pourrait, un pochino, jouer sur nos accords passés. » ... « Questo è, ohla, c'est moi qui impose les règles, Luís, tu sais bien. Je me moque que tu n'ai pas le temps de rejoindre la frontière, tu y seras, basta. »

La conversation téléphonique terminée, Cesco reporta toute son attention sur Livia. « Va chercher du renfort et l'autre traître, on part pour San Diego. Petit voyage organisé par la maison, heureuse ? » lâcha-t-il dans un haussement de sourcil appuyé qui ne laissait pas place au refus. « Pars devant, prépare toi, je te rejoins au QG dans 15 minutes.... j'ai une chose à régler avant. » Ce fut cet instant que choisi l'un de ses soldats pour venir lui porter une clé usb contenant des données erronées. Il se leva alors et quitta les lieux direction les bureaux du LAPD où il retrouva sa "coéquipière", le nez dans les paperasses. « Votre petit numéro devant  la Fox, c'était quoi ? » Mais c'est qu'elle partait au quart de tour. « Ohhh, ne me dites pas que vous m'en voulez pour si peu ?...... ils étaient tout triste de ne rien savoir, les pauvres, vous les auriez vu, j'ai eu pitié d'eux ! » s'amusa-t-il, un petit sourire diabolique déguisé en un quelque chose un brin plus angélique comme masque parfait. « Non ! Vous vouliez simplement encore vous amuser à foutre votre merde partout où vous passez, comme d'habitude ! Ce n'est pas un jeu, quand est-ce que vous le comprendrez ? Bon sang, Visconti, une enquête ne se gère pas comme vos foutus Casinos de luxe, on ne peut pas relancer la partie dès que ça nous chante et qu'on a un peu d'argent ! » Elle râlait, encore et encore, mais lui, tout ce qui l'amusait, c'était à quel point elle pouvait être à côté de la plaque. « Très bien.... J'allais vous offrir avec amour de charmantes informations sur cette petite clé, mais je vois que ce n'est pas le moment... Tant pis. » déclara-t-il, théâtrale, alors qu'il fit mine de s'en aller. « Non! Non! Attendez... C'est bon, faites pas l'enfant, donnez moi ça ! » Elle lui arracha la dite clé des mains. Lui, il sourit. Que la souris pouvait être crédule et si aisément malléable. « Mais je vous en prie, c'est avec un grand plaisir que je vous aide. Bonne journée, Inspectrice! » Il crut entendre au loin un "Où est-ce que vous partez encore", il se contenta d'un clin d’œil mystérieux avant de quitter les locaux.

15 minutes piles s'étaient écoulées, et le voilà qui arrivait. Il n'était pas ponctuel pour tout dans la vie de tous les jours, mais menait-il vraiment une vie de tous les jours ? Alors peut-être pourrait-on dire qu'il était plus ou moins ponctuel lorsqu'il était indispensable de l'être. Lorsqu'on l'attendait, en revanche, et qu'il voulait naturellement imposer son charisme et sa toute puissance, c'était une toute autre histoire. Il lui fallait maintenant se préparer, seulement, de préparation, il n'en n'avait jamais tant eu besoin. Francesco était du genre à se battre à main nue, à préférer la violence de la chair contre la chair, de la peau contre la peau, à ressentir le coeur de l'autre battre et s'assoupir peu à peu sous la paume de sa main. Pour autant, il était évident qu'il avait constamment un flingue et une lame sur lui. En pénétrant dans le QG, il se contenta donc d'aller chercher des munitions, puis retrouva bien vite Livia, en compagnie des fameux renforts qu'elle venait de choisir sur le volet. « Sei pronta ? »
Revenir en haut Aller en bas
Livia Santini
Team Grenadine
Livia Santini
DATE D'INSCRIPTION : 18/11/2018
MESSAGES : 213

Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ Empty
MessageSujet: Re: Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~   Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ EmptyMar 07 Mai 2019, 14:27

Bien sur que Cesco plaisante de ses inquiétudes. Bien sur qu'il prend ses reticences à la légère. Qu'il use de caution reviendrait à dire que la situation le préoccupe plus que de raison. Et ce n'est pas dans la nature du Padre d'admettre quoique ce soit. Surtout si cela touche à des incertitudes qu'il pourrait avoir. Non. Son extérieur se doit d'être aussi léger et estival que le caractère de Livia est hivernal. Il se moque d'elle et la jeune femme lève les yeux au plafond. Soyons clair. Il n'y a qu'une seule personne qui peut se permettre ce genre d'attitude envers la milanaise. Et elle se tient Deja devant elle. Un autre s'exposerait à un coup de lame vicieux hors de tout regard curieux. Plus tôt que tard!

Rarement, un instant de trouble dans sa cuirasse. Une fleur vulnérable qui pousse dans la caillasse. Pourquoi maintenant, elle l'ignore. Peut être parce que depuis quelques mois les affaires s'étendent à une vitesse tel qu'ils sont rarement seuls sans que leur attention ne soit agrippée par une problème ou un autre. Un effleurement, rayon de lune capté par le soleil. Si vite éloigné. Par nature, Livia n'est pas tactile, sauf avec sa fille. Relan vicié d'une gosse sous crack. Un sourire à sa plaisanterie. Elle a tant contribué à l'essort de sa Famille. De leur Famille. Lorsqu'elle réfléchit parfois à quel point, c'est à la nausée qu'elle sombre. Dans sa volonté de lui arracher un jour le coeur, Livia l'a aidé à se consolider, à devenir de plus en plus intouchable. A assoir sa puissance. Ces soirs où elle regarde ses échecs dans les yeux, plus d'une fois, c'est le chemin de Dante qu'elle retrouve. Non pour une nuit de sexe ou de débauche. Jamais. Mais l'ancien Mercenaire est le Sorcier de la Poudre du cartel. Et son fournisseur le plus discret. Ils se détournent tous les deux rapidement de ces quelques secondes aux parfums de vérité. A la saveur douce amère.

