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 La plus belle des Veuves noires, c'est celle qui ne l'est pas encore ~Anya~

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Siobhan O'Sullivan
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Siobhan O'Sullivan
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MessageSujet: La plus belle des Veuves noires, c'est celle qui ne l'est pas encore ~Anya~    La plus belle des Veuves noires, c'est celle qui ne l'est pas encore ~Anya~  EmptyDim 02 Juin 2019, 11:22

Oui, oui, oui.

Siobhan sait qu'elle n'a rien à faire dehors. Strictement rien. Et d'avoir encore choisi un jour de pluie n'y change pas grand chose. Comme si les trombes d'eaux qui se déversent sans discontinuer pouvaient la protéger d'un regard trop acéré et d'une balle assassine. Sauf... sauf que les quarante ans de Neil se rapprochent de plus en plus et que l'Irlandaise a vraiment envie de le fêter avec lui. Ils ont perdus trop de temps, trop d'occasions de faire plaisir à l'autre. Pas encore cette fois. Elle refuse. Ce n'est pas comme cela qu'ils avaient envisagé cet anniversaire là. Ils devraient être en Irlande, entourés de Catham et du reste de leurs amis, pour une soirée débridée sans la moindre inquiétude. Qu'importe, elle est résolue à faire au mieux. Peut être inviter aussi Cassie, si elle est à Los Angeles à ce moment là? Elle ne connait pas les collègues de Neil. Ignore si il y en a qu'il apprécie ou aucun. Si il a des personnes dont il aimerait la compagnie si elle transforme l'idée d'un diner à deux en quelque chose d'un peu plus important. Non. Ce ne serait pas prudent. Lasse d'être prudente. Lasse de ce sentiment de stase.

Au lieu de celà, la rousse a "sagement" attendu que celui-ci disparaisse dans une douche pour prendre une ou deux liasses de cash. Sortir certes, mais il est hors de question que Siobhan utilise sa carte bancaire, bien trop facile de surveiller ses mouvements de cette manière et elle n'est pas naïve. O'Maley a les moyens de la mettre en place. Tout comme elle glisse dans son sac à main la première arme de poing qu'elle trouve. Rapidement, la jeune femme natte ses cheveux cuivre en une rare tresse, dégageant son visage des meches rebelles qui y jouent habituellement. Machinalement, elle se maquille, dissimulant la cicatrice offerte gratuitement par Samuel sous un nuage de fond de teint, ombrant ses paupières d'une touche de nacre émeraude, crayon khol et mascara brun achève de souligner ses yeux, alors qu'elle se contente de rehausser ses lèvres d'un rouge à levre cuivrée. Un burner vient rejoindre le pistolet et elle scotche au refrigirateur un post it destiné à un Irlandais qui sera absolument imbuvable une fois qu'il aura compris que son oiselle rousse à quitté la cage. Le numéro du téléphone du portable jetable et quelques mots expliquant qu'elle est partie faire des courses composent la totalité du message.

Si il y a bien une chose que Siobhan a compris avec Neil, c'est qu'il faut mieux se faire pardonner après coup que de demander la permission. Avant de sortir discrétement, la jeune femme attrape son parapluie et quitte l'immeuble sans encombre. Elle ouvre ce dernier pour se protéger de l'averse qui s'abat sur la ville. Elle l'adore. La toile opaque, au contact de l'eau, se couvre d'arc en ciel multicolore, de nuages pastels qui aparaissent peu à peu. Hors de question de s'enfermer dans le métro ou de prendre le bus. Si elle n'a pas la moindre idée de ce qu'elle recherche pour Neil, elle est certaine d'une chose, elle souhaite profiter au maximum de ces quelques heures loin des murs de l'appartement. Marcher sur plusieurs blocs ne la dérange absolument pas. Au contraire.

Quand elle arrive en vue du Beverly Center, Siobhan s'immobilise, un peu perdue dans ses pensées. Reflechissant quelles boutiques pourraient l'interesser le plus. Bijoutier en premier. Une berline aux lignes élégantes la frole avant de se garer sur le trottoir de l'immense centre reputé pour ses enseignes de luxe. Sans réelle curiosité, les yeux noisettes se posent sur eux. Avant de s'agrandir sur la silhouette masculine qui en sort et contourne pour aller ouvrir la porte passager. Elle a beau être à quelques distances, il lui est impossible de ne pas reconnaître l'homme. Sa haute taille, sa blondeur et la manière un peu raide dont il se tient sont autant d'éléments qu'elle n'est pas prête d'oublier. Vivement, la jeune femme se rejette en arrière et change l'angle de son parapluie pour qu'il dissimule au mieux son visage. La peur sans subtilité qui l'envahit à cet instant lui fait regretter, et pas qu'un peu, cette sortie imprudente. Quand bien même Aaron ne parait pas l'avoir remarqué, elle n'a aucune envie de se retrouver sous le feu glacé des prunelles de Samuel Gallagher. Pour découvrir que c'est une femme qui sort de la voiture. Le langage corporel des deux est troubles. Impossible pour l'Irlandaise de décider si ils ont envie de s'étriper ou de s'envoyer en l'air. Les deux n'étant pas incompatible. De là où elle est, la rousse ne peut pas voir le visage de la compagne de l'agent du FBI. Mais... il lui est impossible de se retenir de les suivre alors que l'étrange couple s'engage dans l'une des galeries menant aux boutiques les plus innabordables au commun des mortels. Clairement bien au dessus de ses moyens. Avec une pointe de prudence retrouvée, elle reste derrière le couple, laissant plusieurs badauds entre eux. Mais la curiosité de Siobhan a toujours été le pire de ses défauts. Ou presque.
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Anya Gallagher
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Anya Gallagher
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MessageSujet: Re: La plus belle des Veuves noires, c'est celle qui ne l'est pas encore ~Anya~    La plus belle des Veuves noires, c'est celle qui ne l'est pas encore ~Anya~  EmptyMer 10 Juil 2019, 22:40

