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 Il y a trois manières de faire les choses : la bonne manière, la mauvaise manière et ma manière. | ft. Colin ♥

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Venus E. Blossom
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Venus E. Blossom
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MessageSujet: Il y a trois manières de faire les choses : la bonne manière, la mauvaise manière et ma manière. | ft. Colin ♥   Il y a trois manières de faire les choses : la bonne manière, la mauvaise manière et ma manière. | ft. Colin ♥ EmptyJeu 07 Fév 2019, 04:34



Colin & Venus



Il y a trois manières de faire les choses :
la bonne manière, la mauvaise manière et ma manière.



▬ 2018. ▬


J’écarquillais grand les yeux. « Vous vous moquez de moi ? Vous êtes en rupture de vanille ? Mais il est seulement huit heures du matin ! » hurlais-je au comptoir du Starbucks. Et voilà que la demoiselle tentait de m’expliquer comme elle le pouvait qu’ils n’avaient pas encore été livrés ce matin, qu’ils en auraient un peu plus tard dans la matinée, qu’elle était platement désolée… Qu’en avais-je à faire des excuses ? J’étais une cliente fidèle, j’avais toujours la même commande. Un café latte macchiato sans sucre avec une pointe de vanille. Il était évident que sans la vanille, ce n’était plus du tout la même chose. Pour une fois que je faisais un effort pour venir chercher mon café toute seule, sans demander l’aide de ma charmante assistance Pénélope. Celle que je payais uniquement pour exécuter ce genre de tâches et donc se prendre la tête avec la serveuse du Starbucks à ma place. Je levais les yeux au ciel, remettait la hanse de mon sac-à-main sur mon épaule, faisais voler une mèche de cheveux et tournais les talons. Intérieurement, je pestais. Ce n’était clairement pas la meilleure matinée que je vivais. Tout d’abord, je m’étais réveillée avec un retard atroce, devant pousser une accélération évidente sur mon ravalement de façade du matin. J’avais manqué de me crever un œil avec mon mascara, et j’avais évité la catastrophe en me regardant dans le miroir dans l’entrée avant de partir avec du rouge à lèvre sur les dents. Et en plus de ça, je n’avais pas eu le temps de boire un café. A huit heures pétantes, j’aurais déjà dû parcourir les couloirs du magazine pour arriver dans mon bureau. Pénélope devait être stressée de ne pas me voir débarquer. Ou alors, elle était en train d’espérer que je me sois fait renverser par une voiture sur le chemin, qu’un des talons aiguilles de mes Jimmy Choo se soit cassé et m’ait obligé de retourner chez moi pour changer de chaussures, ou bien que je sois tombée gravement malade pour ne jamais pouvoir retourner au travail. Finalement, je pariais plutôt sur la deuxième option. Elle devait naïvement rêver d’un malheur, la tête posée nonchalamment dans la paume de sa main, regardant vers le plafond avec un sourire béat. Elle allait moins aimer quand j’entrerais dans les locaux, le doux son de mes talons clapotant contre le carrelage tandis que le cœur de la brune s’emballe, tétanisée par sa patronne. Je lui sourirais, de ce sourire faux qui m’est que trop habituel, pour lui demander d’aller me chercher ledit café qui me manque, en précisant que le plus près n’a pas de vanille. Elle aurait à courir jusqu’au prochain dans un temps lui étant imparti, parce que c’est comme ça que je m’amuse.

Je mangeais toujours sur le pouce. Généralement, j’engloutissais une salade sans sauce vinaigrette, tout en étant plongée dans le travail. Aujourd’hui ne dérogeait pas à la règle. J’avais laissé couler le fait que Pénélope s’était trompée sur ma commande, m’amenant de la mache plutôt que de la roquette, ce qui me faisait penser que j’étais de meilleure humeur que ce matin. Entre temps, j’avais eu mon café, ce qui avait dû énormément jouer sur mon état. « Mademoiselle Blossom ? » m’appelait-on, me faisant relever le regard. Face à moi, j’avais Janice, l’une de mes stylistes avec ce qui semblerait être l’une de ses mannequins. Mon regard la questionnait, sans que je n’aie besoin d’ouvrir la bouche. « Excusez-moi de vous déranger durant votre pause déjeuner. Je peux vous montrer les modifications apportées, comme vous l’aviez demandé ? » Je lisais l’inquiétude dans son regard avant de pousser légèrement ma salade vers le bord de mon bureau, tout en évitant les papiers dispersés un peu partout dessus. « J’ai un rendez-vous dans dix minutes. Faites vite. » présentais-je la situation. Et ce n’était pas n’importe quel rendez-vous. C’était un rendez-vous important, avec une célébrité ne fait que de s’élever. Alors Janice s’exécutait, faisant tournoyer son mannequin à chacune de mes demandes pour que je vois les pièces présentées sous tous les angles. J’étais plutôt satisfaite. Nous avions bien progressé, étant loin du chiffon originellement présenté. Finalement, ça n’avait pas été une intervention inutile comme je l’aurais vilainement pensé. Tellement que j’en oubliais presque mon rendez-vous en approche, parfaitement rappelé par Pénélope. « Mademoiselle Blossom, votre rendez-vous est là. » nous interrompait l’assistante, en ayant fait patienter ledit rendez-vous derrière la porte. « Eh bien qu’attends-tu ? Fais-le rentrer ! » m’exclamais-je en finalisant automatiquement la rapide entrevue avec la styliste d’un simple signe de main lui demandant de filer dans la seconde, alors qu’elle s’empressait de tout ranger pour partir. Mon rendez-vous entrait alors, accompagné de Pénélope. « Monsieur Finningham, je suis Venus Blossom, soyez le bienvenu. » le saluais-je en lui tendant ma main. Vraiment, les collaborateurs, ainsi que les invités avaient de la chance, ils avaient le droit à la gentille Venus Blossom. « Je vous en prie, prenez place. » lui dis-je en lui présentant d’un signe de main le fauteuil en face de mon bureau, tandis que je me dirigeais vers le mien. « Vous souhaitez un café ? Un thé ? Autre chose ? » lui proposais-je. Entendre par là que Pénélope se fera un plaisir de lui servir une boisson. Je l’observais de bas en haut et de haut en bas alors qu’il prenait place. Il était clair qu’il venait d’un monde totalement différent de celui dans lequel je vivais, mais il était l’étoile de montante de la musique country. Alors forcément, je me devais de lui accorder un encadré dans la rubrique people d’un prochain numéro du magazine. Et puis, il était plutôt bel homme, il fallait se l’avouer. Donc avoir un bel homme, chanteur de country, pourrait être pas mal. Je le visualisais déjà à moitié nu, dans les bottes de foin, son chapeau de cowboy et… Réveille-toi Vee. « Soyons concis. Je vais pour vous présenter directement le projet, comme je l’ai annoncé à votre manager. Nous avons une rubrique musique dans le magazine dans laquelle nous aimerions beaucoup vous avoir. Une petite interview avec l’un de nos journalistes, des photos de vous… Pourquoi pas également nous faire une petite représentation de l’une de vos chansons en live pour que l’on insère le lien vers cette vidéo dans l’article ? » J’avais plein d’idée. Je sentais beaucoup de potentiel en lui. Je sentais qu’on pouvait faire une bonne collaboration ensemble. J’avais même envie de suivre toute l’avancée. Bon, je faisais la même chose pour toutes les célébrités, qu’on se le dise. J’étais à leur entière disposition et n’avais pas peur d’entendre leurs demandes particulières, toujours plus loufoques les unes que les autres. Comme la fois où j’avais eu Shakira et qu’elle ne voulait que des pailles pliables pour boire, durant toute la durée de notre collaboration. Grâce à des pailles, la couverture de juillet 2017 avait été parfaite. « Avant tout, vous avez des questions ? Vous ne connaissez peut-être pas le magazine ? » lui demandais-je, histoire de le laisser parler un peu. J’allais peut-être vite en besogne.