Il lui est plus facile de revenir en terrain connue. De redevenir sa seconde. Et bordel, elle adore ca. Si elle detestait bosser avec lui, ce serait plus simple. Mais non. Ils se comprennent dans leurs différences. En quelques minutes, il a tous les éléments à sa disposition. Peu à Peu, el Diavolo finit par se ranger à la logique des arguments qu'elle lui présente. Jamais sa Lame n'aurait parlé de trahison si elle n'avait pas eu un faisceau de preuves de plus en plus solide. Les Mexicains. Il aura le bénéfice d'une grimace des plus expressive de la part de la Brune. - Ils sont sanglants, sans limites et ne reculent pas devant les génocides, fait elle observer. Il n'y a pas de peur. Il s'agit simplement de faits à prendre en compte. -Tu as entendu parler des charniers retrouvés avec plus d'une cinquantaine de corps? Si les Mex' commencent à buter sur le territoire californien, ca va grouiller de Fed' d'ici peu.

Inutile de précise combien cette perspective l'enchante. MAIS si les Mexicains ont achetés un de leur soldats pour faire le sale boulot à leur place en éliminant une balance, cela ne peut rester sans represailles. La réponse doit etre brutale, sanglante et impitoyable. Et il faut faire frire le gout de la trahison à même le palais et la langue à tout autre milanais qui serait tenté. Le regard de Livia a perdu toute douceur, c'est un puit d'acier qui promet une avalanche de sauvagerie. -Quoique tu penses, la réponse sera à la hauteur de l'insulte.

Et le sort de Diogène sera un bon début. Elle hoche simplement la tête. En parfaite adéquation avec lui sur ce plan. Son téléphone ne tarde pas à se rappeler à elle, et la jeune femme le tend à Cesco, lui permettant de prendre connaissance de ses propres avancées. Il articule un nom, déjà entendu dans certaines réunions mais elle n'a jamais eu à faire directement à l'individu. Un appel téléphonique qui met en mouvement la fourmilière. Un rendez vous à la frontière. Elle n'a qu'une seule objection, et pas des moindres. -Tu es sur que tu veux que Diogene vienne avec nous? Il ne serait pas mieux au frais, sous bonne garde au Casino ou au manoir? Ce serait dommage qu'il se prenne une balle perdue -Il ne sera pas armé, c'est une évidence. Hors de question de laisser ses crocs au serpent, quand bien meme ceux-ci sont déjà fissurés.

Quinze minutes. Autant dire moins d'une dizaine quand il est dans cette humeur là. Déjà elle s'est levée, son portable est à son oreille pour prévenir les soldats qu'elle veux réunir avec eux, ainsi que leurs chefs d'escouades. Il s'agit aussi d'une démonstration de force. Par un appel, c'est une cinquantaine d'hommes qu'elle mobilise, tant la hiérarchie dans la Famille est parfaitement établie. Ils savent tous que lorsqu'elle donne ce genre de directives, les ordres viennent directement de Francesco Visconti. La discretion, pour une fois, passe en second. Lorsque elle a rejoint le manoir, les moteurs sont déjà tournants, les armes chargées et à portée de main. Livia prend le temps de remettre quelques détails au point. Notamment l'interdiction d'avoir le moindre shot-gun visible de l'extérieur. Les limitations de vitesses doivent être scrupuleusement respectées. Différentes routes seront empruntées pour rejoindre le point de rendez vous qui sera communiqué le moment venu. Elle ne tolère aucune bravade et si jamais ils doivent être arrêtés par une patrouille des douanes qui pullule à proximité de la frontière, ils ont ordre de se confirmer à toutes demandes qui leur sera faite et de s'assurer de pouvoir continuer leur route en toute tranquillité. Le premier qui bute un flic, c'est elle qui le descend. Et il est certain qu'elle n'hésitera pas une seconde. Ils n'ont pas besoin d'attirer l'attention de qui que ce soit.

Diogene, le regard baissé, toujours dans son costume froissé est appuyé contre la corvette de Livia. Il est évident qu'elle a l'intention de prendre sa voiture. Délibérément elle se place sur le chemin du Padre alors qu'il s'avance dans la cour où ses hommes attendent ses instructions de dernières minutes. Dans les mains de Livia, un gilet par-balle, ils sont encore hors de vue des soldats, dissimulés par une des larges jeep. -Francesco. -Rien que l'usage du prénom devrait l'alerter sur le serieux de son intention. Il a des gardes du corps, toujours quand elle n'est pas là. Pourtant, de manière totalement officieuse, ceux ci s’effacent devant la Lame dès qu'elle est avec le Padre. -Tu le met ou tu restes là et je demande à Paolo de venir à ta place pour coordonner cette rencontre avec Louis. -Le ton de la brunette est implacable. Elle ignore ce qu'il a en tête exactement, mais elle sait qu'il est hors de question de l'exposer à ce qui peut rapidement devenir un champ de bataille sans Kevlar devant une rafale de balles. Elle même a rapidement changé sa veste en jean pour une chemise plus large. Dessous, un débardeur et un gilet de la même matière que celui qu'elle veux imposer à son boss. -M'oblige pas à faire intervenir Bianca - Demi sourire presque amusé devant la fausse menace. N'empeche que la petite soeur est tout aussi impitoyable dès qu'il s'agit de la sécurité de la tête de la Famille. De l'autre main, elle lui offre les clefs de sa voiture. Sa prunelle à quatre roues, ce qui n'arrive pour ainsi dire... jamais! Il n'y a qu'elle qui touche le volant ou les guidons de ses véhicules. Mais concessions, concessions. -Et je te laisse conduire...
Revenir en haut Aller en bas
Francesco Visconti
Team Tequila Sunrise
Francesco Visconti
DATE D'INSCRIPTION : 18/11/2018
MESSAGES : 666

Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ Empty
MessageSujet: Re: Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~   Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ EmptyMar 28 Mai 2019, 02:47

Quand le Padre voit blanc le corbeau qui passe,
il faut l'approuver.

