Pas de sourire en coin, tu es trop expressive ! Vivement le botox ! ♔ Ellis

A la maison. Elles étaient à la maison. Il aura fallu passer par un temps interminable à affronter des personnes malveillantes, leur tenir tête pur affronter un passé douloureux, les mettre en prison pour qu’ils y terminent. Les voir s’échapper, les voir enfin mort devant leurs pieds, continuer à avancer, avoir peur, avoir la trouille, sursauter lorsque la pièce se retrouve complètement dans le noir. Le départ déchirant d’Ellis au fin fond du monde, lui écrire des lettres alors que sa carrière décollait sur un niveau international. Voir du beau monde, servir de faux sourires, hurler sur des maquilleuses incompétentes. Tomber sur Pyair. Devenir l’amoureuse de Pyair et le penser réellement, l’aimer de toutes ses forces pendant un temps, avoir peur de nouveau parce qu’il souhaitait s’engager un peu trop vite avec l’achat de cet appartement surprise, pour eux. Trop petit, trop sombre, elle voulait de l’espace, toujours voir l’océan devant elle ainsi que les vagues qui se battent contre le rivage. Un monde que Pyair ne partageait pas, il ne comprenait pas la peur, la solitude, l’envie d’ouverture et d’espace. Partir, s’enfuir vers la France et retrouver la seule personne qui la comprenne, savourer les retrouvailles de deux copines qui ne se connaissent que trop bien, mener la vie dure aux Français parce qu’ils ne méritaient que ça. Porter les créations d’Ellis juste pour la voir sourire, sortir avec une robe fabriquer par cette dernière lors d’une soirée, revenir ensemble à Los Angeles … Tout avait été si vite qu’Alissa n’avait pas vu le temps passé. Mais elle devait rentrer de toute manière, être actrice ne signifie pas se tourner les pouces entre deux pauses de tournage. La brune allait devoir reprendre le travail, reprendre un nouveau tournage et faire tourner en rond de nouveaux producteurs pour finalement faire le boulot qu’ils attendent, car elle était comme ça et c’était à prendre ou à laisser. Le souci, c’est que tous sont prêts à travailler avec elle et supporter son caractère au vu de la renommée mondiale qu’elle est en train de se faire. Elle a charmé les pays un par un avec son sourire, ils le savent tous, ce n’est pas avec ses remarques qu’elle l’aurait fait.

Après avoir étalé trois sortes de peinture sur le mur pour faire des tests de couleur, Ellis fini par se décider quelle couleur serait celle de sa chambre. Et ce n’est donc pas une société qui vient les aider à le faire mais bien les deux filles uniquement qui prirent un malin plaisir à d’abord foutre le bordel tout autour d’elle sans tâcher les meubles. Car c’est bien plus drôle de faire n’importe quoi avant de demander à des professionnels de venir donner un coup de main. La femme de ménage avait osé lever les yeux au ciel en les regardant s’agiter dans tous les sens pour que les affaires de la belle blonde rentrent dans la maison.

« Pétasse, je t’avais demandé de ne pas ramener tes vieilles fripes dégueulasse ! Regarde, ce truc à peut-être été porter par Marie-Antoinette elle même ! » Du bout d’un stylo, Alissa relève une sorte de foulard vieillot tout en grimaçant avant de le laisser retomber sur le sol. « Pitié, dit moi que c’était juste un vieux truc pour emballer tes affaires, c’est pas permis des mochetés comme ça ! » Qu’elle fixe le tissu sur le sol en tentant d’examiner la chose sous toutes les coutures sans jamais le toucher, elle risque peut-être de se brûler les doigts, qui peut savoir ? C’est à ce moment là que la femme de ménage passe dans le coin, pleurant silencieusement de voir le foutoir que les deux filles ont réussis à mettre et le travail que cela va lui demander pour tout remettre à sa place. « Quoi la sorcière ?! Va donc laver les carreaux, il y a de la peinture dessus ! » Que l’actrice ordonne en pestant, reprenant ensuite l’examen de la chose sur le sol. « Oh j’ai trouvé ! » Qu’elle fini par s’exclamer en frappant dans ses mains. « C’est un tue l’amour pour éloigner les gros lourds lorsqu’ils veulent te draguer ! » Qu’elle se met alors à rire, s’écroulant dans un canapé délicieusement confortable tout en regardant autour d’elle. « Bon sang, tu es enfin ici pétasse ! J’arrive pas à y croire, après tout … » Elle ne peut se résoudre à reprendre l’histoire, une boule dans son ventre l’empêche de parler des Da Silva. « Après tout ça … Enfin on est ensemble. Rien ne pourra nous séparer. » Et très peu de personne peuvent se vanter d’avoir eu de tel mot de la part d’Alissa. Elle est si heureuse de pouvoir partager son quotidien avec sa meilleure amie, son âme sœur, l’amour de sa vie au féminin, elle avait tellement besoin de sa présence proche d’elle. Pour ne plus jamais se retrouver loin l’une de l’autre.

