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 The world owns me a living + Hanna

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Hanna Standford
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Hanna Standford
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MessageSujet: The world owns me a living + Hanna   The world owns me a living + Hanna EmptyDim 18 Avr 2021, 17:30




"L'écho de ta voix contre les murs de mon cœur décharné"


Hanna Standford


◑ Nom Standford, ce nom qui lui colle à la peau, dont elle ne parvient pas à s'affranchir et se libérer. ◑ Prénom(s) Hanna. Le prénom de ma grand-mère maternelle paraîtrait-il. A ajouter sur la liste des grands absents de cette vie infernale. ◑ Date et lieu de naissance Les origines ancrées à Los Angeles et née au cœur de l'automne, un 23 septembre 1994. ◑ Nationalité Américaine entièrement. ◑ Orientation sexuelle Le cœur accroché par les tracés anguleux d'un visage masculin. ◑ Statut civil En couple, avais-je vraiment le choix ? ◑ Profession et/ou études Une carrière brisée et échouée sur les rivages du destin. Ce ne sont que des petits boulots qui s'enchaînent pour joindre les deux bouts. ◑ Quartier d'habitation Un appartement vétuste partagé avec son frère dans les quartiers résidentiels du centre de la ville. ◑ Qualités et défauts de ton personnage Débrouillarde - Courageuse - Déterminée - Capricieuse - Généreuse - Perdue - Farouche ◑ Avatar Saoirse Ronan ◑ Groupe OSEF. ◑ Crédits @Royalus Ripierus

L'hémorragie de tes désirs s'est éclipsée sous la joue bleue dérisoire


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Tics et manies et de ton personnage
Deux êtres s'affrontent dans l'esprit d'Hanna. Une part d'elle rêve d'un existence meilleure, d'un quotidien plus beau et à la hauteur de ses capacités. Hélas, une autre part d'elle, perverse et maligne, lui rappelle qu'elle n'est point destinée à la lumière, que tout ce qu'elle construira de lumineux entre ses doigts finira par s'éteindre. La misère l'agrippe entre ses griffes misérables et l'arrache à tous ses songes merveilleux.
Pourtant, il y a chez elle les réminiscences de ce qu'elle était. Son amour pour la musique et le piano ne la quitte pas. Elle n'a pas la joie d'en posséder un, mais certaines places publiques en sont dotées, lui permettant de retrouver des fragments de cette vie d'autrefois.
Travailleuse, elle redouble d'efforts pour essayer d'offrir une vie décente à son frère et à elle. Les boulots qu'elle fait ne sont pas glorieux, mais elle fait preuve d'une grande application et d'un véritable sérieux.
Régulièrement, elle s'assure que son père est toujours en prison. Elle craint qu'il ne débarque à nouveau dans leur vie un jour, affligeant Jonas de maux plus terrible encore.
Si elle boit de l'alcool, elle se tient éloignée de toutes sortes de dépendances. Contrairement à ce qu'il semble être, son mode de vie est plutôt sain. Il ne faut juste pas compter les nombreux cafés qu'elle boit dans une journée pour se donner de l'énergie. Car les soirées sont longues, et ces matinées où elle rêve de dormir ne s'éternisent jamais assez.
C'est une véritable anxieuse qui se ronge les ongles, se mordille les lèvres et se bouffe l'intérieur des joues.
Elle vérifie souvent par des biais éloignés que la famille Black va bien en dépit de son départ et le cache à Jonas qui pourrait mal le prendre. Elle prend régulièrement de leurs nouvelles, conservant malgré tout une distance. Il a fallu qu'elle leur fasse croire qu'elle était partie étudier à Los Angeles pour qu'ils ne s'inquiètent pas de son départ précipité.