J’observe la languette d’un œil circonspect et emplie d’appréhension. Assise sur la cuvette refermée des toilettes, jambes croisées comme si j’étais sur une chaise en or, j’attends avec inquiétude le résultat qu’il va s’afficher sur le petit bâtonnet. Mes yeux s’accrochent aux couleurs qui se modifient lentement. Beaucoup trop lentement. Là, mes entrailles se crispent dans mon estomac sous le coup d’une frayeur atroce. Que va-t-il advenir de moi si le résultat n’est pas celui que je souhaite ? Quelle solution pourrais-je apporter à ce problème atroce ? Je l’agite dans l’air, comme si cela pouvait faire apparaître la réponse plus vite. Mais non, la notice dit bien d’attendre quelques minutes encore. Je patiente, guère certaine de moi. Je relis du coin de l’œil la notice qui repose sur le bord du lavabo. « Bon, Anya, sois calme. Si ça se trouve, ce n’est rien. » je tente de me rassurer. Sauf que je ne suis pas aussi sereine que je souhaite le paraître. Et quand, finalement, la languette se fixe sur une couleur bien précise et qu’elle ne change plus, je pousse une exclamation indignée. « Oh mon dieu ! » Ma bouche s’ouvre en un O horrifiée. Dans la violence de ma réaction, je me suis redressée, continuant à fixer la bâton comme si le seul pouvoir de mon regard pouvait modifier son aspect. « C’est scandaleux ! » je m’égosille. Je sors en trombe de ma salle de bain, parcours ma chambre et arrive dans le couloir d’un pas furibond. Je finis par débouler dans le bureau de Samuel oui, pour une fois, il est là ! J’agite le bâtonnet sous son nez. « Mon rondoudou au miel, c’est scandaleux ! Regarde-moi ce résultat ! » Indifférent à la tempête qui me soulève toute entière, il prend son temps pour relever le nez de ses papiers et lorgner un regard las sur le bâtonnet. Lorsqu’il me regarde, c’est avec la plus totale ignorance de mon nouveau caprice. Je me dois de lui expliquer en agitant l’objet du délit sous ses yeux. « 6 sur 10 ! Le PH de l’eau dans cette maison est de 6 sur 10 ! Tu réalises un peu ?! Tu réalises les conséquences sur ma peau ? Comment veux-tu qu’elle soit aussi douce qu’avant avec un résultat pareil ! Ça ne peut pas continuer comme ça ! » Je braille pour de nombreuses raisons. Et généralement, ces derniers temps, je choisis les révoltes les plus futiles à lui agiter sous le nez. Ce sont les seules qu’il me laisse passer et qu’il ne provoque pas l’une de ses colères froides. Dans le fond, il sait qu’il a épousé une petite diva et il s’acquitte de ce fardeau-là tant que je ne viens pas trop sur ses plates-bandes et que je ne remets pas trop ses décisions en cause. De sa voix forte, de ses mains robustes et de son aura menaçante, il a su me mettre au pas sur beaucoup de choses. Et je l’aime, c’est ainsi. Je le pardonne dès qu’il lève la main sur moi car il sait se racheter avec des cadeaux, des caresses, des attentions. Pourtant, une partie de moi ne veut pas enterrer la Anya sauvage qu’il a épousée, cette créature exigeante que je suis. Alors je lui déclame un caprice sous ses yeux pour lui rappeler qu’il ne m’aura pas toujours. Je pense que c’est un accord presque tacite entre nous. Je me plains moins de cette longue journée qu’il passe loin de moi sans savoir où il est, de ne pas comprendre ses affaires, de ne pas l’interroger quand il revient blessé à la maison ou de le laisser tranquille lorsqu’il le demande. A ce titre, il m’autorise à m’emporter ainsi sur des broutilles. Et aujourd’hui, c’est le PH de l’eau. Il se lève donc, m’attrape par les épaules qu’il frotte doucement, dans un geste de réconfort. « Ne t’en fais pas, ma petite mandarine. Je vais appeler tout de suite pour qu’on règle ce problème. » Le voilà qui désamorce la bombe d’un revers de main. J’en suis presque frustrée de ne pas pouvoir étancher plus ma rage. Que répondre à cette solution si vite trouvée ? Je prends moue boudeuse et bougonne d’une petite voix. « Oui mais tu imagines les dégâts sur ma peau ? Qui va le régler ça ? » Manifestement, il s’agit bien de la dernière de ses préoccupations. Pourtant, il continue à agir avec calme. « Allez, calme-toi sucre d’orge. Prends ma carte et va faire du shopping, va prendre soin de ta peau et t’acheter tout ce qu’il te faut. Tu es libre ! » Il sort l’une de ses cartes bleues de son portefeuille, la seule qu’il me laisse le droit de toucher et me la tend. Je continue à faire la moue, mais j’en prends pas moins sa carte. Il m’attrape alors par la taille, me serre contre lui pour déposer des baisers donc cou et achever de me convaincre par ce providentiel moment de douceur. Puis, juste avant de me libérer, il me serre un peu plus fort contre lui et vient murmurer à mon oreille. « Mais Aaron vient avec toi. »

***

A présent, lorsque je dois sortir, c’est autant le sacerdoce pour lui que pour moi. Nous ne nous supportons pas. Et pire encore, je le hais d’autant plus cette immondice blonde depuis qu’il sait un terrible secret sur moi. Je l’observe d’un œil hostile, comme si, à tout moment, il pouvait faire éclater la vérité. Quant à lui, bien qu’il s’empêche de me regarder pour ne pas exprimer une moue de dégoût, je vois bien que son attention louche de temps en temps sur mon ventre encore plat. Mais jusqu’à quand le sera-t-il ? Et pour lui, la pression est encore pire aujourd’hui qu’hier. Car, ce n’est pas seulement sur la sécurité de la femme de son patron qu’il doit veiller, mais également sur celle de son enfant.
Quand la voiture se gare devant la galerie de luxe, je ne prends presque pas la peine d’attendre qu’on vienne m’ouvrir et qu’on me tire le parapluie pour m’extirper de la voiture. J’ai hâte de pouvoir le larguer dans un coin de la galerie pour ne plus supporter sa présence. Nous nous engouffrons l’un et l’autre sans aucune motivation apparente. Néanmoins, je sais où je vais, la démarche sûre. Me voilà donc à parader jusqu’à une boutique de soins très sélecte. A vrai dire, je pense même m’offrir une petite séance pour réparer ma peau attaquée. Aaron s’impatiente vite en me voyant chercher l’enseigne qui me plaît le plus, finit par se décourager, et clame qu’il doit aller faire un tour au petit coin. Pour cela, il me jette dans la première boutique, m’assurant un semblant de sécurité en ces lieux. Moi, je m’en balance. Je me parade entre les présentoirs, observant les meilleurs produits. Nous sommes peu dans la boutique, mais par chance, aucune vendeuse ne vient me coller aux basques. Enfin… sauf une rouquine étrange qui semble me dévisager avant de se raviser sitôt que je lève les yeux sur elle. A ce moment-là, je sens mes entrailles se nouer. Mince… est-ce que ce pourrait être une des fameuses fans hystériques dont Aaron m’a parlé ? Celles qui envoient des menaces de mort pour moi par jalousie ? Je reste sur le qui-vive. Qu’est-ce que fout Aaron ? Décidément, il n’est jamais là quand il le faut ! Sauf que je décide de prendre mon courage à deux mains. Cette fois, c’est moi qui vais l’intimider un peu. Alors, prenant une démarche nonchalante, je fais mine de m’intéresser aux produits jusqu’à parvenir près d’elle. Et finalement, quand je ne suis qu’à un pas d’elle, sans la regarder, je lui murmure. « Je sais qui vous êtes. » Manifestement, cette déclaration lui fait un sacré choc car elle semble se tendre. Percée à jour ! Cela m’encourage à poursuivre. « Et sachez que vous ne me faites aucunement peur. Pas plus que vous ne m’intimidez ! Ce ne sont pas des personnes dans votre genre qui vont m’impressionner. » Qu’elle aille se rhabiller avec ses menaces de mort et ses idées atroces. « Dans le fond, ce n’est que de la jalousie. Peut-être que si vous arrangiez un peu mieux votre tignasse rouge, vous auriez moins de complexe ! » Et pourtant, il fallait lui reconnaître un sacré charme à cette demoiselle étrange. Mais évidemment, jamais aussi splendide que moi.
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Siobhan O'Sullivan
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Siobhan O'Sullivan
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MessageSujet: Re: La plus belle des Veuves noires, c'est celle qui ne l'est pas encore ~Anya~    La plus belle des Veuves noires, c'est celle qui ne l'est pas encore ~Anya~  EmptyVen 12 Juil 2019, 11:28


Siobhan n'est pas à son aise. La boutique est presque vide. La jeune femme en vient à regretter son impulsion première. C'est le genre d'action non réfléchie qui peut la mettre dans une situation dont elle ne pourra pas se sortir. Heureusement, Aaron semble avoir abandonné l’éblouissante blonde à elle même. Et de regards furtifs en coup d'oeil plus long, elle admet sans ressentiment que les magazines ne rendent pas justice à leur modèle vedette. Il y a une élégance naturelle qui se dégage de chacun de ses mouvements, un savoir faire dans la tenue qu'elle porte, une sophistication dans son maquillage qui est presque douloureuse à regarder. Pour la première fois depuis des années, la rousse prend conscience du peu de soin qu'elle apporte à son apparence. Elle ne s'en est jamais trop préocuppé mais le contraste qu'elle forme avec Anya est poignant. Pourtant, elle est mariée à l'un des hommes les plus meurtriers de la côte ouest. A quel point est ce une armure et à quel point elle est plongée dans les affaires de son époux? Siobhan est incapable de le déterminer.