C’est d’un geste chirurgical que je place le pot de peinture sur le sol non protégé, encore. Pour les besoins de la photo, j’ouvre le couvercle et le pose sur le pot, laissant un petit espace histoire qu’on voit bien qu’il y a de la peinture. Puis ensuite, je prends un pinceau propre que je pose à côté bien en vue, brillant, après avoir ordonné à la femme de ménage de le rendre luisant de propreté. Non parce qu’aujourd’hui, avec Ali, c’est jour de peinture et forcément, je dois en référé à ma communauté de fans me suivant sur les réseaux sociaux. Aussi, je prends un pinceau plus petit, un autre pot que j’ouvre et y trempe délicatement le bout et ainsi parée, je pose quelques gouttes de peinture sur le pinceau que Maria a longuement astiqué. Ici, tout est question de précision et minutie.
Quand je prends une photo de mon petit-déjeuner, il est hors de question que j’y mette une rose dont les feuilles commencent à se faner. J’en suis sûre que j’en perdrais en nombre d’abonnés et il est hors de question ! Si ma marque se vend bien, c’est aussi grâce à ces outils. Aussi, chaque photo montre le glamour de ma situation, faisant en sorte d’ajouter Ali à chacun de mes posts. Les gens adorent et moi aussi ! Et pour en revenir à nos moutons,  je pose un joli chiffon propre à côté du pot, le froisse légèrement et estime que ça y est, je peux dégainer mon portable et prendre la photo.
Sauf qu’Alissa n’est pas très loin, et a déjà foutu le bordel dans pas mal d’affaires, alors que nous sommes censées repeindre une autre pièce de la maison. Elle extirpe un tissu horriblement démodée, l’exhibant avec un tissu, afin de ne pas le toucher. « Tututu, attends-là, t’es en train de m’accuser de porte cette horreur ? » je la dévisage interloquée, le téléphone suspendu en l’air. « Tu sais bien que je ne porte cette couleur, elle ne me va pas eu teint. Je suis la palette « été » voyons. Là, c’est plutôt, palette « chiasse ». » J’éclate d’un rire, remarquant que la femme de ménage, en état de décomposition, essaye de dire quelque chose, mais Ali se charge déjà d’elle, lui ordonnant d’aller nettoyer les carreaux. « T’es vache pétasse, elle ne va pas tenir deux jours si tu lui parles ainsi. » Lui dis-je pendant qu’elle explose de rire, évoquant le foulard comme un tue l’amour. « Ah là, c’est sûr, qu’avec ça, il y a juste Michel qui aura envie de te soulever. » Je ricane tout en me montant sur une chaise, afin de prendre ma photo en contre-plongée. La lumière est parfaite et ma photo va en avoir des likes.