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Colin Finningham
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Colin Finningham
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MessageSujet: Re: Il y a trois manières de faire les choses : la bonne manière, la mauvaise manière et ma manière. | ft. Colin ♥   Il y a trois manières de faire les choses : la bonne manière, la mauvaise manière et ma manière. | ft. Colin ♥ EmptyDim 10 Fév 2019, 16:57


 
Il y a trois manières de faire les choses :
la bonne manière, la mauvaise manière et ma manière.

 Venus & Colin
 
 

 


Lorsque mon manager m’avait annoncé que « Her » me voulait pour une entrevue et une séance photo, je lui avais demandé qui était « Her ». Je ne connaissais personne de ce prénom et si c’était une façon respectueuse de parler d’elle, un peu comme on le fait avec Dieu en disant « Il », ce devait être une femme très importante. La première dame des États-Unis, peut-être? La réaction de mon manager me fit comprendre que je manquais cruellement de culture générale et qu’en tant que vedette montante, je ne pouvais me permettre d’ignorer les médias qui pouvaient, d’une manière ou d’une autre, propulser ma carrière à des niveaux inespérés. Sur ce, il avait mis fin à notre entretien, prétextant avoir des choses plus urgentes à faire, et je n’eus pas ma réponse. C’est plus tard, en surfant sur Internet, que je découvris que « Her » était en fait un magazine de mode prestigieux, principal compétiteur de « Vogue » (magazine dont j’ignorais également l’existence avant cette petite recherche) et qu’il était dirigé par une femme influente : Venus E. Blossom. Accessoirement, elle était plutôt jolie.

Faire une séance photo et une entrevue pour un petit magazine people, c’était une chose, mais pour un magazine de mode de cette envergure, je fus immédiatement pris de vertiges. Je comprenais ce que cela représentait pour ma carrière, mais ce que je n’arrivais pas à saisir était pourquoi on avait pensé à moi? Je n’avais rien d’un top model et mon style vestimentaire ne pouvait pas réellement être considéré comme un style par l’industrie de la mode. Ce n’était pas tant l’entrevue qui me stressait le plus que la séance photo qui allait l’accompagner; allait-on faire de moi une poupée Ken (parce que si on voulait faire de moi une Barbie, je crois vraiment que je deviendrais malin) en m’habillant, me coiffant et me maquillant? Allais-je devoir raser ma barbe et tailler mes cheveux? Peut-être même me faire faire une coloration ou quelques mèches de couleurs? Et si je devais être nu? Arg!!!

Je fus tenté de composer le numéro de téléphone de l’homme qui s’occupait de ma carrière pour lui dire que je ne ferais pas partie du prochain numéro du magazine, mais puisque le refus n’était jamais une option avec lui, je me ressaisis et décidai de me servir une bière froide à la place.


Ce jour-là, je devais rencontrer nulle autre que la directrice de « Her » en personne. J’avais été tenté d’arriver en retard pour la dissuader de me prendre dans son magazine, mais étais finalement arrivé dans les locaux de « Her » à l’heure convenue. Ne sachant à quoi m’attendre exactement pour ce rendez-vous, j’avais décidé de ne pas tailler ma barbe et de laisser mes cheveux tomber naturellement sur mon front. Pas de gel, à peine peigné, si je devais jouer les mannequins, on s’occuperait de mon apparence. Je portais une chemise blanche et un jeans bleu, rien de bien exceptionnel, mais dans lesquels je me sentais à l’aise et j’avais posé mon chapeau de cowboy de cuir brun clair sur le dessus de ma tête. En sommes, je n’avais vraiment pas les airs d’un gars qui va faire un shooting pour un magazine de mode. On appelle ça de l’auto sabotage, je crois.

Je n’eus pas à attendre longtemps avant d’être conduit vers le bureau de mademoiselle Blossom par son assistante. Cette dernière toqua à la porte et entra pour prévenir sa patronne que j’étais là, me laissant seul derrière la porte. Je m’attendais à devoir attendre mon tour, mais je fus surpris de la rapidité avec laquelle on me fit entrer dans le bureau alors que le précédent entretien de la directrice de « Her » y sortait avec empressement. Involontairement, je suivis du regard les deux femmes (une qui devait être la styliste et l’autre la mannequin) en ne pouvant m’empêcher de penser que je n’appréciais vraiment pas la haute couture.