L'Honneur, la loyauté, la justice Visconti furent assassinés froidement il y a bien des années de cela. Trop d'années qui avaient soigneusement creusé des cicatrices hideuses. Ma porca miseria.... Fauchés par la faucheuse, dans le dos comme les hommes sans foi, sous l'écho gras d'un rire pervers. Giacomo Visconti, il Mietitore ; les valeurs n'avaient eu aucune chance. L'héritier du trône noir avait longtemps compté les jours morts, dans le brouillard épais qui entourait le Monstre géniteur; agonisant en compagnie de sa jeune fratrie sous le joug des nouvelles valeurs : Cruauté, rage et déshonneur. Nouvelles idéologies abjectes d'une famiglia ancestrale bafouée en plein cœur de son âme aristocrate milanaise. Francesco fut l'un des témoins direct de la déchéance familiale, impuissant qu'était le gamin ; il ne put que se nourrir de haine et s'armer d'une patience qu'il n'avait que d'apparence pour planifier le coup d’état légitime du sauveur de la famille. Lui même. Le Monstre, le boucher, Il Sanguinario, Rosso, Leone... et tous ses autres visages : ils avaient pris naissances durant ces sombres années. Il ne pourrait jamais totalement les renier, elles avaient fait de lui l'homme qu'il était aujourd'hui. Elles l'avaient dessiné dans le chaos et lui avait fait gagner naturellement le respect des siens.

Dans sa tête, à chaque matin où ses onyx accueillaient la lueur du jour; le poids insoutenable de l'Affront prenait sa place de droit dans ses pensées en ébullition et lui faisait perdre toute notion de reconstruction sage et réfléchie. À quoi bon perdre son temps ?! Pourquoi ne pas le buter immédiatement, après tout ?! Il aurait l'impression éternelle que les méfaits de son aîné perpétrés contre l'organisation dateraient, tous les jours, d'hier. Le torture que s'infligeait Francesco pour nourrir sa rage de continuer la guerre était impressionnante de folie. Mais elle était sa plus grande force, aussi. Il ne pourrait jamais s'en remettre. Non, jamais. Raison pour laquelle il évitait, ces derniers temps plus que jamais, la présence du pantin inanimé qui laissait ses roues arpenter son manoir personnel.

Mort de sa rancœur infinie, le courroux détenu en ses poings fermés. Il suffisait de fermer les yeux; de retrouver foi en ce futur glorieux. Inéluctable.

Oh dio mio.

Lorsqu'il se laissait aller comme ça dans les méandres du passé, l'espace de quelques secondes, Francesco prenait bien soin de s'isoler. Il ne faudrait pas qu'on finisse par le voir, par le prendre pour Lui. Mais il n'en n'avait pas toujours le contrôle. Ses pulsions étaient ses chimères les plus imprévisibles. Et là, durant un instant. Assis autour de cette table dans l'un de ses points de chute les plus sûrs; face à sa lieutenante concentrée sur leur plan...... Il ne pensa l'espace d'une minute à plus à rien de leur quête, mais à tout de ses tourments. Il suffisait de parler de sang. Il suffisait qu'elle ou un autre touche sans le savoir aux bribes d'un passé sanglant. Le sien. Le leur, à tous.

Tout à coup, la lueur de douleur saccagée s'en alla aussi vite qu'elle était apparue. Francesco, quoique son caractère borderline en disait, avait appris à apaiser ses cauchemars du passé en un clignement de paupière et un sourire ravageur. Diogène. Luis. Traîtrise. Devoir. Tout revenait au galop avec évidence et cohérence, tout se reconstruisait et bientôt; le sourire carnassier prôné avec provocation, il s'amusa avec la nonchalance séductrice  qui lui était propre des faits énoncés par sa Lame au sujet des mex : « J'ai même fait plus que ça, tu penses bien........ j'y ai déjà participé, en quelque sorte..... durant la belle époque. Enfin, je te raconterai cette histoire passionnante en détail un autre jour. » Il n'était pas vraiment dans le ton de rire de ce genre d'actes, ni de quoi que ce soit d'autre d'ailleurs au vu de la situation. Mais il s'appelait Francesco Visconti et il riait bien de ce qu'il voulait. Ils avaient à agir efficacement, sans bavures de préférence, car l'heure était grave, et tout cela; le Padre en avait parfaitement conscience. À la remarque suivante de l'italienne, il se refroidit immédiatement. « Si bain de sang il doit y avoir, nous le ferons couler sur leur territoire. Il est hors de question de laisser qui que ce soit souiller nos nouvelles terres, tu m'entends ? » Plus aucune trace de rigolade en guise d'armure; ses mots étaient aussi insensés et brutaux. Bien évidemment que c'était pure folie, qu'il parlait sans mesurer consciemment le sens de la portée de ses paroles; bien évidemment que ça n'arriverait jamais puisque ce serait signer leur mort à tous. Ils n'étaient pas assez puissants pour rivaliser face à une alliance mexicaine. Pas encore. Dans un grognement animal, Cesco avala d'une traite ce qu'il restait du liquide ambré dans sa tasse, évitant dorénavant avec précaution le regard de Livia. Ils étaient peu à le voir perdre son masque enjôleur et festif. Ils étaient peu à savoir réellement comment avait pu naître Il Diavolo. « L'ho capito, lascia perdere. (*Je sais, juste oublie ça.) » Des mots à peine soufflés et le Padre s'était déjà levé pour partir. Absolument rien de tout ceci ne semblait avoir eu lieu. Il était concentré. « Il n'y a pas de quoi s'inquiéter, Livia. Nous allons parlementer. Et, oui, je suis sûr de moi. Fais moi un peu confiance... »