Pendant qu’Ali s’écroule sur le canapé, je la fixe d’un air malicieux. « si tu t’étales déjà sur le canap', on finira de peindre la pièce l’année prochaine. » Bon, on aurait pu aussi prendre un peintre pour faire ce sale boulot. Mais à notre manière, nous prenons un nouveau départ. Forcément, revenir ici n’a rien d’évident et pendant que je m’use à prendre des rafales de photos, Ali semble partager les mêmes pensées que moi. Mes entrailles se tordent déjà à l’idée de Diego et tout ce qu’il nous a fait subir. « Tout ira bien Ali… »
Néanmoins, je manque de conviction. J’ai parfois cette crainte que tout dégringole, j’éprouve le besoin de venir rejoindre Ali dans son lit, qu’il soit vide ou non, je m’en moque, j’ai besoin d’elle. Ali, c’est plus que ma meilleure amie, c’est tout simplement l’amour de ma vie. Et sans elle, je ne peux me sentir complète. « Et puis, je suis tellement heureuse de voir ton visage de connasse tous les matins. Les français sont mous du cul. Il me faut quelqu’un comme toi. Mariaaaaa ! » Je braille en venant rejoindre Ali, et m’étalant à moitié sur elle, pendant que la femme de ménage rapplique. « J’ai fini d’utiliser le pinceau mais il y a de la peinture dessus… Tu peux le nettoyer s’il te plait ? » Pendant que Maria fixe le pinceau d’un air dépité, acquiesce, puis le prend.
Mais avant de quitter la pièce, elle vient prendre le fameux foulard qu’Ali n’a cessé de critiquer avant d’ajouter humblement. « Si Mesdames veulent me permettre, c’est le mien.[/color] » Et là, je me mords la lèvre pour ne pas éclater de rire. Enfin, je me fais plaisir quand elle quitte la pièce, venant poser ma tête sur l’épaule de ma brune. « Tu sais que je t’aime, toi ? Franchement, tu finiras en Enfer mais j’en ai rien à péter, parce que je serais avec toi, et que je continuerais à me fendre la poire ! » Je rigole de nouveau, tout en postant ma photo, mettant un petit commentaire suivie d’une armée d’hastags. « Va falloir qu’on la relooke un jour, parce qu’à chaque fois que je la vois, j’ai l’impression de prendre dix ans. Mais avant ça, on va peindre. » Je me relève et observe ma tenue du dimanche pour peindre : un short ras la touffe, sexy, et un petit haut dévoilant un nombril sur un ventre plat parfait. J’suis pas mannequin pour la lingerie grande taille, ok ? « Tu viens la gueuse ? » Et je lui tends la main afin de l’aider à soulever cette carcasse adorée.

Ellis, elle est comme Alissa. Sauf que c’est la plus sympa des deux il faut l’avouer. Elle a beau être une blonde aux jambes interminables et d’une beauté affolante, elle en demeure intelligente tout de même ! Sauf quand elle commence à prendre des photos de princesse pour son instagram avec des pinceaux légèrement trempé dans la peinture et qu’elle monopolise tout le chantier ! C’est donc le GSM () en main qu’elle se retourne vers la brune lorsqu’elle l’accuse de porter une vieille horreur digne d’un film d’horreur bon marché sur la mort de Marie Antoinette. Et Alissa ne peut s’empêcher de rire face à l’expression profondément choquée de son amie face à cette accusation. « La palette chiasse … Elle est parfaite pour Maria ! » Qu’Ali pouffe de rire avant de reprendre dans ses explications pour comprendre ce qu’une telle chose fait parmi les affaires de sa blonde de meilleure amie. Après avoir menacer la femme de ménage de nettoyer les vitres parce qu’il y avait un peu de peinture dessus. C’est-à-dire, un demi millimètre de centimètre au coin de la fenêtre, un petit point imperceptible à l’œil de qui que ce soit qui ne connaît pas l’existence de cette tâche de peinture. Mais on s’en fou, c’est là tout de même et il faut que ce soit nettoyé. « Deux jours ? T’es large, j’aurais dit deux heures ! » Sourire aux lèvres, Alissa alla se caler dans le canapé en se laissant retomber avec toute la grâce d’un éléphant. « Le Michel qui s’occupe du jardin ? Celui qui est trop gras et qui pue toujours la transpiration et qui drague Maria ? » Qu’elle réplique, mauvaise langue. « Je veux rien savoir de ce qu’il se passe entre eux deux, c’est dégoutant ! » Qu’elle ajoute en prenant une mine dégoûtée.