Lorsque je tournai les yeux vers Venus, je retirai mon chapeau et ébouriffai mes cheveux d’une main pour leur redonner un peu du volume que mon couvre-chef leur avait fait perdre avant de m’avancer vers la jeune femme pour saisir la main qu’elle me tendait. « Colin, enchanté mademoiselle Blossom et merci de l’invitation. » répondis-je aux présentations. « Merci. » dis-je en prenant place dans le fauteuil qu’on me désignait d’une main. Oh, c’est qu’il était confortable! « Je prendrais bien un café. » poursuivis-je en tournant les yeux vers l’assistante de Venus (car oui, je savais que c’était elle qui me servirait). « Deux sucres et un lait, s’il vous plait. » demandai-je avec un sourire pour la jeune femme.

Venus était aussi jolie que sur les photos que j’avais vues sur Internet, mais en personne, elle avait un aura très fort (pas que j’y connaisse réellement quelques choses aux auras), quelque chose de magnétique, mais également intimidant qui semblait émaner d’elle. Je n’avais pas besoin de la connaitre pour comprendre qu’elle était une lionne, la reine de la savane et qu’elle ne devait faire qu’une bouchée de ses compétiteurs. Inutile de vous dire que je devins plus confortable dans le rôle qu’on attendait de moi à ce moment et qu’en fin de compte, elle pouvait bien jouer à la poupée avec moi, je ne serais probablement pas en mesure de la contredire de toute façon.

Pendant que Venus m’expliquait en quoi consistait son projet (chose que mon manager n’avait même pas prit la peine de faire), je me penchai vers le bureau qui se trouvait entre nous et fronçant subtilement les sourcils en signe de concentration. Ça semblait si simple que je me demandai intérieurement pourquoi j’avais anticipé ce moment au cours des derniers jours. Une entrevue avec une journaliste était quelque chose de connu, il ne semblait pas être question de me relooker en quelqu’un que je n’étais pas et offrir une performance musicale était certainement ce dans quoi j’étais le meilleur. « Tout est possible! » dis-je en me redressant pour m’adosser au fauteuil (ais-je dit qu’il était confortable?) avec un sourire à la fois soulagé et satisfait.

Des questions, j’en avais, effectivement. « Euh… serait-il possible d’avoir les questions qui me seront posées avant l’interview? J’aime bien pouvoir me préparer un peu, avoir une idée des sujets qui seront abordés, vous voyez? Et puis, les photos seront-elles prises pendant l’entrevue où ce sera sous forme de shooting? Et… euh… est-ce que c’est moi qui choisit comment je m’habille ou…? » je levai le poing, le pouce levé, en direction de la porte du bureau de Venus où y étaient disparues la styliste et la mannequin. « Je vais vous avouer que cette partie du projet me rend un peu nerveux. » dis-je en joignant un petit rire à mes mots. Je pris une profonde inspiration : « Je ne veux pas vous manquer de respect, mais avant que mon manager me fasse part de votre invitation, j’ignorais tout de votre magazine. Le peu que je connais, je l’ai lu sur Internet. Serait-il possible de me faire visiter vos locaux et de parfaire mon manque de connaissance? » demandais-je avec un sourire qui se voulait charmant. Je me doutais bien qu’une femme comme Venus devait être débordée de travail et qu’une telle demande ne pourrait probablement pas être satisfaite par elle-même. Elle demanderait probablement à une assistante de le faire, mais je tenais quand même à avoir une meilleure idée du magazine avec lequel j’allais travailler.
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Venus E. Blossom
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MessageSujet: Re: Il y a trois manières de faire les choses : la bonne manière, la mauvaise manière et ma manière. | ft. Colin ♥   Il y a trois manières de faire les choses : la bonne manière, la mauvaise manière et ma manière. | ft. Colin ♥ EmptyDim 10 Fév 2019, 21:04



Colin & Venus



Il y a trois manières de faire les choses :
la bonne manière, la mauvaise manière et ma manière.



La styliste ainsi que son mannequin filaient, d’une tentative de discrétion désolante. C’était toujours quand on essayait de se faire tout petit, le plus invisible possible, qu’on se cognait dans des meubles qu’on ne doutait pas être plantés ici ou bien être immédiatement pris par une quinte de toux. Heureusement pour elles, rien de tout cela n’arrivait, même si elles faisaient bien trop de bruit à mon goût en remballant toutes leurs affaires alors que mon rendez-vous entrait dans la pièce. Quelle première impression donner hormis celle d’un grand foutoir où robes pailletées, tops colorés et chaussures aux talons vertigineux étaient maîtres. Mon bureau qui était normalement parfaitement rangé, sans qu’un grain de bazar n’existe. Je préférais que Colin Finningham de remarque pas tout cela, ainsi je me dirigeais directement vers lui pour lui souhaiter la bienvenue d’une poignée de mains. Le pauvre devait se demander ce qu’il faisait ici, dans un magazine de mode, alors qu’il n’avait pas vraiment l’allure d’apparaître dans un de nos numéros. Il n’était pas l’homme au costard cravate, parfaitement rasé et peigné, qu’on avait l’habitude de voir dans nos locaux. Probablement que certaines des bimbos de l’étage avaient pu penser qu’il s’agissait de l’homme de ménage. Je vous promets, nous sommes comme ça chez Her, seulement le visuel compte. L’élégance, la classe, le chic. Il devait être complètement déstabilisé dans cet univers si loin du sien, mais je tentais de le rassurer d’un de mes rares sourires, tout en lui proposant une boisson. Comment bien accueillir un invité de marque, première étape. Parce que oui, Colin était loin du genre d’homme que l’on voit habituellement dans notre magazine, mais il était important. Une célébrité croissante dans le domaine de la musique country. J’avais écouté quelques de ses chansons, durant ma pause déjeuner, et je devais avouer que ce n’était pas trop mal. Loin de style de musique que j’écoute, mais très agréable tout de même. J’avais envie d’enfiler des santiags et danser en harmonie sur la piste. Seulement je ne danse jamais, et il était hors de question que je porte des santiags. Même une seule fois dans ma vie. Mes pieds étaient définitivement faits pour des escarpins qui coûtent quasi mille balles la paire. « Je prendrais bien un café. » répondait-il en tournant le regard vers Pénélope. Il était perspicace le petit. Mon assistante m’adressait un regard, certainement étonnée qu’on lui parle directement. Le fait qu’on la considère était inhabituel. Ainsi, Colin m’intriguait davantage. Je savais qu’il était loin d’être un invité comme ceux que j’avais régulièrement, et ça se prouvait rien qu’à sa commande de café. Par contre, ce qui m’égosillait, c’était sa précision. Deux sucres. Mon dieu, c’était deux sucres de trop. Un sucre aurait pu convenir, mais deux… J’en ferais presque un malaise tellement c’était impensable pour moi. Je ne mettais déjà pas de vinaigrette dans ma salade, alors du sucre dans mon café, vous pensez bien que c’était inenvisageable. Décidément, il n’avait rien à voir avec la faune peuplant les couloirs de Her. C’était déroutant. « J’en prendrais également un. » précisais-je à mon assistante avant qu’elle ne file hors du bureau, s’attelant à sa tâche. Mon regard revenant vers le chanteur, je lui souriais faiblement. « Je n’ai pas eu le temps d’en boire un ce midi. » ajoutais-je comme si je devais me justifier, ce qui était clairement idiot. Parce que je mangeais toujours rapidement, qu’il y avait toujours des gens pour me déranger durant ma pause déjeuner et que le temps filait alors trop vite, la tête dans le boulot et oubliant mon repas. Il existait des midis où je ne mangeais pas du tout, ou alors un petit bout de fromage à tout casser pour ne pas tomber dans les vapes dans l’après-midi.