Il n'y a pas assez de monde dans les rayons. Et elle sait très bien que la carrière de dective privé serait un échec pour elle. Elle est bien trop..... Visible. Elle peut être subtile, mais elle tient d'avantage de l'éléphant dans un magasin de porcelaine que de la Ballerine Etoile. Tournant son attention aux différents objets pour regarder exactement là où elle attérie, dans ce monde de luxe extravagant. Hum. Siobhan attrape une boite aux lignes élégantes formant presque un ecrin de bijouterie. Protégeant... protégant... Elle etouffe un rire entre l'hillarité et l'incrédulité. Boules de Geisha. Probablement les boules de geisha les plus chères de l'histoire des boules de géisha. Pouffant malgré elle, Siobhan finit par réaliser qu'elle se trouve ni plus ni moins dans un sex-shop glorifié. Ici, les sex-toy sont transformés en objets d'art et, continuant son exploration, les "costumes" affriolants" sont tous griffés par des grands noms de la Haute Couture. Les menotes sont ornés des pierres précieuses, les manches des cravaches ou fouets sont lestés d'argents et ciselés de motifs érotique avec une une finesse incroyable. D'accord. Elle se casse. Soudainement, elle n'a aucune envie de savoir comment Anya pimente ses nuits avec le monstre sexy qui partage ses nuits. La rousse n'a pas encore determiné si il s'agissait uniquement de Samuel ou si elle peut inclure Aaron dans la catégorie.

Et puis... Au final... Est ce qu'elle a vraiment envie de confronter une femme potentiellement aussi dangereuse? Ils ne sont absolument pas sortie de la nasse de l'Ira et ce n'est qu'une question de jour pour que le poing armé de l'Armée indépendantiste ne les trouve. Venir titiller une panthère endormie est probablement une mauvaise idée. En même temps... si elle couche vraiment avec Aaron, elle a le droit de savoir quelle vipère elle rechauffe entre ses cuisses si elle ne souhaite pas finir comme Cléopatre. Pas ici. Pas dans cette boutique Là! Déjà elle tourne les talons pour rejoindre la sortie. Et s'immobilise net. Se trouvant aux cotés d'une Anya qui sait très bien ce qu'elle fait. Contairement à la rousse. Mais qu'est ce qu'il y a chez cette femme qui l'intimide à ce point?! Putain, elle a passé l'age de ces conneries! Un murmure à ses oreilles qui achève de la figer. Lui faire peur? Et... et là......... C'est à moitié horrifiée, à moitié avec un cerveau qui ne fonctionne plus qu'elle s'entend répondre :

-Madame Gallagher, c'est un tel plaisireuuuuh -Mais mais mais! C'est quoi cette voix de Grande Bourgeoise de la cote Est? Cette espèce d'imitation d'aristocrate New-Yorkaise?! - Je suis l'une de vos plus grande admiratriceuuuh. -Il ne lui manque plus que le petit chihuaha dans un sac et ce serait parfait. -Vous faire peur? Jamais, au contraire, c'est moi me trouve à court de mots devant vous mêmeuuuuu. -Hooo Siobhan. Stop. Juste, je t'en supplie, stop! Si vous avez déjà vu un film catastrophe où un train s'élance à tout de vitesse sur un pont de mille mettre de hauteur dont les rails ont été explosés à la dynamite, vous avez une bonne idée de ce qui attend la rousse. - Je n'aurais jamais espéré vous croiser aujourd'hui, je suis affreuseuuuh. -Plus elle s'écoute parler, plus elle a envie de mourir d'humiliation sur le champ. Et Aaron qui peut revenir d'un moment à l'autre. Et c'est aussi ce que doit penser Anya au vu de sa réflexion sur ses mèches cuivres, follement arrangées sur son crane, librement. C'est avec un geste un peu trop sincère que sa paume vient soupeser quelques boucles ainsi vilipendées. - Je tiens un petit blog beeeauuuté pour mon cercle d'amis à New-Yorkeuh, en m'inspirant de votre Art. Mes cheveux, hélas, je n'arrive jamais rien à en tireuh.... Peut être auriez vous des conseils précieuh?

Siobhan n'a jamais teint ses cheveux. Ils voient rarement les ciseaux d'un coiffeur. Et elle se surprend à avoir vraiment envie d'entendre ce que pourrait lui dire Anya sur ce sujet. Et une part d'elle la maudit. La maudit copieusement. L'Irlandaise n'a jamais eu le temps, l'argent, le gout pour réellement s'intéresser au reflet qu'elle offre et comment elle pourrait prendre d'avantage soin d'elle. Et ca vient d'où, ce sentiment soudain d'insécurité?! Elle n'a pas éprouvé le quart de la panique quand Samuel lui a éteint sa cigarette sur la joue que celle qu'elle ressent face à ce petit bout de femme fragile qu'elle pourrait briser en deux d'un coup de poing. C'est quoi? D'avoir rencontré chez Neil Lya, avec ses idiots de cheveux de satin noirs parfaitement lisses, sa peau d'amande et son 36 délicieusement proportionné? Et s'entend ajouter avec une vulnérabilité qui ne lui correspond pas -Si aviez le temps, bien sureuuuuuuh

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Anya Gallagher
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MessageSujet: Re: La plus belle des Veuves noires, c'est celle qui ne l'est pas encore ~Anya~    La plus belle des Veuves noires, c'est celle qui ne l'est pas encore ~Anya~  EmptySam 20 Juil 2019, 19:10

Perspicace, il me faut peu de temps pour comprendre à quel genre de personne j’ai affaire. C’est une de mes grandes forces : parvenir à cerner rapidement les gens. Il me suffit d’un coup d’œil, de l’observer des pieds à la tête une brève seconde pour être sur mes gardes. Peut-être n’aurai-je pas compris le danger dans la situation si Aaron ne m’avait pas tenu au courant récemment des risques qui pesaient sur mes épaules. Voilà que des gens, jaloux et mal intentionnés, en avaient après moi. Ils souhaitaient me faire du mal, gâter ma beauté, voire même me tuer. Ou pire ! Me prendre à défaut afin de maltraiter ma réputation ! Une disgrâce infâme que je n’étais pas prête d’encourir. Je me battrai bec et ongle pour ne pas subir une telle humiliation et celui qui me ferait déchoir de mon pied d’estale n’était pas encore né. Ainsi, c’est l’œil hostile que je détaille sans gêne aucune cette rouquine qui m’a prise en grippe. Dans une situation, je sais pertinemment que la prudence m’aurait obligée à appeler Aaron pour régler l’affaire. Cela semblait la meilleure solution, la plus sûre qui soit. Mais à cet instant, je préfère encore porter des sandales avec des chaussettes plutôt que de me réfugier sous la protection de cette immondice blonde. A présent que je sais parfaitement ce qu’il en est des dangers qui planent au-dessus de ma tête, il m’apparaît évident que je peux parfaitement prendre soin de moi-même et assurer ma protection. Après tout, je n’ai pas attendu de rencontrer Samuel, ou qu’il décide qu’Aaron deviendrait ma nounou officielle, pour apprendre à en découdre. Aucun des deux n’imaginait les coups que j’avais pu prendre par le passé, les batailles que j’avais menées pour en arriver là. Ce n’est donc pas une rouquine mal fagotée qui allait m’impressionner et parvenir à me faire le moindre mal.