« Laisse tomber, je ne suis pas faite pour les travaux manuels, je laisse ça aux Portugais ! » Qu’elle déclare en s’étirant. Mais malgré la joie de se retrouver entre amies dans la même maison, la peur continue de la saisir. Il n’est pas question de laisser passer un inconnu entre les grilles de la propriété et les gardes du corps sont biens chargés de faire attention à qui que ce soit qui rentrent sur le terrain. Toutes personnes inconnues des demoiselles se voient interdire l’entrée, sous peine de finir embarqué chez les flics directement. Mais malgré ça, malgré cette sécurité qui est mise en place pour les protéger, la peur continue.

Ellis fini par la rejoindre sur le canapé en appelant la femme qui nettoie l’intérieur, celle qui change très souvent d’ailleurs. « Mon visage de connasse ?! On en parle de ta gueule pétasse ?! » Qu’elle lui sourit avant de voir Marie débarquer dans la pièce et de récupérer la chose qu’elles ont examinés pendant un moment. Alissa haussa un sourcil dans sa direction, pas étonnée le moins du monde qu’une femme de son rang porte des horreurs de ce genre. La blonde fut la première à éclater de rire une fois Maria sortie de la pièce, la brune suivit de peu en imaginait toute les pensées meurtrières que leur femme de ménage devait avoir à leur égard. « Je te signale que c’est toi qui la prit par erreur salope ! C’est ta faute si on vexe encore cette petite pauvre ! » Qu’elle rit encore avec son amie, celle-ci envoyant la photo qu’elle venait de prendre. « T’es sûre que tu as fini là ? Tu n’as pas oublié de marquer mon nom quelque part par hasard ? » Mais elle n’obtient pas encore sa réponse que la blonde se lève et veut se remettre à peindre. « Non mais t’es sériiiiieuse ?! J’ai pas envie de faire ça ! » Qu’Alissa proteste en s’accrochant fermement à la main tendue de son amie pour se relever malgré tout. « J’ai une bien meilleure idée ! Et si on allait prendre des photos de mannequins parfaits sur la plage pour poster nos retrouvailles sur les réseaux ? » Qu’elle propose en espérant que son amie accepte, directement de préférence ! « Genre, on s’habille comme des parfaites taille 36, on prend des sushis pour les manger sur la plage en disant que c’est super sain, on fait genre on est les meilleures de la terre parce que c’est vrai tout de même et qu’on emmerde les mecs parce qu’ils sont trop cons ! » Alissa se rend compte au moment où elle le prononce que ce n’est pas tout à fait la meilleure solution pour que Pyair garde son calme et ne fasse pas une tentative pour la pourrir à son tour sur les réseaux. « Ou on oublie les mecs, histoire que l’autre acteur qui veut du sérieux et un mariage ne fasse pas chier ! » Qu’elle hausse les épaules. « Aller, dit oui, s’il te plaiiiit pétasse ! » Qu’elle l’implore, peindre n’est pas sa tasse de thé et elle n’a pas du tout l’envie de continuer.

Nous sommes vaches, je dois le reconnaître. Et je dois admettre que oui, nous allons finir en Enfer. Mais comme je lui ai dit, tant qu’on est ensemble, peu importe l’endroit… Tant qu’il y a une paire de Louboutins à mes pieds… Néanmoins, depuis ce matin, je ne cesse de rire en voyant Ali torturer la pauvre femme de ménage. Elle n’a rien fait, c’est vrai mais voilà, elle est bien payée et doit donc répondre de nos caprices en permanence, et de nos piques que l’on s’envoie sans tenir compte que ça puisse atteindre d’autres personnes. Nous sommes des démons que je vous dis ! Et nous sommes infernales, même quand on évoque Maria et Michel ensemble. Mais je continue sur ma lancée « Attends, siii ! Imagine, il est tout nu, avec sa grosse bedaine, il n’a jamais connu le rasoir, en bas, et il te sort un plumeau tout poilu… Ahh c’est dégueu !! » J’éclate de rire, esquivant le coussin qu’Ali essaye de m’envoyer dans la tronche. « Nooon pas les cheveux, j’ai mis une heure à faire le brushing !! » Attends avec ma cascade de cheveux, je me fais bien chier tous les matins alors hors de question de recevoir un projectile en pleine face.
Au contraire, je lui rappelle qu’on a une mission mais je suis médusée de voir qu’Ali rend déjà les armes. « T’es sérieuse ? C’est toi qui a voulu faire les travaux par nous-même !? » Si on m’avait écouté, on aurait eu une ribambelle de salariés qui nous auraient remis l’appartement tout propre. « En plus, je ne pense pas que Maria soit d’accord de peindre à notre place. » Non, non, il faut qu’on peigne et j’observe ce visage aimé, me disant qu’elle est si imprévisible que j’aurais dû prévoir que sa flemme l’empêcherait de faire le moindre mouvement. Elle est comme ça, Ali. Elle décide d’une chose et l’instant d’après, c’est le contraire. « Tu réalises aussi que je t’aime suffisamment fort pour ne pas te faire avaler le pot de peinture par le cul ? » Parce que c’est tout le temps comme ça. Mais je suis tellement heureuse de cette situation que, finalement, ça ne me dérange pas tant que ça.