Nous entrions dans le vif du sujet. J’émettais au chanteur de country les quelques idées que j’avais eu. Le mois prochain serait axé sur la campagne. C’était quelque chose que nous n’avions pas encore exploré depuis que j’étais aux commandes du magazine. Meules de foin, chemises à carreaux, chevaux, country. C’était dans ce dernier point que Colin était attendu. Une interview, une séance photo et un live musical avait été réfléchi par ma propre personne. Le directeur artistique avait répondu à la positive à ces idées qui lui semblaient être parfaites. Restait plus que l’approbation de la star en question, Colin. « Tout est possible ! » Il me plaisait. N’avait-il alors pas de limite ? Effectivement, tout était possible, surtout chez Her. Impossible n’était pas un mot de mon vocabulaire. Seulement, monsieur avait des questions. Je déposais mes coudes sur les accoudoirs de mon fauteuil, entremêlant mes doigts en écoutant ses recommandations, prenant notes dans ma tête. Lire les questions avant l’interview, savoir comment seront faites les photos pour illustrer l’article, comment sera-t-il habillé… « Tout est possible ! » répondais-je en reprenant ses propres mots. Le pauvre était nerveux et l’assumait en le disant à voix haute, accompagné d’un doux rire. Son rire était chantant et me faisait sourire automatiquement. Il commençait à douter, je le voyais bien. Il n’était pas à son aise, et ça se ressentait. « Vous doutez de moi ? » lui demandais-je d’un air sérieux, voulant juste lui faire un peu peur alors qu’il pouvait clairement se détendre. Il ne se retrouverait pas avec la robe à paillettes qu’avait la mannequin sur elle tout à l’heure, qu’il se rassure. « Je ne veux pas vous manquer de respect, mais avant que mon manager me fasse part de votre invitation, j’ignorais tout de votre magazine. Le peu que je connais, je l’ai lu sur Internet. Serait-il possible de me faire visiter vos locaux et de parfaire mon manque de connaissance ? » dit-il, instaurant ma surprise. J’étais étonnée que des personnes ne connaissent pas le nom du magazine, ni le mien. Ces personnes devaient être reclus dans une campagne profonde, ce n’était pas possible autrement. Mais finalement, ils en existaient bien, des gens ne me connaissant pas. Il faut dire que moi j’étais dedans, dans ce monde de strass et paillettes, chaque jour de mon existence depuis 1997, soit, une éternité maintenant. Mais je n’avais pris possession du trône de Her qu’en 2014. Ainsi, j’étais plongée dedans depuis si longtemps que j’ignorais comment était-ce possible qu’on ne connaisse rien à mon monde, mon univers. « J’apprécie votre franchise. Bien sûr, je peux vous faire visiter. » annonçais-je, prenant moi-même la responsabilité de jouer la guide avec mon invité. Parce que c’était ça de bien accueillir ces invités de marque, deuxième étape. Pénélope, l’assistante, frappait avant d’ouvrir la porte, pour nous apporter nos cafés. Je me levais de mon fauteuil, invitant subtilement Colin à faire de même. Je regardais Pénélope, lisant dans son regard qu’elle savait qu’elle avait mis du temps. « On sort faire un tour des locaux. » dis-je à Pénélope, lui expliquant alors sans vraiment le dire que je serais indisponible pendant un temps indéterminé. Alors si on me cherche, elle courra dans tous les couloirs à notre recherche, ou bien ça attendra. « Je vous en prie, prenez votre café avec vous. » proposais-je à Colin, même si nous quittions mon bureau. Quant à moi, je laissais mon café avec Pénélope. Je n’allais pas me balader avec un café à la main devant tous mes subordonnés, voyons. Alors Pénélope pourrait bien le jeter ou le boire, ça ne m’importait guère.