Le petit cocon de ton personnage
L'appartement dans lequel elle vit avec Jonas n'est pas d'un grand luxe, mais il suffit pour deux. Le quartier non plus n'est pas particulièrement engageant, mais Hanna est suffisamment sauvage pour savoir se défendre quand elle en a besoin. Le plus clair de son temps, elle le passe en dehors de l'appartement pour travailler ou retrouver Gabriel. Mais lorsqu'elle revient, elle sait qu'il faudra qu'elle se plie à du rangement et du ménage, son frère étant un grand bordélique.

Que pense t-il de la ville de Los Angeles ?
Une ville gonflée de mauvais souvenirs... Hanna aurait souhaité ne jamais y remettre les pieds. Elle aurait préféré jeter tout cela dans l'oubli et rester auprès de la famille Black. Hélas, le choix ne lui a pas vraiment été laissé et elle se retrouve à nouveau empêtrée dans cette ville honnie. Seulement, elle se convainc qu'elle a pris la bonne décision pour son frère... Il a besoin d'elle.

Quel est le petit secret de ton personnage ?
Sa déperdition, son absence de combat contre la misère, elle les doit au départ de Jake. Ce qu'elle n'admettra jamais, c'est qu'elle était profondément amoureuse de lui et que son départ fut synonyme d'abandon. Alors si Jake ne voulait plus d'elle, il n'y avait guère de raison qu'elle veuille de la vie.

Du temps qui se passe contre duquel on ne peut rien...


Être ou ne pas être, telle est la question sinusoïdale de l'anachorète hypochondriaque


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Hanna Standford
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MessageSujet: Re: The world owns me a living + Hanna   The world owns me a living + Hanna EmptyDim 18 Avr 2021, 17:31



The world owns me a living


« Espèce d’idiote, tu m’as poussé ! » s’écria Jonas, la foudre claquant dans ses rétines. Fureur électrique qui s’entrechoqua au brasier qui lui faisait face. Crinière blonde aux prunelles enflammées et luisantes. « Je n’ai rien fait ! Tu as trébuché tout seul. » Une vaine défense, qui en dépit de toute la hargne dont elle fut tentée, n’empêcha pas le jeune garçon de bousculer sa sœur. Sauvage, la fillette lui retourna la réplique, les propulsant dans une de leurs bagarres quotidiennes. Si la force et la taille de Jonas lui offraient tout l’ascendant, il devait tout de même se débattre longtemps avec une créature fougueuse. Elle frappait, griffait et mordait tant que l’énergie lui demeurait. Quand soudain, au milieu de leur lutte, ce fut le fracas. Le projectile destiné à sa sœur atterrit malencontreusement contre la vitre de l’armoire qui contenait les armes de leur père. L’effroi tomba d’un seul coup. N’osant plus bouger, ils se dévisagèrent l’un et l’autre, terrifiés. Guettant le moindre bruit, comme si une bête féroce pouvait les attaquer, ils retinrent leur souffle.

Hélas, les lourds pas qui fracassèrent le plancher eurent raison de toutes leurs craintes. Ils voulurent se mettre à l’abri, mais ils savaient que toute fuite aurait été vaine. La silhouette immense et monstrueuse qui débarqua dans le salon les fit reculer tous les deux. Un grondement sinistre les pétrifia. « Quel est le petit con qui a fait ça ?! » La voix grasse d’alcool se mit à jurer, transperçant les deux enfants de ses yeux torves. La fillette frémit. « C’est Hanna ! C’est elle qui m’a lancé ton cendrier ! » La bouche de la concernée s’ouvrit sur un cri scandalisé qu’elle ne prononça jamais. Leur père enjambait déjà la pièce jusqu’à eux. « Ce n’est pas moi ! Je n’ai rien fait ! » se défendit-elle en hurlant avant qu’elle ne puisse plus prononcer le moindre son. Ses pâles prunelles s’ancrèrent dans celle de son frère, réclamant une aide qu’il ne lui accorda pas. Il détourna plutôt la tête pour ne pas contempler le spectacle atroce et violent qui fut réservé à sa sœur ; le coupable soulagement dévorant ses tripes de savoir que cette fois, ce ne serait pas son tour.