✘ ✘ ✘

Lorsque Don Francesco pénétra dans sa cour; il ne pris pas la peine de poser un regard sur ses troupes qu'il savaient déjà alignées et parées à rejoindre le point de rendez-vous. Sur sa route, son regard s'arrêta sur les traits de gravité qui vibraient d'avertissement signées Livia. La brune surprotectrice refaisait des siennes... « Livia. » répondit-il en imitant le ton qu'elle avait employé, les sourcils froncés et les yeux plissés. Il n'était pas question qu'il porte ça. Les menaces qu'elle employa pour le faire capituler n'y changeraient rien. Il roula des yeux et dans un petit rire, il prit le gilet..... ainsi que les clefs ! « Très bien, tu as gagné. Pas la peine de rameuter toute la famiglia pour ton cruel manque de goût vestimentaire. » Il la contourna et marcha en direction de ses soldats. En chemin, une seconde avant de rejoindre le point central du hangar où il pourrait voir chacune des têtes, il jeta le gilet sur un jeune homme d'une vingtaine d'années à peine qui galérait avec celui qu'on lui avait passé. « Enfile ça, bambino. »

Le silence s'était imposé avec respect. Une évidence. L’œil avisé du Padre détailla un à un les regards de ses hommes, le sérieux ayant repris place sur les traits de l'italien. Ils attendaient ses mots. « Amici miei, si vous êtes là; c'est que vous ne fauterez pas. Vous n'en n'avez de toute manière pas le droit. Luis est, comme vous le savez, un pauvre crevard que je me trimbale depuis nos débuts ici... Mais il est aussi mes yeux et mes oreilles par delà la frontière. Il n'a jamais montré aucun signe de traîtrise jusqu'ici, mais je vous ordonne de rester vigilants. Et je vous interdis d'ouvrir le feu sans que je ne vous en ai moi même donné l'ordre. Luciano vous communiquera les coordonnées et vos postes par équipe, vous devrez vous faire le plus discrets et silencieux possible. Agissez comme des chiens de garde : obéissants et prêts à mordre au sang à tout moment. Je ne veux pas vous entendre, pas vous voir, pas même vous imaginer. Vous n'existez pas. Pas tant que je n'en n'aurais pas décidé autrement. Au moindre faux pas, à la moindre connerie, vous pouvez tout foutre en l'air.... Mais je sais que ça n'arrivera pas. Ça n'arrive jamais ce genre de choses. Vero ? » Une à une, les têtes s'inclinèrent dans un commun accord. La première escouade s'en alla dès lors que Francesco tourna les talons. Il sortit de sa poche les clefs de sa lieutenante et s'amusa à les lancer en l'air jusqu'à la rejoindre, elle, et sa fameuse Favorite. Le sourire espiègle fleurissait déjà sur ses lèvres. Il imaginait sans mal son regard  fixé sur ses "précieuses". Sans grande surprise, son amusement se dissipa à la seconde où il bouscula violemment Diogène qui barrait sa route -c'est faux-. Il ouvrit la portière arrière et le jeta dans la voiture après quelques insultes de circonstance.

Ils étaient partis.

✘ ✘ ✘

Ils avaient quelques heures de routes, 2 tout au plus. Ils venaient tout juste de partir que Cesco alluma la radio en quête de musique intéressante; ce qu'il ne trouva pas. Il avait Livia, et Luciano en tête de course, pour se préoccuper de la coordination des événements. Lui, se mit à fredonner des airs de chez eux pour remplacer la radio. Chacun ses problèmes. Ecoutez, ne jalousez pas trop sa place de Roi. « Il cielo in una stanza...... ♪ » Diogène se dandina à l'arrière et essaya de s'exprimer à travers le tissu qui lui barrait les lèvres. Dans un grognement Francesco porta un coup d’œil rapide à son retro intérieur pour voir s'il ne faisait pas de connerie. « Calmati, mio traditore, presto... la morte canterà per te. » (*Calme-toi, mon traître, bientôt ... la mort chantera pour toi) Dans un soupir las, il fit descendre la vitre de sa fenêtre au plus bas et se posa nonchalamment là, le coude tout contre celle-ci, et l'autre main sur le volant. Il enfila des lunettes de soleil noires et porta un rapide coup d’œil vers Livia. « Imagine que là, tout de suite, on ait un accident et que je me blesse. Tu auras plus peur pour moi, ou pour ta petite dame à roulettes ? » He's a tease; what can you expect from him anyways ? Dans un élan dramatique le brun retira ses lunettes et pris un air blessé. « Non dire niente....... lo so. » (*Ne dis rien....... je sais)

Une heure et demis d'écoulées sans problème à signaler d'aucun côté que ce soit. Diogène se remit à se débattre tout d'un coup et il parvint à s'exprimer un peu mieux à travers son bout de tissu entre les dents. « Laissez..... pas ces putains.... de mex' me trouver ou...... » Ou quoi ? De toute manière, ils arriveraient d'ici peu de temps maintenant, avec la circulation fluide, ils avaient un peu d'avance. « Livia, dis moi que Lucy' est déjà arrivé. » ... « Prévins les une dernière fois de bien garder leurs positions une fois arrivés sur place. »

Enfin. Cesco gara la corvette de sa Lame dans une ruelle un peu recluse, non loin du point de rendez-vous qui se trouvait être un vieux café laissé à l'abandon choisi sur le volet par Cesco lui même. Après un regard échangé avec Livia, il ouvrit sa propre portière et la laissa se charger de Diogène. Le plus naturellement du monde, il marcha dans la ruelle sans ne rien craindre. Il n'était pas protégé, mais il savait ses chiens aux aguets à les surveiller depuis leur poste. Lucy' avait déjà repéré les lieux avant l'arrivée du chef de famille et son escouade se tenait dans chaque recoin caché du café qu'ils connaissaient très bien. Francesco pénétra dans l'enceinte sans hésiter, suivi des deux autres de près.
Revenir en haut Aller en bas
Livia Santini
Team Grenadine
Livia Santini
DATE D'INSCRIPTION : 18/11/2018
MESSAGES : 213

Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ Empty
MessageSujet: Re: Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~   Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ EmptySam 06 Juil 2019, 11:34


Le regard de la Lame hésite entre une pointe d'amusement et l'agacement le plus profond. Avec un grand sourire, il s'est débarrassé de sa veste en kevlar. La refilant à l'une de leurs jeunes recrues américaines. Francesco l'a fait exprès pour l’énerver. Livia en est certaine! Il devrait se méfier, il connait les colères de sua leonessa. Pourtant, les prunelles lumineuses de sa lieutenant seront les seuls indices de sa contrariété. Elle ne peut pas le placer en porte à faux ou insister d'avantage. Il le sait. Il en joue. Une grimace. Il a gardé ses clefs. Certo. Il a pas intéret à abimer sa poupée dans son jeu de théatre! Dans le sourire qui recourbe ses lèvres, l'Italien peut lire ce qu'elle pense : Si il récolte ne serait ce qu'une estafilade, il comptera pas sur elle pour le soigner!

Alors que Francesco s'adresse à ses hommes, qu'il les galvanise, qu'il aiguise leur loyauté, leur dévotion, Livia sait qu'ils se feraient tuer jusqu'au dernier pour que le jeune Padre soit victorieux et au pinacle. Pourtant elle ne peut chasser de son esprit la lueur hantée qui a coloré le regard sombre pendant un bref instant. Elle en a reconnu la saveur amère, les ombres douloureuses qui ont affluées à la surface pendant quelques brefs instants. Celle qui était si souvent présente lors de leurs jeunes années. Une souffrance muette. Et d'aussi loin que remonte ses souvenirs, il l'extermine d'une seule manière. Celle d'un appel du Sang et de la Barbarie. Mélodie de Sirènes maléfiques. Il paraissait y avoir échappé ces mois américains. Elle ignore si c'était vraiment le cas ou si il s'y abandonnait en toute solitude. Et la milanaise sait que l'entrevu à venir sera dangereuse. Dangereuse pour Cesco. Il tue moins. Il refrène ses besoins de massacre. Mais lorsque le Passé danse dans son regard... Il redevient bourreau. Le sien. Toute humanité disparait sous un voile de cordite et d'acier. Parfois, elle pourrait presque l'aimer, ce grand escogriffe dont le sourire et le charme sont ravageurs. Et puis... sur un court instant, son costume tombe. Rappelle que sa vie est pavée de cadavres. Et qu'elle lui emboite le pas. Qu'elle se damne tout autant. , alors Livia se souvient et le reste est réduit en cendre. Elle s'est adossé à la carrosserie rutilante de sa voiture, les bras croisés sur son torse, le visage à la neutralité parfaitement controlée. Le menton relevé, ils savent tous que sa posture si calme est une façade. Que ses lames de jet trouveront le premier qui se mettra en travers de Francesco. Il ne doit plus tuer. Le moins possible. Il doit se distancer de cet aspect là. Il aime trop arracher la vie.

Pourtant, elle espère que les quelques heures de routes qu'ils doivent faire lui permettront d'ensevelir à nouveau ces humeurs sauvages. Le but premier est de parlementer. De découvrir si l'Alliance méxicaine est vérolée ou non. Connaitre l'étendue de la traitrise de Diogène. Savoir si il a contacté des rivaux de leurs amis ou si eux meme prêche une langue fourchue. De la diplomatie. Heureusement, Luciano sera aussi du convoi. Elle a confiance en sa force tranquille. Mimique de dégout lorsque Cesco oblige Diogène à souiller la banquette de SA voiture de sa présence. Ils auraient être du prendre un des coupés du Padre en fait, plutot que sa corvette. Il va lui falloir combien de temps pour extraire de l'habitacle son parfum dégueulasse de sueur et de peur? Un regard peu amène à l’égard des deux homme avant qu'elle ne s'adresse à son chef, bouclant sa ceinture.
-Francesco, si ton chien vomit dans la voiture, je te jure que tu paie le nettoyage, voir le changement complet!
-sporca puttana verolona -
*sale pute vérolée* grogne dans sa barbe l'intéressé. Pas assez bas pour qu'elle ne l'entende pas et lui retourne une gifle sèche du dos de la main. Avant de le baillonner étroitement.
-Cesco, tu es sur qu'il a besoin de tous ses doigts? Sa langue, je comprend mais aucune obligation qu'il reste entier, non? -Cette déclaration tient surtout de la plaisanterie morbide. Elle tue, ne torture pas. Il n'y avait que sur ordre express du Vieux qu'elle y avait recours. On ne discutait pas ses ordres. Pas même une pensée de désobéissance. Francesco ne l'y contraint pas. Il a d'autres hommes qui sont bien plus efficace qu'elle dans ce domaine. Elle ignore si c'est une volonté délibérée de l'épargner ou un désir d'un travail sans bavure. Il lui est parfois hermétique et ce qu'il pense, ressent vraiment ne lui est pas forcement accessible.

Arrrrretttttttte de toucher à mes reglages! Tu es pire qu'un gosse! Voilà ce que le regard désabusé que pose Livia sur son profil en lame de couteau. Pourtant, il y danse une pointe d'amusement. Une impression de vacance. Il plaisante, la taquine, se montre sous son jour le plus délicieux. Avant que son visage ne se pare d'une horreur surjouée. -Ne joue pas comme ca avec mon petit coeur fragile, Tesoro! Oui. Elle lui vole délibérément un de ces horribles surnoms dont il use librement avec les femmes de son entourage. -Est ce que je raye la figure de tes maitresses, moi! Alors laisse mon bébé tranquille.