Nous étions désormais devant mon bureau, dans certainement le couloir le plus silencieux du bâtiment. Probablement parce qu’ils savaient tous que je haïssais le bruit fait par les autres, que les seuls bruits que je tolérais étaient ceux des talons claquant contre le carrelage froid des locaux. Il paraîtrait que je fais peur à certains, ce qui ne m’étonnerait finalement pas. Je retournais mon regard vers Colin, lui adressant un sourire sympathique. « Nous sommes ici dans le couloir de la direction. Vous avez donc mon bureau, là où se trame de nombreuses choses pour les prochains numéros, les rendez-vous avec des célébrités comme vous. Actuellement, nous sommes devant le bureau de mon assistante, chargée de me seconder en tous points. » Et de faire des cafés, également. J’entamais la marche, une marche lente. « Bien sûr, si vous avez des questions, n’hésitez pas à me couper. » lui autorisais-je. Mais ne le faites pas même si je le propose, parce que j’ai horreur de ça. « Her est un magazine de mode féminin mensuel qui existe depuis de nombreuses années, mais je le dirige seulement depuis 2014. Nous sommes inscrits parmi les plus grands magazines de mode du pays, et nous nous étendons dans quelques pays étrangers également. » J’allais dans les grandes lignes, mais ne manquait pas l’essentiel. J’avais bien compris qu’il ne connaissait absolument rien à cet univers, alors je devais reprendre aux bases. « Nous y accueillons de nombreuses célébrités qui viennent pour les couvertures de nos numéros, pour nos stylistes qui commencent à se faire un nom dans le milieu pour qu’ils confectionnent des tenues pour des galas, pour des interviews avec nos journalistes spécialisés mode et people… Journalistes que vous verrez un peu plus tard. Il y a beaucoup de passage par ici. » expliquais-je, énonçant d’ailleurs certaines raisons pour lesquels ils pourraient revenir dans le futur. Je me stoppais devant la porte fermée d’un bureau. « A droite, nous avons le bureau du directeur artistique. Il s’occupe de l’aspect visuel du magazine et gère les équipes, avant de me proposer le tout afin que je valide ou non. » J’avançais à nouveau, n’allant pas ouvrir la porte pour divulguer les visuels du prochain numéro. Nous avions déjà des fuites par le biais d’une personne malintentionnée. « Et là, à gauche, nous avons la salle de réunion où tout le monde se réuni pour former les prochains numéros, donner des idées, etc. C’est tout ce qui se trouve à cet étage. Il va falloir prendre l’ascenseur pour se rendre à l’étage des maquilleurs, coiffeurs, stylistes et photographes. » Je me passerais de faire la visite de la cafétéria à un autre étage encore, ce n’était pas forcément utile. Her se décomposait sur quatre étages. La direction, l’artistique, le journalisme et le reste. Arrivés dans l’ascenseur, je regardais Colin. « Pour l’instant vous suivez ? Dites-moi si je vais trop vite. Ce n’est pas forcément évident pour vous. Vous êtes prêt à passer à la vitesse supérieure ? » Comprendre par là que ce ne serait plus de la rigolade, mais qu’on passerait bien à l’étape qu’il redoute le plus. « Si ça vous rassure plus, on peut faire une interview totalement nature. Vous y répondez comme vous êtes. Pas de tenue autre que celle que vous portez, pas de maquillage. Après tout, vous êtes très bien comme vous êtes… » lui proposais-je, sortant alors de ma zone de confort. Parce que ce n’était pas quelque chose que je proposais en temps normal. Mais il me plaisait, ce chanteur de country. Et je lui faisais même comprendre par ma dernière phrase, poursuivi d’un sourire enjôleur qui en a fait craquer plus d’un.


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Colin Finningham
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Colin Finningham
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MessageSujet: Re: Il y a trois manières de faire les choses : la bonne manière, la mauvaise manière et ma manière. | ft. Colin ♥   Il y a trois manières de faire les choses : la bonne manière, la mauvaise manière et ma manière. | ft. Colin ♥ EmptyDim 24 Fév 2019, 20:03


Il y a trois manières de faire les choses :
la bonne manière, la mauvaise manière et ma manière.

Venus & Colin




Je commençais à apprécier cette femme. C’est vrai que j’avais toujours eu un faible pour les femmes au caractère fort, capables de me défier (comme si j’étais le genre d’homme qu’on avait besoin de défier pour soumettre à sa volonté féminine… Hey! On n’appelle pas ça être faible, on dit intelligent...), mais ce n’était pas seulement pour cela que Venus me plaisait déjà; la flamme que je voyais briller dans ses yeux me confirmait que j’avais devant moi une passionnée de son art, tout comme je l’étais pour ma musique, et lorsque la passion unit deux êtres, le résultat ne peut être que fantastique! Et puis, sur un plan plus technique, la réputation de la jeune femme la précédait et je savais que je serais entouré de professionnels compétents; Venus ne tolérerait pas l’incompétence, n’est-ce pas? Je devinais tout ça à sa manière de m’écouter, à sa posture et… « Tout est possible ! » dit-elle en utilisant les mêmes mots dont j’avais fait usage précédemment… Et, visiblement, par sa répartie teintée d’humour, malgré le ton sérieux qu’elle utilisait pour me parler. « Douter de vous, mademoiselle Blossom? Non. Le devrais-je? » lui avais-je demandé avec une innocence feinte, presque sur un ton joueur alors que la rédactrice en chef de Her tentait de me déstabiliser. Je ne sais pas pourquoi, ni vraiment comment l’expliquer, mais par cette espèce de rapport de force que Venus tentait d’imposer entre nous, je sentis que le courant allait passer (si elle voulait me demander de cirer ses chaussures, c’était le moment ou jamais!). Me sentant de plus en plus à l’aise, je lui avais ensuite avoué ne pas connaître son magazine, ce qui la surprit, visiblement, mais elle ne me fit pas torturer pour mon ignorance, ce qui était quand même bon signe pour la suite de notre collaboration.

J’avais ensuite demandé à visiter les locaux de Her. D’une part parce que je souhaitais en apprendre plus au sujet de mon collaborateur et d’une autre parce que j’étais tout simplement curieux de découvrir cet univers qui m’était totalement inconnu. Je dois avouer que lorsque Venus m’annonça qu’elle me ferait visiter elle-même les locaux de son prestigieux magazine, et ce, à l’instant même, je ne pus dissimuler ma joie, mais heureusement, l’attention de Venus fut attirée par la porte de son bureau qui s’ouvrait sur son assistante et nos deux cafés.