***

« Hanna… » La voix douce tentait de capter une attention qui se dérobait constamment à elle. Il lui était si difficile de lire au travers de cette enfant énigmatique et sauvage. Déjà, le corps enseignant s’était détournée d’elle. Trop turbulente, mauvaise élève et toujours à s’empêtrer dans des bagarres avec ses camarades. Mais il ne pouvait y avoir que cela. Elle en était persuadée. « Il faut que tu me parles… Il faut que tu me dises. » Le visage demeurait ostensiblement impassible, regardant par la fenêtre un ailleurs qui paraissait intangible. Réprimant un soupir découragé, l’infirmière de l’école étudia tous les hématomes, les cicatrices et les plaies qui maculaient son corps d’enfant. Cette vision lui tordit les entrailles. « Qui te fait ça ? » Les yeux intenses de Hanna se fixèrent d’un coup sur l’infirmière qui sentit un frémissement la parcourir le long du dos. Il y avait quelque chose chez cette gamine qui la mettait mal à l’aise, et pourtant, elle refusait de baisser les bras. « Je me suis bagarrée avec les autres. Ils l’ont cherché. » La femme se permit d’attraper le bras de Hanna pour porter à son regard des stigmates bien plus anciens. « Ça ne date pas d’aujourd’hui, Hanna. C’est bien plus vieux. » La fillette retira son bras prestement, le plaquant contre sa poitrine comme pour se protéger d’une vérité qui lui faisait peur. « Je me bats souvent. » - « Hanna… » - « C’est vrai ! » s’enflamma l’enfant qui n’appréciait rien de cet interrogatoire. Et malgré l’insistance de l’infirmière, elle ne parvint à rien tirer de cet échange. Une énième défaite. Un énième rapport. Un énième dossier sans suite. Le système était mal fichu.

***

« HANNA ! » Le cri tonitruant arracha à l’enfant un bond. Tranquillement en train de lire dans sa chambre, la voix de son père avait tonné dans la maison tel un glas terrible. A chaque fois, la terreur était la même ; ce coup de poing en plein milieu des tripes et cette serre coupante qui venait agripper sa poitrine. La peur qui précédait la douleur la transperçait toute entière. Affolée, elle cherchait une issue qu’elle ne trouverait jamais, la porte de sa chambre s’ouvrant déjà à la volée. « Qu’est-ce que c’est que cette histoire encore ?! » gronda-t-il du fond de ses entrailles nécrosées des vapeurs d’alcool. Incapable de répondre, Hanna fixa ce visage grossier et buriné par des années de guerre. Il brandit devant ses yeux un papier qu’elle put à peine lire tant il l’agitait. « Encore un avertissement ! Le dernier, sinon, tu vas être expulsée de ton école ! » éructa-t-il. Elle tremblait de tout son être, de toute son âme et dans toutes ses chairs. « Petite raclure, qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi ! » Sa main immonde s’érigea pour administrer le sempiternel châtiment ; sauf qu’elle ne toucha pas sa destination. Portée par ses réflexes, Hanna s’était déportée sur le côté, et constatant le déséquilibre de son père dû par son élan, elle l’avait poussé pour qu’ils tombent complètement au sol. Lourd et pataud, il s’était écrasé contre le parquet. Interdite par sa propre action, elle demeura figée, observant un père tout aussi choqué qu’elle. « Qu’est-ce que… » Abasourdis l’un et l’autre, ils se dévisagèrent, jusqu’à ce qu’une fureur dévastatrice explose sur le visage de son père. Ce fut le signal pour elle de s’échapper poursuivit par les hurlements furibonds du monstre. Le cœur en flamme, c’était la panique qui la guida hors de sa chambre et poussa ses jambes à courir. Elle étouffa un couinement pathétique quand elle entendit le pas véloce de son père qui la poursuivait en hurlant comme un dément. Elle ne réussit à parvenir jusqu’aux escaliers. Déjà, une poigne brusque l’agrippait par le bras. Ballotée comme une poupée de chiffon, elle reçut tant de coups que lorsqu’elle fut libérée un court instant, elle était étourdie de douleur. Ses jambes manquèrent de se dérober sous elle. Elle ne tenait plus sur place, ni debout. Ses pieds reculèrent de quelques pas jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de surface tangible. Plus de sol. Uniquement du vide. Un vertige atroce captura le ventre de Hanna alors qu’elle chutait brutalement dans les escaliers, personne pour la retenir.