Oui. Parfois, rarement, quand ils ne sont pas dans un danger immédiat, il peut arriver à Livia, exceptionnellement, de rappeler qu'elle a un embryon de sens de l'humour. L'auto-dérision, elle cherche encore. Parfois Diogène se fait entendre, Livia préfère ne pas lui repondre. Il l'agace par sa présence même. Ce n'est jamais une bonne chose. Elle regle ses énervements par une gorge tranchée. Profond soupir désapointé. Elle n'a pas le droit. Sa vie est trop injuste. A chaque tour de roues qui les éloigne de Los Angeles, Livia a l'impression de redevenir ado. Enfin. l'Adolescence qu'elle n'a jamais eu. L'humeur légère de Francesco est contagieuse.

Ses lèvres s'entre-ouvrent. J'ai une fille, Cesco. Je t'en ai pas parlé parce que je refuse de la méler à notre monde. Dans ce vase clos de métal, elle se voit presque le lui dire. Les mots sur le bout de la langue. Non. Il est trop imprévisible. Et il est incroyablement jaloux et possessif par moment. Pas tant du fait qu'elle puisse avoir x ou y dans son lit, ils/elles n'y restent jamais longtemps, et il ne parait pas y attacher la moindre importance, ni même les voir. Mais de son Temps, de son attention . Celui qu'elle dispense à la Famille, à la poursuite de ses objectifs. Il est plus que possible qu'il déteste savoir qu'elle n'est pas concentrée totalement, qu'une partie de son existence échappe à son controle. Heureusement, une reflexion plus concrète du Milanais la ramene à la situation présente. Une vérification plus tard -Oui. Il a déjà son équipe en place. Ils sont arrivés avant nos invités et ils sont en train de sécuriser les lieux. -Autant que c'est possible.

Elle envoie une série de message cryptés aux différentes voitures. Celles qui les précèdent et celles qui les suivent. Il n'y aura aucune fausses notes. Toute distraction a disparu de son attitude, Viola comprise, alors qu'elle sort de la voiture, passant son bras sous celui du Tonneau. Elle se penche à son oreille, pour murmurer.
-tu inciampi, ti taglio. Capito? *Tu bronches, je te coupes. Compris?

La patience légendaire de Livia, une des merveilles du monde moderne. Francesco s'est déjà avancé et une volée de juron resonne entre les parois de son crâne. Pourtant son pas reste parfaitement égal. Pas de hate ou d'inquiétude. Elle s'allume une cigarette, sans relacher son emprise sur le traitre. Luciano, grande silhouette blonde aux épaules élancées dénote dans ces masses brunes. Si ses manières peuvent paraitre efféminées, maniérées, trop douce pour leur société, il serait folie que de s'y fier. Ses amours masculines n'entament en rien la glace et l'impitoyabilité de son caractère. Ils entrent ensemble ou presque dans le café et Livia s'assure que chaque fenetre est couverte par un soldat aussi immobile que silencieux. Invisible. Elle assoie Diogène sur une chaise et prestement accroche un bracelet d'acier à l'un de ses poignets et l'autre à l'un des barreaux de son dossier. Ca devrait l’empêcher de songer à des actions inconsidérées. Livia reste debout, derrière Francesco. Luis est déjà assis, entouré à droite et à gauche par deux de ses hommes aux mines tout aussi closes que les Italiens. Il n'y a que Luis dont le visage exprime une joie et le plaisir d'être là. Autant dire qu'elle ne s'y fie pas. Elle compte facilement une dizaine de mexicains et tout autant de leurs hommes. Pas une seconde elle ne doute qu'il y a le même nombre à l'extérieur, de part et d'autres. Francesco ne la présente pas et c'est parfait. Il y a quelques autres femmes, mais la testostérone est définitivement élevée.

Les premières politesses d'usages sont présentées, les verres d'hospitalités servies. Livia n'est jamais loin de Francesco, mais pour autant, elle ne reste pas immobile. Elle écoute distraitement les échanges entre les deux meneurs, mais cela l'interesse moins que les regards. Que les non dits. Que les hurlements du langage corporel. Et à mesure que les minutes passent, que l'atmosphère se fait plus lourde, plus étouffée dans la chaleur californienne, la panthère commence à noter des silences. Des irrégularités. Dans le comportement de deux hommes de mains mexicains. Des ajustements, des regards. Dirigés vers Diogène. Qui lui evite soigneusement de donner le moindre signe de reconnaissance quand ses prunelles vont et viennent dans la pièce avec la discrétion d'un lapin effrayé et traqué. Elle ignore encore la nature de ce qui se trame. N'a que des intuitions qui s'appuient sur une longue habitude de ces genres de situations.

Francesco a la discussion avec Luis sous son contrôle, ce qui ne l'étonne pas. Il est comme un poisson dans l'eau dans ce genre de situation. Elle profite d'un moment de détente relative pour allumer la cigarette qu'il portait à ses lèvres. Et murmure surtout à son oreille, ses lèvres presque à effleurer sa peau, son souffle perceptible -Osserva l'uomo in blu e quello con il rubino nell'orecchio. *Observe l'homme en bleu et celui avec le rubis à l'oreille. Déjà, elle se redresse. Reprenant son rôle de sentinelle. Indifférente à l'attention qui peut se porter sur elle. Livia ne sait pas se servir de son charme ou de la sensualité pour capter ou détourner l'attention. Ce genre d'artifice féminin ne l'interesse pas. Ne sait pas se servir de ces armes là.
Revenir en haut Aller en bas
Francesco Visconti
Team Tequila Sunrise
Francesco Visconti
DATE D'INSCRIPTION : 18/11/2018
MESSAGES : 666

Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ Empty
MessageSujet: Re: Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~   Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ EmptyMer 23 Oct 2019, 16:47