Obéissant à l’invitation muette à me lever de mon fauteuil (adieu confortable création, mes fesses ne t’oublieront jamais), je le fis et entrepris de remettre sur ma tête mon chapeau de cowboy en jetant un regard discret dans la direction de l’assistante. Je ne suis pas idiot, je remarquais bien que j’avais de la chance d’être l’invité de Venus et non un employé à son service, mais j’étais légèrement mal à l’aise pour la jeune femme. Si j’avais pris mon café, remerciant Pénélope d’un chaleureux sourire, sa patronne, quant à elle, semblait avoir oublié sa commande ou préféra ne pas s’en encombrer les mains. D’une façon ou d’une autre, le résultat était le même; ce café ne serait pas bu par Venus.

Dès que je me retrouvai dans le corridor en compagnie de la directrice de Her, j’oubliai les soucis de l’assistante pour lesquels je ne pouvais rien, de toute manière. Lorsque j’avais approché du bureau de Venus, la première fois, je n’avais pas remarqué à quel point le corridor était silencieux. Maintenant, ce silence semblait presque oppressant. Où se trouvaient tous les travailleurs? La styliste et le mannequin, par exemple? Je tournai les yeux dans toutes les directions, presque en quête d’une âme vivante lorsque mon regard s’attarda sur le sourire sympathique que m’adressait la jeune femme à mes côtés. Inutile de vous dire que je lui rendis immédiatement son sourire; elle était ravissante.

Pendant que Venus me présentait le corridor de la direction, je portai mon café à mes lèvres et en bu une gorgé; il était divin, mais je me garderais de le lui dire, c’était Pénélope que je devais remercier la prochaine fois que nous allions nous croiser. Je tiquai légèrement lorsqu’elle parla de célébrités telles que moi; malgré les années, il m’arrivait encore de me pincer la peau au réveil pour m’assurer que le succès que j’avais n’était pas qu’un rêve. Pendant de nombreuses années, j’avais cru mon but hors de portée alors que je travaillais comme surveillant au collège près de chez moi, à Austin au Texas. La musique faisait partie de ma vie, de notre vie, mais avait été reléguée au second plan; nous voulions nous marier…

« Bien sûr, si vous avez des questions, n’hésitez pas à me couper. »

La voix de Venus m’extirpa de mes pensées; depuis combien de temps avais-je les lèvres ainsi posées sur le rebord de mon gobelet de café? Je l’éloignai de mon visage en espérant que mon absence soit passée inaperçue. J’adressai un sourire à Venus en acquiesçant : « Comptez sur moi! » lui répondis-je, mais même si l’envie d’interrompre la directrice de Her pour poser une question, pertinente ou non, m’avait traversé l’esprit, je n’aurais su à quel moment le faire; Venus se révéla être un véritable moulin à paroles. Elle me fit une brève description du magazine (chose que j’avais lu sur Wikipédia), m’expliqua, par des exemples concrets, les différentes étapes de rédaction et par lesquelles je devrais certainement passer (je réalisais enfin que cette collaboration n’avait rien à voir avec les petites entrevues éclairs que j’offrais à certains magazines people habituellement), me présenta une porte close derrière laquelle se cachait probablement le mythique directeur artistique qui s’occupait du visuel top secret du prochain numéro du magazine et conclut en m’annonçant que la visite se poursuivrait sur d’autres étages.

J’écoutais chacun des mots de Venus, je comprenais leur sens, mais si vous m’aviez demandé à cet instant de répéter toutes les informations avec lesquelles elle m’avait bombardé le cerveau, je me serais contenté de boire mon café en faisant comme si je ne vous avais pas entendu. Comme si elle lisait dans mes pensées, une fois tous deux montés dans l’ascenseur, la jeune femme plongea son regard perçant dans le mien et me demanda : « Pour l’instant vous suivez ? ». J’étais grillé. Je ne pouvais pas lui mentir en prétendant avoir tout suivi alors que c’était faux. Je n’avais retenu que des brides, les informations susceptibles d’être importantes pour moi dans un futur plus ou moins rapproché. Me rapprochant du scénario imaginé plus tôt, je portai mon gobelet de café à mes lèvres en soutenant le regard de Venus et produisis une onomatopée gutturale d’affirmation avant d’avaler une grande gorgée de café. Elle poursuivit, à mon soulagement : « Dites-moi si je vais trop vite. Ce n’est pas forcément évident pour vous. ». En éloignant mon café-bouclier de mon visage, je la rassurai d’un sourire confiant (oui, j’en étais aussi capable) : « C’est vrai que Her n’a rien à voir avec ce que je connais, mais ça va! Si vous me promettez qu’il n’y aura pas d’examen théorique à la fin de la visite, bien entendu! » J’adressai un clin d’œil à la jeune femme avant de prendre un air plus sérieux : « Merci de m’accorder de votre temps que je devine précieux. ». Venus et moi échangeâmes à nouveau un sourire puis : « Vous êtes prêt à passer à la vitesse supérieure ? ».

Je savais de quoi la directrice de Her voulait parler; nous allions visiter l’étage des maquilleurs, coiffeurs, stylistes et photographe, étapes de rédaction avec lesquelles j’avais déjà ouvertement signalé un certain malaise. Néanmoins, je ne pus empêcher le sourire fripon qui étira mes lèvres d’illuminer mon visage alors que des idées, bien loin de l’entrevue pour laquelle j’étais ici, se matérialisaient dans mon esprit. Pourquoi avais-je la certitude qu’une femme comme Venus choisissait toujours ses mots avec le plus grand soin et ne disait pas ce genre de paroles à la légère?

Comme si elle n’avait pas conscience de l’impact que pouvait avoir le double sens de ses paroles dans un lieu clos et intime comme un ascenseur chez un homme qui avait déjà de l’intérêt pour elle, Venus poursuivit en paroles qui se voulaient rassurantes concernant la nature de l’entrevue, mais que je n’écoutais qu’à moitié. En temps normal, il n’en fallait déjà pas beaucoup pour que je me perde dans mes rêveries alors, à cet instant, je devais fournir un effort colossal pour ne pas imaginer tout ce qui pourrait se passer dans cet ascenseur s’il ne devait jamais se rendre à sa destination.

Je plongeai mon regard dans celui de Venus au moment où elle prononçait ses derniers mots et qu’elle m’adressait un sourire irrésistiblement enjôleur.