***

« Je suis navrée, mais ça ne va plus pouvoir durer. Cette enfant est tout bonnement impossible. Et pourtant, nous en avons eu des cas ! Mais des comme elle ! » Dans un coin de la pièce, Hanna écoutait silencieusement cette triste peinture d’elle tout en contemplant ses pieds. Elle ne détenait aucun regret, aucune honte à tout ce qu’elle avait pu faire. Cela n’était que mérité. Ils faisaient cela pour l’argent rien de plus. Et la famille d’avant aussi. Puis celle encore d’avant où elle avait échappé à bien pire si sa nature sauvage ne s’était pas défendue d’un assaut non désiré. « Madame Sullivan… je comprends parfaitement. Mais elle n’a pas eu une famille facile. Vous savez, elle n’avait plus que son père, un homme violent et alcoolique. Puis elle a été séparée de son frère. Elle est seule… » - « Eh bien qu’elle le reste ! Je ne garderai pas une seconde de plus ce démon chez moi. Elle pourrait finir par pervertir les autres. » Ne démordant pas de sa décision, Madame Sullivan se mit à faire l’inventaire détaillé de toutes les effronteries, les bêtises et les fuites de la jeune fille. Si bien que l’employé des réseaux sociaux ne trouva plus à répliquer pour défendre le cas de sa protégée. Mis à la porte à la fin de l’entretien, l’homme regarda Hanna d’un air découragé. « Bon sang… qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire de toi. »

***

« Où est-ce que tu vas ? » Hanna se figea sur place. La main posée sur la poignée froide de la porte d’entrée, elle n’osa plus un geste. La nuit était entièrement tombée sur la maisonnée, le silence régnait et elle se croyait seule éveillée. Son sac à dos sur l’épaule et un peu d’argent volé dans les poches, la jeune fille s’apprêtait à s’enfuir une fois encore de la famille d’accueil où elle avait été placée. La silhouette de Madame Black se découpa dans l’obscurité et s’approcha d’elle. A son plus grand étonnement, elle ne paraissait pas en colère. Juste affreusement peinée. Guère habituée à une telle réaction de la part de ses hôtes, ses doigts se retirèrent de la poignée, comme si elle l’avait brûlée. « Je… » - « Est-ce que nous avons fait quelque chose de mal ? » Hanna s’était attendue à être réprimandée, grondée, ou recevoir un éternel discours culpabilisant. Pour la première fois, la potentielle erreur n’était pas posée sur elle. « Non… non. » bredouilla-t-elle, mal à l’aise. Elle se sentait tout à coup piteuse de son geste. « Où est-ce que tu voulais aller ? » Très bonne question. Elle-même n’était pas sûre de savoir y répondre. « Je ne sais pas. » admit-elle, jamais aussi vulnérable et honnête qu’en cet instant. « J’ai peur… » Sa voix tressaillit alors que Madame Black la couvait un regard bienveillant et attendri. Cette dernière osa s’approcher d’elle pour lui retirer sac et manteau, puis enroula son bras autour du sien pour la guider vers le salon. « Je vais nous faire des chocolats chauds. » Cette nuit-là ne connut que peu de repos. Longtemps, elles discutèrent comme si le monde autour d’elles n’existait pas, comme si elles étaient seules en ces lieux. Pour la première fois, elle était écoutée, comprise et estimée. Peut-être même un jour serait-elle aimée ? Elle ne demandait pas grand-chose en vérité. Juste quelques bribes d’affection. Elle pouvait se satisfaire de morceaux épars, jetés çà et là de sa route. Et lorsqu’elle se réveilla au matin, elles s’étaient endormies dans le canapé ensemble. La gorge serrée, elle avait tiré tendrement le plaid sur le corps de cette femme qui lui avait prodigué plus d’amour qu’elle n’en avait jamais reçu dans toute sa courte vie, mimant une tendresse qu’elle ne connaissait pas non plus. « Tu sais, ce sont des gens bons. » Hanna sursauta à cette voix qui venait de vibrer. Dans l’encadrement du salon, la silhouette de Jake se tenait adossée, autre enfant de rien récupéré au bord du sentier chaotique de la vie. Il lui accorda un léger sourire. « Je suis content que tu sois restée. »

