Excusez-moi mais vous êtes en train d’uriner sur ma voiture [Megara]

Dans ma salle de bain, je suis en train de me coiffer en un petit chignon serré, avec une Naïa assise, sur le rebord de la baignoire, me racontant les dernières épopées de la comédie musicale. Je l’écoute d’une oreille attentive, occupée à me préparer pour ce soir. Je dois retrouver l’amour de ma vie, mais il ne le sait pas encore. Et ça nous amuse avec ma colocataire, on est occupées aux préparatifs, prenant le temps de choisir ma tenue, mes chaussures, Naïa m’a déjà maquillée et je dois admettre que même si je suis habituée à être naturelle, tout le temps, ce maquillage me rend un peu plus coquette, me donne plus confiance en moi. Et j’ai juste hâte que Matthew me voit ainsi. Mon dieu quand il va me voir, il va avoir une crise cardiaque et j’en rigole encore d’avance.
Mon regard se pose sur son jeu des clefs de voiture qu’il a laissé chez moi, pour une raison que j’ignore. Peut-être pour que je m’enfuis avec son bolide ? Rire. Il est hors de question que je roule avec ça. Même si pour le coup, ces clefs m’aideront pour mon traquenard.
« N’empêche, tu imagines, je tombe sur son père ? » Je demande à Naïa d’une petite voix. Bon ok, Matthew m’a dit qu’il était à New York. À la base, il m’a proposée qu’on se voit mais j’ai fait semblant de refuser en lui disant que je travaillais. La suite de mon plan est très simple : je m’installe à l’arrière de sa voiture, je lui dis de me rejoindre en urgence et quand il arrivera dans sa voiture … Surprise !! « Ne t’inquiète pas Hilouiz, son père est à New York et je ne pense pas que Cruella viendra à son bureau. » Cruella ou Jane pour les intimes. « Rends toi à son bureau et applique ton plan à la lettre, il va être trop content de te voir. » Bon et nécessairement, il va me tuer mais ce n’est pas grave, je prends le risque. J’ai juste hâte. « Tu as raison. Et toi, que vas-tu faire en cette soirée de repos ? » Que je demande à ma coloc pendant qu’elle baille goulûment. « Manger des bonbons, des glaces, me vautrer dans le canapé et dormiiiir ! Cette tournée me tue ! » Ce qui n’est pas faux vu comment on enchaine les dates. Est-ce qu’il y aura une tournée ? La question se trouve sur toutes les lèvres sachant que je ne pourrais me résoudre à être loin de Matthew pendant autant de temps.

***

C’est ainsi que je me retrouve à me rendre aux éditions, ayant revêtu un grand chapeau noir et de grosses lunettes noires pour masquer mon visage. Je passe inaperçue, sauf quand il s’agit de passer au parking, là, je me contente de saluer le concierge, en lui indiquant qu’il me faut aller récupérer des dossiers que j’avais laissé. Aussi, même si je ne bosse plus, ça marche très bien. De toute façon, il ne résiste pas longtemps à mon regard angélique. Le concierge, c’est fait. Et avec une facilité déconcertante, après tout, il aurait pu trouvé curieux que je passe par le parking et non par l’entrée principale. Heureusement il accepte ce que je lui demande.
J’avance dans les allées cherchant la voiture de mon amoureux La tenue demeure impeccable et je me sens fébrile, telle une adolescente qui fait le mur la première fois. Je n’agis pas de façon inconsidérée mais c’est vrai qu’on se voit beaucoup moins, et sa présence manque cruellement à mon existence.

J’aperçois sa voiture au loin et mon cœur s’emplit d’espoir, c’est qu’il est là, quelques étages au dessus de moi et que je suis complètement foutue et amoureuse de lui. Je plonge ma main dans ma poche, et attrape le boîtier électronique des clés, sans pour autant les sortir. J’ai mémorisé l’emplacement du bouton « ouvrir » et il faut rester discret, y compris quand je regarde autour de moi, longeant les murs, évitant de fixer les caméras. Ce n’est pas une heure pour les départs, par conséquence, il est désert. Et c’est une aubaine pour moi, même si je garde une mine sérieuse derrière mon chapeau et mes lunettes noires. J’avance toujours vers la voiture et une fois près de la portière, je regarde encore si personne ne me voit. Le lieu me semble désert. C’est parfait.