Même quand mon âme sœur me propose un programme qui n’a rien à voir avec ce qui était prévu. « C’est tentant… » Oui et je suis un être faible qui plus est. J’adorerais l’idée d’exposer mon corps de rêve sur la plage et de rendre jaloux tout le monde, et puis c’est vrai, que si nous prenons des photos de nous sur la plage, maintenant, je pourrais les poster sur instagram dans deux heures maximum et je pourrais avoir un paquet de likes. Ça pourrait être top. Sauf que.. « Ou alors, on peint un peu … Et après, on va sur la plage ? » J’adresse un sourire malicieux à Alissa parce que je me doute qu’elle n’a qu’une seule envie : aller sur la plage. Je lui tends la main qu’elle saisit, et je tire dessus pour qu’elle se relève de force. « Allez bouge tes fesses, rester sur le canapé accélère le processus de la peau d’orange ! » Pendant qu’on monte à l’étage, Alissa poussée par moi, comme si son corps ne réagissait plus de lui-même, j’en profite pour la questionner au sujet de Pyair dont j’ai eu droit à tous les détails de leur histoire, leur rupture. « Tu n’as plus jamais eu de nouvelles de ce blaireau d’ailleurs ? C’est fou quand même ! Le gars, il a vraiment cru que précipiter les choses était la solution ! » Je soupire légèrement et ajoute « Remarque, va falloir que je retrouve ce blaireau de Nathaniel Brady et ça va être sympa nos retrouvailles. » Remarque là aussi, je serais bien flippée. On va se retrouver comme au bon vieux temps et va falloir se rappeler qu’il m’avait embrassée et que j’avais flippé à mort. Je suis une sentimentale et autant flippée de l’amour qu’Alissa. Alors forcément, je rêve du prince charmant mais sans histoire sérieuse, ce qui n’existe pas.
Dans la pièce du haut, je tends un pinceau et ouvre un pot neuf, tout en montrant à Ali le mur en question. « Le reste des pans sera en blanc. Mais sur celui-ci, ce sera du gris. Je trouve que ça donne de la profondeur à la taille de la pièce. Et qui sait, ici, on pourra faire, soit, un bureau, soit une salle de sport. T’en dis quoi, crevarde ? »

Ellis est vraiment dégueulasse, imaginer le ventre de ce pauvre gars lui donne envie de vomir. Déjà une taille 40 c’est juste insupportable mais imaginer que ce soit au delà est pire encore ! Elle en a la chaire de poule, un peu comme si elle s’était mise devant un bon film d’horreur le soir d’Halloween en regardant la télévision tout en ignorant les gamins qui se déguisent dans la rue pour avoir des bonbons et des friandises. Cette folle dingue évite le projectile en prétextant qu’elle vient tout juste de se coiffer. Qu’elle petite peste celle-là, heureusement que la brune lui porte un amour sans faille et indestructible ! « Mais pétasse c’est hyper chiant les travaux ! J’avais juste pas réalisé à quel point avant qu’on essaye de commencer ! » Parce que ouais, peindre tout un mur c’est hyper chiant. Elle cherche encore d’autres mots pour qualifier ce genre de chose à réaliser par soi-même mais n’en trouve pas. Mais elle s’offusque rapidement lorsque sa blonde d’amie pense que Marie serait capable de peindre. « Mais tu es pas sérieuse ! Marie ne sait déjà pas faire correctement le ménage ! Imagine qu’on lui demande de peindre un mur ! Elle serait capable de nous peindre les fenêtres avec ! » Qu’elle crie presque, de sorte à ce que la fameuse Marie puisse tout de même entendre si elle écoute aux portes. Parce qu’Alissa en est presque certaine, cette femme de ménage est certainement en train de les espionner en écoutant aux portes. Motif de renvoie directement ! A croire qu’elle n’attend que ça … « Et toi, tu réalises que je t’aime assez fort pour pas te faire passer par le nez les pinceaux que tu prends en photo ?! » Qu’elle rétorque immédiatement sur le même ton qu’Ellis, faut pas déconner non plus quand on lui tend une perche elle l’a saisie à pleine main pour rétorquer à son tour. Surtout quand c’est avec des gens qu’elle aime, c’est encore plus drôle.