Afin de confirmer pleinement mes doutes, je change de boutique. Naturellement, je prends le chemin d’une chic enseigne de soin. Du coin de l’œil, je peux voir que cette gourde me suit, affirmant mes soupçons. De nouveau, je braque mon attention sur elle pour la déstabiliser et quand je suis bien sûre qu’elle regarde ailleurs, je me rapproche d’elle, l’air de rien. J’inspecte distraitement mes produits jusqu’à être assez proche pour lui glisser quelques mots. Je la sens se figer dès l’instant où ma voix s’élève et qu’elle comprend que mes paroles s’adressent à elle. Ces dernières sont pleines de menace et de détermination. Il me vient l’évidence même que je dois l’intimider avant même qu’elle ne puisse m’intimider à son tour. Il ne faut pas croire que je suis une pauvre créature fragile bonne à poser sur des magazines. Je suis Anya Gallagher, épouse de l’un des hommes les plus riches du pays, égérie des nouvelles générations, star des marques de luxe, mannequin à succès. Alors avec sa tignasse mal peignée, elle peut rentrer chez elle ! Sans guère plus de gêne, mes prunelles perçantes viennent se planter dans les siennes. Alors, maintenant, qu’est-ce que tu vas faire ma gueuse ?! J’attends qu’elle réplique, qu’elle s’enfuit, qu’elle réagisse d’une manière ou d’une autre. L’espace d’une seconde, elle semble comme pétrifiée, liquéfiée de l’intérieur de seconde en seconde. Et finalement, la voilà qui s’anime brusquement. J’en ai presque un mouvement de recul d’entendre une voix si aiguë ressortir de la gorge d’une femme au charme si profond.

Dès sa première phrase, je comprends que j’ai tapé juste. Elle sait pertinemment qui je suis, et plus encore, de qui je suis la femme. Et juste à cette appellation « Madame », je la laisse poursuivre sans piper mot. Je hausse uniquement un sourcil, dubitative face à ce qu’elle va dire. Elle se prétend être l’une de mes plus grandes admiratrices. Qui ne l’est pas, en même temps ? Je croise les bras, l’écoutant d’un air détaché. Manifestement, rien en elle ne me laisse présumer qu’elle est une personne dangereuse. Bien au contraire, je serai tentée de m’imaginer que mon imagination débordante s’est emballée plus que de raison. En même temps, tout ceci est la faute de Samuel et d’Aaron ! Ces deux fous voient le mal partout, comme si leur quotidien n’était que danger et qu’ils devaient être à l'affût de la moindre menace. Ils se sont pris pour des barons de la mafia californienne ?! Je suppose qu’elle doit un peu trop en faire pour me plaire et pour faire taire mes réticences. En toute honnêteté, je dois admettre que cela fonctionne assez bien. « Un blog beauté ? » je répète après elle, presque avec une moue de dégoût et de scepticisme. Pitié, non ! Elle ne peut pas tenir un blog beauté et se fagoter de la sorte ? En s’inspirant de moi en plus ?! Néanmoins, le choix pertinent de ses mots ne me force pas à l’incendier sur place. Elle part tout de même d’ « art ». Voilà enfin quelqu’un qui sait reconnaître les mérites de mon métier. Je m’enorgueillis de chacun de ses mots. Quand soudain, la gourgandine en vient à me demander mon aide et mes conseils. Là, ce n’est plus la Anya raisonnable qui parle. Mes instincts les plus primaires répondent pour moi. Sans pudeur, mes doigts viennent agripper quelques-unes de ses mèches, je les observe, les examine avec attention, les juge. « Mon dieu, avec un tel chantier, je crois que vous ne réalisez pas bien le travail terrible que cela requiert ! Nous partons de loin, ma chère ! » Je suis presque à deux doigts de lui dire que c’est peine perdu et qu’il vaut mieux qu’elle reparte à zéro mais l’espoir anime mon être. « Vous souhaitez mon humble avis ? Si c’était moi, sachez que je me raserai la tête. A ce stade, il n’y a plus rien à faire ! Hélas, d’ici qu’ils repoussent… j’ai peur que votre beauté ne soit déjà fanée. » Mon regard désole se pose sur cette pauvre créature qui a décidé de s’en remettre à moi. La belle enfant ! Mais je ne m’avoue pas vaincue. Je sens qu’elle a besoin de moi. Ma main va trouver le chemin de son épaule. « Mais vous savez quoi ? Ce matin, vous vous êtes levée sous une bonne étoile. Anya Gallagher est là pour vous sauver ! Après tout, vous tenez un blog beauté. Il serait temps d'avoir l'air crédible. » Cela doit sûrement lui faire tout drôle d’entendre le nom de son idole depuis la bouche de cette dernière. Je ne peux qu’imaginer l’excitation pétillante au cœur de cette jeune femme. Je m’éloigne d’un pas, tourne autour d’elle d’un œil expert, la détaillant sous toutes les coutures. J’inspecte sans pudeur chaque centimètre carré de ce qui la constitue, me rapproche parfois pour la regarder de plus près. « Peut-être ai-je été un peu sévère. Tout n’est pas à jeter. Vous avez un grain de peau magnifique ! Un peu spécial, mais magnifique ! Et comme je le dis toujours, l’essentiel : c’est le teint. Vous pouvez faire n’importe quoi, mais si tu as un teint de grenouille, il vaut mieux se jeter depuis un pont. » Brusquement intime avec cette rouquine, j’enroule mon bras autour du sien et la traîne à me suite dans les immenses galeries. J’examine les enseignes tout en lui parlant. « Sachez que je ne donne pas mes cours au premier venu. Si je viens à votre aide, c’est que j’observe une effrayante détresse et que je ne peux rester les bras croisés. Mais les conseils que je vous donne, il va vouloir les appliquer. La beauté, ce n’est pas quelque chose qu’il faut prendre à la légère. Tout le monde ne peut naître, comme moi, naturellement belle. Mais comme tout travail, ce sont les efforts qui comptent ! » Quand j’ai trouvé l’objet de ma recherche, je m’en approche avec la fille. « En premier lieu, il va falloir m’arranger un peu cette mine défaite. Ça ne sert à rien de se faire belle si on n’est pas prête à l’être. Je vous propose de se détendre un peu ! » Et nous voilà devant l’établissement très sélect de soin. Spa, massages, bains, hammams, saunas, pierres chaudes… tout autant de soin qui nous remettrons d’aplomb. « Vous allez voir, je ne connais rien de mieux que cette petite thérapie pour effacer ces vilaines cernes et vous donner une meilleure mine. Il faut faire attention, on pourrait presque croire que vous êtes soucieuse ! » Je m'exclame d'un petit rire enchanteur.
L’une des membres du staff s’approche de nous, m’accueillant avec le plaisir de me revoir. Je suis une habituée. « Ce sera une séance pour deux cette fois-ci. Je suis venue avec une demoiselle en détresse à secourir. » C’est à ce moment-là que je réalise un détail. Je me tourne vers la rouquine. « Au fait, je ne crois pas que vous m’ayez donné votre nom ! » Après tout, on ne peut pas être aussi connue que moi.
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Siobhan O'Sullivan
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Siobhan O'Sullivan
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MessageSujet: Re: La plus belle des Veuves noires, c'est celle qui ne l'est pas encore ~Anya~    La plus belle des Veuves noires, c'est celle qui ne l'est pas encore ~Anya~  EmptyLun 05 Aoû 2019, 18:53


Siobhan est prise au dépourvu, et cela ne lui ressemble pas. Elle a l'impression d'être le Titanic face à l'Iceberg. Et que la montagne de glace prenne les traits d'Anya Gallagher est une surprise de taille. Pourtant, elle ne parvient pas à ralentir sa course. Ne parvient pas à maitriser un sentiment de complete perdition. Elle est en train de couler avec Jack qui hurle au secours quelque part dans son esprit. Que la petite fille dure à cuire des quartiers brulants de Belfast perde ses moyens face à la Reine des Podiums,elle ne le realise pas encore totalement. Elle n'avait encore jamais pensé que le pinceau à maquillage puisse être plus terrifiant qu'une arme de poing.