« Tranquillo, Livia, tranquillo... » susurrait l'italien, amusé par la mine contrariée qu’affichait sa lieutenante alors qu'ils s’apprêtaient à plier bagage. Il prit place au volant de la corvette Santini, avec la nonchalance féline qui lui était sienne, et ne put empêcher un esclaffement franc lorsque, en observant le retro central, il vit sa lame calmer ses nerfs sur la pourriture insolente. Si titiller les moustaches de sa lionne était jubilatoire ? Ah si seulement ce n'était que ça. Livia était beaucoup de choses. Un garde fou. Une tête froide et un cerveau stratège. Une partenaire complice de confiance, déterminée et louée à son ascension; à la leur, à tous. Un œil et une lame aiguisés. Elle était, avec Paolo, la représentation parfaite qu'il se faisait d'un membre digne de la famiglia, la loyauté et l'honneur de tout un empire. S'ils pouvaient tous être comme ses deux plus beaux alliés, Francesco se sentirait pleinement en confiance, en permanence. « Dio! Tu m'as donc caché ce cœur durant toutes ces années ? Je me sens trahis... » continua l'italien sur sa lancée de taquineries. Ils avaient noués ces liens avec le temps. Cette complicité particulière qui leur était propre. Cesco aimait beaucoup jouer de la rigidité parfois glaciale de sa partenaire. Il s'agissait bien là d'une des rares bella à ne pas fondre sous son Soleil ardant. Peut-être n'avait-il jamais essayé non plus d'y vouer quelconque effort... La raison demeurait obscure. Même pour lui. Ou peut-être pas. « Mia sorella s'en charge déjà à merveille, ne t'en fais pas pour ça. »

Le trajet s'éternisa sur des notes chantantes de vacances qui n'avaient pas lieu d'exister. Le sourire infatigable, l’œil perçant jamais loin de la raclure affalée à l'arrière et toujours le petit mot pour bousculer gentiment sa comparse; Francesco se sentait bien en cet instant perdu dans le temps où l'insouciance qui chassait les mauvais rêves d'enfants se faisait douce et joyeuse. « Ahh, je t'ai pas dit. On compte un nouveau membre à la famille. Une véritable bête impitoyable. Regarde ça. Tremble de peur! » s'exclama l'italien tout en déverrouillant son tel de sa main libre. Des appels manqués et des messages non lus, de maitresses (notamment), de compagnons de jeux d'argents à ses Casinos, également, qu'il chassa d'un geste rapide du pouce. De toute manière, il changerait de numéro bien assez tôt. Il tomba finalement sur la photo qu'il voulait lui montrer. Il lui fallait garder un oeil attentif à la route alors il lui tendit l'appareil sur lequel elle pourrait admirer...... un chiot.... un petit berger allemand avec des oreilles d'éléphant et un air inoffensif à souhait. L'ironie selon Visconti premier du nom. « J'hésite à l'appeler Livio. » se moqua Cesco, fier de lui, en reprenant son tel pour le remettre dans sa poche. Évidemment, cette boule de poil le faisait grandement chier au QG, mais il n'avait pas voulu le tuer ou le rejeter dans la rue où il l'avait trouvé, ni même le refourguer aux dresseurs pour en faire une bête tueuse........ Lui aussi avait un cœur, voyez-vous.

✘ ✘ ✘

Les heures de niaiseries étaient écoulées. Il était temps de parlementer... ou de faire couler le sang. En face à face avec Luis, Francesco jouait son jeu, tel le chat s'amusant de la souris, rien n'était laissé au hasard. Le mex se montrait bien trop rieur et taquin pour ne pas être diablement tendu. Il le connaissait bien, son mexicain. Ils en avaient passé des contrats ensemble, et le premier remontait aux heures de massacres de La Faucheuse. Jusque-là, il n'y avait jamais eu de fausses notes dans leurs partitions respectives. Donnant donnant. Il régnait tout de même la loi du plus fort qui lui offrait le loisir d'une emprise puissante sur le petit cartel de son ami-ennemi.

« J'ai un mauvais pressentiment, amico. Mais peut-être que tu sauras l'effacer, je te laisse ta chance. Je suis d'humeur généreux. » minauda Cesco en balançant légèrement sa tête en arrière. Il offrit un petit sourire charmeur à une blonde mal assurée qui se tenait contre une porte derrière le bar. « Francesco, tu peux me faire confiance les yeux fermés, je n'ai rien à voir avec cette histoire. Mariano m'a contacté... » ... « Et tu n'as rien à voir avec cette histoire. » répéta l'italien d'un ton ironique en haussant à peine la voix. « Je t'assure que non. C'est.... compliqué, écoute, je le connais pas ton type. Il n'est pas de chez moi. Sérieusement, depuis combien de temps on bosse ensemble ? » Le Padre commençait à s'impatienter, et son regard, vagabondait entre la blonde et le mex. Quelque chose n'allait pas. Francesco sortit une cigarette de sa poche et la déposa entre ses lèvres. Livia apparut derrière lui au moment le plus opportun pour l'avertir de l'environnement suspect. À l'opposé de la blonde qu'il avait repéré, se tenaient deux hommes qui de temps à autres s'échangeaient quelques murmures. « Depuis trop longtemps si tu veux mon avis.... Los Zetas, vous les combattez depuis des années. Explique moi comment se pourrait-il que tu ne sois au courant de RIEN ? Qu'est-ce que t'as raconté à l'autre raclure de Mariano ? » Luis soupira un grand coup. Il semblait hésiter, puis finalement : « De l'autre côté c'est pas comme chez toi, tu sais. Les accords ne tiennent jamais longtemps... L'honneur, la bravoure, ça n'a aucun intérêt tout ça, on y fait pas attention, on a pas le temps.... Je voulais pas qu'on se voit, c'est risqué autant pour toi que pour moi! Ils savent qu'on est là, je suis certain qu'ils sont déjà là.... Putain! Il a voulu que je joue ma partie avec eux pour te coincer, mais j'ai refusé. J'ai pas cessé de te prévenir mais tu ne veux pas m'écouter ! » Luis se leva d'un coup, l’œil hagard. Il transpirait la peur et le doute. Ses troupes se mouvèrent à son éveil soudain. Cesco leva la main pour calmer les siennes. « Faut pas rester là, s'il me trouve avec toi je suis terminé. » Francesco se leva à son tour, la mine sombre et indéchiffrable. « Et si tu sors d'ici, c'est moi que tu devras craindre. Fais ton choix, et vite. » D'un claquement de doigts en direction de la jeune femme qui allait se faufiler derrière le bar, Francesco ordonna à l'un des siens de l'attraper avant qu'elle ne file.