***

« Hanna, merci pour tes notes du cours d’algèbre. Je ne sais pas ce que j’aurai fait sans toi ! » Un discours presque surréaliste pour quiconque avait connu Hanna enfant venait de sortir des lèvres de Tom. Personne n’aurait pu reconnaître cette adolescente sérieuse, affectueuse et sachant rire. La tempête de ses émotions s’était apaisée sous le doux éclat de l’amour de la famille Black. Des tendresses sincères qui avaient eu raison de toutes ses méfiances, de toutes ses peurs et de ses angoisses. De l’enfant sauvage, il ne restait que des bribes perdues dans le vent du passé. A présent, il semblait presque qu’elle rayonnait. « Je t’en prie ! » D’une pose confiante, Tom devint soudain gêné. Le rouge lui monta aux joues et se mit à danser d’un pied sur l’autre, surprenant Hanna qui avait jusqu’alors le nez fourré dans son casier. « Dis-moi, je voulais savoir… est-ce que tu voudrais venir à ma fête ? J’en organise une vendredi soir. Ce serait vraiment chouette que tu y sois. » Flattée par l’invitation, Hanna esquissa un sourire. Elle qui n’avait jamais eu d’amis au cours de son enfance commençait à connaître les joies des premières amitiés et même des histoires de cœur. Comme par enchantement, Jake s’avança soudain près d’eux. Hanna était sincèrement fascinée par cette capacité à apparaître de manière impromptue dès lors qu’elle était en compagnie masculine. « Qu’est-ce qu’il se passe ? » demanda-t-il, l’air de rien. Ce comportement amusa fortement la jeune fille qui prit des airs mutins. « Rien. Tom me proposait simplement d’aller à sa fête vendredi soir. Qu’en penses-tu ? Est-ce que le grand Jake m’y autorise ? » Il se démonta point à ses accusations voilées. Au contraire, il rebondit avec superbe. « Bien sûr. Je viendrai avec toi. C’est gentil pour l’invitation, Tom ! » A l’expression décontenancé de ce dernier, il apparut assez clairement qu’il n’avait pas prévu que le frère si protecteur de Hanna soit de la partie. Malheureusement, il était difficile d’aller à l’encontre de sa volonté. « Oui, viens. C’est super. » Tom finit par partir. Hanna eut un soupir désabusé pour Jake. « Est-ce que tu es vraiment obligé d’être là à chaque fois et de les faire tous fuir ? Je ne suis plus une enfant. » - « Raison de plus. » répliqua le jeune homme avec un sourire satisfait en coin. Ce beau sourire qui faisait palpiter le cœur d’Hanna. « Un frère se doit de protéger sa sœur en toutes circonstances. » Une ombre passa dans le regard de la jeune fille et elle claqua énergiquement la porte de son casier. Les brasiers d’autrefois crépitaient au fond de ses entrailles. « Arrête de dire ça. Je ne suis pas ta sœur. » grommela-t-elle, détestant cette appellation dont il usait et abusait. Il n’avait jamais été un frère pour elle. Ou du moins, il ne l’était plus. Agacée, elle le planta au milieu du couloir. « Je dois aller en cours. On se retrouve ce soir après mes leçons de piano. »