Son accent débile, elle ignore totalement d'où il vient, mais il lui semble être coller à ses lèvres. Une inspiration. Profonde. Une seconde. Là maintenant tout de suite, l'Irlandaise donnerait très cher pour se retrouver dans la salle de combat clandestin avec Megara. Au moins, elle y serait plus à l'aise. Elle souhaite presque que la sublime blonde la balaie d'un regard indifférent. Mais non. Elle est scrutée sous toutes les coutures. Examinée. Mais au moins la méfiance première semble s'être dissipée. Non qu'Anya ait quoique ce soit à craindre de sa nouvelle brebis. Elle a oublié le Gallagher pour ne plus retenir que l'Anya. Tout comme elle a perdu de vue ses idées de se venger de toute la race des flics infiltrés en prenant Aaron comme bouc émissaire. Un grand Blond? Connait pas. N'existe pas.

Evidement qu'elle s'attire un regard étonné en mentionnant un blog beauté. Pitié, ne me demande pas l'adresse. Par toutes les Aphrodites, Venus, Hathor, Freya, Lakshmi... Pitié faites qu'elle ne me demande pas le lien! Sa couverture est la plus fine qu'elle n'ait jamais utilisé en cinq ans. La moins crédible aussi. Elle s'empare d'une mèche rousse, et Siobhan evite de peu un mouvement de recul. Laissant ses regards dévier sur une multitude de produits de beauté dont elle ne pourrait jamais deviner l'usage. Sérieusement. Un masque de boue de la mer morte?! Ses prunelles s'agrandissent sous le prix du flacon. A peine moins cher que du caviar. Et ca ne se mange pas. Son attention cesse de gambader à une sentence sans appel. -Les... raser. Je.... ne préfereais pas.

Non. non non non. Elle en oublie les modulations excentriques pour retrouver un peu de son timbre naturel. Les raser? Les couper courts? Jamais. Impossible. Même changer de couleur est presque impensable. Presque. Le blond d'Anya est rayonnant. Néanmoins, l'Irlandaise s'accroche surtout à la suite des paroles. Une main tendue dans son désir de plus de féminité! La langue collée au palais, elle hoche la tête. Se laissant examiner sous toutes les coutures. Pourtant, Siobhan redresse les épaules et le menton. Son sourire revient, un peu. Parce qu'elle ne sera jamais une lapine terrifiée. Et que pourquoi pas. Pourquoi pas, pour une fois, se laisser guider sur un chemin absolument obscur pour elle et pourtant emprunté par tant de femmes, mais aucune avec la Maestria d'Anya. Et surtout, elle est dénuée de la moindre moquerie ou sarcasme. Il y a une sincérité qui touche la Sylphide. Aussi se laisse t'elle entraîner, glissant à son tour son bras sous le sien. - Je vous en remercie. Votre peau est absolument parfaite. -Elle s'aventure sur des surfaces liquides- Vous utilisez quelle crème? J'appliquerais vos conseils, soyez en certaine. Vous ne perdez pas votre temps avec moi.

Une grimace qui lui échappe malgré elle. Soucieuse? PAS DU TOUT. Jamais. Un spa. Un centre de massage dont il est certain qu'il faut montrer pate blanche, ou carte de platine pour pouvoir y entrer. Instant de panique. Si elle est partie avec quelques liasses de liquides piochées directement dans la reserve de Neil - Impossible d'utiliser la moindre carte bancaire si elle ne veux pas accrocher un néon au dessus de sa tête- elle n'a pas non plus emporté l'équivalent du PIB d'un pays du tiers monde. Ce qui doit etre bien etre le tarif des soins! Mais Anya ne se pose pas de question, conquérante dans un royaume dévoué à son bien être. Où est Aaron? Question fugitive qui s'éparpille dès qu'une employée les précède jusqu'à une salle privée où tronent deux tables de massages et une pièce plus discrete sur le coté. Siobhan reste collée à sa Pretresse, se laissant guider pour les prochains moments. Un verre d'eau où flotte des morceaux d'oranges et de citrons frais leur est offert. Au moment où elle allait boire une gorgée, une question bien légitime sur son identité. Elle aurait du s'y préparer et pourtant son geste de surprise fait basculer l'eau sur son pantalon, qui s'orne maintenant d'une large tache humide et peu discrète.Rougissante, crime impardonnable avec sa peau laiteuse, elle repose précipitamment le verre. Récupérant une serviette, elle songe quelques breves secondes à tamponner.... Non. Décidément. non. -Vous m'impressionnez tellement, j'en deviens plus maladroite qu'une enfant de quatre ans. Siobhan. -Et réalise immédiatement son erreur. Aaron connait son identité. C'est de la folie d'avoir livré son vrai prenom, surtout aussi peu américain que celui là. - Siobhan Flaherty. -S'entend t'elle repondre. Et le naturel avec lequel l'association se fait est presque douloureuse. Sans un caprice cruel, ce serait son nom officiel. Elle ignore si c'est d'avoir toujours sa bague sur elle depuis que Neil la lui a rendu qui l'a influencé, peut être. Ce mensonge sonne plus juste que toutes autres vérités qu'elle a pu dire depuis des années.

Son timbre est un peu enroué alors qu'elle se force à poursuivre, chassant le sentiment abrasif qui vient de l'envahir.Ce n 'est pas le moment de songer à ce qui aurait du être. Pas avec autant de nuages amoncelés au-dessus d'eux. Et Samuel Gallagher en fait partie. Non. C'est impossible que son épouse soit sa complice. Son regard caramel se tourne vers celui d'Anya, intriguée malgré elle par la personne qui se dévoile peu à peu à elle. Comment peut elle vivre avec un monstre comme son époux et être aussi... Humaine. Ouverte, enjouée. Et avec un garde du corps qui dissimule dans les ombres qui il est vraiment. - Entre votre carrière et votre vie d'épouse, vous êtes un modèle pour bien des femmes. Votre mari ne craint pas l'attention que vous recevez de la part de vos admirateurs?

Elle allait poursuivre mais c'est une autre femme qui les rejoint et se tourne vers Anya, pour lui demander si elle a fait son choix. Lui proposant peut être de commencer par un soin du visage et une manucure, peut être ensuite un massage taoiste Royal aux pierres chaudes et froides pour stimuler les méridiens et aider à évacuer le stress qui peut la fatiguer? Mais Madame est toujours rayonnante. A moins bien sur que Madame ne préfère ses soins habituels? Siobhan ne recoit pas d'attention de la part de la nouvelle venue. Sauf quand celle- ci s'approche pour l'examiner à son tour. A grand renfort de tssss et quel dommage. Et vraiment! Il faut hydrater tout ca! Heureusement que Madame vous a emmené, c'est peut être pas trop tard. Autant dire que sur cette phase, la rousse est bien incapable de décider de quoique ce soit. Morceaux de brindilles en perditions sur un torrent, elle se raccroche à la décision d'Anya dans son domaine. -Je vais m'en remettre à votre sagesse sur ce sujet, je crains de n'etre que trop novice.
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MessageSujet: Re: La plus belle des Veuves noires, c'est celle qui ne l'est pas encore ~Anya~    La plus belle des Veuves noires, c'est celle qui ne l'est pas encore ~Anya~  EmptySam 24 Aoû 2019, 17:44