Sam Tinnesz - Wolves feat. Silverberg

Aussitôt, tout s'enchaina très rapidement. Les deux gorilles suspects se mirent à courir pour venir en aide à l'espionne et Francesco fonça tête baissée sur Luis, flingue sur la tempe, doigt sur la gâchette, il susurra à son oreille. « Dernière seconde avant l'outre tombe, dimme ? Fais pas l'con, sciocco. » ... « Je suis avec toi. Mais il est déjà trop tard, Visconti. » Sur ces derniers mots, plusieurs explosions suivies d'une fumée étouffante qui se propagea au sein du Café abandonné. Le mexicain mourra sur le coup, touché de plein fouet par une balle qui vint briser la fenêtre et le toucher entre les deux yeux. Francesco le poussa au sol, s'accroupit et chercha Livia du regard. « ADESSO! » (*MAINTENANT!) hurla-t-il à l'intention de ses hommes. « Tutti fuori, ora! » (*Tout le monde dehors, immédiatement!) Plus aucune trace de l'espionne. Francesco détacha un foulard rouge du cadavre de Luis et l'enfila. Il vit que Livia n'avait pas bougé avec les autres. « Reste pas là! Lucy s'occupe de Diogène et il me faut Mariano vivant. J'ai perdu la trace de la gamine, putain de merde, Livia, je... » s'énerva-t-il. Rien ne se déroulait comme il l'avait espéré. Évidemment que c'était un guet à pan, qu'avait-il espéré ? Maintenant, il fallait à tout prix retrouver cette femme et ses deux gorilles. Elle allait forcément retrouver son patron, elle DEVAIT être la clé.

...

Dehors, le sang bouillonnait, s'écoulait à petite et grande dose sur le bitume. L'on entendait, le fracas des armes, la douleur des âmes. Lucy et les autres fusillaient les hommes de mains de Mariano, planqués ça et là, mais aucune trace du chef en question. Il était évident qu'il n'était pas venu de lui même.

Pris d'une rage aussi soudaine qu’inaltérable, le Padre se hâta vers la porte de sortie arrière que gardait l'informatrice quelques minutes plus tôt, sans un regard de plus vers sa Lame. Pourtant, l'on entendit dans sa course ses mots avec clarté et une évidence proverbiale : « Resta con me. » (*Reste avec moi.) Ils se retrouvèrent tous les deux au beau milieu d'une ruelle étroite, semblable à celles que l'on trouvait à Rome. Un mexicain apparut à leur droite et n'eut pas le temps d'essayer de les viser qu'il se retrouva immédiatement à terre, criblé des balles de l'italien à l'épaule. Enfin, à l'autre bout de la ruelle voisine, un rayon d'une chevelure doré passa tout contre un mur. Ils l'avaient retrouvé ! Fixé sur son objectif, l'italien en oubliait totalement son environnement et les risques qu'il prenait, il courait à en perdre haleine, certains auraient dit à sa perte, si seulement il n'était pas aussi agile et fort qu'un lion. Il avait la chance incroyable des damnés. Ceux qui ne craignaient plus la mort, l'avait déjà vécu à maintes reprises.

Tout d'un coup, un cul de sac. Impossible. Où était-elle passée ? Il vit une échelle remonter avec sa target et entendit les voix des deux hommes : « Va chercher le blindé, on se rejoint en bas! » Francesco releva la tête, jeta un coup d’œil à Livia, et aperçut à leur droite un pont sous lequel se trouvait la seule route rejoignant le Mexique. Ils allaient forcément passer par là. Ni une ni deux, le Padre se faufila à travers une énième ruelle et rejoignit le pont. D'un bon il se retrouva accroupi sur le muret, l’œil fixé sur l'horizon. Il avait, ancré dans son esprit irraisonnable et irraisonnée, l'idée effroyablement stupide et inconsciente de sauter au bon moment pour les arrêter dans leur course. Il en oubliait ses devoirs de chef de meute, sa protection des siens; il avait en lui la fureur des bernés, des malades égarés. Il y avait bien longtemps qu'il ne s'était plus autant oublié dans le pourpre de son instabilité, comme à sa tendre jeunesse. Le détachement de l'Homme devenu Animal. « Tu devrais retourner avec les autres. Je vais l'avoir. Je dois l'avoir. » grognait l'italien d'une voix brisée par la colère. Et puis, enfin. Francesco croisa le regard de Livia, et, un instant au creux du Temps qui lui manquait horriblement, il crut retrouver les pieds sur terre... Un regard, un simple regard qui savait apaiser ses tourments. Qui était-elle, au fond, Livia ?
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ Empty
MessageSujet: Re: Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~   Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~ Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Au vent mauvais qui nous emporte ~Cesco ~
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Oublie pas, si chacun de nous est seul, nous sommes unis dans notre solitude... ❅ Ellana McGregor 2.0
» Dolce vita sanguinosa ~Cesco ~
» « When I'm laying close to someone else, you're stuck in my head and I can't get you out of it » Cesco ♥︎
» ❖ NOUS LIER (boutons & fiche)
» Héloïse - Ce n'est pas le fruit du hasard, nous avions rendez-vous V2

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vice et Versa :: Beach and Pier-