***

Elle ne lui avait rien pardonné. Sûrement ne parviendrait-elle jamais à lui pardonner son départ. La douleur était bien trop vive, trop intense. Elle purulait dans ses veines nécrosées de rage, de chagrin et d’injustice. L’abandon était bien trop douloureux, gouffre immense qui s’était craquelé sous ses pas. A présent, elle ne vivait plus que de ses colères, de ses souffrances et de ses amertumes. Une fois encore, elle n’était pas assez bien pour qu’on veuille d’elle. Pas assez importante. Alors elle enivrait son quotidien avec des fêtes et des soirées, léchant ses plaies d’une langue humide d’alcool. L’avenir ne lui importait plus dès lors que son regard s’était éloigné d’elle. A quoi bon, après tout ? Elle ne conservait une bonne image qu’auprès du couple Black, ne supportant pas l’idée de les décevoir, leur voilant ses heures de débauche sous le vernis d’une élève modèle et studieuse. Ses bonnes notes lui avaient permis d’intégrer une école prestigieuse et d’étudier le piano en même temps. Un bel avenir se profilait devant elle.

Ses pas étaient hasardeux tandis qu’elle remontait le chemin qui la ramenait jusque chez les Black. Le manteau de la nuit l’enrobait entièrement, silhouette éclairée par quelques réverbères et l’âme soulagée par les verres d’alcool. Pourtant, ce fut un frisson odieux qui la parcourut en constant qu’elle n’était pas seule, qu’une ombre la pourchassait. Craignant que son esprit ne lui joue quelques tours, elle se mit à accélérer le pas. Ce fut la preuve suffisante pour comprendre que la personne derrière elle cherchait à l’atteindre. Il ne lui fallut pas une réflexion supplémentaire pour qu’elle se mette à courir. Sûrement était-ce l’ivresse ou une détermination plus grande chez son poursuivant, mais ce dernier parvint jusqu’à elle et l’agrippa par les bras pour la plaquer contre un mur. Une main vint se coller contre sa bouche pour étouffer le moindre cri. « Hanna ! Hanna, c’est moi ! » La terreur qui électrisait son être l’empêcha de le reconnaître immédiatement. La pénombre n’aidait en rien, mais lorsqu’elle identifia ses traits familiers, elle cessa de se débattre. « Jonas… » murmura-t-elle, interdite, alors qu’il libérait ses lèvres. Un sourire s’échoua sur les lippes de ce fantôme d’autrefois. Il lui semblait que le passé ressurgissait de ses cendres. « Tu me reconnais, puceron… C’est moi. » Elle était incapable de savoir comment réagir, prisonnière de son hébétude. « Qu’es… qu’est-ce que tu fais ici ? » - « Je t’ai cherché de partout, puceron. » Son cœur se mit à battre à cent à l’heure. L’agitation qui engourdissait son frère ne lui semblait pas naturelle. « Est-ce que… est-ce que ça va ? » Dès lors qu’ils avaient été séparés, il n’en avait plus eu aucune nouvelle. Aujourd’hui, tant d’années les séparaient que c’était comme se retrouver face à un étranger. Où avait-il passé toutes ces années ? Est-ce que les familles qu’il avait rencontrées avaient pris soin de lui ? Jonas ne répondit pas tout de suite, comme si son esprit bataillait entre plusieurs idées traîtresses et vectrices d’angoisse. « J’ai besoin de toi… » croassa-t-il dans un sanglot retenu. Démunie face à la détresse de ce frère si lointain, Hanna demeura pantoise. L’envie de prendre ses jambes à son cou et de se glisser dans les draps réconfortants de la maison Black la grignotait. « J’me suis foutu dans la merde, puceron. J’ai besoin que tu m’aides. » Les trémolos désespérés de sa voix heurtèrent Hanna en plein cœur. Elle risqua une main caressante dans les cheveux en bataille de cette silhouette affligée et pesante. « Tu vas m’aider, pas vrai ? Tu es tout ce qu’il me reste. » Elle songea au visage de Madame Black, puis de Monsieur Black. Et aussi de Jake, bien malgré elle. « Je… ma vie est ici… Ma famille… mes études… » Il attrapa brusquement ses épaules, écho violent des attitudes de leur père. Hanna se pétrifia à cette mimique familière. « De quoi tu parles ?! C’est moi, ta famille ! C’est moi, ton sang ! » Elle n’osa répliquer, recelant en lui les foudres d’une colère orageuse qui l’impressionnait bien plus que lors de son enfance. « Tu crois peut-être qu’ils ne t’abandonneront pas ? Ils nous abandonnent tous ! Car nous ne sommes pas leur sang, parce qu’ils n’ont pas besoin de nous. Ne te trompe pas sur leurs intentions. Ils n’en ont rien à faire de toi. Qu’est-ce qui t’a pris de penser que tu étais différente ?! » Hanna voulut répliquer avec véhémence mais le visage de Jake s’imprima sur sa rétine. Les larmes embrumèrent son regard en même temps que les affres de son absence lui lacéraient l’âme. Jonas se fit plus calme, ayant cerné une faiblesse à exploiter. « Je ne te quitterai pas, Hanna. Je te le promets. On sera toujours là l’un pour l’autre, pas vrai ? » Ses entrailles bouillirent d’angoisses oubliées et de peurs bannies ; toutes réduites à la nuit, mais qui, tel un volcan qui s’éveille, ne faisaient que dormir. A présent, tout remontait à la surface en un magma atroce et dolent. La main de Jonas vint caresser le visage malheureux de sa benjamine. « Je nous ramène chez nous… »