Cependant, je n’ai pas le temps de sortir les clefs de ma poche, ni d’appuyer sur le bouton, que l’on me plaque violemment contre la portière. Ma tête tape l’acier de la carrosserie dans un bruit sonore pendant que je lâche un cri apeuré, levant les bras en signe de soumission. Heureusement que je n’ai pas hurlé car j’aurais ameuté tout le temps. En tout cas, je n’ai pas le temps d’esquisser un autre geste, que l’on me tord le bras dans le dos. « Aie ! Arrêtez ! » Je m’exclame d’une petite voix, pendant que la prise sert un peu plus, et me fait mal mine de rien. Con ! Jamais, je n’aurais cru que je vivrais une chose pareille. « Lâchez-moi, ! Il s’agit de ma voiture ! » Que je proteste sans savoir à qui ai-je affaire. Dans mon esprit innocent, il ne peut que s’agir d’un gars de la sécurité. S’agissant d’un parking réservé aux éditions, il me paraît peu probable que Matthew laisse ce lieu accessible à tout le monde. « Et vous me faites mal ! » Je proteste de plus belle en me disant que c’est quand même fou. Je me tortille pour voir qui est l’agresseur mais je n’arrive pas à voir. Vu la poigne, c’est un mec. « J’ai mal… Monsieur… » Un gémissement s’échappe de mes lèvres et même en me tortillant, je ne peux me dégager sans déclencher d’intenses douleurs dans le bras, ignorant qu’en réalité la prise est produite par la cousine de mon petit ami. Chouette façon de faire connaissance.

Il était peut-être trop tard lorsqu’elle était arrivée face à son fiancé, il était peut-être trop tard quand elle a fini par comprendre qu’il était retourné en Angleterre, il était peut-être trop tard pour que tout ce qu’elle ait pu mettre en place lui sauve la vie mais à présent elle pouvait faire quelque chose de plus. Elle allait tuer Samuel Gallagher de ses propres mains et elle en était parfaitement certaine à présent. Il allait mourir dans une souffrance atroce, la suppliant en hurlant son nom qu’elle en finisse avec lui. Un tas de scénarios fourmillaient dans sa tête et elle mourrait d’envie de se préparer pour le combat mais avant elle avait une chose à faire et elle devrait le faire rapidement. Elle n’avait pas l’habitude des excuses et elle avait encore moins envie de les formuler oralement, ce n’était pas une question de choix pourtant car il s’agissait de la seule chose à faire. Si elle venait à trouver Gallagher pour en finir de cette histoire alors elle devrait disparaître pendant un petit temps. Cependant, elle n’avait aucune envie de se fondre dans la population et de s’enfuir loin sans prévenir avant d’agir. Alors elle ravalait enfin sa fierté, prenant le volant de sa voiture, les doigts crispés sur le volant, pour rejoindre les beaux quartiers d’affaires qu’elle avait tant côtoyer. La tueuse ne redeviendra jamais cette jeune employée dans la publicité qui déborde d’énergie pour son nouveau job, elle ne reviendrait jamais dans un bureau, elle ne reprendrait jamais ce genre de boulot. Observatrice, elle prenait le temps de détailler les immeubles, certains montrent toutes leurs splendeurs, démonstrateurs d’argent et de puissance en masse, et d’autres se laissent couler avec les années, affrontant les tempêtes une après une sans jamais s’être effondrer, sans se laisser abattre par les années en étant toujours aussi efficace … Celui des Editions McGregor était un peu dans ce genre. Affronter vents et marées sans jamais faiblir face aux autres, prouvant sa force à travers le temps, de père en fils. Bon sang, si Matthew venait à se marier avec cette godiche aux talons hauts … C’est qu’il n’était pas si différent des mondanités de leur père, et cela voudrait dire qu’elle s’était toujours trompée à son sujet. Non, Megara pouvait se voir un chemin légèrement fausser, voir flou, mais jamais complètement faux.

Un vigile peu regardant accueillit son entrée au parking. D’un ancien badge de visiteur elle pu intégrer rapidement le sous terrain qu’offre l’immeuble pour toutes les personnes qui sont abritées par la boîte. Elle mit un peu de temps avant de retrouver la voiture de son cousin pour la surveiller. Elle tourna un instant dans le parking avant de retrouver la place réservée au fameux Matthew McGregor. La blonde n’a pourtant pas le temps de finir de s’installer pour prendre son mal en patience que quelqu’un semble s’approcher de la voiture en question. Pas question de monter dans le bureau de son cousin pour pouvoir avoir ce genre de conversation, et surveiller cette voiture pour que personne ne s’en prenne à lui était la meilleure chose à faire en attendant son retour.
La silhouette féminine se déplace facilement, elle jette des coups d’œil autour d’elle pour vérifier qu’elle est bien seule dans le parking. La blonde réagit au quart de tour, sortant de sa propre voiture pour se glisser entre les carrosseries des bagnoles de riches qui l’entoure. Elle s’efface lorsque le regard de l’autre semble la déceler dans les ombres, elle se glisse pour l’atteindre, silencieuse et dangereuse, atteignant avec une facilité déconcertante l’inconnue à qui elle n’hésite pas à tordre le bras. Trop simple. Trop facile. Elle n’est pas envoyée par Gallagher. La tueuse se contente alors de froncer les sourcils en maintenant un peu plus fermement sa prise, comment une petite voleuse aurait pu se glisser de cette manière dans le parking ?! Meg sourit lorsque cette petite effrontée prétendit qu’il s’agissait de sa voiture. Erreur de débutante. Non, vraiment, cette fille n’était pas dangereuse du tout. Elle ne s’offusque pas en se laissant traiter d’homme, en rit même. « Rater, je ne pense pas avec une bite. » Qu’elle s’amuse. « Et, c’est bien mal de mentir ! Ce n’est pas ta voiture mais celle de Matthew. » Non, vraiment pas quelqu’un digne de Gallagher. La blonde relâche prise, ôtant l’énorme chapeau que portait la fillette lui faisant face. Megara s’amusa encore une fois de son erreur et de sa méprise. Elle en aurait même rit aux éclats si la situation avait été différente. Cette fille n’avait rien à voir avec ses histoires ni même aucun rapport avec la situation. Mais qui était-elle ? Cachée derrière des lunettes aussi grandes que son visage et ce chapeau ridicule … « Je ne savais pas que Matthew avait des recours à des services … spéciaux. » Qu’elle sourit encore en la toisant de haut en bas lentement pour intégrer les traits de son visage et les ancrer dans sa mémoire. « Mais je ne sais pas ce que peut bien en penser sa fiancée … » Qu’elle murmure en croisant les bras, attendant gentiment des explications.