Vous connaissez ce moment, celui qui passe à la vitesse de la lumière dans votre esprit, mais qui semble durer une éternité? Souvent, c’est pendant ce moment qu’une idée folle titille votre impulsivité et que vous entrez dans un débat mental avec vous-même pour choisir de votre prochaine réaction ou action? Dans le cas présent, mon dilemme était de savoir si j’entrais dans son jeu avec un bélier ou si j’y allais en subtilité. De nos jours, nous n’étions plus sûrs de rien en matière d’impulsion; je n’avais pas envie de me retrouver avec une poursuite sur le dos si j’interprétais mal les signes.

« Je ne sais pas qu’est-ce qu’il y avait dans ce café… » commençais-je en jetant un œil dans le fond de mon gobelet de café; j’avais choisi une voie plus raisonnable, pour l’instant, « … ou si c’est mon esprit qui me joue des tours, mais j’aurais juré que vous étiez en train de me draguer, mademoiselle Blossom. ». J’avais tourné les yeux dans la direction de Venus sans relever le menton de mon gobelet de café vide, examinant sa réaction avec grand intérêt : « Quel dommage. » murmurais-je en me déplaçant soudainement, mais lentement, dans l’ascenseur pour venir me placer devant la directrice de Her. Je m’approchai d’elle à la manière d’un félin ayant repéré une proie (alors que dans les faits, c’était elle le prédateur) et vint poser la paume de ma main contre le mur, à côté de son visage, la forçant à reculer et s’adosser au mur, sans néanmoins la toucher. Dans mon mouvement, j’avais laissé tomber le gobelet de café sur le plancher de l’ascenseur afin de me débarrasser de cet encombrement. Ainsi, de cette main libre, je vins soulever le rebord large de mon chapeau de cowboy qui me tombait sur le front et souris en attendant la réaction de la jeune femme, mon regard clair encré dans le sien.
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Venus E. Blossom
Team Tequila Sunrise
Venus E. Blossom
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Il y a trois manières de faire les choses : la bonne manière, la mauvaise manière et ma manière. | ft. Colin ♥ Empty
MessageSujet: Re: Il y a trois manières de faire les choses : la bonne manière, la mauvaise manière et ma manière. | ft. Colin ♥   Il y a trois manières de faire les choses : la bonne manière, la mauvaise manière et ma manière. | ft. Colin ♥ EmptyVen 08 Mar 2019, 18:48



Colin & Venus



Il y a trois manières de faire les choses :
la bonne manière, la mauvaise manière et ma manière.



Colin, le fameux chanteur de country qui avait réussi à séduire toutes les dames, se retrouvait enfin en face de moi. Je le scrutais, naturellement, de la tête aux pieds. Pour ma part, il n’était pas le genre d’homme que je fréquentais. Un brin débraillé, hirsute, la barbe de trois jours, habillé bien trop simplement à mon goût… Il est clair qu’il était loin de la folie de certains. Au moins, il me surprenait par son naturel. Un naturel pas vraiment décevant pour autant. Ça le rendait très attirant, en réalité. « Douter de vous, mademoiselle Blossom ? Non. Le devrais-je ? » Il me surprenait également par ses mots. Me demandait-il réellement s’il devait douter de moi ? « Assurément que non ! » répliquais-je en laissant même s’échapper un petit rire suite à la surprise. A bien y réfléchir, je crois bien qu’il s’agissait de la première fois où quelqu’un osait demander une telle chose. Personne ne doutait, quand il entrait chez Her. Her était vu comme un tremplin par tous. Il semblait complètement ignorant. « Vous pouvez me faire confiance. » précisais-je à nouveau, même si ça ne semblait nécessaire d’être ajouté. J’étais là pour lui, je n’étais pas là contre lui. J’osais espérer qu’il le savait.

J’appréciais l’intérêt qu’il semblait réellement porté au magazine, malgré le manque cruel de connaissance qu’il avait sur lui. Au moins, il osait le dire et demandait alors à ce que ce soit arrangé. Il aurait pu uniquement se référer à l’avis qu’avait pu énoncer son manager avant sa venue dans les locaux de Her, arborant la panoplie des bienfaits pour sa carrière que la mise en avant de celle-ci dans le magazine. Honnêtement, il n’y avait que des aspects positifs pour lui. Signé ce contrat avec nous mettrait en avant sa musique et pourrait la propulser davantage. Il était l’étoile montante de la country, c’était un fait, et on pouvait l’aider à monter encore plus. Avoir son visage plaqué sur les papiers glacés du magazine Her n’apportait que du bon. Et pour nous, c’était bien réfléchi. Sa célébrité montante était à prendre en compte. Il était clair que la country touchait qu’à certaines personnes, mais le fait de penser à un mois sur le thème de la country, des bottes de paille, des chapeaux de cowboy, c’était plutôt bien pensé. Il y avait ce côté complètement sexy qui fera fondre toutes nos lectrices, et nos lecteurs. Assurément. Alors il y avait forcément une rubrique musique qui devait se remplir par la bouille craquante de Mister Finningham. Et s’il avait réussi à séduire toutes les femmes du magazine, il fallait qu’on réussisse à le séduire aussi pour qu’il signe avec nous. J’allais user de mes charmes, s’il le fallait. Nous quittions alors mon bureau pour aller se balader dans les couloirs du magazine. Automatiquement, je me transformais en véritable guide. Ma fille, Athéna, serait probablement fière de moi à cet instant-même. Et j’y mettais du cœur, véritablement. J’allais doucement, je tentais de dire les informations importantes et nécessaires, sans tergiverser sur d’autres informations inutiles à savoir pour lui. L’intérêt était d’aller à l’essentiel, sans pour autant oublier quoi que ce soit. Je partais alors dans un monologue incroyable digne d’une femme bien trop passionnée par son métier. Oui, j’aimais mon travail au point que j’y vivais presque. J’avais laissé de côté ma vie de famille pour me jeter corps et âme dans mon boulot. Ça avait été un choix pas réellement réfléchi, mais finalement accepté et approuvé au fil des années. Alors je présentais les locaux et la faune l’y habitant comme personne n’aurait pu le faire autrement. C’était ma maison, mon chez-moi. Je me révélais être une bavarde, ce qui n’était pas vraiment habituel chez moi. A croire que je voulais faire les choses bien pour qu’il comprenne et que je puisse réellement répondre à ses interrogations sur le magazine. « Comptez sur moi ! » répliquait-il alors que je l’invitais à me couper s’il avait des questions. Son sourire… Mécaniquement, je le lui rendais. Je comprenais rapidement ce qui faisait craquer toutes les femmes chez ce chanteur de country. Il avait un charme incroyable. Il était doté d’un sourire à tomber.