***

« Jonas, qu’est-ce que tu as foutu ? Il est passé où tout l’argent ?! » Hanna souleva tout ce qui était à sa portée dans le capharnaüm que représentait la chambre de son frère. Elle espérait que son caractère peu soigneux leur révèle un miracle et que des liasses de billets se trouvent juste sous un amas de vêtements. Hélas, ses recherches étaient infructueuses. « Je… j’ai pas encore pu tout récupérer. » - « Ne me mens pas, tu as encore tout dépensé ! Il faut que ça s’arrête. » tempêta la jeune femme, sachant pertinemment où allait ce fameux argent, entre alcool, stupéfiants et jeux hasardeux. Jonas bondit du lit et attrapa sa sœur par les épaules. « Ne t’inquiète pas, puceron. Je vais rassembler l’argent. Cette fois, je vais gagner. Tu n’as pas à t’en faire. » Hanna s’arracha à ses griffes. « Sauf que c’est maintenant qu’il le faut ! Il ne va pas se contenter simplement d’attendre ! » Il. Ce fameux il pour lequel Jonas travaillait, effectuant toutes sortes de besognes, devant vendre aussi pour lui. Il avait accumulé des dettes colossales auprès de cette si dangereuse fréquentation. Sauf que son frère remplissait difficilement ses parts du contrat, soumis à toutes ses névroses et ses dépendances. Alors Hanna collectionnait les jobs pour rassembler les sommes nécessaires, pour qu’ils puissent encore payer le loyer, manger et régler les dettes auprès de lui. Elle n’avait pas le choix. Hanna ne supportait plus de le voir rentrer certains soirs, la gueule défoncée et ses dettes amplifiées. « T’as qu’à y aller toi ! » jeta tout à coup Jonas, comme si cela était la solution à tous leurs problèmes. Complètement agité par la peur, il semblait que leur miracle résidait dans cette idée. « Quoi ? Jamais de la vie ! Jamais, je n’irai le voir ! » Et s’il lui faisait du mal également ? Après tout, elle voyait bien ce qu’ils étaient capables de faire à son frère. Ce dernier s’approcha encore de Hanna, emprisonnant son visage entre ses mains et posant son front contre le sien. « Je t’en prie, Hanna… fais-le pour moi. Juste cette fois. Je te le promets, ce ne sera qu’une seule fois. » Et pourtant, elle savait déjà que ce n’était qu’un mensonge.