C’est avec un orgueil non mesuré que je m’éprends brusquement de cette jeune femme qui flatte tous les aspects de ma vanité. Il ne faut pas point de méprendre sur les élans limités de ma compassion. D’ordinaire, je n’aurai guère pris le temps de m’attendrir de l’aspect négligé de l’inconnue, pas plus que je ne me serai émue de son admiration à mon égard. Des fans, j’en ai suffisamment pour ne pas m’accrocher au bras de la première venue. De plus, rien dans son apparence n’attire mon attention dans ce genre de situations. J’aurai pu clairement me contenter de passer mon chemin, une remarque cinglante bouclant abruptement les prémices de nos échanges. Cependant, elle est là, face à moi, avec cette bouche qui forme de si jolis mots pour mon amour propre blessé, qui me permet d’oublier un instant qu’une créature immonde habite le creux de mon ventre, prêt à démolir toutes les idoles de ma féminité.
Il me faut procéder à un diagnostic approfondi de la rouquine qui se trouve en face de moi. Aux premiers abords, j’ai tendance à penser que tout est perdu d’avance, néanmoins, cela ne serait pas un challenge à la hauteur du talent d’Anya Gallagher. Si j’arrive à la faire ressembler à quelque chose avant la fin de la journée, ce sera un parfait miracle ! Il me faut cependant reconnaître que tout n’est pas à jeter. Sa peau, constellée de taches de rousseur, donne un aspect charmant à son teint et fait ressortir l’ovale délicat de ses yeux. Je ne peux m’empêcher de penser que, avec un peu de bonne volonté et une grosse dose d’espoir, elle pourrait être une femme irrésistible. « Je n’utilise que les crèmes de ma propre marque. Ma peau n’en tolère pas d’autres. D’ailleurs, c’est ainsi que j’ai été obligée de créer ma propre marque de cosmétique. Autrement, telle que vous me verriez, ma peau serait rêche comme un morceau de parchemin ! » Et que dire de ce PH bien trop élevé à la maison ! J’espère qu’à mon retour, ce problème sera réglé.

Passant mon bras sous le sien, je la guide à ma suite jusqu’à la première étape de notre relooking de l’extrême. A mes yeux, avant de faire quoi que ce soit pour arranger la façade, il faut prendre soin de la base. Ainsi, il faut une peau détoxifiée, détendue et prête à recevoir les bienfaits de la cosmétique. En somme, il faut que la préparer à retrouver sa beauté oubliée. Pour se faire, je demande une séance de soin complète pour l’inconnue et moi. D’ailleurs, une question s’impose d’elle-même à mon esprit. Quel est le nom de cette jeune femme ? Sitôt les mots passent-ils la frontière de mes lèvres que la rouquine s’empourpre et le contenu de son verre se trouve déversée sur son pantalon. Je l’observe d’un œil dubitatif, l’un de mes sourcils parfaitement épilés haussé. Evidemment, je comprends les raisons de son trouble quand elle annonce que je l’impressionne. J’aurai pu écarter sa remarque d’un revers de bras, mais je décide de prendre sur moi. Il serait parfois temps que je prenne en considération les propos des autres et que je me mette à leur place. Il est vrai que mon charme, mon assurance et ma beauté peuvent en intimider plus d’un. Je ne peux la blâmer pour cela. Je ne rétorque donc point et écoute son nom d’une oreille distraite. J’en remarque à peine les influences irlandaises. En même temps, avec une chevelure enflammée comme la sienne et une telle peau d’albâtre, il n’y a rien d’étonnant à cela. La fameuse Siobhan poursuit en confirmant ma qualité de modèle pour bon nombre de femmes. Je ne peux qu’être d’accord avec ses propos. Je ne tique que lorsqu’elle évoque mon époux. Certes, il n’en est pas moins célèbre et nous nous faisons briller l’un et l’autre, néanmoins, je suis étrangement décontenancée. Je n’en laisse rien paraître, affichant un sourire éclatant à la rouquine. « Mon mari est un homme incroyable. Il sait me protéger tout en sachant se montrer discret. » Oui, me protéger en m’affublant de la présence pestilentielle d’Aaron, me protéger en me conservant à l’abri de tout, dans une merveille cage dorer. Se montrer discret en apparaissant dans ma vie comme une ombre. Se montrer discret et choisir où les bleus viendront ternir ma chair, quand est-ce qu’il peut enfoncer ses griffes dans ma peau, animé de la colère, de la jalousie, du feu abrasif qui régnait en lui.

Heureusement, l’une des demoiselles de l’établissement vient à nous pour demander quel sera le programme du jour. Je me décide sur un soin assez complet. Massages, soins, hydratation, visage, manucure, pédicure… j’ai besoin d’être choyée ! Mais avant… « Le hammam sera parfait en premier ! J’ai besoin de dégonfler un peu ! Il n’y a rien de pire que de paraître empâtée ! Puis vous verrez, la chaleur vous délassera. Je vous assure, vous êtes beaucoup trop tendue ! » Je peux sentir tous ses nerfs se tendre au travers de ses vêtements. Pauvre créature. Nous sommes donc amenées dans des vestiaires où le nécessaire est mis à notre disposition. Dépourvue de toute pudeur, je commence déjà à retirer mes vêtements à peine la porte refermée derrière nous. Une fois en culotte et soutien-gorge, je me tourne vers ma compagne de fortune. « Et bien, qu’est-ce que vous attendez ? Nous n’avons pas toute la journée ! » Et alors que je lui parle, l’immense miroir de plein pied qui se trouve derrière elle me renvoie ma propre image et je frissonne imperceptiblement. Suis-je la seule à voir le disgracieux arrondi de mon ventre ? Il me semble brusquement qu’il est énorme alors qu’il serait impossible pour quiconque de deviner ma présente condition. Ma main s’égare maladroitement vers mon bas-ventre, puis… je sursaute, comme éveillée d’un rêve et je reprends précipitamment de la contenance, comme si rien de tout ceci n’était arrivé. Un sourire splendide se peint sur mon visage. « Enfilez donc ce maillot et mettez votre peignoir. » L’instant d’après, je remplace mes sous-vêtements par le maillot donné et je m’enroule dans mon peignoir. Un chignon arrangé rapidement et nous voilà toutes les deux parties vers le hammam. Je tends mon peignoir à la demoiselle de l’établissement et je rentre dans la salle humide et brûlante. Il me faut quelques secondes pour me faire à cette atmosphère ankylosée d’eau. « Vous verrez, on a l’impression de mourir les premières secondes, mais ensuite, ça passe. » l’avertis-je avant de me caler confortablement sur un banc de carrelages chauds. L’air est étouffant, mais je sens déjà ma peau qui transpire, qui se vide de toutes ses impuretés, qui gomme les mauvais coups et les violences. Si seulement ça pouvait aussi m’arracher ce que j’ai dans le ventre… « Vous avez des enfants, Siobhan ? » je demande, question survenue abruptement et des tréfonds de mes pensées confuses. Pourtant, rien ne me paraît plus naturel à l’instant.
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MessageSujet: Re: La plus belle des Veuves noires, c'est celle qui ne l'est pas encore ~Anya~    La plus belle des Veuves noires, c'est celle qui ne l'est pas encore ~Anya~  EmptyMar 27 Aoû 2019, 10:49

Pendant quelques secondes, Siobhan bloque totalement sur la déclaration d’Anya. Des crèmes de sa propre marque. Okay. Heu. Comment on fait des crèmes hydratantes ? Non parce que…. Démonter et remonter un pistolet-mitrailleur, pas de problème. Et plus encore depuis l’entrainement datant de quelques jours avec Neil. Elle en a eu quasiment des ampoules aux mains à force de manipuler sans cesse les différentes armes. Un Neil qui va l’assassiner sur place quand il va apprendre qu’elle a passé du temps avec Anya Gallagher. Elle éloigne bien vite cette perspective pour se concentrer à nouveau sur la jeune femme. Flingues, ok. Mais des cosmétiques ?! Non. Rien. Le blanc total. Et le doute. Plus elle observe la ravissante manequin, ses élans naturels, la façon dont elle parle de la Beauté sous ses facettes les plus mystérieuses, plus l’Irlandaise doute. Que sait elle vraiment de l’homme qui partage sa vie. Et l’ironie cinglante n’est pas perdue pour la rousse. Est-ce qu’elle partage les élans barbares et criminels de Samuel ou bien est elle une pièce innocente sur son plateau d’échec ? Soudainement, sans savoir pourquoi, elle espère. Elle espère très fort qu’Anya n’est pas une sadique manipulatrice qui se déguise sous un masque de charme. Pourquoi cet élan ? Aucune idée. Il est là.