Voilà alors qu’elle propose l’idée d’aller à la plage, ce qui tente Ellis. Alissa met alors tout absolument tout en œuvre pour la persuader qu’il s’agit de la meilleure solution de la journée, mais cela ne suffit pas ! La bougre revient à la charge avec son pot de peinture à la con ! « Pitiiiiiiiiiiiiiié ! » Alissa fait la gueule, elle râle et peste, mais elle attrape la main de sa meilleure amie pour se laisser relever et la suivre. « Je te signale que je suis une cure de plantes pas encore connue ici qui empêche la cellulite et la peau d’orange ! Manquerait plus que les photographes aient besoin de retoucher mes photos ! » Dit-elle avant de passer devant Ellis dans les escaliers tout en se laissant pousser par cette dernière. Clairement elle n’a aucune envie de travailler, elle bosse déjà assez pour les autres en les empêchant d’exposer leur laideur à la surface de la terre, c’est épuisant comme job ! Mais cette dingue de fille blondasse revient sur le sujet Pyair et elle doit avouer que ça fait du bien d’en parler, parce que l’air de rien elle en était tombée amoureuse de ce con, elle l’avait aimé et sérieusement. Jusqu’à ce qu’il achète un appartement dans son dos et lui dise de faire un test de quelques mois à vivre dans un appartement qu’elle n’avait pas choisi … Tout était aller trop vite et elle avait perdu pied. « Non, à vrai dire j’en veux pas. T’sais, j’étais quand même amoureuse en plus ! Moi ! Puis il décide qu’on doit vivre ensemble dans un appartement qui ne me plaisait pas et tout quoi ! » Qu’elle râle, se redresse et fini par grimper à l’étage en se portant elle-même.

« Anh il est encore vivant le tout moche ?! Je pensais que tu avais fini par le laisser dans les ordures … » Mais c’est là que la lumière se fait, et qu’elle réalisa que, bordel, sa meilleure amie était peut-être encore mariée à ce blaireau ! « Oh mais merde Ellis ! Me dis pas que tu es encore mariée avec lui ?! » Les voilà arrivant dans la pièce à peindre, et même si Alissa se remet à râler et bouder, elle écoute les explications de sa dingue de blonde. « Ou alors on se la joue PDG sexy et super riche qui a une salle de jeux toute rouge avec des trucs bizarres dedans ? » Qu’elle rigole un moment, se trouvant carrément hilarante. Elle s’empare tout de même d’un pinceau, qui a dit que plus vite c’était fait plus vite ce serait fini et donc plus vite elles se retrouveraient à manger des sushis sur la plage ? « Bon, tu m’obliges à peindre, alors je t’oblige à répondre ! » Qu’elle décrète soudainement. « T’es plus en crush total sur ce mec rassure moi ? Parce que, faut l’avouer, il a une sacrée gueule de con ! » Pot de peinture ouvert et pinceau recouvert, elle tente d’attaquer un morceau du mur en blanc. « Bon sinon, question Pyair, les tapis rouges me demande encore pourquoi je suis une femme célibataire. Ils ont pas encore compris que personne n’était assez parfait. »