***

La terreur lui ravageait les entrailles. Entre ses doigts tremblants, elle tenait la trop maigre somme d’argent qu’elle était parvenue à rassembler pour trouver une manière d’apaiser quelque peu l’impatience de leur créancier. « Je viens voir euh… Monsieur Harrison. » Evidemment, c’était un homme à la stature inquiétante qui la guida à travers le bar, jusqu’à l’amener vers ce qui semblait être une arrière-salle. Là, plusieurs hommes jouaient autour d’une table tout en fumant et buvant. Hanna se dévorait les lèvres. Pas un seul ne levait le regard vers elle tandis qu’ils étaient concentrés sur leurs cartes. Qui pouvait être cet Harrison ? Finalement, une voix s’éleva parmi les autres. « Où est Jonas ? Il envoie ses petites copines maintenant ? » Des ricanements autour de la table vibrèrent. Hanna décela un visage parmi tous les autres. Elle fut étonnée de ne pas lui trouver un air si effrayant malgré le sérieux blasé qu’il affichait. Etait-ce seulement lui ? « Je… je suis sa sœur. » crut-elle bon de corriger. Le regard de Harrison se dirigea soudain vers elle. Un regard captivant et envoûtant. La manière dont il la détailla avec intérêt lui provoqua un frisson. La gorge sèche, elle tenta d’empêcher sa voix de trembler. « Je… nous… il n’a pas l’argent. Enfin… pas en totalité. Mais il va le trouver rapidement. Juste un contretemps. » Il s’était déjà reconcentré sur sa partie. « C’est tout dans son intérêt. » - « Voilà déjà une partie. » Un homme vint lui prendre l’enveloppe qu’elle tendit, signe de bonne foi. Elle sut soudain plus quoi faire. Devait-elle s’en aller ou attendre qu’on lui dise de la faire ? Alors qu’elle esquissait un pas en arrière pour motiver une réaction, l’homme leva à nouveau le regard sur elle. Elle se sentit de nouveau agrippée dans ses filets. « Comment tu t’appelles ? » - « Hanna. » Il demeura songeur un instant, la contemplant encore et encore. Il termina son verre d’une gorgée, comme pour se donner l’élan de parler. « Hanna, reviens demain à la même heure. » Désemparée, la jeune femme sentit sa poitrine se serrer. « Mais… d’ici demain, je n’aurai pas l’argent… » Il lui adressa un sourire déconcertant qu’elle ne sut décrypter alors. « Ne t’en fais pas, Hanna. Ce ne sera pas nécessaire. C'est toi que je veux revoir. »



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Jake Barnes
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Jake Barnes
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MessageSujet: Re: The world owns me a living + Hanna   The world owns me a living + Hanna EmptyDim 18 Avr 2021, 17:45

Ma petite soeur chérie What a Face heart3
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Hanna Standford
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MessageSujet: Re: The world owns me a living + Hanna   The world owns me a living + Hanna EmptyDim 18 Avr 2021, 17:49

JE NE SUIS PAS TA SOEUR ! fifou The world owns me a living + Hanna 2810289353
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Jake Barnes
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Jake Barnes
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MessageSujet: Re: The world owns me a living + Hanna   The world owns me a living + Hanna EmptyDim 18 Avr 2021, 17:51

Oui oui oui ta soeur en string amour
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