Je me suis attendue à tomber sur une collègue, sur Monsieur McGregor Senior, sur Jane même ou voir Matthew – mais ça aurait forcément que mon plan tombait à l’eau – mais pas sur cette agression gratuite.
Normalement, les bureaux sont censés être sécurisés y compris le parking, aussi, je ne comprends pas cette agression. Peut-être que l’on me prend pour une voleuse … ? Ou pire Jane a engagé des sbires pour m’empêcher d’approcher mon petit-ami. Je n’en sais rien et j’essaye de me démener comme je peux pour échapper à sa prise mais c’est incroyablement douloureux ! J’ai l’impression que je vais perdre mon bras.
La voix qui se fait entendre me coupe alors le sifflet, parce que du Monsieur que je croyais être derrière moi, il s’agit d’une femme. Qui plus est, ses mots… Oh mon dieu… J’en rougis assez violemment et me retrouve à bégayer « Je-Je suis… désolée Monsi..MADAME ! Je-Je ne voulais pas-pas diiire que vous aviez une… Une b… UNE CHOSE !!! » Ma voix témoigne de la frayeur que je ressens à l’idée de me faire agresser de la sorte.
En tout cas, la prise se relâche et je me retrouve face à une blonde, plus grande que moi, magnifique en somme. Mais vachement effrayante et surtout m’ayant laissé le bras douloureux. Je le masse la fixant d’un air apeuré, les yeux brillants de larmes « Vous m’avez fait mal… » Et qui est-elle ? Pourquoi ne me rackette-t-elle pas ? Elle est si classe que je me demande si c’est le but, surtout quand elle
Confirme que ce n’est pas ma voiture mais celle de Matthew.
Je blêmis davantage parce que si c’est une amie de Jane, oh con, je suis vraiment dans le caca, n’ayant pas envisagé cette possibilité. Malheur, nous avons été tellement naïves avec Naïa. Voilà que par ma faute, notre secret va être révélé au grand jour. Je n’émets aucun geste quand elle me retire mon chapeau et mes lunettes destinées à me camoufler et face à elle, je me sens si petite… « Vous connaissez Matthew… » Je bredouille, avant de me rappeler que oui, qui ne connaît pas Matthew McGregor, le fils héritier des Éditions McGregor ?! Logique, mais là, je suis tellement choquée que je ne sais pas quoi dire.
Surtout qu’elle a l’air de me prendre pour ce que je ne suis pas. « Des services spéciaux !? » J’avoue ne pas comprendre. Ou si. Avec trois secondes de retard. « Je ne suis pas une prostituée si c’est ce que vous insinuez ! Vous pouvez me briser le bras mais je ne vous permets pas de m’insulter de la sorte ! » Si j’étais un dragon, de la fumée serait sortie de mes naseaux.
Mais je suis juste Héloïse et quand cette blonde évoque de parler de moi à Jane, je perds un peu tous mes moyens. Je me jette contre elle et m’agrippe a sa veste, là fixant d’un air désespérée. « Non ! Non ! Non ! Il ne faut rien dire à cette écervelée ! Sinon, ça en sera fini de Matthew et moi ! Vous ne devez rien dire ! » Ma poigne se ressert même si au fond, je prends le risque qu’elle me repousse sans aucun ménagement. « Nous nous aimons et il n’a pas choisi de l’épouser ! C’est son père qui lui impose son mariage même s’il sait que son fils m’aime ! »
Sinon, je suis comme Sansa, digne de confiance pour garder un secret … Mais c’est vrai, je ne supporte pas que Jane et Monsieur McGregor Senior puisse tout savoir. « Pitié… Vous n’avez pas l’air méchante … » Bon elle vient juste de me péter le bras mais déjà je m’écarte, lissant brièvement sa veste, réalisant trop tard qu’outre a lisser sa veste, je suis peut être en train de tâter autre chose. « Ouuuuh ! Pardon ! J-Je suis désolée !! » Mon regard est désespéré. J’ai l’impression que supplier ne servira à rien. Peut-être est-ce l’ennemi en face de moi, et je me suis faite avoir comme une quiche. « On s’aime vraiment, croyez-moi… » Je finis par murmurer, mal à l’aise, dépitée de cette surprise ratée. « Et vous allez briser une histoire d’amour si vous parlez… Victor Hugo n’aurait pu accepter cela… » Et Léonard Da Vinci non plus.