Bon sang, c'est dur de motiver cette pétasse. J'en suis au stade où je suis obligée de me traîner sa carcasse et de la pousser dans les escaliers. Non mais j'hallucine ! Je la revois encore venir dans le salon avec sa mine réjouie, m'indiquant qu'on allait se taper les travaux nous-même parce qu'on ne pouvait pas faire confiance à des peintres et que c'était drôle ! Tout ça pour quoi ? Pour ça. Non, non et non. Je refuse.
Elle va peindre et si elle refuse, je plongerai sa tête dans le pot entier. Non mais oh #psychopathe.
Heureusement, parler des garçons est motivant et entre Pyair et Nate, ils en prennent pour leur grade. Ils ont été tellement été cons ceci dit, qu'ils méritent qu'on parle d'eux ainsi. " Ils ne nous méritaient pas, de toute façon. " J'ajoute tout en prenant un pot de peinture. Diantre que c'est lourd d'ailleurs. Je le pose devant le pan de mur qui sera repeint dans une couleur autre que le blanc. Puis, je prends déjà le gros pinceau, je suis quasiment prête. Il ne reste plus que Ali pour commencer. Mais avant ça, je lui révèle que le mariage avec Nate est toujours en cours, ce qui la sidère. " Ah mais je te jure... J'ai cru que j'allais défaillir. Heureusement, je me suis rappelée de ne pas garder un air choqué, ce n'est pas bon pour les rides se trouvant entre mes sourcils. Mais oui... Hélas... Le mariage est encore en cours. " Et ça n'arrange pas mes affaires ça. Bon Ok, j'aurais pu reprendre mon nom de jeune fille aussi, mais il faut avouer que Brady, ça a de la gueule. C'est tout ce qui importe de toute façon. Nous n'avons jamais su nous comprendre et finalement, la situation est mieux ainsi. Puis, je rigole bien avec Alissa.
D'ailleus, elle m'expose une idée assez étrange concernant la chambre.
" Attends, t'as cru qu'on était dans un épisode de cinquante nuances de Grey ou quoi ? " Je la fixe d'un air choqué, toujours très prude quand il le faut. Bien sûr, j'ai toujours su faire la part des choses. Allumer un mec avec une robe ultra courte ne veut pas forcément dire que je couche le premier soir. Je suis une fleur bleue, que voulez-vous. " Non, faudrait qu'on puisse faire quelque chose d'utile... Un studio photo par exemple ? ça pourrait être une pièce dans laquelle nous pourrions prendre des photos pour nos réseaux sociaux. " Chose que je prends très au sérieux.
Je prends un pinceau et plonge ce dernier dans le pot ouvert pendant qu'Alissa se décide enfin à peindre aussi... Tout en me questionnant. " Je te rassure, pétasse que je ne ressens rien pour lui. Personne n'est pas assez bien pour moi. Ni pour toi, d'ailleurs. " Et finalement, on est mieux seul. Repoussant une mèche de cheveux, je continue de plaindre avec une telle attention qu'on dirait que je suis en train de faire ma manucure. " Et toi tu ressens quelque chose pour Pyair ? Ou c'est oubliettes ? " Je lui glisse un sourire confiant et ajoute : " Faut se dire qu'il y a peu d'hommes capable d'être digne de nous. Nous sommes si parfaites. Il y a un proverbe qui dit " vaut mieux être seule que mal accompagnée " ... Ceci dit... Je dis pas non à un Prince Charmant, dommage qu'Harry soit maqué et père de famille. "

Aucun homme ne mérite de se balader avec l’une des deux femmes présente dans cette pièce. Aucun. Bien que Ellis soit mariée à un gars, ce n’est pas pour autant qu’elle l’apprécie ! Non mais, elle est obligée de se taper ce chieur uniquement parce qu’elle devait sauver sa peau auparavant. Alissa avait bien eu Pyair, homme tout à fait charmant et à la réputation aussi parfaite que la sienne mais ce n’était pas le moment de lui proposer des plans de mariage ou autre sous le nez. Le mariage, c’est pour les gens qui n’ont pas d’autres objectifs que de pondre des gosses et finir leur fin de semaine dans le canapé à regarder des films. Hors de question pour la brune de finir de la sorte, elle aime encore beaucoup trop sortir s’exhiber devant les jaloux pour les rendre encore plus fou de rage devant sa taille mannequin impeccable et sa chevelure soyeuse. Sans parler de sa réputation d’actrice qui ne fait que s’améliorer au fil du temps, jouer la petite chose fragile a du bon par moment ! « BEURK ! Mais c’est dégueulasse ! Comment tu peux encore être mariée à ce crétin ? Genre, lui, il se vante sûrement d’être avec une blonde parfaite devant ses potes ! Imagine s’il prend ta photo tous les soirs pour se faire plaisir … » Alissa grimace de plus belle, s’offrant toute seule des visions atroces du faux mari d’Ellis, ce qui lui donne envie de vomir au passage. Parce qu’il est laid ce con, et qu’il pourrait faire des efforts vestimentaires en plus de ça !