Elle a emboité le pas de la blonde, répondant vaguement à sa remarque. Le fossé qui sépare leur monde ne cesse de se creuser. Et pourtant, elles sont plus liées que ce que les apparences ne le laissent voir. Bras dessus-dessous, leurs démarches s’accordent, quand elles se connaissent encore si peu. Une demande, un semi -mensonge, une demie vérité. Un verre d’eau non maitrisé. Pourtant Siobhan n’est pas si maladroite en temps ordinaire. Avec prudence, le sujet de Samuel est évoqué. Protection et discrétion. Et une ombre tapie dans les prunelles lumineuses d’Anya. Mais son sourire est si sincère que rien n’est éclaircie pour l’Irlandaise. Est-ce que c’est là le rôle du flic ? Protéger Anya ? Pour cela qu’il l’accompagnait ce matin avant de disparaitre ? Ramenée sur terre par l’assurance et les soins choisies. Un Hammam. Elle a testé une ou deux fois et ne sait pas trop quoi en penser. Cet afflux de chaleur, de vapeur. Cette sensation de tête un peu vide juste après. Une pointe de surprise à la remarque qui accompagne la proposition. Un sourire plus doux qui adoucie un peu ses traits -Dégonfler ? Vous êtes sublime. -Un léger mouvement de poignet qui acquiesce. -C’est vrai qu’en ce moment, je n’arrive pas à me détendre. Vous avez raison, cela nous fera du bien !

Un vestiaire où elle hésite un peu sur la marche à suivre. Contrairement à sa compagne, rompue à ces rituels. Elle commence à se déshabiller, gardant simplement l’attelle qui soutient encore un peu son poignet. Et se fige en regardant le corps quasi nue d’Anya. Si celle-ci est perdue dans le miroir et ne remarque pas l’attention dont elle fait l’objet, Siobhan a du mal à détourner les yeux. Ce qu’elle voit, ce sont les marques bleues et jaunes sur sa peau de nacre. Haut des épaules, autour des cuisses. Juste au dessus de sa taille. Aucune là où se serait trop visible. Aucune qui pourrait trahir une quelqueconque maltraitances. Pourtant impossible de les dissimuler en sous vetement. Aucune illusion cette fois sur l’origine de ces hématomes. Une certitude. Elle a subit de plein fouet la barbarie de Gallagher. Flambée d’une colère ravageante. Protecteur. Protecteur. Comment ose t’il abimer ainsi sa femme ?! Et pourquoi est ce qu’Aaron n’intervient pas ! Ou… n’a-t-il pas conscience des accès de violence de son boss sur son épouse ? Il est flic, putain ! Il est flic et il est parfaitement placé pour connaitre le caractère brutal de sa cible ! Pendant de brèves secondes, elle envisage sérieusement de se rhabiller et de donner une vague excuse à Anya. Et de sortir immédiatement pour appeler Dimitri. On s’en fout de l’heure qu’il est à new-york. « Dimitri, c’est Siobhan. Je viens de croiser ta superbe jumelle. Il y a un problème. Je suis presque certaine que son mari la maltraite ». Combien de temps pour que l’avocat revienne à Los Angeles et prenne les choses en main pour réellement protéger sa sœur ? L’Irlandaise suit son raisonnement jusqu’au bout. Une évidence s’impose. Combien de temps pour que Samuel lui colle une balle dans la tête ? Lui ou un de ses sbires. Non. Si elle contacte Dimitri, elle signe son assassinat. Si elle accepte la violence et le meurtre comme faisant partie de son quotidien, elle refuse catégoriquement de mettre le jeune homme en danger. Il doit y avoir un autre moyen pour qu’Anya soit vraiment en sécurité.

Elle en oublie un peu vite les propres marques arc en ciel affadie qui achèvent de disparaitre sur son épiderme. Sauf que ce n’est pas Neil qui en est à l’origine. Elle finit par se mettre en maillot de bain, luttant pour retrouver un calme de façade. Laissant Anya retrouver aussi sa contenance après un trouble manifeste dont elle ignore l’origine. Le peignoir est enfilé, ses mèches vaguement maintenues sur le haut de sa tête.

La première bouffée de vapeur lui donne l’impression de comprendre les crabes que l’on plonge dans une casserole. Elle prend place juste en face d’Anya et replie ses talons sur le banc de bois à peine moins chaud que le reste de l’atmosphère saturée d’eau. Une inspiration. Une expiration. Sa peau se couvre de sueur et le reste de son maquillage disparait sous l’assaut. Découvrant la cicatrice circulaire qui dépare sa joue. Un demi rire étranglé. -J’avais presque oublié la sensation. Vous faites ca souvent ?

Une question. Une question qui la prend au dépourvue. Il faut quelques secondes pour qu’elle lui réponde. Elle se redresse légèrement et croche les iris au bleu tourmenté de ses noisettes qui ne le sont pas moins. -Non.. pas encore. Je viens d’apprendre que mon compagnon a déjà un fils. Il m’a caché son existence pendant… trop longtemps. J’ai encore du mal à accepter qu’il ait pu taire une part aussi importante de sa vie. -Une note d’amertume acre qui envahit son palais. Si elle comprend les raisons du silence de Neil, la violence de cette découverte est loin d’être atténuée pour autant. – Mais plus tard… plus tard quand ce sera un peu plus calme dans ma vie, oui. C’est quelque chose que j’envisage. Et vous ? C’est dans vos projets ?