Cette gamine n’a effectivement rien à voir avec ses ennemis, elle a même du mal à comprendre comment cela se fait qu’elle ait pu la prendre pour une voleuse, elle est pitoyable dans le genre si elle souhaitait vraiment prendre de force cette voiture. La petite brune n’a vraiment mais vraiment rie à voir avec ceux qu’elle a côtoyer trop souvent ces derniers temps. Sa vue doit avoir quelques problèmes de voir du mal partout où elle se trouve. Mais Mega pourtant raison d’être méfiante envers et contre tout, ce n’est pas comme si un type complètement taré venait de faire tuer son ex en Angleterre et en retrouvant sa trace plus vite qu’elle … Matthew est plus proche et bien plus facile à atteindre, proie facile qu’elle aimerait sauver. Mais ce n’est qu’en voyant cette fille se tortiller sous sa prise qu’elle comprit son erreur et relâcha progressivement prise sur elle. La blonde s’amuse même, pour qu’on l’ai prise pour un homme c’est tout de même assez fort ! Par chance elle n’avait pas le même patrimoine que ces messieurs qui auraient pu avoir d’autres pensées envers cette fille. Elle rigole, s’amusant de la situation, s’amusant de cette fille sui semble avoir bien du mal à parler de sexe, peut-être est-ce l’effet du choc Megara ? Mais elle fini par lâcher complètement prise, la laissant se retourner pour l’observer. C’est qu’elle se mettrait à pleurer en plus en répétant encore une fois qu’elle avait mal. « Fallait pas s’approcher de cette voiture sans avoir d’autorisation. » Réplique la blonde sans le moindre état d’âme pour la brune en larme. Puis, elle semble prise d’une révélation lorsqu’elle parle de Matthew. Ce qui semble logique vu qu’elles se retrouvent toutes les deux dans le bâtiment qui porte le nom de ce dernier.

« Je n’ai jamais jugé le boulot de personne, chacun son truc pour payer les factures. » Qu’elle rétorque amusée. Elle était bien tueuse pour rembourser la dette de son ex, elle avait bien fait couler le sang de plusieurs personnes pour se retrouver ici à se rendre compte que Gallagher est un sale crétin qui mérite de recevoir une balle en pleine tête mais avant tout elle devait parler à sa famille, leur parler des risques qu’elle prend sans en dire davantage pour qu’ils comprennent son éloignement. Qu’ils sachent tous à quel point elle les aime malgré tout ce qui a pu se mettre entre eux, malgré tout ce qu’elle a bien pu faire et qu’elle fera encore une dernière fois pour être tranquille. Mais agir de la sorte reviendrait à attirer les foudres des autres membres du cartel et il lui faudrait fuir une nouvelle fois.

Mais voilà que Megara fait l’erreur de parler de Jane, Jane la conne, Jane la fille qu’elle n’a jamais aimé pour son cousin, la fille peu aimable et trop sûre d’elle, la fille qui est une vraie garce bourgeoise dont elle se demande encore comment son cousin peut faire pour la supporter. Sauf que cela fonctionne un peu trop bien sur sa fausse voleuse, qui se jette sur elle en suppliant de ne rien dire. Prise de court et peu habituée à recevoir ce genre de comportement envers elle, Meg pose ses mains sur ses épaules tout en écoutant très attentivement. Alors … Alors Matthew trompe Jane. Il y aurait quelque chose d’autre sous cette relation qu’elle désapprouve depuis si longtemps ? Matthew la trompe … Matthew est avec une autre ! Et lors que la brune se met presque à pleurer sous ce choc, Megara sourit, un vrai sourire. Alors Matthew n’était pas totalement perdu.

Mais la proximité de la brune dérange, aussi, c’est avec un grand plaisir que ses mains arrivent doucement à la repousser d’elle lorsque la brune se rend compte à son tour de cette proximité dérangeante. La brune se met alors à frotter la veste de Meg, cette dernière poussant un profond soupir, la brune ne se rendait même pas compte qu’elle tentait de lisser plus que nécessaire et que ça en tournait presque au ridicule. Elle s’en rendit compte, s’excusant encore une nouvelle fois. « Tu fais pitoyable à t’excuser de cette manière toutes les dix secondes. » Qu’elle dit de manière franche et direct, plantant ses yeux dans les siens. « J’en ai rien à foutre de Victor Hugo, je vois même pas ce qu’il vient faire dans cette histoire ! » Qu’elle rétorque en s’écartant pour toiser la brune une nouvelle fois. Son cousin était vraiment avec elle … Mais qu’est-ce qui faisait qu’il s’était attaché à elle ? Et depuis quand Matthew sortait avec une fille de manière sérieuse ?! « Donc, si je résume, Jane est une peste. Mais ça, ma jolie, c’est pas nouveau ! » Qu’elle continue, croisant les bras sur sa poitrine pour continuer son observation méticuleuse de cette fille. « Et tu me dis que Matthew, mon Matthew, a une relation sérieuse avec toi ? » Ouais, elle est garce à mentionner Matthew de cette manière mais elle n’éprouve aucune honte et aucun regret, cette fille passe d’une émotion à l’autre en cinq secondes à peine. C’était bien trop drôle que pour l’ignorer. Megara s’avance alors doucement d’elle, presque menaçante avec cette expression parfaitement neutre qu’elle a mise au point depuis de nombreuses années. « Comment est-ce que je suis censée te croire ? »