En ce qui concerne les pots de peintures et les murs à peindre, Ali grimace encore. Elle n’a pas envie de transpirer, elle n’a pas envie de travailler et estime qu’aller sur la plage pour montrer leur corps de rêve est un meilleur boulot à faire que celui qu’Ellis a décidé d’entreprendre. D’accord, la brune était d’accord pour faire un effort et avait trouver l’idée vraiment sympa au début. Mais juste au début. Parce qu’en voyant sa blonde de meilleure amie déballer les pots de peinture devant elle, c’était une autre histoire ! « Merde, je croyais que tu étais branchée SM … Tu donnes de faux indices Madame Brady ! » Qu’elle laisse sa voix trainer sur le « madame » pour narguer Ellis, elle fini tout de même par prendre un pinceau pour lui donner un coup de main. Hé oui, elle a beau être une peste sans limite, en ce qui concerne cette blonde elle serait capable de faire beaucoup de choses ! « Studio photo … Ok ! Mais pas de nus dans cette pièce ! » Alissa continue sur sa lancée, incapable de rester sérieuse et très amusée par cette fausse mine outrée qu’aborde Ellis. Non mais, elles vivent ensemble tout de même et elles sont inséparables depuis des années, depuis quand cette fille serait outrée en parlant de sexe ?! Impossible. « Mais oui, je suis d’accord, on aurait juste besoin de truc sympa et instragrammable, et si on achetait de jolis cadre après ? Avec des fonds différents pour donner quelque chose de cool et ambiance relax. » Qu’elle se met alors à réfléchir sérieusement.

Peinture ouverte, pinceau tremper dedans et hop au boulot ! Et on comprend aisément pourquoi Blanche-Neige s’est rendue dans la maison de 7 mecs pour faire le boulot à sa place ou appeler les animaux pour faire le ménage. La garce, elle a trouvé la bonne technique ! Elle ne touche à rien et laisse les autres se débrouiller à sa place pendant que 7 mecs ramènent le fric à la maison avant de se tailler avec le prince Charmant … Cette fille avait déjà tout compris avant tout le monde. « Heureusement, les sentiments c’est d’un ennui ! » Qu’elle s’exclame, faisant couler de la peinture sur le sol, haussant les épaules en voyant la tâche et recommençant à peindre. « Pyair, il a fini dans les oubliettes. Me caser, ce ne sera pas pour demain ! Imagine, il pensait déjà à trouver une petite routine de couple marié … » Elle grimace en riant. « J’avoue que, oui, je l’aimais bien. Vraiment bien. Mais ce con a vraiment tout foutu en l’air ! Pétasse, il m’aurait demandé en mariage ! Pas question, c’est pas pour moi ça. Puis, j’aime trop énerver les gens lors des soirées organisées par la production ou des autres … » Elle se met à glousser en pensant à toutes les vacheries déguisées en compliments qu’elle avait servi à des filles taille 40, oui une taille 40 ! « Je suis certaine qu’Harry se jetterait dans tes bras ! Sa femme ne peut pas rivaliser comme une taille 36, mais lui … Il est roux ! Tu oserais vivre avec un roux ?! Il paraît qu’ils portant malheur … » Alissa continue de peindre, presque concentrée sur la tâche même si l’endroit devra sûrement être retravailler. Puis elle se met à peindre un joli cœur sur le mur, fière d’elle. « Regaaaarde ! C’est trop joli ! Il faudra mettre une petite phrase philosophique en dessous pour faire bien et ce serait parfait ! »