Elle se lève pour remettre une grande louche d’eau sur les pierres brulantes, créant un nouveau voile de vapeur dans la cabine. Intimité particulière. Siobhan vient s’assoir aux cotés d’Anya. Laissant quelques minutes de silence s’établir entre elles. -A votre avis, Anya, jusqu’où doit on aller par Amour ? Jusqu’à quand les dissimulations, les silences, les vérités qui n’en sont pas doivent ils être acceptés ? -Elle renverse la tête sur le mur, inspirant une longue bouffée d’oxygène humide. – Je vis avec un homme dont les mensonges ont bousillés notre vie pendant plusieurs années. On commence seulement à se reconstruire ensemble. -Elle ne ferme pas les yeux. Elle ne souhaite pas effrayer la jolie blonde. Mais il lui faut déterminer à quel degré elle a conscience des requins qui naviguent dans son existence. S’appuyer sur ce qu’elle a traversé avec Neil, qu’elle continue de traverser avec lui n’est que pour le bénéfice de la jeune femme. -A cette époque, je voulais déjà un enfant de lui. Sans réaliser à quel point ce que je vivais était un mirage. Une illusion construite dans les moindres détails. -Et semble réaliser à quel point ses propos peuvent être déplacés avec une femme qu’elle ne connait à peine. - Pardonnez moi. Je vous ennuis avec mes histoires. La nuance de vos cheveux est vraiment ravissante. Est-ce que vous pensez qu’un blond pourrait être joli sur moi ? A vrai dire, je n’ai jamais essayé de me teindre les cheveux ! -Offrant une planche plus solide si elle préfère revenir sur des sujets centrés sur cette féminité dont elle maitrise tous les codes. Son sourire se fait moins tendu, plus dégagé. Ses humeurs jouent un yoyo permanent ce matin, c’est agacant ! – Votre frère doit être terriblement fier de la femme que vous etes !
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MessageSujet: Re: La plus belle des Veuves noires, c'est celle qui ne l'est pas encore ~Anya~    La plus belle des Veuves noires, c'est celle qui ne l'est pas encore ~Anya~  EmptySam 05 Oct 2019, 18:16

« Dégonfler ? Vous êtes sublime. »
Et jusqu’à quand je demeurerai sublime ? Jusqu’à quand je pourrai me vanter de détenir une si jolie silhouette ? Être sublime, oui. Mais est-ce que cela ramène-t-il mon mari auprès de moi tous les soirs ? Est-ce que cela fait briller plus d’intérêt à ses yeux pour moi ? Est-ce qu’il en rend ses coups ou ses paroles moins violents ? Non.
Un sourire indulgent se dessine sur mes lèvres galbées tandis que j’affirme à cette totale inconnue qu’un peu de détente lui fera le plus grand bien. D’ordinaire, ma générosité ne s’étend pas vers des profils aussi brumeux que cette rouquine. Pourquoi est-ce que je me retrouve à m’affubler de sa compagnie ? Je ne trouve aucun sens à cette démarche et pourtant, je me refuse à y trouver une quelconque morale. Ne pas être seule. C’est un besoin qui pulse, plus qu’une envie fondamentalement assumée.

Après un passage rapide dans les vestiaires pour nous vêtir des tenues adéquates, nous pénétrons dans le hammam. Si je ne me suis pas plongée dans un examen particulier dans la silhouette de Siobhan lorsque nous étions en train de nous changer, je m’y astreins avec peu de pudeur une fois que nous retirons nos peignoirs. La luminosité ténue de l’endroit ne me permet pas de discerner les marques semblables aux miennes qui parcourent son corps, mais j’observe d’un air appréciateur les courbes flatteuses de son corps. Tout n’est pas à jeter sur cette demoiselle à la chevelure de feu. Je caresse même l’idée d’accomplir un prodigieux miracle à la fin de la journée.

« Oui, quelquefois. Cela est très bon pour le corps, mais j’essaye de ne pas en abuser. Pas plus de deux fois par mois ! » Le début de cet entretien me pousse à plus de curiosité. Même si la question m’étonne moi-même quand elle franchit la barrière de mes lèvres, je me rends compte qu’elle déstabilise plus encore la rouquine. Pour être honnête, je ne m’attendais pas à une réponse aussi sincère de la part de la jeune femme. Voilà qu’elle me dévoile une part de son inimité sur un sujet qui semble l’avoir touchée très récemment. Si je m’empêche d’étudier un quelconque parallèle avec ma propre situation, je ne peux pas m’empêcher de réagir avec une amertume nonchalante et lasse. « Les hommes sont parfois bien plus secrets que nous. Ils pensent nous protéger en nous cachant des choses, mais c’est à ce moment-là qu’ils nous blessent le plus. Etonnement, aucun d’eux n’a songé à se faire passer le mot depuis le temps pour expliquer que cela relevait du pur mauvais goût. » Et Samuel… ses mensonges ? Mais mon esprit s’égare et érige de fabuleux mirages pour masquer le musée de mes horreurs et de mes monstruosités. Il me faut un sursaut pour reprendre pleinement mes esprits. Et moi ?
Si je demeure toujours prompte à répondre immédiatement pour donner la sensation que j’ai réponse à tout et que je ne me départis que peu de mon calme, le silence s’étire dans l’air saturé de vapeurs. Je décline finalement l’idée en secouant la tête. « Non, rien qui ne soit de cet ordre-là pour l’instant. Vous savez, nous sommes deux personnalités très occupées. Il n’est pas question qu’un enfant s’immisce dans nos vies. » Ma main n’a pu s’empêcher de se frayer un chemin pernicieux vers mon bas-ventre. Le crépitement brusque de l’eau partant à la rencontre pierres brûlantes me ramène à la réalité. J’ôte vivement ma main pour me recentrer sur la jeune femme qui m’accompagne.

Pareils à la chaleur étouffante du lieu, les paroles de Siobhan m’enrubannent, me tournent autour et m’ensorcèlent. Je ne songe pas un instant à lui couper la parole tandis qu’elle poursuit ce soliloque qui paraît faire écho à sa propre histoire, mais qui résonne bien trop avec la mienne. Et toutes ces questions qu’elles se posent et qui me hantent sans qu’elles ne soient véritablement formulées. Je sens tout mon épiderme qui se hérisse en dépit de la fournaise humide qui nous entoure et mes pensées qui divaguent. Oui, par amour, moi, Anya Cooper, que suis-je prête à accomplir ? Jusqu’où l’art des mirages ensorcèlera encore mes doigts et tissera mes certitudes de poussière ? Je m’éveille comme d’un rêve lorsqu’elle change brusquement de sujet. Je m’applique à lui répondre d’une placidité profondément professionnelle, unique modulation de ma voix que je parviens à quérir pour masquer le trouble qui m’habite. « Je pense que votre roux est bien trop charmant pour que vous songiez à changer cela pour du blond. Cultivez plutôt votre couleur. Elle vous apporte un charme irrésistible. »

Puis soudain, c’est une piqûre étrange qui vient me transpercer en plein dans l’âme et dans mon esprit. Tous mes sens se mettent aux aguets pour détailler cette femme qui ne devait être qu’une illustre inconnue. Mon frère ? Dimitri ? S’il était un imminent avocat, il n’en était pas moins célèbre uniquement dans son milieu. Rien qui ne justifie que Siobhan puisse le connaître et encore moins faire le lien avec moi. Mes sourcils se froncent tandis que j’assemble toutes les pièces étranges de ce puzzle. « Que… pourquoi dites-vous cela ? Vous connaissez… » Je veux forcer ma raison à prendre le pas sur mes angoisses. Est-ce que ce ne sont pas toutes ces histoires de menaces qui me montent à la tête ? Est-ce que Samuel et Aaron ne m’ont pas rendu trop tendue à cause de leurs recommandations ? Mais voilà que je me prête à un examen plus détaillé de cette femme qui se tient à mes côtés. Et comme si tout m’apparaissait avec une clarté édifiante, je vois ces coups qui se reflètent sur mon corps, son visage qui porte lui-même des stigmates de violence qui ne sont pas anodines. Et soudain, je me dis que, parmi toutes les femmes que j’aurai pu choisir pour emmerder Aaron, il avait fallu que je tombe sur la mauvaise. « Est-ce que je peux savoir qui vous êtes ? Comment est-ce que vous avez gagné ces trophées ? » Sans équivoque, je montre les traces sombres sur sa peau d’albâtre. Mon visage merveilleusement travaillé pour être toujours paré d’une expression tranquille s’est transformé en marbre. Puis, comme si je refusais d’entendre la moindre de ses argumentations ou de ne pas me fier à ses réponses, je me relève. « Nous devrions changer d’endroit. Cela fait trop longtemps que nous sommes ici. Il ne faut pas rester plus de quinze minutes. »
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