Non mais j’avais des idées bien précises mais pas celle-là ! Faire face à cette blonde effrayante n’en fait pas partie. Bien sûr avec Naïa, nous avons imaginé la tête de Matthew et sa surprise apparente mais dans la voiture, je me suis imaginée tellement de scénarios incroyablement sensuels que je me suis surprise à rougir assez violemment. Je m’étais dit que je verrouillerai la porte avant de l’embrasser fougueusement et de pouvoir le déshabiller entièrement. Rholala, je pourrais même rougir maintenant mais heureusement, la peur me tétanise, m’empêche de réagir autrement.
Parce qu’elle me fait mal, qu’elle a de la poigne et surtout, parce qu’elle aborde le sujet de Jane et là, j’en perds tous mes moyens.  
Je dis clairement la vérité que non, je ne suis pas une prostituée mais le véritable amour de Matthew. Que oui, nous nous aimons, que son père ne tolère pas notre relation. Que nous détestons Jane. Cependant, cette blonde ne me rend pas la tâche facile, me met énormément mal à l’aise même quand elle dit que je m’excuse tout le temps.
« J-Je suis désolée… Excusez-m… Nooon ! Je ne voulais pas dire ça, pardon ! Enfin, excus… non, désol… Rhaaa non !! » Et c’est difficile pour moi, mes yeux sont imbibés de larmes, et j’ai mal au bras.
Et dire que j’avais mis des sous-vêtements très indécents … Tout part en fumée !
Ceci dit quand elle me répond que Jane est une peste, j’ai un regain d’espoir. Peut-être que ce n’est pas vraiment une amie ? Pourtant, quelque chose me surprend quand elle dit « mon Matthew », je tique sur le mot. Comment ça le sien ? Mais c’est le mien ! Pourtant, je conserve le silence pendant qu’elle réalise l’ampleur de mes mots.
Ça peut paraître fou en effet, qu’il ait une relation cachée alors qu’il est censé être fiancé.
Aussi, je ne suis guère étonnée de la voir me demander des preuves. Et pour le coup, j’en ai des tas.
« Et bien je peux vous montrer des tas de photos.. De nous deux… » Sur mon portable, j’en possède plein et même quand nous avions été séparées, j’ai été incapable de m’en défaire. « Enfin, ça n’a rien de sexuel, hein… C’est juste des souvenirs des instants que l’on passe ensemble. » Et j’y attache une telle importance. Et si ça peut permettre de la convaincre.

C’est là qu’une alarme s’allume dans mon cerveau, je me rends compte qu’elle me demande beaucoup de choses sur moi. Mais qui est-elle pour s’en prendre à moi de la sorte ? M’essuyant brièvement les yeux, les sourcils se froncent et j’essaye de reprendre du poil de la bête.
« Enfin, je n’ai pas à vous montrer des photos, de toute façon. Je n’ai pas à vous prouver quoi que ce soit. Je suis l’amante de Matthew, nous sommes ensemble de quelques années maintenant. » Bon ok, il faudrait que ma voix puisse moins trembler quand je parle parce qu’on dirait une chèvre, et je n’ai rien de menaçant. « Et vous êtes qui, aussi ? Après tout, vous vous jetez sur moi et vous me demandez une pièce d’identité mais vous … D’où MON Matthew est VOTRE Matthew ?! C’est le mien ! » Je lâche même un rire sarcastique assez bref, parce que je me Rappelle assez vite qu’elle tord le bras et serre très fort la garce.
Mes yeux s’attardent sur la porte qui se trouve entre elle et moi et qui mène vers les étages supérieures.
Je pourrais courir et la semer ? Parce que c’est peut-être la seule solution ? Je doute fort que Matthew ait une maîtresse actuellement, il m’aime et nous sommes fidèles l’un pour l’autre. « Vous êtes l’une de ses ex, je présume ? » Avant que nous nous rencontrions, mon chéri avait une sacré réputation de Don Juan, qui courait après tout le monde. A la maison d’édition, j’avais entendu dire que toutes ses stagiaires finissaient dans son lit et forcément, quand on m’a demandé si j’étais passée à la casserole, je n’avais pas pu m’empêcher de rougir jusqu’à ce qu’il ait rendu les choses plus officielles.
Cette fois-ci, c’était et c’est différent.
De ce fait, je ne sais pas ce que me veut cette blonde.