L’ambiance se voulait différente à l’intérieur de l’ascenseur nous menant à l’étage inférieur. Je tentais de le rassurer comme je le pouvais sur le fait que j’allais un peu vite et qu’il était naturel qu’il ne capte pas encore toutes les subtilités de travailler dans un magazine, avec les différents métiers le composant et les diverses étapes dans la création d’un numéro. Je ne pouvais pas qu’il se pense idiot à ne rien comprendre, alors que c’était tout à fait normal. Personnellement, s’il voulait m’expliquer comment créer une musique et tout ce qui en découlait dans la production, je serais rapidement perdue également. Peut-être même que j’utiliserais la technique du gobelet protecteur ! « C’est vrai que Her n’a rien à voir avec ce que je connais, mais ça va ! Si vous me promettez qu’il n’y aura pas d’examen théorique à la fin de la visite, bien entendu ! » répondait-il en m’adressant un clin d’œil. Autant sa remarque finale me faisait rire, que son clin d’œil me perturbait presque. A croire qu’il pouvait vraiment obtenir n’importe quelle femme à coup de sourire accouplé au clin d’œil ultime. « Non, je vous rassure. Par contre, je ne vous promets pas qu’il y en aura pas la prochaine fois ! » plaisantais-je à mon tour, nous voyant déjà avoir une prochaine rencontre. Parce que j’étais persuadée que j’arriverais à le faire signer. Je n’étais pas arrivée à ce poste à coup de signatures loupées, voyons. J’arrivais toujours à obtenir ce que je voulais. « Tout autant que le vôtre. » rétorquais-je, alors qu’il venait me remerciait de lui accorder de mon précieux temps. Le sien aussi était précieux ! Et il acceptait de le passer chez Her. Il était vrai que je ne faisais pas la visite des locaux à tout le monde. Voire personne, en fait. Car personne ne le demandait. Il était le premier, ce qui le différenciait encore de tous les autres. Je savais prendre le temps pour les personnes de marques qui venaient à Her, je l’aurais fait pour les autres également. Il fallait les bichonner, ces célébrités, c’étaient également elles qui faisaient vendre le magazine. Mais il fallait également les brusquer quand c’était nécessaire. Et là, c’était le moment parfait pour le brusquer.

La vitesse supérieure s’enclenchait. La phrase au double sens était parfaitement employée et fonctionnait. Il était intelligent, il comprenait bien. Il optait pour la subtilité, prétextant que le café lui donnerait peut-être quelques hallucinations de séduction. Il osait toutefois le dire à voix haute, il osait dire que je le draguais. Certes, il n’avait pas totalement tort, mais je ne l’avouerais jamais à voix haute alors que lui n’hésitait pas. Il devait avoir l’habitude d’être draguer et savait en jouer. On se ressemblait sur certains points, finalement. « Je vous en prie, appelez-moi Venus. » répondais-je simplement, toutefois en continuant avec un ton séducteur. Je ne répondais pas par la négative, laissant le mystère sur le fait que j’étais bel et bien en train de le draguer. Je ne pouvais pas me permettre d’oser trop de choses avec ceux qui pourraient devenir mes clients. Pour l’instant, il n’en était pas un, mais j’espérais fortement qu’il le devienne. Je ne voudrais pas être au milieu d’un scandale si jamais la séduction finissait par être déplacée. Et je ne souhaiterais pas que ça affecte le magazine également, lui offrant mauvaise image, dirigé par une femme qui abuse de son statut pour obtenir des faveurs sexuelles, si la séduction allait plus loin, de ses collaborateurs. Imaginez les gros titres, un enfer. Pourtant, j’avais vraiment envie de continuer dans ce jeu auquel on s’adonnait depuis tout à l’heure, je ne souhaitais pas le rompre, pas tout de suite. Fort heureusement, Colin ne semblait pas décidé à l’arrêter. Tout s’enchaînait rapidement. Mon dos contre le mur froid de l’ascenseur, la main de Colin juste à côté de ma tête, son regard dans le mien. Ses yeux me transperçaient, ils me donnaient l’envie de me laisser aller à quelques folies avec Colin. « Je jurerais que vous êtes en train de faire de même. » murmurais-je à mon tour en m’approchant doucement de lui, de son visage. C’était un jeu dangereux. S’il avait déjà signé, s’il avait déjà fait l’interview, s’il avait déjà fait les photos… Il était évident que je lui aurais déjà sauté dessus. J’aurais bloqué l’ascenseur, pensant que les autres pouvaient parfaitement prendre les escaliers pendant un temps indéfini, et qui sait ce qu’il se serait passé avec Colin pendant ce temps. Je ne saurais dire si c’est mon côté trop professionnel, ou ma nature de femme prudente, mais je pensais déjà aux conséquences qui s’engendreraient suite à un débordement prématuré. Le bip de l’ascenseur arrivé se fit entendre, alors que les portes s’ouvraient lentement. « Sauvés par le gong. » annonçais-je, surtout pour lui. Il ne savait pas à qui il avait affaire. Je me reculais, quittant l’espace personnel de Colin pour me diriger vers la sortie de l’ascenseur qui avait été deux doigts d’assister à la féline en moi sautant sur sa proie. « Finalement, je vais peut-être demander à ôter le haut pour cette séance photo. » concluais-je en me retournant vers Colin pour lui adresser un clin d’œil. Peut-être même que ce sera moi qui l’enlèverais ensuite. Parce que le jeu ne s’arrêtait pas là, bien au contraire. La température allait monter crescendo, j’allais y veiller.


© Ludi.
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