La jolie brune s’en retrouvait fort embarrassée. Et le tout pour le plus grand plaisir de Megara qui, finalement, trouvait cette situation très drôle. Croire que cette brunette était capable de voler une voiture était une grosse erreur mais au moins n’était-elle pas intervenue pour rien. Au moins s’amusait-elle de cette situation et se régalait d’avance de servir ce joli petit moment à Matthew avec un grand sourire. Cela aura peut-être le don de détendre l’atmosphère entre eux. En espérant qu’il ne serait pas complètement furieux non plus. Mais si cette fille a bien une relation sérieuse comme elle le prétend avec son cousin, Megara détiendra là un grand secret. Et Jane doit certainement être la dernière au courant ! Mais rien que pour voir la mine défaite de cette garce qu’elle n’a jamais aimé, Meg est prête à torturer encore un peu plus cette petite brune qui se débrouille comme elle peut pour tenter de fournir des preuves de sa relation avec Matthew. Affolée, elle se met même à fouiller dans son téléphone, des photos prouvant leur lien. La blonde se retient d’éclater de rire alors qu’elle commence d’ailleurs à chercher des photos de type non sexuel dans son portable. Vraiment, Megara doit faire un effort énorme pour garder tout son sérieux. Et elle remercie d’ailleurs silencieusement toute ses années à cacher son jeu, même si elle n’en est pas fière. Mais, soudain, la petite brune se fige, s’essuie rapidement les yeux et reprend le combat en essayant de s’attaquer à Meg verbalement. La tueuse sourit légèrement, au moins Matthew n’allait pas s’ennuyer car cette fille possédait un minimum de répondant et si elle venait à lui tenir tête, ce serait vraiment drôle à voir ! « Oh si, tu as des choses à me prouver. » Qu’elle rétorque, cachant son amusement une nouvelle fois. Mais comment prendre cette fille au sérieux ?

Mais elle attaque de nouveau, reprenant cette petite nuance que la blonde avait utilisé pour qualifier son cousin mais en demandant également à qui elle avait à faire. Voilà au moins une bonne question dans le tas ! Même si la fin de la phrase prend une tournure ridiculement enfantine. Une vraie petite jalouse. Et cette fois, Meg ne pu retenir le rire qui naissant. Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait pas souri ou encore ri. Cette fille était une distraction presque parfaite. « Oh non, je vous assure que Matthew et moi sommes très proche, tu n’as aucune idée de qui je suis. » Qu’elle arrive à dire en se calmant un peu. Mais ce fut d’une très courte durée, la petite brune lâchant une véritable bombe ! « Moi ?! Son ex ?! C’est vraiment degueu ! » Qu’elle rit encore un peu, ne pouvant se séparer du sourire qui ornait désormais ses lèvres et de la lueur qui animait son regard. Elle s’amusait, bon sang après tout ce temps elle en avait presque oublié le goût ! « Je sais bien que je ne fréquente plus beaucoup Matthew ces derniers temps, il part complètement en vrille dit moi ! D’abord il se fiance à une fille qu’il déteste et que tout le monde déteste mais j’apprends aussi que ce cher cachotier à aussi une amante ! » Elle enfonce le clou, mais elle ne pouvait plus contenir ses émotions. Pour une fois ! « Je fais partie de la famille depuis toutes ces années et je dois l’apprendre de la bouche d’une inconnue ! » Qu’elle mime une expression choquée et dégoûtée à la fois, elle l’avait maitrisée à la perfection lors des réceptions menées par sa famille ou celle des McGregor. Il n’y a plus aucun secret pour Megara qui gère à la perfection son attitude en société.

« Mais enfin … » Qu’elle soupire, croisant les bras sur sa poitrine en toisant la petite brune qui lui fait face. « M’imaginer avec Matthew … C’est tout de même écœurant ! » Qu’elle sourit une dernière fois, rassurant cette fois l’inconnue qui lui fait face. « Mon cousin aurait pu me tenir au courant lui même de sa petite vie mouvementée. » Qu’elle révèle enfin, la torture se terminant soudainement. Mais pas la joie qu’éprouve la blonde en cet instant. « Et je ne m’excuserais pas pour mon comportement et non je n’ai pas de photos qui n’ont rien de sexuel pour le prouver, au cas où tu te poserais la question. » Qu’elle l’observe tranquillement. « Et là, tout de suite, je me demande bien comment vous arrivez à dégager Jane de votre plan. Ils sont encore fiancés, après tout. » Qu’elle continue de l’observer en attendant ses réponses.

Cela faisait partie de ces journées où Matthew aurait bien aimé rester au lit. Aujourd’hui, rien n’allait comme il le fallait. Tout ceci avait débuté au matin, pour le réveil. Son réveil avait refusé de sonner pour une raison inconnue, si bien qu’il avait fallu qu’Eddie lui lape plusieurs fois le visage de sa langue rugueuse pour qu’il s’extirpe de son sommeil. Il s’était relevé d’un bond, constatant l’heure tardive. Il n’en avait pas fallu plus pour que le jeune homme s’agite dans tous les sens, provoquant l’excitation de son chien qui se mit à aboyer dans tous les sens. Ensuite, comme dans un film, s’en était suivi toutes les péripéties qui n’arrivent que lorsqu’on est en retard et mal réveillé. Il s’était pris le petit orteil dans le coin d’un meuble, s’était brûlé avec son café, avait mal réglé la température de sa douche, la mousse à raser lui avait explosé sur le visage et il s’était cogné la tête contre le coin d’un meuble en voulant ramasser sa brosse dents qu’il avait fait tomber. Et non seulement, il se retrouvait avec un pansement sur le coin du front pour s’être ouvert, mais en plus, Eddie s’était enfui dans l’appartement avec sa brosse à dents. Il avait fallu qu’il en sorte une neuve. Enfin, quand il fut propre, habillé et bien peigné, il s’était tapé les embouteillages dans tout Los Angeles. Il avait –ce qui ne lui arrivait jamais– crié après des gens, klaxonné comme un fou, et prononcé des paroles bien trop misogyne pour un homme qui défendait généralement la cause des femmes. Puis, pour couronner cette journée pleine de déconvenue, Jane l’avait appelée dès qu’il fut posé derrière son bureau. Elle lui prit immédiatement la tête, le prenant à partie pour le tenir au courant de tous les petits détails qui n’allaient pas concernant le mariage. Autant dire que, la forme qu’auraient les serviettes sur les assiettes, il n’en avait rien à foutre. Encore moins de la couleur des fleurs qui était « trop fade » selon les dires de sa fiancée. Moins encore de savoir que la couture de la robe de Jane n’avait pas les finitions qu’elle avait demandées. Un florilège improbable de problèmes dont il ne détenait pas les solutions s’imposa à lui, l’irritant plus que de raison, provoquant de multiples soupirs agacés et achevant de gâter sa patience. Jane ne cessait continuellement de le couper à chaque fois qu’il s’apprêtait à raccrocher. Il avait énormément de travail à fournir, et ce n’était pas le moment de le faire chier. Finalement, à bout, il en vint à lui conseiller d’acheter des serviettes en papier, de cueillir des pâquerettes en bord de route et de faire un régime pour rentrer dans sa robe. Et pour faire bonne mesure, il lui raccrocha au nez avant qu’elle puisse répliquer quoi que ce soit. Il vit son portable s’allumer plusieurs fois, avec le nom de Jane flamboyant avec fureur sur l’écran, mais il ne répondit pas. Il consacra sa matinée à régler tous les problèmes qui se succédaient à la maison d’édition.

Décidément, ce n’était vraiment pas une bonne journée. A chaque nouveau problème qui s’imposait à lui, il devait lutter contre l’envie atroce de quitter le boulot pour retourner se coucher. Néanmoins, il fut des efforts surhumains pour rester concentré durant les nombreuses réunions, pour rassembler ses pensées et trouver des solutions adéquates, puis pour ne pas assassiner toutes les personnes qui défilaient à son bureau pour lui dire systématiquement : « Monsieur McGregor, on a un problème… » Il en regrettait l’insouciance et la tranquillité du Japon. Cela ne faisait pas si longtemps qu’ils étaient revenus, et pourtant, il avait la sensation que cela faisait mille ans. Il se retenait d’appeler Héloïse pour lui dire de faire sa valise et qu’ils s’envolaient dans une heure pour Punta Cana. Les îles, le soleil, un mojito, la plage… que ça de vrai ! Il était tout à ses rêveries tropicales quand il réalisa que le sujet avait changé au cours de la réunion. Il était désormais question des discussions sur les conditions d’un contrat avec un auteur très en vogue actuellement. Aujourd’hui édité chez une maison d’édition concurrente, Matthew avait fait des pieds et des mains pour l’approcher, l'amadouer et tenter de le séduire avec des chiffres et des conditions plus intéressantes pour lui afin qu’il rejoigne leurs rangs. A force de nombreux rendez-vous, il semblait que la victoire était proche. Matthew avait ramené un contrat à cet auteur, longuement discuté en amont avec son père et les équipes compétentes. Il lui avait soumis, ils avaient discuté intensément des conditions, revus certains passages, négociés, et finalement, il retournait les résultats auprès de son équipe. Seulement, ce fut à ce moment qu’il réalisa qu’il avait oublié le contrat corrigé dans sa voiture. Il jura dans sa barbe et prit momentanément congés pour aller chercher le dossier.

A nouveau, ce fut avec désappointement qu’il attendit longtemps l’ascenseur pour finalement se rendre compte qu’il était déjà trop blindé pour qu’il puisse trouver une place. Il décida donc de prendre les escaliers comme un pauvre et, essoufflé, parvint finalement dans la rue. Il s’élança vers sa voiture et là, au moment où il croyait que sa journée ne pouvait être plus mauvaise, de nouveaux problèmes prirent les contours de deux silhouettes et s’imposèrent à lui. Il reconnut immédiatement la taille menue d’Héloïse mais il confondit un bref instant sa cousine avec Jane, et son sang ne fit qu’un tour. Néanmoins, en réalisant qu’il ne s’agissait ni plus ni moins que de Megara, il ne se sentit pas soulagé pour autant. D’autant plus que, il crut voir que cette dernière agressait sa petite amie. Il pressa le pas, avant que la situation ne change. Il vit une vive altercation entre les deux jusqu’à ce qu’Héloïse n’en vienne à lui montrer frénétiquement son portable. ouais, Matthew court lentement Il put cerner les dernières bribes qu’elles se racontaient. Parlant de Jane, de fiançailles de cousine. Arrivant derrière Megara, sa main se posa momentanément sur son épaule pour la reculer d’un pas, puis, il vint se poster entre les deux jeunes femmes. « Éloigne-toi ! Je peux savoir ce qu’il te prend ?! T’es cinglée ! » L’instant d’après, il se tournait vers Héloïse, posait sa main sur sa joue pour s’assurer qu’elle allait bien, sans conscience qu’ils pouvaient être observés. « Est-ce que tu vas bien ? Elle ne t’a pas fait de mal ? Pourquoi est-ce que tu es ici ? Tu sais bien que ce n’est pas prudent ! » ne put-il s’empêcher de la disputer. A nouveau, il se présenta devant sa cousine. « Il me semblait pourtant que, la dernière fois que tu as claqué la porte, ce n’était pas pour revenir. Qu’est-ce que tu fous ici ? »

Peut-être que si le temps m’est donné, je pourrais sortir la petite bombe lacrymogène et lui gazer les yeux. Ça pourrait être une bonne idée et je pourrais alors monter à toute vitesse au bureau de Matthew et lui dire que je viens de me faire agresser par l’une de ses ex.
Cependant, je n’en ai pas l’occasion et puis même si je le pouvais, les propos de la blonde m’en empêche. Tout laissait à croire qu’elle était une ex mais en réalité, non.
Elle n’est rien de tout cela.
Et au final j’apprends que Matthew est son cousin. « Votre … Cousin ? »
Pour le coup, je suis sur les fesses, ne pensant plus à fuir. Au contraire, je la fixe interloqué, ne comprenant pas pourquoi elle agit de la sorte.
Je ne sais pas… Il y a quelque chose, chez elle, qui me met mal à l’aise. Une sorte de froideur, une rage que je retrouve au fond de ces yeux. Elle est super effrayante mais ça n’a rien à voir avec Matthew. Peut-être qu’au final, je ne me suis pas rendue compte combien mon chéri ne m’intimide plus du tout. Au contraire, son regard me couve d’amour tout le temps, alors qu’elle… Je me demande même si elle dit la vérité.
Cependant, je n’ai guère le loisir d’en dire plus, que Matthew déboule aussitôt.
Il agresse aussitôt mon agresseuse… Lui demandant de s’éloigner de moi, puis me fait aussitôt face, me demandant si je vais bien, si elle m’a fait du mal. « Euh.. Non ? » Je réponds en fronçant les sourcils, me demandant si c’est vraiment une question à poser.
Il ne viendrait jamais à l’idée de questionner mon copain en lui demandant si ma sœur l’a blessée.
Quelque chose ne tourne pas rond dans cette famille, peut-être que c’est l’aristocratie. Mais lorsque Matthew m’engueule d’être venue ici alors que ce n’était pas prudent, je rétorque aussitôt. « Je voulais te faire une surprise ! Je ne pensais pas du tout que je me ferais agresser… Enfin, non… Elle ne m’a pas agressée, hein… Mais elle m’a fait peur. Elle a cru que je venais cambrioler ta voiture et euh.. Elle a voulu défendre… Ton bien… Et maintenant… Nous discutons ! » Je penche la tête de côté pour observer le visage de sa cousine en espérant qu’elle ne va pas dire de la merde. C’est tellement compliqué comme situation. Je me redresse pour faire face à Matthew, à nouveau. « Mais tu sais, j’avais mis des lunettes et un chapeau, personne ne pouvait pas me reconnaître… » J’ajoute piteusement.
J’ai conscience qu’en agissant ainsi, je ne nous ai pas facilité la tâche à nous deux. Et maintenant, on se retrouve avec quelqu’un au courant de notre idylle.
« Je suis désolée, Matthew. Mon idée était complètement stupide… Mais je voulais tellement te voir… Tu me manques, c’est tout. » Mon regard se tourne vers la blonde et cette fois-ci, calmée, je reprends la parole d’une voix bien plus grave. « S’il vous plait, Madame. Si vous êtes la cousine de Matthew, alors, je vous en conjure pour lui… Ne dites à personne que vous m’avez vu. Personne ne doit savoir que j’existe dans sa vie. Et encore moins Jane ou son père… Ou qui que ce soit. C’est vraiment important pour nous… S’il vous plait. » Je suis même prête à me mettre à genoux s’il le faut tant je tiens à ce que notre secret soit sain et sauf.
Surtout au vu de ce qui nous attend prochainement : ce mariage qu’il faut, à tout prix, empêcher.